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Après l'épisode 115, Fic collective

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Régina
view post Posted on 20/11/2011, 19:31 by: Régina
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REGINA

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Nous vous invitons à découvrir cette fic collective réalisée par différents membres du forum composés de mamans, célibataires, femmes, homme et préadolescente ; six membres au total. Nous nous sommes efforcés de mettre en scène les personnages principaux de la série dans l’esprit du DA tout en gardant chacun notre style d'écriture. C’est une expérience qui s’est avérée très intéressante et enrichissante pour tous. Cette fiction composée en trois parties, qui débute à la fin du tout dernier épisode de Candy, cible autant un public jeune -au tout début de la fic- qu'un public plus adulte. Malgré quelques longueurs, il est possible de suivre le fil conducteur de l'histoire. Nous espérons que cette fic collective vous replongera quelques instants « Au pays de Candy » et que vous vivrez pleinement les nouvelles aventures de notre héroïne préférée -même si, à ce jour, l'histoire reste inachevée-.

Je tiens à remercier particulièrement paola qui a spontanément répondu à cette proposition de travailler en équipe ainsi que miss capucine qui est le moteur de cette chaîne d’écriture. Je félicite le travail réalisé par Lou99 qui a lancé l’histoire par « une lettre de Terry » remarquablement écrite ainsi que celui de paola qui s'est consacrée à la partie la plus délicate de la fiction -sans oublier miss capucine, salfie et hypothesis39-.

Bonne lecture à tous !





Fin de l’épisode 115




Lors d’une belle journée printanière, Candy se promenait au sommet de la colline et y admirait un instant la maison de Pony ainsi que le magnifique paysage qui l’entourait. Tout lui semblait inchangé. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ses chers amis d’autrefois ; Anthony, Alistair et Terry. Comme se fanent les roses et s’envolent leurs pétales, ainsi allait la vie…

Soudain, le son d’une cornemuse interrompit ses pensées. Elle entendit un air mélodieux qui lui rappela étrangement celui que jouait le prince de la colline… Quel était donc celui qui jouait de la cornemuse ? A mesure qu’il se rapprochait, Candy distingua clairement un homme à la chevelure blonde, vêtu d’un kilt écossais identique à celui du prince. Cette silhouette lui était familière… Il était grand, robuste et portait, accroché à son veston, un médaillon semblable à celui qu’elle possédait. Son prince de la colline, c’était bien lui !

Annie et Archibald rejoignirent Candy sur la colline, accompagnés de tous les autres enfants. Annie avait apporté à son amie un récent journal qui révélait le retour sur scène de Terry. Ce dernier avait enfin compris que sa vraie place était désormais aux côtés de Suzanne. Quant à Annie et Archibald, ils ne se séparaient plus. Tous deux étaient promis l’un à l’autre.
A ce même moment, John, suivi des autres pensionnaires, demanda à Candy de descendre vers la maison de Pony car un repas de fête était organisé en son honneur.
C’était un jour superbe, le soleil rayonnait sur la colline sous un beau ciel sans nuage ; tout le monde était heureux ! Mlle Pony et Sœur Maria avaient installé une grande table pour les invités devant l’entrée de la maison. Pour partager ce grand moment de joie, beaucoup avait répondu présent. C’est ainsi que Candy revit Tom, devenu un grand jeune homme, Jimmy, ainsi que tous les autres pensionnaires, sans oublier Capucin et Mina, la grosse chienne St-Bernard, recueillie depuis quelques temps. Albert aussi était présent, avec son costume écossais ! Le médaillon qui appartenait au jeune inconnu était celui d’Albert. Eh oui ! Le prince de la colline était donc Albert ! Lorsque Candy avait été secourue par celui-ci au moment de sa terrible chute dans la rivière, plus de deux années s'étaient écoulées depuis leur première rencontre. Albert avait entre temps laissé pousser ses cheveux et sa barbe, et portait des lunettes, c'est la raison pour laquelle Candy ne l'avait pas reconnu la seconde fois. Etant issu de la même famille, Anthony ressemblait beaucoup à son oncle, Candy pensait donc qu'il s'agissait du prince de la colline mais il n’était pas le jeune homme que Candy avait vu la première fois.

Aussi, c’est sur une note pleine d’optimisme que se termina l’histoire car Candy avait retrouvé son prince…








PREMIERE PARTIE






Quelques jours à la maison Pony




Au cours du repas organisé en l’honneur de Candy, Archibald ne pouvait s’empêcher d’observer Albert... Il était frappé par la ressemblance entre ce dernier et son cousin Anthony. Il se rappelait l’époque où lui-même portait des kilts écossais avec son frère Alistair à l’occasion de grandes réceptions.

- Si tu savais comme tu ressembles à Anthony, lui avoua-t-il. C’est étonnant !

- Tu n’es pas le seul à me le faire remarquer ! lui répondit Albert. Depuis tout à l’heure je constate que Candy ne cesse de m’observer. Par le passé, il semblerait qu’elle ait fait une confusion entre Anthony et moi-même. Je crois maintenant que tout est enfin clair dans son esprit !

Le repas se déroula joyeusement dans une ambiance de fête autour de cette grande table garnie de mets savoureux. Mlle Pony et Sœur Maria appréciaient d’être pour la première fois réunies en présence de tous leurs anciens pensionnaires. Elles se réjouissaient de voir que leur mission avait été menée à bon terme et que ces derniers étaient maintenant heureux de leur nouvelle vie. John allait quitter prochainement le foyer de Pony car il avait enfin trouvé une famille de fermiers qui souhaitait l’adopter. Il se destinait à être un vrai cow-boy comme l’étaient devenus Tom et Jimmy. Annie décida, quant à elle, de rester quelques jours à la maison de Pony afin de profiter de la compagnie de Candy.

- Il y a si peu d’occasions d’être ensemble ! dit-elle à son amie. J’aimerais retrouver avec toi tous mes souvenirs d’enfance !

Et cette merveilleuse journée passée à la maison de Pony s’acheva. Candy sentit son cœur rempli de joie ! Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas ressenti un tel bonheur en présence de tous ses amis !

