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Après l'épisode 115, Fic collective

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Régina
view post Posted on 22/11/2011, 13:09 by: Régina
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REGINA

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DEUXIEME PARTIE






Un secret dévoilé




Un mois plus tard, alors que la convalescence de Melle Pony était terminée, celle-ci était de retour parmi les enfants du foyer. Elle était accompagnée de Candy qui avait insisté pour rentrer elle aussi. Malgré ses questions, la vieille femme n'avait pas obtenu de réponse claire de la part de la jeune fille. Candy avait dit vouloir rentrer pour rendre visite à Albert, rentré de voyage. Melle Pony fut accueillie chaleureusement par tous les enfants et Sœur Maria. Tous passèrent une agréable soirée au coin du feu à discuter et à donner des nouvelles fraiches de la région. Les enfants s'étaient habitués au nouveau facteur qui prenait toujours le temps de s'amuser un peu avec eux. Il avait beaucoup d'humour d'après Sœur Maria. Les bébés de Capucin et Crockette avaient grandis et faisaient plein de petites bêtises. La vie avait repris son cours et Candy se sentait bien, entourée des personnes qui lui étaient si chères.

Le lendemain, elle se rendit à Lakewood. Elle se jeta dans les bras d'Albert dès qu'elle l'aperçut. Les retrouvailles furent émouvantes et gaies. Albert prenait plaisir à raconter des anecdotes à sa fille qui ouvrait de grands yeux et posait plein de questions. Albert remarqua très vite qu'elle évitait ainsi de parler d'elle. Il ne voulut pas brusquer les choses et fut heureux d'apprendre le bon rétablissement de Melle Pony.

-Il y a quelqu'un qui voudrait te rencontrer, dit-il tout à coup.

-Ah, qui est-ce ? répondit Candy, pleine de curiosité.

-Il s'agit de Mr Brown, le père d'Anthony, nous sommes rentrés d'Europe ensemble. Il se souvient bien de toi et comme il se trouve que je l'ai invité…

-Oh Albert ! Rien ne me ferait plus plaisir, s'écria Candy.

-Je vais te conduire au petit salon, c'est là qu'il se trouve en ce moment, tu pourras y admirer la roseraie du balcon. Il a tenu à te voir dans cette pièce, particulièrement pour que tu y contemples cette magnifique vue.


Mr Brown était un grand voyageur lui aussi, il avait navigué partout dans le monde. Candy avait toujours été impressionnée de lui parler lorsqu'elle était enfant. Là, ce fut un peu différent, elle était devenue une jolie jeune femme et avait muri même si elle gardait cette spontanéité qui faisait son charme. Ils évoquèrent ensemble les souvenirs qui étaient devenus comme des étoiles scintillantes illuminant le ciel.
Leur conversation était douce et posée.

-Candy, je me dois de te révéler un grand secret que j'ai tenu caché durant des années.

Candy écoutait attentivement lorsqu'elle devina une ombre se promenant dans la roseraie. Un frisson lui parcourut le corps puis elle reprit ses esprits.

-Oui, je vous écoute, dit-elle d'une toute petite voix.

-J'ai eu un autre fils en Europe, Anthony a un demi-frère…

Quelqu'un frappa à la porte. Mr Brown lui dit d'entrer. C'était Dorothée. Candy la salua avec affection et quelques souvenirs lui revinrent à l'esprit : c'était cette jeune fille qui avait pris soin d'elle à la mort d'Anthony… Dorothée était devenue charmante, elle était maintenant coiffée d'un petit chignon relevé au dessus de la tête et quelques anglaises lui tombaient de chaque côté du visage. Elle était grande et fine et se déplaçait toujours avec grâce.

-Melle Candy, Mr Brown, la grande Tante m'envoie vous annoncer que le dîner est servi, dit-elle.

-Nous arrivons d’ici quelques instants, pouvez-vous prévenir Wilfried s'il vous plaît ?

-Bien sûr Monsieur, à tout de suite, Monsieur.

La tante Elroy présidait la table de ses hôtes, à sa droite se tenaient Mr Brown, Candy et Georges, à sa gauche, Albert et Wilfried. La nuit étaient tombée sur Lakewood, le grand lustre et plusieurs bougeoirs éclairaient la pièce. Elle avait un regard sévère qui révélait une colère intérieure et cependant elle gardait une grande maîtrise d'elle-même.
Elle n'avait jamais aimé celui avec lequel Rosemary s'était enfuie. Son retour l'avait embarrassée et, pour couronner le tout, il ramenait avec lui un fils qu'il avait eu avec une Française qu'il avait connue lors d'un voyage alors que sa femme était déjà très malade, comment avait-il osé ?

-Dorothée, dit-elle sèchement, vous pouvez servir l'entrée !

-Je suis ravi d'avoir rencontré mon beau frère sur le Mauritania, dit Albert, il a tellement d'histoires merveilleuses à raconter. Cela m'a ravi qu'il me parle de l'esprit aventurier de ma grande sœur et de ses valeurs humaines.

-Elle n'avait pas un sens élevé de la famille, pensa la grande Tante qui gardait les lèvres pincées.

