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Après l'épisode 115, Fic collective

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Régina
view post Posted on 23/11/2011, 11:42 by: Régina
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REGINA

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Un violent choc !




Ce soir là, lorsqu'il pénétra dans le vestibule, le jeune homme comprit immédiatement que les nouvelles étaient parvenues plus rapidement que prévu. Un air glacial enveloppait Terry, Les rideaux fermés et les murs sombres n'indiquaient rien de bon. Dans le petit salon, le feu de la cheminée n'avait pas été allumé. Il se précipita dans la chambre, tout y était correctement rangé, il souffla. Peut-être bien que Suzanne et sa mère ne tarderaient pas à rentrer. Elles étaient sûrement en train de rendre une visite familiale, pas plus tard qu'hier, Suzanne avait reçu un pli d'une grande tante, il ne pouvait s'agir d'autres choses, et puis cette grande tante habitait bien à deux heures d'ici, c'est pourquoi le feu n'avait pas été allumé de la journée.... Les battements de son cœur revinrent progressivement à la normale.... Terry cherchait à présent le moyen d'éviter à Suzanne une peine si inutile. Lorsqu'il poussa la porte de la cuisine, il sentit une résistance au sol et ses yeux se posèrent sur une boule de papier chiffonnée. Il n'eut pas besoin de la déplier, il reconnut immédiatement la typographie du journal par qui le scandale était arrivé. Effondré, il s'adossa contre la porte et se laissa glisser. Il prit sa tête entre ses mains, et soupira. Non, pas de larmes, même cela il ne le pouvait. Pourquoi, mais pourquoi fallait-il que cela soit aussi dur ! Sa volonté d'aimer était tarie, son cœur était sec, mais il ne la quitterait pas, il ne le pouvait pas. Il faudrait la retrouver, lui expliquer, il faudrait l'aimer, il faudrait apprendre à l'aimer, apprendre à la désirer. Il ressentit un léger picotement près de l'aine, et en farfouillant dans sa poche, il sortit le peigne de Candy, une branche s'était abîmée, et dans une colère sans nom, il le jeta violemment contre le mur mais aussitôt, par un geste désespéré et plein de tendresse, il l'agrippa et le baisa. C'est à ce moment seulement, qu'il pleura. Le surlendemain, grisé par les vapeurs de l'alcool, Terry parvint à se lever du canapé. Pendant deux jours, il s'était enfermé et avait bu, il n'avait pu quitter le salon, trop craintif à l'idée de découvrir les pièces vides. Il allait l'attendre, elle reviendrait et comme cela était trop dur, il céda à la tentation du liquide euphorisant. C'est parce que la mère de Suzanne avait pénétré ce matin dans le foyer, qu'il ouvrit les yeux et qu'il peina difficilement à se relever. Les cheveux hirsutes, l'haleine putride et sa tenue vestimentaire froissée, le beau jeune homme était méconnaissable.

• Vous êtes un monstre Terrence Granchester, un monstre ! hurla Madame Marlowe, les yeux révulsés par la colère.
• Que.. que...
• Suffit, elle ne veut plus vous voir, c'est fini, vous la tuez (le crissement de la robe rendu par ses pas agités ponctuait ses éclats) et gardez-le bien dans votre conscience....Mon bel ange, vous la tuez ! Vous êtes un monstre ...
• Non, non, non ! hurla-t-il en sanglotant, je veux la voir, s'il vous plait, je veux la voir..... Il faut que je la voie....
• Non, c'est terminé, je l'amène loin de vous, loin de vos mesquineries, de vos cruautés, vous êtes incapable d'aimer ma fille.... Vous la tuerez ! Que j'ai pu être folle d'imaginer....
• Non, je vous en prie, juste une fois, je veux la revoir....Terry à genoux, suppliait désespérément Madame Marlowe, il n'osait toucher les pans de sa robe et sa voix grondait silencieusement, car là encore, il ne parvenait pas à assumer les ellipses.
• Laissez-moi, laissez-nous, je suis venue récupérer quelques affaires... Et nous disparaitrons à tout jamais de votre vie, c'est bien ce que vouliez non ?
• Non, non, non ! hurla-t-il, je ne peux pas l'abandonner, je ne peux pas, elle a besoin de moi, j'ai besoin d'elle...
• Non, et je me suis trompée, elle n'a pas besoin de vous Terrence Gran-ches-ter, dit-elle calmement en détachant chaque syllabe de son nom. C'est fini. Je lui ferai entendre raison, elle m'a toujours écouté. Avant de s'en retourner, trop émue pour prendre quoi que ce soit, elle regarda le jeune homme et les dents serrées l'acheva :
• Mais regardez-vous, vous déshonorez le titre de votre prestigieuse famille. Évitez-leur cette offense au moins.