Le soir arriva et Albert s’apprêta à partir. En compagnie d’Archibald, il allait se rendre à Lakewood en vue des derniers préparatifs pour sa prochaine apparition officielle. Archibald lui révéla alors les propos que lui tenait la grand-tante Elroy concernant ses fréquentations lorsqu’il était plus jeune.

- C’est la grand-tante qui nous avait ordonné de ne pas te côtoyer ! lui expliqua-t-il.

Par le passé, la représentante de la famille André avait donné des directives à ses héritiers afin qu’Anthony, Alistair et Archibald n’aient aucun contact avec Albert.

- Jamais je me serais douté un seul instant que tu étais le grand-oncle ! lui avoua Archibald. J’ai encore du mal à y croire !

Albert sourit et lui demanda simplement d’être présent pour son retour officiel qui aurait lieu prochainement.

En quittant le foyer de Pony, Albert rassura Candy en lui disant qu’il allait faire le nécessaire pour qu’elle retrouve très vite un poste d’infirmière à Chicago. Il lui promit également de régler rapidement l’affaire concernant Daniel.

Mlle Pony et Sœur Maria le remercièrent pour l’entier dévouement qu’il manifestait envers Candy, elles étaient très touchées par cet homme généreux et profondément bon qui avait pris soin de Candy durant toutes ces années. De son côté, Candy se montra reconnaissante envers Albert pour tout ce qu’il avait fait pour elle. Elle n’en revenait toujours pas qu’il fût le prince des collines dont elle avait toujours rêvé !

- La vie est vraiment incroyable ! lui dit-elle. Qui m’aurait dit que l’homme que j’ai hébergé sous mon toit pouvait être à la fois le grand-oncle William et mon prince des collines ! Mais je savais bien au fond de moi que je le rencontrais un jour !



Le lendemain matin, par une belle journée ensoleillée, Annie et Candy décidèrent d’aller se promener ensemble dans la campagne pour y respirer l'air pur. Il était encore tôt, une petite brise soufflait légèrement sur la colline, les feuilles des arbres bougeaient, la végétation ondulait. Le vieux chêne imposant demeurait inchangé. A l’horizon, quelques petits nuages blancs se dessinaient peu à peu dans l’étendue d’azur. Un merle, perché sur une haute branche, chantait à tue-tête.

- Oh ! Quelle belle journée ! s’exclama Candy. J’ai l’impression de rêver !
- Oui, tu as raison Candy ! Ca me rappelle tant de bons souvenirs !

Nos deux amies étaient en route sur le chemin de la colline. Il faisait bon respirer l’air frais de la campagne, non loin de cette forêt de sapins. Quelques petites fleurs des champs égayaient le magnifique paysage en cette journée de printemps.

- Oh ! J’ai oublié de cueillir des jonquilles et des marguerites pour le repas d’hier ! s’exclama Candy.
- Eh bien, ce n’est pas grave, nous en ramasserons à notre retour ! lui répondit Annie.

- Tu sais Annie, c’est à cet endroit précis que j’ai rencontré la première fois mon prince de la colline. Je ne te l’avais jamais dit, mais c’était le jour où tu m’avais envoyé ta dernière lettre… J’étais si triste que je ne m’étais pas aperçue que le prince me regardait pleurer. Tu te rends compte que mon prince c’est Albert !

- Je n’en reviens pas non plus ! Quand tu m’as appris cela hier, je n’y ai pas cru ! Tu m’en avais tellement parlé lorsque nous étions arrivées en Ecosse ; il y a maintenant plus de deux ans ! Aussi, je suis vraiment heureuse pour toi, Candy !

Pendant qu’Annie terminait de lui parler, elle se baissa aux abords du chemin et cueillit quelques petites jonquilles.

- Voilà Candy, ces fleurs sont pour toi ! C’est pour me faire pardonner de t’avoir fait de la peine.
- Oh ! Merci Annie !

Et nos deux amies continuèrent leur promenade bercées par leurs souvenirs du passé. Tout demeurait calme et paisible dans cette campagne tranquille. On entendait seulement dans le lointain le murmure du vent à travers les feuillages. Qu’il était agréable de sentir cette douce chaleur accompagnée de cette petite brise !

- Dis-moi Candy, je ne voudrais pas t’attrister en te demandant cela, mais hier lorsque je t’ai montré le journal, j’ai eu un peu peur que cela ne ravive en toi de bien mauvais souvenirs... Je sais à quel point tu étais attachée à Terry !

- Eh bien vois-tu Annie, je crois que le fait d’avoir retrouvé Albert, mon prince et mon ami, ce sera pour moi un moyen de guérir de mon chagrin ! Terry restera toujours au fond de mon cœur. Peut-être qu’avec le temps, je l’aimerai différemment...



C’est dans une quiétude et un bonheur retrouvés que se passèrent les quelques jours qui suivirent.

Un matin, sur le petit pont de pierre du chemin se trouvant placé entre la petite forêt de sapins, apparut une silhouette… On distinguait sans risque de se tromper l’apparence de M. March. Il marchait en sifflotant dans cet habituel uniforme bleu. Il faisait doux dehors en cette saison, le soleil commençait à chauffer. Du haut du petit mont où était située la maison de Pony, il pouvait déjà apercevoir les tuiles rouges de la toiture. Quelques instants plus tard, des aboiements retentirent. C’est Mina, cette grosse chienne entêtée, qui faisait savoir à tous que le facteur était arrivé.

- Bonjour les enfants ! s’exclama-t-il joyeusement.
- Bonjour M. March !

Au loin, s'avançait Mlle Pony. Elle se dirigeait vers M. March à qui elle adressa une chaleureuse poignée de main à son arrivée.

- J’ai une nouvelle à annoncer à tous ! s’exclama M. March. D’ici quelques jours, je prendrai ma retraite !
- Oh ! s’exclamèrent les enfants ! Alors on ne vous verra plus !
- Eh oui ! Je ne viendrai plus par ici !
- Vous allez nous manquer M. March, lui dit Mlle Pony, nous étions tellement habitués à vous voir depuis tant d’années !