-Je me souviens de sa bonté envers les autres, dit discrètement Georges.

-Rosemary m'appelait « petit Albert », ceci est resté gravé dans ma mémoire.

-Je garderai toujours un souvenir extraordinaire de ma femme, elle était courageuse et j'étais souvent parti. Aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir été à ses côtés comme je l'aurai souhaité.

-La vie est faite d'événements que l'on ne peut pas toujours contrôler, dit Candy avec un air mélancolique.

Wilfried écoutait attentivement la conversation, son père lui avait présenté Candy juste avant de passer à table. Il l'avait saluée notant au passage qu'elle était très belle. Il avait lu en elle que sa beauté était le reflet de sa personne. Elle s'était laissé baiser la main avec une retenue qui avait interpelé le jeune homme. Quel mystère cachait-elle ?

-Tout à fait ma chère enfant, reprit Mr Brown. C'est pourquoi le temps est venu pour moi de vous révéler les circonstances de la naissance de Wilfried.

Au moment où il prononça ses mots la tante Elroy avala son vin de travers, toussa derrière sa serviette et dit d'une voix rauque :

-Etes-vous sûr que le moment soit bien choisi ?

-Oui, je le pense, il faut éclaircir les choses maintenant.

-Pourquoi pas, dit Albert, puisqu'il va falloir le présenter de façon officielle à toute la famille. Il s'agit de mon neveu tout de même, insista-t-il.

-J'ai connu Elisabeth sur le vieux port de Marseille. Elle élevait seule sa petite fille déjà âgée de trois ans à l'époque. Elle servait dans le restaurant où mon équipage et moi, mangions souvent. Malgré son travail, elle vivait dans la misère et je l'ai aidé. A son tour, le moment venu, elle m'a été d'un grand réconfort. Je sombrais dans l'alcool du fait de la maladie incurable de Rosemary, je m'en voulais d'être si loin d'elle et je n'avais plus une grande estime de moi-même. On peut dire qu'elle m'a sauvé la vie… d'une certaine manière. La tendresse du départ s'est transformée en amour. Un amour différent de mon premier à jamais irremplaçable, mais un amour tout de même. C'est ainsi que Wilfried est arrivé, j'aurai aimé que mes deux fils puissent se connaître…

-Vous avez donc aimé deux femmes durant votre vie ? questionna Candy avec intérêt.

-Pas en même temps, sinon il aurait fallu que je fasse un choix pour ne pas faire souffrir l'une d'entre elle. Le cours des événements et de ce que nous vivions a fait que j'ai basculé d'un amour perdu à un autre naissant, c'est sûrement grâce à ce destin particulier que j'ai pu continuer… Sans Elisabeth, je n'aurais pas pu survivre après le décès de ma femme et la mort accidentelle d'Anthony.

Le visage de la tante Elroy s'était détendu et elle paraissait émue de ce discours. Elle aussi avait perdu un amour de jeunesse autrefois, elle avait souffert de cela. Heureusement que Mr Legrand avait été là pour prendre soin d'elle. Cependant, elle ne voulut pas montrer ses sentiments.

-Eh bien comme ça, c'est clair, nous savons à qui nous avons affaire ! Rosemary avait une remplaçante avant même de mourir.

-Vous jugez bien vite pour une femme de votre âge qui devrait avoir acquis un grand esprit de sagesse. Quelle souffrance a forgé en vous cette rancœur ? questionna Wilfried qui prit ainsi la parole pour la première fois et non de manière futile.

Candy considéra l'intervention de ce dernier et pour la première fois le regarda attentivement. Il avait de beaux yeux bleus et des cheveux châtains foncés qui lui tombaient sur la nuque d'une façon un peu négligée. Elle se demandait comment un si jeune garçon pouvait montrer une plus grande expérience de vie qu'une femme âgée. Sa vie l'avait sans doute déjà enrichi en valeurs humaines. Elle le dévisagea, il ressemblait un peu à Anthony et son charisme inspirait l'admiration. Candy était curieuse de connaître le mystère qui l'habitait.

La grande tante Elroy n'avait pas supporté d'entendre une question si impertinente. Elle n'avait pas répondu et Albert avait enchainé sur le souvenir d'Anthony et sa roseraie.

Après le repas, les hommes étaient allés boire un digestif dans le petit salon tandis que Candy s'était retirée discrètement pour aller se promener dans le jardin d'Anthony. Trop de questions l'assaillaient.


(Ecrit par miss capucine)






Souvenirs…




Ses pensées allaient désormais dans tous les sens. Pourquoi la vie était-elle faite ainsi, se demandait-elle ? Pourquoi fallait-il toujours avoir des regrets ? Pourquoi apprenait-elle aujourd’hui l’existence du demi-frère d’Anthony à ce moment précis de sa vie ? Autant de questions pour lesquelles elle n’avait pas de réponses. « Que la vie est mystérieuse, se dit-elle, elle est remplie d’obstacles et de situations inattendues » !

Candy continua de songer à ce qui venait de lui être révélé. Anthony avait donc un demi-frère ! Quelle étrange impression ! Elle ne savait quelle opinion se faire. Elle était aussi toute émue d’avoir fait la connaissance de ce Wilfried. Ses yeux bleus irisés lui rappelaient étrangement ceux de son cher Anthony ; son premier amour d’autrefois.