La porte claqua.


(Ecrit par paola)






Echec




Ainsi, après le scandale de jeudi dernier, Mme Marlowe, la mère de Suzanne, ne tient plus à ce que sa fille revoit Terry. Elle lui dirait "être un monstre", "indigne", "déshonorer son titre" etc. Il faudrait peut-être que le jeune Terrence apprenne à faire ses choix tout seul désormais, car il est promis à une grande carrière d'acteur, et ses affaires familiales ne doivent pas pour autant influencer celle-ci. On dit aussi que la douce Suzanne se laisse trop faire par sa mère, qui dès la naissance de l'enfant des deux acteurs, prénommée Candy, prit tout en main.

A présent, c'était ce petit article qui était en première page d'un journal people. Il y avait également une photographie de Terry et Suzanne, lors de leur mariage, puis une photographie de Terry, seul, éploré, sortant de chez lui, titubant, pour rattraper Mme Marlowe, disparue depuis longtemps dans la nuit.

La représentation donnée quelques jours plus tard fut un cuisant échec. Peu de "fans" vinrent y assister, et Terry ne donna pas du tout l'effet attendu par le metteur en scène. Sa représentation, pour la première fois de sa vie, fut grotesque; on voyait bien qu'il n'avait pas le cœur à jouer.


(Ecrit par Lou99)






Journal intime




Cher journal,

C'est le cœur tout retourné que je me confie à nouveau à toi. Je me rappelle du jour où je t'ai commencé… Ma rose était posée sur le rebord de la fenêtre et mes larmes perlaient sur mes joues, Anthony était parti pour toujours, je ne parvenais pas à y croire. Je me demandais comment faire pour continuer à vivre et tu m'as sauvée. Toi seul, connais mes pensées les plus secrètes. Tu sais que j'aime Terry plus que tout. Mais c'est fini, il n'y a plus à espérer. Et je dois survivre à nouveau, aide-moi. Je voulais te conter ma journée de douceurs partagée avec Albert mais je ne trouve pas la force. Je suis anéantie. Que dois-je faire maintenant ? Si ce n'est de l'oublier, de l'enfouir au plus profond de ma mémoire et de le perdre dans l'espace invisible du temps. Petit journal, je ne veux plus jamais souffrir. Je vais construire un rempart autour de moi qu'une armée entière ne pourra détruire.

Ta Candy.


(Ecrit par miss capucine)




Un bal en perspective




De son côté, Wilfried se jura d'être plus prudent et de ne pas se promener tout le temps avec son carnet à dessins sous le bras. Au souper, l'image de Candy lui revenait sans arrêt, il la voyait même apparaître dans son potage. Il était distrait et Albert le remarqua assez vite car il ne répondait pas rapidement à ses questions ou acquiesçait sans même comprendre le sujet de la conversation. Cela ne lui ressemblait pas, lui qui avait un esprit si vif.

-Alors que penses-tu de cette date ? questionna Albert en mordant dans son pain.

-De quelle date parles-tu ?

-De celle de ta présentation officielle à la famille et aux proches. Je viens juste de te proposer l'idée d'un bal et tu as dit que tu étais d'accord.

-Moi ! D'accord pour participer à un bal, ça m'étonnerait !

-C'est pourtant ce que tu viens d'approuver.

-Ah… dit Wilfried en baissant la voix. Il ne voulait pas contrarier son oncle.