À ce moment-là arrivèrent Sœur Maria, Candy et Annie. Elles semblaient intriguées de l’attitude des enfants qui, pour une fois, s’étaient arrêter de jouer afin d’écouter M. March.
Une fois arrivées près de l’endroit où il se trouvait, elles apprirent à leur tour cette nouvelle si soudaine. Toutes furent quelque peu attristées de savoir qu’elles ne reverraient plus cet être si jovial, porteur de bonnes nouvelles qu’elles connaissaient depuis toujours.

- Je n’oublierai pas ce fameux jour où Candy et les enfants m’avaient pris mon sac pour s’emparer du courrier ! leur dit M. March. De toute ma longue carrière, c’est vraiment là où j’ai eu très peur !

- Oui, je m’en souviens très bien ! s’exclama Candy. J’étais tellement déçue de n’avoir pas reçu une lettre d’Annie que j’avais osé vous prendre votre sac ! ajouta-t-elle de son malicieux sourire. Qu’est-ce que j’ai pu faire comme bêtises !

- Oooh ! Oui ! s’exclama M. March. Cette vilaine plaisanterie aurait pu me coûter mon poste ! ajouta-t-il. Enfin fort heureusement ; tout s’est bien terminé ! En tout cas, ça me fait plaisir de vous voir toutes les deux ici ! Il y avait bien longtemps !

Se tournant vers Annie, il lui dit aussi :

- Et je suis très heureux d’avoir appris la nouvelle… Il y a un beau mariage en perspective ! Je te souhaite beaucoup de bonheur Annie ! Tu es devenue une belle jeune fille tout comme Candy !

- Merci M. March, je ne vous oublierai pas ! lui répondit Annie.

Ainsi s’acheva cette belle matinée. Le souvenir de toutes ces belles années passées réchauffa les cœurs de toute la maisonnée de Mlle Pony.


(Ecrit par Régina)






Où es-tu Capucin ?




Toute la maisonnée de Melle Pony était émue ce soir, Candy restait silencieuse devant son assiette de soupe.

-Candy, tu ne dis rien ? questionna Annie. Tu penses à Mr March ?

-Oui, tu as raison, je pense à lui et aussi à notre enfance. Tu te rappelles Annie quand on courrait dans la campagne et quand on se roulait dans l'herbe ?

-Oui, oui, on s'amusait bien et Tom nous cherchait toujours, il aimait bien jouer avec nous.

-Et, te souviens-tu lorsque Mr March nous a parlé pour la première fois de Capucin ?

-Bien sûr, il nous avait expliqué où trouver le petit raton laveur qu'il croisait sur son chemin tous les jours près de la forêt de sapins. Ensuite, nous l'avons apprivoisé toutes les deux.

-C'est vrai, d'ailleurs, tu ne l'as pas su, mais j'ai beaucoup pleuré aussi pour lui lorsque j'ai quitté le foyer de Melle Pony.

-Je l'ai vu aujourd'hui, dit John, un petit garçon assis à côté des deux jeunes filles.

-Ah, tu l'as vu… Où ça ? demanda Candy.

-Près de la rivière avec sa femme.

-Avec sa femme ! s'exclama Annie.

-Oui, c'est vrai, il se promène toujours avec un autre raton laveur et ils se courent après. Je suis sûre que c'est « une raton laveuse » !

Tout le monde rigolait de bon cœur tout à coup, et le petit John ouvrit de grands yeux en se demandant ce qu'il avait dit de si amusant.

Melle Pony reprit John en lui expliquant que cela ne se disait pas et que l'on devait parler de femelle raton laveur.

Le lendemain matin, les deux amies de toujours partirent se promener pour trouver Capucin et sa nouvelle petite amie.
Au bout du chemin qui menait à la forêt de sapins se trouvait une petite rivière, c'est là que Candy et Annie pensaient voir les ratons laveurs. Elles virent soudain un petit animal noir et blanc courir pour aller boire. Elles observèrent de loin et chuchotèrent pour ne pas l'effrayer.

-Ce n'est pas Capucin dit Candy, ça doit être sa petite copine.

-Ah, tu crois…

-Oui, je le connais suffisamment pour te l'affirmer. Nous en avons passé du temps ensemble. C'était mon confident avant que je le vois moins depuis quelques temps.

-Tu comprends pourquoi maintenant. Il était bien occupé à être amoureux.

-Je comprends, elle a l'air toute mimi. Il faut lui trouver un prénom.

-Que dirais-tu de Crockette puisqu'elle est mignonne à croquer ?

-Oh oui, c'est adorable Crockette !

-Essayons d'apprivoiser Crockette alors !

Candy et Annie s'approchèrent doucement de la rivière et longèrent un buisson pour ne pas effrayer Crockette. C'est alors qu'Annie trébucha. Candy lui demanda si ça allait et chercha du regard ce qui avait pu faire tomber son amie. C'est alors qu'elle découvrit une petite boule de fourrure noire et blanche inanimée sur le sol. Elle regarda plus attentivement et découvrit le petit minois de Capucin sans expression. Elle comprit tout à coup ce qui se passait et cria à Annie.

-Oh non… Capucin… puis, plus un mot ne sortit de sa bouche et un torrent de larmes l'envahit.

-Candy, qu'est-ce qu'il y a ?... Qu'est-ce qu'il y a ?...

-Annie, Capucin est mort.

Candy et Annie restèrent à pleurer l'une contre l'autre le reste de la journée.

Ce soir, toute la maisonnée était à nouveau triste et portait le deuil. Les enfants firent des dessins pour Capucin, Candy et Annie restèrent pensives et marquées par leur découverte. Elles préparèrent le petit cercueil de leur compagnon de toujours.

Soudain, quelqu'un gratta à la porte. Sœur Maria se leva pour ouvrir et découvrit Crockette. Elle fit entrer le petit animal et s'aperçut qu'elle était malade. Melle Pony s'approcha et observa la petite femelle raton laveur. Puis, elle se leva et dit :

-Ainsi est faite la vie… Capucin nous a quittés, c'est triste mais il laisse derrière lui sa petite compagne qui va bientôt nous faire une belle petite portée de bébés raton laveurs !