Tous ses souvenirs du passé lui revinrent alors en mémoire… Le visage d’Anthony lui apparaissait… Elle le revoyait en train de cultiver soigneusement ses fleurs dans la roseraie. Comme s’envolent les pétales de roses au gré du vent, ainsi sa propre vie lui échappait.

En pensant à Anthony, elle ne put s’empêcher de penser aussi à Terry. Il s’était passé tellement d’événements intenses en émotion toutes ces dernières semaines que Candy ne comprenait pas ce qui lui arrivait ce soir-là. Déjà, l’état de santé de Mlle Pony l’avait fortement inquiétée, la vie de celle qu’elle aimait le plus avait été menacée quelques semaines plus tôt. Et puis, elle avait revu Terry… Elle avait été heureuse de le retrouver à l’hôpital Ste-Joanna même si, pour faire taire ses sentiments, elle s’était évertuée un instant à le repousser. Et puis, il y avait eu cette rencontre… Cette extraordinaire rencontre au Théâtre de Chicago où pour la première fois, ils s’étaient donné l’un à l’autre. Mais cet instant hélas n’était qu’éphémère ; la réalité était bien plus cruelle. Quelques jours plus tard, elle avait reçu cette lettre de Terry… Ses paroles écrites résonnaient en elle comme un glas.

« C’est presque un supplice que d’avoir été si proche quand on sait que l’on devra vivre si loin l’un de l’autre. Si loin, et pourtant si près…
Mon cœur est maintenant déchiré. Les circonstances de la vie nous ont séparés alors que nous étions destinés l’un à l’autre. Lorsque je t’ai serrée dans mes bras, j’ai alors compris que c’était toi que j’aimais
».

En se remémorant ses paroles, Candy ne put retenir ses larmes.


(Ecrit par Régina)






Une ombre au clair de lune




Albert et Wilfried regardaient au dehors, le ciel bleuté était étoilé et le reflet de la lune éclairait l'extérieur d'un voile luminescent. La silhouette de Candy se devinait, elle attirait leur regard.

-Je trouve votre fille adoptive bien mélancolique, Albert, dit doucement Wilfried.

-Oui, mais elle n'a pas toujours été comme cela. A vrai dire, ça ne lui ressemble pas. Je l'ai connue très jeune, et c'était une petite fille pleine de vie. Dès ma première rencontre, elle m'a fait rire.

-Pardonnez-moi mon indiscrétion mais qu'est-ce qui vous a poussé à l'adopter ?

-Cela ne me dérange pas de te révéler que j'ai voulu la protéger. Les jeunes garçons de la famille, Archibald, Alistair et Anthony, m'ont tous les trois écrit chacun de leur côté pour me demander de l'aide. Elle était dans une situation intolérable pour son jeune âge. Je n'ai pas hésité une seconde puisque j'avais ce pouvoir.
Cela n'a pas enchanté ma tante mais on peut se demander ce qui l'a enchanté une fois dans sa vie !

Wilfried sourit en entendant ses mots qui rejoignaient ses paroles prononcées au cours du repas.
Il ne parvenait pas à décrocher son bleu regard de l'ombre de Candy, ce qui n'échappa pas à Albert. Tous les deux ne pouvaient se douter que des larmes ruisselantes avaient envahies son joli visage. La jeune fille se réfugiait dans la pénombre de la nuit.


(Ecrit par miss capucine)






Est-ce une maladie de cœur ?




Soeur Maria ne s'attendait pas à recevoir de la visite. Surtout à cette heure si matinale qu'est huit heures du matin. Les enfants dormaient encore. Les oiseaux chantaient. Cela faisait quelques vingt minutes que Sœur Maria était réveillée. Elle avait à peine eu le temps de faire sa toilette et de se vêtir, que quelqu'un frappa à sa porte.

- Qui est-ce ? demanda Sœur Maria.

- C'est Tom. Excusez-moi de vous importuner de si bon matin, Soeur Maria, mais j'aurais besoin que vous me renseignez sur quelques choses.

- Entre, voyons mon garçon.

Tom entra. Sœur Maria, quand elle le vit, se souvint du petit garçon qu'il était autrefois, un peu potelé et braillard. A présent, c'était un beau jeune homme mature. Qu'est-ce qu'il avait encore grandi ! En effet, Sœur Maria ne l'avait pas revu depuis son retour de Chicago. Elle le dévisagea un instant, puis dit :

- Qui est-ce ? Tom ? Que veux-tu donc savoir ?
- Avez-vous vu Candy, à Chicago ?
- Bien sûr ! Elle travaillait à l'Hôpital Ste-Joanna, celui où a été soignée Mlle Pony.
- Comment va-t-elle ? Se porte-t-elle bien ?
- Qui ? Candy ou Mlle Pony ?
- Euh... Je voulais parler de Candy. J'espère tout autant que Mlle Pony se porte bien.
- Pour ainsi dire, elle se porte assez bien.
- Pourquoi dites-vous "assez bien", Sœur Maria ? A-t-elle quelconque maladie de cœur, de foie ou de poumons ?
- Elle a en effet une maladie de cœur.