-Il me faut une date pour tout préparer. Et aussi, il faut que tu me dises qui t'accompagnera.

Là, Wilfried changea d'état d'esprit. Tout à coup, le bal ne lui déplaisait plus.

-Qui m'accompagnera ? … Pourquoi pas Candy ? A moins qu'elle n'ait déjà un cavalier.

Albert remarqua le soudain intérêt de Wilfried ainsi que le retour de sa vivacité. Il en était persuadé, il était amoureux !

-Eh bien, il faudra lui demander et tu verras… Mais je dois te prévenir que Candy est dans une phase délicate de sa vie, elle est vulnérable et tu ne dois pas la brusquer.

-Albert, tu peux avoir confiance, je ferai attention.

Wilfried ne voulut pas en savoir davantage. Il aimait apprendre à connaître les autres tout doucement, sans excès de curiosité. Il avait la délicatesse de laisser les personnes se livrer lorsqu'elles le désiraient. Il ne le savait pas encore, mais pour le moment, Candy n'acceptait de se confier qu'à son journal intime.

C'était l'automne, les alentours de la maison de Pony s'étaient colorés de tons chatoyants et Candy admirait les feuillages dorés voltigeant au vent. Elle occupait son temps à aider Melle Pony et Sœur Maria auprès des enfants. Elle donnait aussi des soins infirmiers aux personnes habitant la région. Sa vie était bien remplie, du matin au soir, elle ne s'ennuyait pas. Toutes les rencontres qu'elle faisait lui donnaient l'énergie pour continuer. Un soir, elle reçut la visite de Wilfried, venu à cheval jusqu'au foyer de Pony. Elle l'avait vu arriver de loin, par la fenêtre, il n'était pas pressé, il prenait le temps de regarder le paysage. Elle ne l'avait pas revu depuis le jour de sa randonnée avec Albert. Elle repensa au fameux cahier recouvert de cuir. C'était cet objet qui avait déclenché en elle le soudain besoin de se livrer à son journal. Elle avait pu alléger son cœur. Elle lui était reconnaissante, à lui… et finalement, à son porteur. Pourquoi venait-il ? se demanda-t-elle.

Melle Pony alla ouvrir au jeune homme, elle l'accueillit comme elle savait si bien le faire. Il salua la petite assemblée et se présenta. Candy le pria de s'asseoir et lui proposa une boisson chaude. Il accepta une tasse de chocolat et Candy qui aimait beaucoup le chocolat chaud partagea ce moment avec lui.

-Vous aussi, vous aimez le chocolat chaud. Moi, ça me rappelle quand ma mère m'en faisait lorsque j'étais enfant en France.

-Oui, j'aime beaucoup, ça me rappelle les goûters que je faisais ici même, petite, avec Annie. Annie est comme une sœur pour moi, Melle Pony et Sœur Maria nous ont élevées…

-Tiens, une certaine Annie est venue à Lakewood l'autre jour, accompagnée de son mari, Archibald Cornwell.

-C'est elle, c'est Annie, elle est venue par ici ?

-Oui, elle habite la région, elle a même parlé de venir vous rendre visite.

-C'est une bonne nouvelle, je serai ravie de la revoir. Et Albert, comment va-t-il ?

-Très bien, à part qu'il est très affairé, tout comme mon père d'ailleurs. Ils ont décidé de donner un bal pour me présenter à la famille. Mais ça ne m'a pas l'air très intime comme réception. A vrai dire, je ne suis pas très à l'aise avec ce genre de chose. Je suis venu jusqu'ici, vous demander de l'aide Candy.

-Ah… Et comment puis-je vous aider ?

-En acceptant d'être ma cavalière pour cette soirée et surtout… Wilfried marqua un temps d'arrêt et observa la réaction de la jeune fille. Elle le regardait attentivement et avait déjà beaucoup d'empathie.

-Et surtout ? demanda-t-elle.

-Et surtout, m'apprendre à valser. Je n'ai jamais appris, je suis très embarrassé et je n'ai pas osé en parler à Albert.