-Le foyer de Pony va accueillir plein de petits Capucins, dit John.

Tout le monde sourit en apprenant cette merveilleuse nouvelle.


(Ecrit par miss capucine)






Une lettre de Terry




Terry relut pour une énième fois sa lettre. Une lettre destinée à qui ? A Candy, bien sûr ! Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas écrit de lettre à Candy. La lettre disait ceci :

Chère Candy,

Je me souviens des doux moments passés à tes côtés au collège de Saint-Paul, du festival de Mai, de notre valse, de l'office qui ne finissait pas, de nos vacances d'été en Ecosse, et... de notre premier baiser. Où es-tu, ma petite Candy de St-Paul ?

Combien de temps s'est-il écoulé depuis tout cela ? Je ne sais plus. Ma vie s'est transformée en brouillard complet. J'enchaîne représentation sur représentation, toujours pris dans une torpeur qui est devenue habituelle. Mais le public aime ça. Il me chérit comme un dieu, et je dois t'avouer que ça ne me déplait pas. La vie a repris à la maison, Suzanne est heureuse, c'était là mon but, et je l'ai atteint, voire dépassé. Cela me brise le cœur quand je pense qu'il a fallu que tout cela arrive et que tu finisses malheureuse ! Candy, comment te portes-tu donc ? Es-tu parvenue à redevenir heureuse ? C'est fort difficile de te poser toutes ces questions, sachant que c'est moi qui suis la seule et unique cause de ton malheur. Oh, hélas, Candy, pardonne-moi ! Je n'ai jamais voulu te faire de la peine, mais laisser derrière moi une Suzanne attristée et infirme, et m'enfuir avec toi, puis t'épouser, m'était impossible. Courir le risque que Suzanne mette fin à ses jours par ma faute, était pareil que de jouer avec le feu. Sauras-tu vraiment un jour me pardonner dans ton cœur ? Tes blessures se refermeront-elles complètement ? Je ne sais point.

Je voulais juste t'annoncer une nouvelle d'une importance extrême pour Suzanne et moi, qui a bouleversée notre vie. Il y a à présent trois mois, elle a donné naissance à une jolie petite fille. Dès sa naissance, notre fille avait quelques cheveux blonds sur la tête. En la regardant, j'ai cru te voir, nourrisson. Ne le prends pas mal, Candy, mais elle me faisait tellement penser à toi que j'ai décidé de lui donner ton prénom. Candy, n'est-ce pas un prénom magnifique ? Pour moi, c'est le plus beau de tous les prénoms... Suzanne a accepté de la nommer ainsi, consciente de l'amour que je te porte toujours. Je t'en prie, Candy, viens me voir à Chicago. Avec un peu de chance, tu trouveras même un poste d'infirmière à l'hôpital Ste-Joanna où tu travaillais autrefois. Peut-être pourrais-tu demander ce service au grand-oncle William... As-tu appris qui était réellement Albert ? Il y a marqué dans le journal qu'il va faire prochainement son entrée officielle en tant que représentant de la famille André. Candy, viens !

Ton Amour, Terrence G.




Terry fourra l'aller simple pour Chicago dans l'enveloppe, colla le timbre et cacheta son enveloppe. Il alla la poster et se dit en lui même, en la mettant dans la boîte à lettre, "Mon Dieu, faites que cette lettre ne se perde pas, mon Dieu, je vous en prie" !


(Ecrit par Lou99)






Un peu de réconfort !




Accablées depuis la mort de Capucin, Candy et Annie ne mangeaient presque plus. Chaque fois qu'elles voyaient un endroit familier, par exemple la colline de Pony ou encore le vieux chêne, elles se souvenaient de toutes les gaffes que leur compagnon de toujours avait réalisé dans ces différents endroits. Alors, elles ne pouvaient toutes deux s'empêcher de pleurer leur cher ami, qui avait toujours été là pour les consoler quand ça n'allait pas. De quoi Capucin était mort ? On ne savait pas trop; sûrement de vieillesse. La pensée que Capucin n'avait pas souffert réconfortait quelque peu les deux amies. Savoir que Capucin laissait derrière lui d'autres petits compagnons de jeu était aussi rassurant, car les petits de la maison de Pony et Mina, la grosse chienne St-Bernard, auraient encore des compagnons de jeu. Malgré tout, Crockette et les petits ne remplaceraient jamais Capucin. Capucin, c'était Capucin, pensa tristement Candy. Annie était réconfortée par l'amour que lui témoignait Archibald, et Annie réconfortait Candy.

Une fois de plus, la pensée de Candy se tourna vers Terry : si seulement il avait été là pour la réconforter dans un tel moment de malheur, peut-être pourrait-elle mieux accepter la mort de Capucin.

C'est justement ce matin-là qu'un étrange garçon vint flâner près de la maison Pony. Candy, assise sous "son arbre", l'avait déjà vu passer au moins quatre fois devant la Maison Pony, quand elle se décida à lui adresser la parole.

-Monsieur, êtes-vous perdu ? demanda Candy poliment.
-Un peu, répondit le jeune homme. Sauriez-vous, par hasard, Mlle, où se trouve l'orphelinat Pony ? questionna-t-il.
-C'est la maison que vous voyez là-bas, indiqua clairement Candy.
-Cette vieille bâtisse ? dit le garçon d'un air ironique.
-Comment osez-vous parler comme ça de la maison Pony, Monsieur ? La maison Pony est un vrai refuge !
-Bon ! Excusez-moi, je me suis sûrement laissé emporter... Connaîtriez-vous, dans votre entourage, une certaine Candy Neige André ?
-C'est moi, répondit Candy.
-Vous êtes le nouveau facteur ?
-Oui, c'est bien moi.
-Vous remplacez Mr March ?
-Oui, il a pris sa retraite.
-Eh bien, Mlle André, j'ai une lettre pour vous !
-Ah bon ? demanda Candy, qui n'avait pas reçu de courrier depuis plusieurs mois. Vous êtes bien sûr ? De qui est-ce ?
-Du célèbre acteur Mr Terrence Grandchester, répondit le jeune homme.
-Pouvez-vous me donnez ma lettre ?
-Oui, bien sûr.