Tom voulut interrompre Sœur Maria, mais celle-ci le coupa net :

- Ce n'est pas une maladie de cœur habituelle, Tom. Une fois, quand Candy et Annie étaient petites, Annie avait elle aussi une maladie de cœur. Candy l'avait guérie par une promenade. C'est un peu le même type de maladie, mais cette fois c'est plus grave, et ça ne pourra pas se guérir par un simple pique-nique. Comprends-tu, Tom ?
- Je vois où vous voulez en venir, Sœur Maria; Candy a une maladie d'amour… Est-ce bien ça ?
- Oui. Tu sais bien qu'elle aime le célèbre acteur Terrence Granchester. Eh bien, celui-ci est obligé de rester avec son épouse ! Suzanne Marlowe de naissance.
- Où est Candy, à présent ?
- A Lakewood, chez son père adoptif, William André.
- J'espère que son mal d'amour se guérira vite. Quant à moi, Sœur Maria, j'aimerais vous confier quelque chose.
- Je t'écoute, Tom.
- Qu'est-ce que cela signifie, si, un homme, en voyant une femme, se met à rougir, est confus et gêné, et a le cœur qui bat ?
- Cela signifie qu'il est amoureux. De qui s'agit-il, Tom ?
- Commençons par le commencement. L'autre jour, une jeune fille est venue frapper à notre porte, pour demander s'il y avait du travail. Mon père et moi l'avons embauchée comme servante. Clémentine est la fille cadette d'un homme comme mon père, mi-cowboy, mi-berger. Dès que je l'ai vue, j'ai eu l'impression que mon cœur allait bondir de ma poitrine, ou alors qu'on l'entendrait dans peu de temps à cent kilomètres à la ronde, tellement il s'était mis à battre fort.
- Alors c'est toi qui es amoureux, Tom ?
- J'en ai bien l'impression, Sœur Maria.


(Ecrit par Lou99)






La jolie Clémentine




Tom l'observa un court instant. Elle avait des cheveux roux et ondulés qui lui tombaient en cascade sur ses épaules. Ses yeux étaient d'un bleu océan, d'un bleu si doux et profond... que Tom s'y serait volontiers plongé s'il l'avait pu. Ses yeux étaient si malicieux, son regard si pétillant... C'était un vrai bonheur. Sa bouche était souriante, ses dents droites et blanches, ses traits fins et délicats... Son visage était couvert de légères taches de son. Au fond, elle lui rappelait un peu Candy.
La dite Clémentine était allongée dans l'herbe. Elle fermait les yeux. Tom se demanda à quoi elle pouvait bien rêver. Lui, Tom, il n'avait qu'un seul souhait : passer le reste de sa vie avec elle. "Elle ne peut pas rester servante" se dit Tom. "On se mariera, on aura notre ranch ensemble, et on aura des enfants", voilà son vœu le plus cher. "Mais comment savoir ?" se dit Tom. "Est-ce qu'elle partage mes sentiments " ?
Tom prit son courage à deux mains, et dit :
- Clémentine, je... je te... je te trouve très jolie... C'est tout ce qu'il parvint à articuler.

Clémentine ouvrit les yeux. Elle se redressa, et voulut s'adresser à Tom. Mais il s'était déjà enfui vers le ranch, refoulant ses sentiments, par timidité et honneur.


(Ecrit par Lou99)






Un précieux réconfort




Quelques nuages étaient venus assombrir le ciel, lorsque Candy se dirigeait une nouvelle fois en direction de Lakewood. Elle désirait s’entretenir avec Albert afin lui révéler certaines choses qui la préoccupaient. C’était toujours un grand bonheur pour elle de discuter avec cet homme si cher à son cœur. Le grand-oncle William, n’était-il pas aussi son prince des collines ?

Lorsqu’elle passa la grille du parc, elle arriva sur le chemin donnant accès à la grande demeure de la famille André. Elle contempla un instant la roseraie d’Anthony. Des roses aux multiples couleurs exhalaient un doux parfum. Cette agréable senteur ravivait en elle bien des souvenirs…
Candy gravit les quelques marches en pierre qui la menait à l’entrée de la maison et aperçut Dorothée qui se trouvait quelques mètres plus bas près d’une petite table ronde à côté du parc fleuri. Sa joie était telle qu’elle ne pu s’empêcher de l’interpeller.

- Dorothée ! Dorothée ! s’exclama-t-elle.

La jolie servante se retourna et vit Candy qui lui faisait un signe de la main. Elle lui sourit gracieusement et approcha doucement dans sa direction.

- Comme je suis heureuse de te voir Dorothée !
- Cela me fait plaisir aussi, Mlle Candy ! lui répondit aimablement la servante.
- La dernière fois que je suis venue ici, je n’ai malheureusement pas pu échanger avec toi. J’étais profondément déçue ! lui dit Candy.
Tu sais, je ne t’ai jamais oubliée ; tu es restée dans mon cœur, Dorothée ! Que je suis contente de te retrouver !