-Si vous voulez, je veux bien vous aider à apprendre la valse mais je ne pense pas que j'aurai le cœur à être votre cavalière, pardonnez-moi.

-Je vous remercie de m'aider pour la danse, c'est déjà très gentil de votre part. Je chercherai une autre cavalière…

Candy fut étonnée de la réaction de Wilfried qui n'insistait pas et qui respectait son choix. De son côté, Wilfried était heureux d'avoir pu obtenir de futurs moments de rencontre avec celle qui habitait les rêves de toutes ses nuits.


(Ecrit par miss capucine)




Journal intime



Le 3 octobre,


Cher journal,

Aujourd'hui, je suis allée à Lakewood. J'aime cet endroit, j'ai tant de souvenirs de jeunesse là-bas. Je suis allée dans la grande salle de bal pour y danser avec Wilfried. Depuis que j'y avais dansé avec Anthony, je n'y étais jamais retourné. Il me fait tellement penser à son frère et j'avoue que cela m'a troublée. J'avais l'impression d'être dans le passé et lorsque mes yeux se fermaient, j'étais avec Anthony. Sauf que… Wilfried ne danse pas aussi bien. Je dirais même que c'est une catastrophe. J'espère qu'il progressera lors des prochaines leçons… Melle Pony m'appelle pour passer à table, je te laisse.

Ta Candy.




Le 10 octobre,


Cher Journal,

Il est un peu tard mais je voulais te parler de Wilfried. J'ai diné à Lakewood ce soir juste après la deuxième leçon de danse. Albert et Mr Brown étaient présents, c'était bien agréable. Pour en revenir à mon élève, cette fois, j'ai cru avoir Terry en face de moi. Il m'a d'abord, élégamment invité en s'inclinant devant moi. Puis, il s'est très vite énervé car il n'arrivait pas à garder le rythme et m'a dit qu'il ne voulait pas continuer la séance. Je l'ai revu au souper, il était totalement changé. Il était passionnant à écouter. Malgré son jeune âge, il a déjà beaucoup d'expérience de vie et a rencontré tellement de gens et de cultures différentes. Je crois qu'il n'est pas fait pour les choses futiles comme cette réception et il fait des efforts pour son père et Albert. Après le repas, je lui ai dit qu'il y arriverait et cela l'a réconforté, je l'ai senti quand il a souri.

Ta Candy.




Le 17 octobre,


Cher journal,

Je suis très embêtée. Aujourd'hui, la leçon de danse s'est très bien passée. J'avoue que j'aime me rendre à Lakewood pour cette leçon. J'aime la valse et je crois que j'apprécie Wilfried. Il m'a confié qu'il n'avait toujours pas trouvé de cavalière et qu'il ne savait comment faire pour en trouver une, qu'il trouvait ça dommage d'en avoir une devant ses yeux et que celle-ci ne voulait pas. Et là, petit journal… mon cœur s'est serré et je suis restée muette. Je m'étais juré de ne plus rien ressentir mais mon rempart semble céder… Je suis partie en le laissant sans réponse. Et maintenant, je regrette. Je n'arrête pas d'y penser. Je crois que je vais accepter son invitation.

Ta Candy.


(Ecrit par miss capucine)



Mensonge




• Doucement, mon ange, ne pleure plus, doucement mon ange, ne pleure plus chantonnait la jeune maman, en essayant de taire ses propres larmes.

Elle enfouit sa belle chevelure blonde dans les langes de la petite Candy Elle respira profondément sa chair, la baisa dans tous les petits recoins et plis de sa peau. La petite Candy était maintenant toute propre et Suzanne la serra fort contre elle :

• Maman sera toujours là pour toi, et papa rentrera bientôt, il nous aime.

Un air frais s'engouffra dans la chambre et Suzanne se dépêcha d'aller accueillir sa mère.

• Alors, vous l'avez vu ? Lui avez-vous parlé ? Dit-elle précipitamment.
• Elle s'agrippait à la porte d'une main et tenait fermement la petite Candy de l'autre.

La mère marqua un temps d'arrêt, n'osait regarder sa fille et finalement affronta la situation :

• Non, ma fille, dit-elle sèchement, il n'était pas là.