Le jeune homme farfouilla un moment dans sa sacoche en cuir, et en sortit quelques instants après une enveloppe, toute chiffonnée.

-C'est qu'elle a fait un long voyage, s'excusa le jeune homme, elle vient de Chicago.
-De Chicago ? Ça alors, Terry est à Chicago !

Candy saisit la lettre et l'embrassa de tout son cœur. Puis, en s'excusant, elle prit congé du jeune homme. Candy courut jusqu'à la maison Pony sans s'arrêter, tellement elle était heureuse. Terry lui avait écrit, à elle, Candy ! C'était vraiment merveilleux ! Avant d'ouvrir sa lettre, Candy la pressa de toutes ses forces contre son cœur, et dut se retenir de ne pas hurler de joie et de bonheur.
Alors seulement, elle ouvrit la lettre et en découvrit le contenu. Une feuille blanche où on distinguait clairement l'écriture appliquée de Terry, et un aller simple pour Chicago.
Quand elle lut le contenu de la lettre, elle demeura muette de stupéfaction. Terry, une petite fille ! Et elle s'appelle Candy, par dessus le marché ! Ça alors ! Il l'invitait à se rendre à Chicago. Et elle irait...


(Ecrit par Lou99)






Apparition officielle




Une série de voitures empruntaient la grande allée qui conduisait tout droit à l’entrée de la demeure ancestrale de la famille André, à Chicago. C’était un jour important ; le visage de celui qu’on appelait le grand-oncle William allait enfin être connu de tous.
Des membres apparentés à la famille André entraient en grand nombre dans le hall d’entrée ; parmi ceux-ci figuraient la famille Legrand, M. et Mme Cornwell ainsi que leur fils Archibald, M. Brown et d’autres représentants des familles de la haute société de la ville.
Candy aussi était présente dans un bel ensemble à rayures ; elle portait un beau chapeau garni d'un ruban rouge et blanc. Quelques journalistes et un photographe étaient également sur les lieux pour cet événement tant attendu. Plusieurs rangées de sièges disposées dans cette immense salle de réception étaient maintenant occupées.

Petit à petit, les bruits de voix s’atténuèrent pour laisser place à M. Georges qui prit la parole du haut d’une petite estrade qui avait été placée provisoirement au fond de la grande pièce. Il prononça quelques paroles d’introduction et M. William Albert André apparut dignement devant toute l’assistance. Il portait un costume noir avec une chemise blanche et ses cheveux soigneusement coupés lui arrivaient à la nuque. Il commença ainsi son discours :

« Bonjour à tous !

C’est un grand honneur pour moi aujourd’hui de pouvoir m’adresser à vous en tant que représentant officiel de la famille André. Une famille toujours plus nombreuse dont l’unité a fait sa force depuis plus d’un siècle. Avant la mort de M. William André, mon père confia la direction à sa sœur, Mme Elroy, par testament. A cette époque, j’étais encore trop jeune pour prendre sa place, mes ambitions se bornaient à des activités sans grande importance. M. Georges devint mon précepteur jusqu’à ma majorité. C’est à cette période que le conseil des anciens et Mme Elroy acceptèrent de me voir prendre la direction des destinées de la famille André. J'ai donc pris certaines initiatives relatives à des décisions importantes visant à sauvegarder les intérêts de la famille. Après avoir quitté Londres et effectué un séjour en Afrique, je m’apprêtais à regagner l’Amérique pour faire mon apparition officielle devant vous tous, lorsque le train d’Italie dans lequel je me trouvais fut bombardé. Cet accident me priva de ma mémoire durant quelques temps et m’empêcha de continuer d’assumer mes fonctions. A présent, je suis ravi de pouvoir vous représenter dignement !

Je profite de cette occasion toute particulière pour remercier chaleureusement -celle que je considère comme ma fille adoptive- Candy Neige André, ici présente, qui a fortement contribué à mon rétablissement. Elle a prouvé avec courage qu’il était possible de s’investir totalement dans le monde extérieur pour soutenir des causes humanitaires ».


Un tonnerre d’applaudissement retendit dans toute la salle. Mme Elroy qui était assise au premier rang fut, quant à elle, scandalisée. Quelques têtes curieuses se tournèrent pour regarder Candy qui sentit une émotion l’envahir. Les visages des membres de la famille André paraissaient satisfaits de connaître enfin ce grand-oncle William. D’autres manifestèrent leur étonnement. « Il semble un peu libéral...» « Il a l’air bien jeune pour endosser une telle responsabilité », se disaient-ils. Mais l'appellation grand-oncle n'était en réalité qu'un titre dans la famille André et non un degré de parenté.

Le photographe prit place et Albert afficha un sourire de circonstance. À présent, il pouvait être fier d’être connu comme le représentant légal de la famille André.


(Ecrit par Régina)





Annie et Archibald




Tout demeurait inchangé dans cette magnifique chambre, harmonieusement décorée. Les longs rideaux drapés en taffetas de soie verte, ornaient le mur de la grande fenêtre. La petite table avec sa plume et son encrier ainsi que le siège de velours rose restaient placés à ce même angle de la pièce. La coiffeuse avec ses beaux ornements trônait toujours sur le grand tapis au milieu d'un pan de mur de la pièce. Tandis qu’Annie, dans une jolie robe de princesse, s’admirait un instant devant un grand miroir.

« Tout le monde va me regarder ! se dit-elle. Je ne sais pas si j’arriverai à valser avec ma robe de mariée ». Et pour se convaincre qu’il était possible d’y arriver, elle se mit à faire quelques pas de danse et essaya avec grâce de virevolter devant son miroir. Elle fut soudain interrompue par quelques petits coups frappés à la porte de sa chambre.

- Entrez ! déclara-t-elle.

Une jolie domestique ouvrit la porte et lui adressa ces quelques paroles :
- Mademoiselle Annie, Monsieur Archibald est arrivé et vous attend dans le salon.
- Merci à vous. Dites-lui que je viens tout de suite !