La jolie servante fut touchée par ses paroles sincères. Elle portait toujours ce petit tablier blanc avec cette coiffe qui lui allait si bien.
Du temps où Candy vivait chez la famille Legrand, Dorothée avait toujours été pour elle d’un grand réconfort, elle était sa confidente. Victime de la méchanceté d’Elisa et Daniel, Candy avait trouvé, en cette période difficile de sa vie, une véritable amie. La voix douce et les paroles de sagesse de Dorothée l’avaient bien souvent apaisée. Lorsqu’elle avait fini par être adoptée par la famille André, la jolie Dorothée était devenue sa femme de chambre attitrée. Depuis une vraie complicité s’était créée entre les deux jeunes filles ; Candy lui faisait part de tous ses petits tracas.

Mais le temps avait passé, des événements douloureux s’étaient produits et la vie avait fini par les séparer.

Candy lui proposa de prendre une petite pause pour qu’elles prennent ensemble le temps de discuter quelques instants. Il y avait non loin du parc, un petit salon de jardin qui était situé à proximité d’un arceau de fleurs. Elles s’installèrent sur les deux jolies chaises blanches et se mirent à converser.

- Je ne voudrais pas me montrer indiscrète Mlle Candy, lui avoua Dorothée, mais lorsque vous êtes venue dîner à cette réception en compagnie de ce monsieur et son fils, j’ai eu un moment l’impression que vous étiez troublée…

Dorothée ne souhaita pas mettre Candy plus mal à l’aise. Du haut d’une fenêtre de la maison des André, elle l’avait aperçue, ce soir-là, se promenant seule dans la roseraie d’Anthony.

- C’est que…c’est que… Oh ! Dorothée ! Il faut que je m’ouvre à toi, lui confia la jeune femme.

Et Candy commença à lui raconter les expériences qu’elle avait vécues durant tout le temps où elle demeurait à Chicago. Terry Grandchester qu’elle avait connu au collège de Londres et qui était maintenant devenu un acteur talentueux à Chicago ainsi que dans d’autres villes importantes, était celui qui demeurait le véritable amour de sa vie. Mais hélas, pour la seconde fois, elle venait de vivre une douloureuse séparation.

- Tu comprends Dorothée…, tu comprends… lui dit Candy d’une voix qui laissait échapper une émotion. Je l’aimais... Nous nous aimions… Et puis…

Elle n’eut pas besoin d’ajouter d’autres mots. Dorothée mis ses deux mains entre les siennes et lui dit avec empathie :

- Oui, je vous comprends Mlle Candy. Et j’ai de la peine pour vous ! Vous avez déjà connu tellement d’épreuves dans votre vie… Mais il ne faut pas désespérer, votre existence ne peut pas se poursuivre continuellement dans la souffrance.

Candy essuya les larmes qui venaient de couler sur ses joues.

- Je sais Dorothée…, je sais, finit par lui dire Candy. C’est souvent ce que me disent Mlle Pony et Sœur Maria. Il faut toujours garder espoir. Mais vois-tu Dorothée, il m’est à présent difficile d’y arriver. C’est tellement douloureux…

Dorothée fit tout ce qu’elle put pour réconforter celle qu’elle considérait maintenant comme une lady.

- Le temps guérira vos blessures, Mlle Candy. Ayez foi ! Il ne nous appartient pas de connaître notre destin. Mais il y a certainement un bel avenir qui se profile à l’horizon, comme un ciel bleu sans nuages. Dieu ne permettra pas que votre vie ne soit faite que de tourments ! Vous êtes encore si jeune ! Vous avez toute la vie devant vous, une vie qui sera faite de belles choses, lui dit Dorothée avec bonté, de belles choses comme les merveilleuses roses de M. Anthony.

Ces quelques paroles réconfortèrent Candy. Son visage s’illumina de nouveau et un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle savait qu’elle devait continuer à lutter courageusement comme elle l’avait toujours fait. Peut-être que Dorothée disait vrai… L’avenir ne pouvait pas rester aussi sombre. Il fallait qu’elle espère.

Elle remercia de tout cœur son amie et elles se quittèrent ainsi.

Candy regagna l’entrée principale et pénétra dans la maison des André. Elle sentait qu’un poids venait de se libérer. Le cœur léger, elle pouvait maintenant retrouver son grand oncle William, celui qu’elle aimait appeler « son prince des collines ».


(Ecrit par Régina)






Rencontre inattendue




Durant la nuit, Candy ne parvint pas à trouver le sommeil. Elle était triste et pourtant les douces paroles de Dorothée qui l'avaient apaisée, lui redonnaient une lueur d'espoir. Elle se souvint des paroles d'Anthony à propos de sa mère. Il disait qu'elle resterait à jamais dans son cœur et son esprit. Elle se dit qu'elle aussi, garderait Anthony, Alistair et Terry au creux de son cœur. Ses pensées glissèrent tout naturellement vers Wilfried…quel étrange jeune homme ! Candy était curieuse de mieux le connaître et craignait cependant d'être déçue. Elle tomba d'un seul coup dans les bras de Morphée… La lune éclairait la maison de Pony qui semblait dormir elle aussi.