Elle tourna ensuite le dos à sa fille et se dirigea vers le salon, Suzanne ne parvenait à croire sa mère, comment n'aurait-il pu être pas là, elle si persuadée qu'il la retrouverait le jour même, comment avait-elle pu suivre sa mère dans ce logement sinistre prêté par une connaissance douteuse. Comment avait-elle fui le foyer conjugal elle, sa propre femme, comment arriverait-il à lui pardonner après cela ? L'avoir privé de sa petite Candy.

• Comment ? Comment n'était-il pas là ? Il n'est pas rentré ? Avez-vous vérifié si le lit était défait ? Et ses affaires mère ? Mais où êtes-vous ?

Suzanne tentait de se déplacer rapidement et recherchait à présent des explications plus détaillées. Elle en voulait à sa mère. Tout ceci ne se serait pas produit si elle ne l'avait pas écoutée.

• Je t'en prie, mon ange, il faut l'oublier, ce n'est pas un garçon pour toi.
• Ce n'est pas un garçon, c'est mon mari mère, et cela vous ne l'avez jamais accepté. Dites-moi s'il vous plait, regardez combien je souffre, n'est-il pas du tout rentré à la maison ?

La mère, contrariée par le mensonge qu'elle venait de produire ne pouvait plus reculer, et puis elle ne le souhaitait pas vraiment :

• Non mon enfant...
• Vous mentez mère, vous mentez ! Je le lis dans vos yeux.

Suzanne révulsée ne parvenait à accepter les mots si durement lâchés et elle connaissait effectivement bien sa mère. Cette dernière ne pouvait soutenir son regard, elle savait donc que les propos rapportés n'étaient pas la réalité.

• Eh bien soit mon ange...Je l'ai vu ! Elle marqua un temps d'arrêt.
• … Comment...
• Oui, je l'ai vu. Veux-tu vraiment savoir la vérité ?
• Oui mère.
• Il ne veut plus te voir. Voilà pourquoi je ne t'ai rien dit.

Suzanne, tout d'abord choquée ne put émettre quelques sons. Un coup douloureux lui déchira la poitrine. Cela ne pouvait être vrai. Il l'aimait, elle le sentait, il aimait sa fille, comment un père pourrait-il abandonner son enfant ?

• Mère vous mentez, vous mentez, vous mentez !

Suzanne était déchainée. Elle ne pouvait l'accepter. Hors d'elle, elle serra trop fortement le bébé. A présent, elle hurlait sans que sa mère ne puisse la faire revenir à la raison.

• Calmez-vous mon enfant, calmez-vous mon enfant, c'est pour votre bien. Ne le laissez pas vous tuer, il ne le mérite pas...Mon enfant, mon cher enfant.... Pleurait la mère.
• Taisez-vous ! Taisez-vous ! Vous mentez, vous mentez... il est là-bas.

Et sans réfléchir, Suzanne enveloppa la petite Candy dans son manteau de laine, et sortit précipitamment dans la rue, dans l'espoir de rejoindre l'homme qu'elle aimait plus que sa propre vie.
Dehors, il faisait froid. Les premières chutes de températures avait été rigoureuses pour tous, une jeune mère courrait éperdument sans manteau sur les longs boulevards de la grande ville. Elle tenait sur sa poitrine un petit être, enveloppé chaudement et qui semblait dormir profondément.


(Ecrit par paola)






Autre choc




Lorsqu'il découvrit sur le perron de la porte le journal du matin déposé, Terry pensait y découvrir de nouveaux articles concernant ses médiocres performances de la semaine. Mais ce qu'il trouva lui enleva tout souffle et toute raison :

« Après ses dernières frasques avec un acteur en vogue, la jeune héritière semble avoir arrêté son choix sur un beau parti, le fils Brown. Pas plus tard qu'hier, ils ont été surpris entrain de valser, leurs regards et leurs attitudes ne trompent personne, gageons qu'avant la fin de la saison, une date soit prise pour les noces. Rappelons le passé sulfureux de la jeune héritière décrite comme une séductrice vénale, il est inutile de revenir sur ses frasques passées : vol de bijoux, trahison et atteinte aux bonnes mœurs, un lourd palmarès pour une si jeune personne au physique si angélique.... » La photo reflétait toute la tendresse des deux jeunes gens. Terry ne put s'empêcher d'émettre un cri douloureux, il déchira le journal, et froissa les bouts de papier, mais il ne pouvait réduire et faire disparaître les écrits. Quelques minutes plus tard, il sortit coiffé d'un chapeau mou, et d'un imperméable, et tenait une valise en cuir souple. Ses pas agités le porteraient jusqu'à la gare.