Quelques instants plus tard, Annie descendit le long escalier en bois et arriva jusqu’au petit salon rouge où l’attendait son bien-aimé, assis dans un grand fauteuil.

- Alors, ma chérie ! Cela fait un moment que je t’attends…
- Tu m’excuses Archibald mais aujourd’hui c’est un grand jour ! Ma robe de mariée est enfin prête et j’essayais de m’y habituer. J’espère seulement qu’elle te plaira.
- Oh ! Que j’aimerais t'y voir dedans ! Tu dois être splendide !
- Ne sois pas si pressé Archibald, tu la découvriras le jour de notre mariage.

Pendant qu’Annie était en train de lui parler, elle remarqua, sur un petit meuble de bois vernis, un beau bouquet de roses rouges dans un joli vase de porcelaine qui se trouvait au milieu de deux chandeliers.

- Oh ! Archibald ! C’est toi qui m’as apporté ces fleurs ?
- À ton avis ma chérie ?
- Comme c’est gentil à toi !

Puis, se levant du fauteuil où il était assis, Archibald s’avança doucement vers Annie et lui prit délicatement la main. D’un regard plein de tendresse il lui dit enfin :

- Ce petit bouquet est pour fêter notre rencontre à l’occasion du bal où je t’avais fait danser la première fois, Annie. Tu te rappelles…
- Mon Dieu, oui j’avais oublié que c’était aujourd’hui ! J’étais tellement affairée...

Ce souvenir évoqué raviva soudainement, à tous deux, leurs tous premiers émois… D’un geste affectueux, Archibald prit Annie dans ses bras, la serra tendrement et lui donna un doux baiser.

Peu de temps après, Annie toujours soucieuse de la cérémonie de son mariage observa celui qu’elle aimait et lui dit :

- Dis-moi Archibald, j’aimerais te voir avec une autre coupe de cheveux. Je trouve que celle-ci ne t’avantage pas. J’aurais préféré te voir avec une coupe comme celle qu’avait ton frère Alistair, pour notre mariage.
- Tu sais que cela fait déjà plusieurs fois que tu me le dis ! Mais si ça peut te faire plaisir, je les couperai pour toi, ma chérie !
- Merci Archibald. Mon amour pour toi n’en sera que plus fort !

De la fenêtre restée ouverte, Annie et Archibald admirèrent, un court instant, le rebord de pierre de la belle fontaine du jardin où des petits oiseaux étaient venus se poser. Le clapotis de l’eau berçait ainsi nos deux amoureux. Tout en regardant le cadre magnifique, Annie demanda timidement à Archibald :

- Où m’amèneras-tu pour notre lune de miel ? Tu m’avais promis de me donner quelques indices… Tu sais, j’ai hâte de découvrir un très beau paysage comme lorsque nous étions en Ecosse !
- Ah ! Ça ma chérie, c’est comme pour la robe de mariée… Tu le découvriras après notre mariage !

Et c’est dans cette ambiance douce et romantique que s’acheva la belle après-midi de printemps.


(Ecrit par Régina)






Préparatifs




Candy n’avait pu dormir de toute la nuit, car elle avait longuement songé à ses retrouvailles avec Terry. Elle était à la fois impatiente, heureuse, agréablement surprise par cette lettre plutôt inattendue, nostalgique en repensant aux bons moments passés au collège de St-Paul que Terry avait justement évoqués dans sa lettre, et aussi, très nerveuse et anxieuse.

Quand Candy avait appris le mariage de son amie, elle était sincèrement heureuse pour Annie. Les préparatifs de la fête avaient déjà commencé, mais il restait tout de même beaucoup de choses à régler : Quelle robe choisir ? Dans la maison des Brighton, accrocher des guirlandes rouges, violettes ou rose brillant ? Fallait-il servir aux invités des macarons, de la tarte aux fruits rouges et à la vanille, ou encore des pièces montées aux fraises et au chocolat ? Toutes ces questions qui paraissaient impossibles à résoudre, Annie les posait à Candy. Et Candy donnait toujours son avis en pesant le pour et le contre ; elle faisait cela avec grand plaisir. Tout le monde était occupé à parler du mariage.


(Ecrit par Lou99)






La cérémonie




La cérémonie du mariage se déroula sans encombre ainsi que la fête qui suivit. La mariée était splendide dans sa longue robe blanche à crinoline, ornée de dentelle, avec sur sa tête une couronne de fleurs d’oranger qui accompagnait sa longue traîne. Annie avait su émouvoir toute l’assistance par son charme et sa beauté raffinée.

Mme Brighton, en grande tenue, était très heureuse de marier sa fille. Elle portait un beau chapeau fleuri, à large bord, ainsi qu’une longue robe évasée qui lui allait à merveille. M. Brighton, son mari, était tout aussi distingué dans son beau costume noir. Il en était de même pour les parents d’Archibald qui semblaient particulièrement fiers de marier leur fils.

Archibald faisait sensation dans son costume trois pièces, avec sa nouvelle coupe de cheveux qui lui dégageait le visage. Se voulant élégant et raffiné, il avait tout à fait l’allure d’un dandy. Son ami Harry qu'il connaissait depuis quelques temps, se faisait une joie d'être là pour l'événement ; il avait d’ailleurs choisi ce dernier comme témoin.

Parmi les proches de la future mariée, beaucoup répondirent présent pour cette occasion toute particulière. Mlle Pony, Sœur Maria, Tom, sans oublier Candy, son amie de toujours dont les liens s’étaient encore plus étroitement resserrés depuis qu’elles avaient passé ensemble ce court séjour chez Mlle Pony. Candy avait accepté joyeusement de faire partie du cortège comme demoiselle d'honneur. Elle portait une très belle robe mousseline qui lui allait à ravir.

Des invités surprises, il y en eut quelques-uns. On remarqua la présence d’Elisa et de Daniel qui, lors de la grande soirée, surent pour une fois rester à leur place. Accompagnées de l’orchestre qui jouait, on vit des personnalités mondaines tournoyer sur la piste de danse, parées de leurs plus beaux atours. Même Albert était présent, son apparition officielle avait fait de lui un homme respectable.