Le lendemain matin, Candy se réveilla et se pressa de prévenir Melle Pony et Sœur Maria de son départ pour la journée. En effet, Albert l'avait invitée à faire une randonnée équestre et elle avait gentiment accepté, pensant que cela lui ferait du bien. Elle appréciait la compagnie de son père adoptif, son prince des collines, son ami de toujours qui la faisait sourire simplement parce qu'il la trouvait plus jolie comme ça. Lorsque la voiture de Georges qui était venu la chercher, pénétra dans la propriété, tout était calme. Georges fit descendre Candy devant la grande entrée puis la quitta pour aller garer la voiture. La jeune fille le regarda s'éloigner puis se retourna. Elle fut surprise de voir une personne adossée contre une colonne en train de … fumer ! Lorsqu'elle s'approcha, elle reconnut Wilfried et ne put s'empêcher de l'interpeler.

-Bonjour ! s'écria-t-elle, quelque peu agacée (elle ne supportait toujours pas de voir quelqu'un fumer et mettre ainsi sa santé en danger).

Wilfried sursauta, lui qui pensait être seul et tranquille.

-Bonjour ! répondit-il d'un ton surpris.

-J'ai bien peur que vous ne sachiez pas quel risque vous courrez.

-Ah ! Y-a-t-il des bandits cachés dans les fourrés, prêts à me bondir dessus ?

-Vous avez beaucoup d'imagination Mr Wilfried, je ne parle que de votre cigarette !

-Savez-vous Melle Candy, que le tabac et le rhum sont les piliers de soutien des marins lors de leurs longs voyages ?

-Et le …rhum !!! Mais, il me semble que vous ayez mis pied-à-terre Mr le marin.

-C'est vrai. Vous venez de gagner la bataille Melle l'infirmière, dit-il en écrasant sa cigarette.

Candy esquissa un petit sourire de satisfaction et avant même qu'elle ne prononce une parole, Wilfried lui dit ceci :

-Vous êtes déjà très jolie quand vous ne souriez pas, alors imaginez ce que cela peut donner lorsque vous souriez !

Candy eut une étrange sensation de « déjà vécu » ! La phrase de son prince des collines…, le côté baroudeur de Terry…, la gentillesse d'Anthony…

Albert sortit au même moment, il était en tenue de cavalier.

-Ah ! Bonjour Candy, tu es ponctuelle, une merveilleuse journée s'annonce. Allons à l'écurie.

-Très bien Albert, je te suis, je suis ravie d'aller en promenade à cheval, ça va nous faire du bien d'être en contact avec la nature. Au revoir Wilfried !

-Au revoir Candy !

-Ah, tu étais là Wilfried, je ne t'avais pas vu. Bonne journée !

Candy et Albert s'éloignèrent un peu et Albert demanda discrètement à Candy si elle voulait que Wilfried se joigne à eux. La jeune fille refusa, elle était un peu troublée de la fin de leur conversation et ne voulait surtout pas se retrouver à nouveau dans cette situation. Elle éviterait Wilfried, c'était décidé ! De plus, elle voulait partager un moment en tête à tête avec son père. Celui-ci ne chercha pas à connaître les raisons de ce refus mais remarqua tout de même la gêne de sa fille.

Albert et Candy s'occupèrent de préparer les chevaux et chargèrent les sacoches pleines de vivres pour la journée. Ils partirent ensemble à pied, les sangles à la main puis à l'entrée du parc, ils montèrent à cheval et s'éloignèrent du domaine au galop.

De son côté, Wilfried se questionnait, qu'aurait-elle répondu si Albert n'était pas arrivé ? Elle paraissait troublée, pourquoi ? Il aurait aimé partir avec eux car lui aussi avait ce besoin de contact avec la nature mais il n'était pas du genre à s'imposer. Il rentra et se dit qu'il irait en randonnée dans le courant de l'après-midi pour y dessiner la faune et la flore régionale.


(Ecrit par miss capucine)






Près de la rivière…




Tout au long de sa promenade matinale, les pensées de Candy se tournaient vers Terry. La cigarette et les taquineries de Wilfried lui avaient ravivé ses souvenirs du collège royal de Saint-Paul. C'était le temps où elle pouvait savourer sans remord les moments intimes passés avec Terry. Maintenant, leur dernière étreinte était comme l'effet d'une torture. Des larmes lui échappèrent, heureusement que la distance qui la séparait d'Albert était suffisante pour les dissimuler. Vers midi, Albert lui proposa une pause déjeuner près de la rivière.

-Arrêtons-nous là, qu'en penses-tu Candy ?

-Oh oui, Albert, c'est très joli comme endroit et j'aime beaucoup entendre l'eau s'écouler, je trouve cela très apaisant.

-D'accord, je vais y faire un feu pour réchauffer notre repas.

-Qu'allons-nous manger de bon ?

-Eh bien, Dorothée nous a mis des cuisses de poulet grillées accompagnées de pommes de terre sautées, nous avons aussi du maïs cuit au feu de bois, des fruits secs, du vin et une bonne miche de pain fait maison.