(Ecrit par paola)






Un sérieux doute



Suzanne pénétra dans le vestibule en serrant très fort la petite Candy dans ses bras. Un air glacial la fit frissonner et elle comprit que personne ne se trouvait là, sans quoi le feu de la cheminée eut été allumé. Néanmoins, elle appela Terry à plusieurs reprises ...aucun bruit n'indiquait quelque présence que ce soit.

Elle posa la petite Candy chaudement enveloppée sur le canapé, tenta de réchauffer ses doigts. Paralysés par le froid et par son absence de précaution : dans sa précipitation, elle était sortie peu vêtue, Suzanne souffla donc à plusieurs reprises dans ses mains, et cela lui occasionna quelques brûlures. Elle n'avait jamais allumé l'âtre, mais cela ne l'arrêta pas, et elle alla prendre quelques bûches rangées dans le placard. Il lui fallut attendre une bonne heure avant d'entendre crépiter de belles flammes. Posément, elle reprit la petite Candy qui s'était réveillée entre temps, lui sourit :

• Tu verras mon ange, nous allons y arriver. Toutes les deux. Nous attendrons le retour de Papa, il va revenir tu sais, il va revenir.

Elle partit ensuite dans la cuisine pour vérifier l'état des denrées alimentaires, estima leurs pérennités et entreprit de se rendre chez les voisins, afin de faire appeler la servante. Mais avant de quitter le vestibule, son regard se porta sur les morceaux de journaux épars. Elle crut d'abord que ce fut les pages qu'elles avaient elle-même froissées et quand bien même ce fut douloureux de les relire, elle le souhaitait, mais elle se rendit compte qu'il s'agissait en fait d'un nouvel article. Seule la photo de Candy et son mystérieux cavalier avait été préservée. Sans avoir la totalité du texte, elle comprit que Terry avait lu l'article et était sûrement parti la retrouver. Cette nouvelle ne l'attrista pas plus car elle comprit également qu'il était resté là, à l'attendre. Elle le savait maintenant. Elle était décidée, c'était ici que la petite Candy avait été conçue, c'était ici qu'elle vivrait, qu'elle l'attendrait. Il reviendrait, elle en était sûre.

Après avoir couché son ange, Suzanne s'assoupit dans le canapé, celui là même où Terry, quelques jours plus tôt avait passé ses nuits et jours à l'attendre. Elle l'avait senti dès son arrivée, car il l'avait laissé sur la table jouxtant l'assise, verres et flacons. Elle pouvait, à regarder les moindres détails de la pièce, imaginer l'attente douloureuse de son amour. Fatiguée par toutes les émotions de la journée, elle s'allongea sur le canapé mais se releva presque aussitôt, car elle avait ressenti une piqure le long du cou. En regardant de plus près, elle trouva dans les plis du revêtement, le petit peigne nacré. En le portant à la lumière, elle comprit qu'il ne s'agissait pas du sien, ni de celui de sa mère. Elle n'alla pas plus loin dans sa déduction et jeta le peigne au feu. Les larmes ne purent être refoulées et le doute s'installa.