Une présence très attendue par les futurs mariés fut remarquée, il s'agissait de Patty. Comment aurait-elle pu ne pas se joindre à eux pour un aussi grand moment de réjouissance ! Pourtant, sa seule venue parmi les nombreux invités rappela à ses amis qu’il manquait quelqu’un… Eh oui, comment ne pas penser à Alistair ! Lui qui avait partagé les bons et les mauvais moments de la vie avec son frère Archibald, à Lakewood, à Londres, en Ecosse ou bien encore à Chicago. Mais le destin en avait décidé autrement... Malgré son absence, il demeurait toujours présent dans la mémoire de chacun de ses amis.

Ce fut donc une journée mémorable qui apporta beaucoup de joie à tous les invités.


(Ecrit par Régina)






Le départ de Candy




Candy faillit oublier de parler de la fameuse lettre de Terry à Annie. Avant le départ d’Annie, Candy se rendit compte de son oubli, et en parla avec elle.

- Annie, devine quoi ?
- Qui a-t-il Candy ?
- J’ai reçu une lettre de Terry.
- Une lettre de Terry ?
- Oui.
- Que… Que te disait-il ? Vous allez vous marier ?
- Ce n’est pas tout à fait ça, Annie…
- Candy, ne me dis pas que…
- Si Annie, le pire est arrivé ; Terry n’a rien changé à ses plans, il s’est marié avec Suzanne, et…
- Candy, quelle horreur vas-tu encore m’annoncer ?
- Ce n’est pas vraiment une horreur, c’est plutôt un heureux événement pour Suzanne…
- Comment ??? C’est… incroyablement incroyable ! Et… Il a osé t’envoyer une lettre pour te dire ça !
- C’est une fille. Et il l’a appelée Candy.
- …
- Tu ne vas pas bien, Annie ?
- Ça me choque vraiment qu’il ait osé donner ton magnifique prénom à la fille de cette mijaurée ! Surtout après ce qu’il t’a fait !
- Voyons, voyons, Annie, il paraît que cette petite est adorable ! Peu importe que ça soit l’enfant de Suzanne, ce qui m’importe, c’est que ce soit la fille de Terry. Je suis impatiente de la voir ! Terry m’a dit qu’elle est blonde, et c’est justement pour cette raison…
- Alors, ce prétentieux Mr Grandchester t’a invité, rien que pour que tu vois la cause de ton malheur !
- Annie, je t’en prie ! Terry n’a jamais voulu mon malheur. Il a simplement souhaité que tout le monde soit bien.
- Soit bien ? Alors Candy, tu estimes que Terry a voulu ton bien quand il t’a abandonnée ? Tu penses vraiment ça ?
- Annie !

Candy se détourna de sa meilleure amie et se mit à bouder.

- Pardon Candy, je ne voulais pas te faire de la peine… Je te demande pardon…

Candy ne voulait pas se retourner, mais elle s’aperçut soudain qu’Annie s’était mise à pleurer à chaudes larmes. Candy dit, d’un ton plutôt réconfortant :

- Voyons, ma petite Annie, ne pleure pas ! Il n’y a aucune raison de pleurer.
- Mais Candy, je pleure car je suis trop égoïste. J’ai peur que tu restes à Chicago et que je ne puisse jamais te revoir. Qu’est-ce que je suis égoïste ! Quand je pense que cela fait plusieurs années que tu attends ça impatiemment et que, moi, je viens tout gâcher !
- Mais si, je reviendrai, ce n’est pas si loin que ça Chicago, puisque j'ai pu m'y rendre dernièrement afin d'être présente lors de l'apparition officielle d'Albert. Bon, ça fait quand même un petit bout de chemin, mais je viendrai ! Je prendrai un jour de congé de temps en temps, je ne pense pas que l’hôpital me le refusera…
- Oh ! Candy !

Annie s’accrocha au cou de Candy, et lui fit un énorme baiser sur la joue. Elle lui dit :

- Candy, j’ai aussi peur d’une chose : Si Suzanne se montrait jalouse et désagréable avec toi ?
- Suzanne ne fera pas ses petits caprices. J’espère seulement que Terry l’a prévenue de mon arrivée…
- Quand pars-tu ?
- Après-demain.
- As-tu prévenu Mademoiselle Pony et Sœur Maria ?
- Je vais le faire de ce pas.

Quand Candy repensa à cette discussion, elle se sentit toute chose. Et si Annie, en voulant exprimer son affolement à l’idée de la perdre, lui avait en fait ouvert les yeux et dit toute la vérité ? Si Terry, en désespoir de cause, n’était pas tombé fou amoureux de Suzanne ? S’il ne l’aimait plus ? Ou alors, est-ce que tout ça ne serait pas une mauvaise plaisanterie de la part de Daniel, par exemple ?
« Arrête de retourner la situation pour que tout se finisse mal » se dit Candy. « Terry a simplement réfléchi, et il m’aimait tellement qu’il a voulu me revoir, voyons, tu devrais être flattée Candy au lieu de faire ta mauvaise tête » !
Alors Candy fermait les yeux et, chaque fois qu’elle allait tomber dans les bras de Morphée, elle voyait l’image de Terry, embrassant Suzanne. Elle rouvrait les yeux, puis les refermait. Ce que je vous raconte là s’est passé une demi-douzaine de fois. Et, au bout de la sixième fois, Candy se dit « Assez ! Suzanne, tu ne pourras pas gâcher mes rêves » !
Candy ferma les yeux et, cette fois-ci, s’endormit sans grand mal.

La valise blanche et rouge de Candy, qui avait fait le tour du monde depuis qu’elle avait douze ans, était prête. Grâce à Albert, tout était arrangé ; Candy avait obtenu sans encombre un poste d’infirmière là où elle avait été transférée la première fois, à l’hôpital Ste-Joanna de Chicago. Candy fit sa toilette, vêtit sa robe bleue, et sortit dire au revoir à son cher arbre. Elle se dirigea vers celui-ci, mais elle entendit des éclats de voix qui provenaient du pied de l'arbre. Candy attendit, et écouta.