Candy se mit à rire, disant à son père qu'ils ne manqueraient de rien et qu'une bonne sieste s'imposerait. L'atmosphère était détendue et l'on entendait les oiseaux dans les arbres comme s'ils réclamaient leur part. Après s'être régalés, ils discutèrent un moment de la vie au foyer de Pony, de la grande tante qui vieillissait, des affaires de la famille à reprendre… Mais la fatigue se fit sentir et ils s'installèrent chacun de leur côté pour se reposer. Candy avait le visage d'un ange, ses cheveux bouclés se mêlaient aux brins d'herbe frais et ses mains serraient le doux tissu du vêtement qui lui servait d'oreiller.

Non loin de là, on pouvait entendre le petit bruit discret du frottement du fusain sur une feuille. Wilfried esquissait le portrait de cette jolie jeune fille qu'il avait rencontré sur son chemin et qui était apparue dans sa vie. Elle figurerait sur son carnet à dessins parmi les fleurs et les papillons.

Ce que Wilfried ne savait pas, c'est que Candy était tout près. Elle était déjà l'objet omniprésent de ses pensées. Il avait lu en elle sa grande sensibilité, sa fantaisie, son caractère bien trempé mais aussi le souci des autres, même si elle les connaissait à peine. De plus, elle était très jolie et ses tâches de rousseur l'avait fait fondre.

Lorsque Candy ouvrit les yeux, elle vit les rayons du soleil à travers le feuillage des arbres, c'était magnifique. Cela lui donna l'envie irrésistible d'y grimper. Elle jeta un coup d'œil vers Albert qui sommeillait encore et se dit qu'elle avait bien le temps de faire quelques acrobaties. Elle s'étira et monta sur le premier arbre qui lui parut accessible. Une fois, arrivée en haut, elle s'assit sur une branche et contempla le magnifique paysage. Elle allait à nouveau repenser à Terry qui était à ses côtés en Ecosse pour admirer les paysages, quand son regard fut attiré par quelqu'un en contrebas, un peu plus loin au bord de la rivière. Elle reconnut Wilfried, il dessinait sur une sorte de carnet, un brin d'herbe à la bouche. Elle pensa : Ce garçon m'attire parce qu'il me fait penser à Terry, qu'il ressemble à Anthony et qu'il prononce les paroles de mon prince…Mais je ne connais rien de lui. Et, je ne veux plus souffrir. Il est hors de question que je me laisse charmer, je ne veux pas ! En se parlant à elle-même, elle tentait de se convaincre. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il dessinait.


(Ecrit par miss capucine)






Le carnet en cuir




La journée avait été formidable, Albert et Candy s'étaient retrouvés. Elle n'avait rien laissé transparaître de ses émotions mais Albert n'était pas dupe, il savait que sa fille souffrait de sa situation avec Terry. Il en voulait au jeune homme qui l'avait délaissée et pourtant lui vouait une certaine admiration. C'était quelqu'un qui savait prendre ses responsabilités. Le destin en avait décidé ainsi.

A leur retour, ils passèrent au salon prendre un thé avant que Candy ne reparte pour la maison de Pony. Cette fois, Albert invita Wilfried à se joindre à eux. Il accepta avec plaisir. Candy remarqua qu'il tenait ce fameux grand carnet à croquis sous son bras. Une fois installés, ils racontèrent leur journée et Wilfried avoua qu'il serait bien parti avec eux, son père étant absent. Candy eut un peu de remord mais se ressaisit assez vite. Elle fixait des yeux le carnet recouvert de cuir et repensa à son journal intime.

-Vous écrivez, Wilfried ? lança-t-elle sans même s'être contrôlée.

-Non, ceci est un carnet de dessins en tout genre, j'aime « croquer » la nature ! répondit celui-ci, heureux de son jeu de mots.

-Intéressant ! Pouvons-nous voir votre talent ?

-Je crains que ça ne soit pas possible, je ne suis pas très doué, mentit-il.

-Je suis sûr que vous vous sous-estimez Wilfried, dit Albert pour aider Candy.

-Non, non, je vous assure !

Wilfried ne pouvait pas montrer le contenu de son carnet sans dévoiler son secret. Il détourna le sujet de la conversation en racontant ses visites dans les musées parisiens et notamment au Louvre. Ce qui intéressa beaucoup Albert. Candy aussi, même si elle s'imaginait la Joconde avec une pochette de cuir sous le bras, semblable à celle de Wilfried !

Le soir même, à la maison de Pony, à la lumière d'une bougie, Candy rouvrit son journal et y conta sa journée.


(Ecrit par miss capucine)






Préoccupations




Des plantes vertes et des fleurs en pot décoraient l’extérieur du logis devant les grandes fenêtres. Située près d’un petit jardin, cette belle maison avec sa toiture rouge et ses murs blancs était un petit nid douillet. Annie avait su l’arranger avec goût. Dans le salon richement décoré, étaient accrochés plusieurs petits tableaux près de la cheminée et un magnifique piano à queue trônait au milieu de la pièce. A ses moments perdus, Annie aimait bien jouer quelques morceaux de musique. Mais pour l’heure, elle était tranquillement assise sur la banquette du salon, adossée à un coussin, et tricotait silencieusement.
Elle était comblée dans sa nouvelle vie, le mariage l’avait épanouie ! Archibald était un mari attentionné qui savait la rendre heureuse. Quelquefois, il l’emmenait se promener dans la campagne de Lakewood et lui cueillait des petites fleurs des champs avec quelques épis. Cela permettait à Annie, en cette saison d’automne, de réaliser avec soin de beaux tableaux avec ces petites fleurs séchées.