- Pensez-vous qu’il soit vraiment sage que Candy revoit ce garçon ?
- Ah ! Sœur Maria, je ne saurais que dire. Candy est à jamais éprise de ce Terrence Grandchester, et ça, personne n’y pourra jamais rien.

« Mademoiselle Pony et Sœur Maria », pensa Candy.

- Oui, mais ce garçon, va-t-il encore lui laisser une entaille dans le cœur la prochaine fois qu’ils se quitteront ?
- Allons Sœur Maria, ce garçon-là ne pensait pas au mal, il voulait le bonheur de cette malheureuse.
- Qui donc ?
- Suzanne Marlowe. Vous savez bien que Terrence ne voulait pas l’abandonner, car celle-ci est infirme à vie par sa faute.
- Dans quelques heures, Candy sera partie. Et nous ne la verrons plus pendant plusieurs mois. Elle va me manquer.
- A moi aussi, Sœur Maria, à moi aussi. Mais que voulez-vous, le destin de Candy lui réserve encore bien des surprises…


Quelques heures plus tard…




Candy était sur le quai de la gare. Elle avait quitté les enfants précipitamment, sans leur dire au revoir, dans la peur de verser des litres de larmes. Elle avait recommandé à Sœur Maria et à Mlle Pony de bien faire attention à leur santé et elle leur avait promis de leur écrire très souvent.
Candy monta sur le marchepied du train, et regarda derrière elle. « Quand reviendrai-je ici » ? se demanda-t-elle.
Un coup de sifflet strident traversa les airs. Candy agita son mouchoir en direction du quai, même si elle savait que personne ne la regardait, partant vers son destin…


(Ecrit par Lou99)






Une nouvelle inquiétante…




Quelques semaines plus tôt, Candy avait reçu par le nouveau facteur, une lettre de Terry qui l'avait bouleversée. Melle Pony et Sœur Maria avait déjà assisté au départ d'Annie et maintenant, elle devait accepter de voir partir leur chère Candy pour Chicago. Elle l'avait beaucoup vu voyager, cette petite valise rouge et blanche que la jeune fille chérissait tant elles avaient vécu ensemble de riches aventures.

Au foyer de Pony, la vie avait tout doucement repris son cours, heureusement que le petit John était encore là pour faire rire la petite communauté. Cependant, Sœur Maria avait remarqué que Melle Pony était pâle depuis le départ des deux jeunes filles. Elle semblait fatiguée et préoccupée. Un rien la mettait en colère et cela la faisait tousser. C'est ainsi qu'un soir, il fallut appeler le docteur car Melle Pony n'arrivait plus à respirer normalement. Après l'auscultation, le médecin parla en aparté à sœur Maria et lui annonça une nouvelle inquiétante : Melle Pony avait la tuberculose…


(Ecrit par miss capucine)






En direction de Chicago




Candy était assise dans le train, elle regardait les petites traces de griffes qu'avait laissées Capucin sur sa valise. Une larme coula sur sa joue, elle aurait tellement aimé qu'il soit là, à se blottir sur ses genoux. Elle repensa à sa nuit agitée et à sa discussion avec Annie, elle se demandait si elle avait raison de retourner à Chicago. Elle voulait revoir Terry, il connaissait ses sentiments envers elle sinon pourquoi aurait-il appelé sa fille Candy. C'était une manière de lui dire qu'il la voulait près de lui. Mais… Suzanne… Suzanne serait là… Elle vivait avec lui, elle était sa femme et avait porté son enfant. Candy se dit que c'était elle-même et Terry qui avaient voulu cela. Ils avaient réussi à rendre Suzanne heureuse. Tout à coup, elle réalisa qu'elle se dirigeait vers ce qu'elle désirait le plus au monde, être avec Terry mais qu'il serait inaccessible ! Elle réalisa qu'elle allait à nouveau souffrir, souffrir d'aimer une personne qu'elle ne pourrait jamais serrer dans ses bras, ni sentir sa chaleur tout contre elle, s'enivrer de son odeur et sentir le goût de ses lèvres se poser avec douceur sur les siennes. A chaque instant, il lui faudrait accepter son absence, ce serait insupportable…



Cependant, la jeune infirmière était dans le train qui la menait à Chicago et elle avait accepté le poste que lui avait proposé l'hôpital Ste-Joanna. Elle était donc contrainte de s'y rendre, le destin la guidait dans cette direction pour le moment et elle ne pouvait rien y changer.
En arrivant à Chicago, il lui parut naturel de reprendre le chemin qu'elle avait emprunté de nombreuses fois pour aller travailler du temps où elle habitait avec Albert. Elle se rappela des bons moments passés avec son colocataire qui savait si bien prendre soin d'elle. En même temps, elle se dit qu'il ne fallait pas repenser au passé sans arrêt et qu'elle devait se ressaisir et aller de l'avant. Elle avait choisi d'habiter au sein même de l'hôpital car des chambres étaient réservées au personnel d'urgence. Elle avait accepté ce statut voulant acquérir de l'expérience dans ce domaine. C'est ainsi qu'à peine arrivée, elle fut sollicitée pour accueillir une opération de l'appendicite sur une petite fille de cinq ans. L'opération se passa bien et elle put ainsi faire connaissance avec son équipe composée d'un chirurgien, d'un anesthésiste, d'un médecin généraliste et de plusieurs infirmières. Une seconde urgence était annoncée, il s'agissait d'une dame d'un certain âge ayant la tuberculose et beaucoup de difficultés à respirer. On demanda à Candy de préparer la chambre de cette patiente. Ce qu'elle fit avec soin. Elle terminait tout juste l'installation du matériel lorsqu'elle vit entrer sur un brancard Melle Pony accompagnée de sœur Maria debout à ses côtés lui tenant la main.


(Ecrit par miss capucine)


 



Edited by Régina - 3/3/2019, 22:09
 
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12 replies since 20/11/2011, 19:31   7488 views
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