Annie se sentait à présent une vraie femme. Elle était plus confiante, plus assurée et cela s’entendait à sa manière de parler.
Un heureux événement allait cependant bouleverser sa vie de jeune femme. Dans moins de six mois, elle serait maman à son tour. Vivre cette expérience était tout simplement merveilleux ! Seulement, elle ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce que cela impliquait pour elle. Elle se demandait avec inquiétude si elle ne souffrirait pas de trop pour l’accouchement qu’elle allait vivre, si son enfant allait naître en bonne santé et si elle-même serait à la hauteur de ce nouveau rôle de maman. Tout cela la préoccupait.

Depuis qu’Annie avait su qu’elle portait une vie en elle, des interrogations sur son passé lui revenaient aussi à l’esprit. Elle aurait voulu connaître l’identité de ses vrais parents. « Qui étaient-ils vraiment ? », se demandait-elle. « Quelle vie aurait été la sienne si ses seconds parents ne l’avaient pas adoptée » ? Ses questions étaient toujours enfouies quelque part dans sa tête et lui revenaient de temps en temps à l’esprit. Elle savait pourtant qu’il était désormais inutile de se les poser. L’important maintenant était de se préparer à l’arrivée du bébé.

Quelqu’un frappa à la porte d’entrée et ses pensées s’arrêtèrent net. Annie se dirigea vers la porte de la maison et ouvrit celle-ci. C’était le facteur qui apportait une lettre. Cette missive était adressée à Mme Annie Cornwell. Son nouveau nom lui faisait encore tout drôle ! Elle avait parfois le réflexe de transmettre son nom de jeune fille lorsqu’on lui demandait son identité. Mais à présent, Mme Cornwell s’était bien elle ! Elle remercia le facteur qui lui remit la lettre et se dirigea vers le salon de la maison pour lire celle-ci. Il s’agissait d’une lettre de Patty. Voici ce qu’elle disait :







Lettre à Annie




Chère Annie,

Je te remercie pour ta lettre qui m’a fait grand plaisir ! C’était un réel bonheur pour moi de vous avoir revu Archibald et toi pendant quelques jours. Cela m’a fait chaud au cœur ! Vous formez tous les deux un très beau couple, bien assorti !

De mon côté, je vais bien à présent. Je suis contente d’avoir réussi à remonter la pente.

Je vais t’apprendre une nouvelle qui risque de te chagriner… En effet, il y a maintenant plusieurs semaines, ma grand-mère Martha nous a quittés. Elle est partie sereinement pendant son sommeil.
Je n’ai pas voulu écrire plus tôt pour te l’annoncer… J’ai préféré attendre un peu…

Annie, tu seras peut-être surprise de ma réaction, mais finalement je suis soulagée que les choses se soient passées ainsi ! En moi-même, je me suis dit qu’elle est partie en paix et qu’elle n’a pas souffert ; cette pensée m’a apaisé l’esprit. Cela été dur sur le moment mais maintenant cela va beaucoup mieux.

Candy sera peut-être attristée d’apprendre cette nouvelle car je sais combien elle l’appréciait ! Ma grand-mère avait passé quelques jours dans sa chambre au collège quand nous étions à Londres. Oh ! La la ! J’avais eu la peur de ma vie durant tout ce temps ! Elle était incroyable grand-mère Martha ; pétillante et pleine de vie. Et te rappelles-tu quand elle s’était mise à travailler si durement ? Rien ne pouvait l’arrêter. Enfin que veux-tu… La vie est ainsi faite.

Je voulais aussi te remercier Annie pour tes paroles chaleureuses et encourageantes ; cela m’a fait du bien ! Le mariage a l’air de te réussir… Cela fait plaisir ! Dès que je le pourrai, je viendrai vous voir près de Lakewood ; c’est promis !

J’aurai aussi un petit secret à te révéler… Tu te souviens de mon séjour en France ; eh bien, j’y ai fait une rencontre extraordinaire, Annie ! C’est formidable ce qui m’arrive ! Mais je te raconterai cela de vive voix…


Je pense bien à toi et t’embrasse ainsi qu’Archibald.


Patty




Annie fut un peu troublée par cette nouvelle si soudaine. Il est vrai que la grand-mère de Patty n’était plus toute jeune. La manière dont son amie avait réagi était toutefois rassurant. C’était pour elle un vrai modèle de courage !
Et quel était donc ce petit secret que Patty voulait lui faire connaître ? Annie avait sa petite idée sur la question... Elle avait hâte d’en savoir davantage sur cette étonnante rencontre…


(Ecrit par Régina)



Edited by Régina - 6/8/2014, 10:15
 
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12 replies since 20/11/2011, 19:31   7488 views
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