(Ecrit par paola)





Tom et Clémentine



Tom et Clémentine étaient assis l'un en face de l'autre, au bord du lac Michigan. Muets, ils contemplaient leur reflet dans l'eau du lac. Ces derniers jours, Tom avait appris à connaître Clémentine. C'était une jeune fille discrète, serviable. Clémentine était très douce, gentille et aimable avec tout le monde, malgré tout, elle était un peu taciturne, et restait méfiante à l'égard des personnes qu'elles connaissaient mal. Les seules et rares paroles qu'elle prononçait dans la journée, étaient destinées à Tom ou à son père. Elle était très nerveuse et timide quand un étranger lui demandait son chemin, par exemple. Clémentine commençait à faire une place à Tom dans son cœur, en tant qu'ami, et non en tant que maître de la ferme où elle travaillait.

- Clémentine ? appela doucement Tom.
- Oui.

Ce fut la seule réponse de Clémentine; elle avait ainsi pour habitude de répondre par des interjections, ou des brides de phrases, telles que : "Oui" "Si" "Non" "Pourquoi ?" "Comment ?" "Où"? " !"Eh" ! "Ah"! "Oh" ! et je vous en passe de nombreuses pour que la lecture de ceci soit plus commode et moins ennuyeuse.

Un certain temps s'écoula entre le moment où Clémentine avait répondu, et le moment où Tom reprit la parole.

- J'aimerais t'emmener à un endroit.
- Où ?
- Tu verras bien; nous avons le temps, le souper n'est servi qu'à huit heures du soir.

Clémentine se leva. Tom l'observa furtivement. Du haut de ses dix-sept ans, elle paraissait beaucoup plus mûre; ses mains avaient été confrontées aux durs travaux de la lessive, de l'astiquage et du balayage. Elle paraissait fatiguée, mais elle était si jolie...

- Allons-y, Tom, je suis impatiente de savoir ou tu m'emmènes.

"Elle a dit toute une phrase !" se dit Tom. Heureux d'avoir éveillé la curiosité de la jeune fille, Tom se leva à son tour.
Ils marchèrent quelques temps, et arrivèrent au sommet d'une colline. Du haut de celle-ci, on apercevait, comme une grande chaumière ; à l'intérieure, on sentait qu'il régnait une certaine agitation.
"C'est l'heure du repas, là-bas." se dit Tom. En effet, Sœur Maria et Mlle Pony avait pour coutume de servir le repas à sept heures trente, si bien que les tables étaient dressées à sept heures vingt.
Tom scruta les environs; puis il regarda attentivement leur vieil arbre. Candy aimait tellement y monter ! "Sacrée Candy" se dit Tom. "J'espère que je pourrais te trouver là-bas aujourd'hui, j'ai tellement de choses à te dire, et cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas vus !".

Tom descendit la colline, suivi de près par Clémentine.

- Attention à ne pas glisser sur les feuilles mouillées, dit-il.

En effet, il avait plu dans l'après-midi. "Telle que je la connais, Candy est tout de même allée voir son arbre aujourd'hui" se dit-il.
Ils arrivèrent enfin devant la Maison de Pony, ce lieu si paisible, qui avait bercé l'enfance de Tom.

- Peux-tu nous dire ce que nous faisons devant cet orphelinat ?

Cela faisait un moment déjà qu'elle n'avait pas prononcé un mot. Tom comprit qu'elle avait réfléchi intensément, ces dernières minutes. Elle avait compris, à cause de la Croix, de l'agitation régnant à l'intérieure, et de la proportion de la chaumière, qu'il ne pouvait pas s'agir d'une habitation ordinaire.

- Je voulais te montrer l'endroit où j'avais grandi, les enfants avec qui je me suis tant amusé, et les deux femmes qui m'ont élevé pendant douze années.
- Tom, pourquoi ne m'a jamais tu dis que tu avais perdu tes parents ?
- Je ne voulais pas t'embêter avec tout cela.
- Tu sais, Tom, moi j'ai perdu ma mère; mon père travaillait dur à sa ferme; il est mort quand j'avais douze ans. Mon frère aîné a hérité de la ferme, mon frère cadet a reçu les effets de mes parents, et moi, la benjamine, je n'ai rien eu qu'une maigre bourse et un baluchon. Dès cet âge peu avancé, j'ai travaillé, allant de bourg en bourg, de ferme en ferme, de maison en maison. J'aurais compris ce que tu ressentais; nous aurions dû parler de tout ça plus tôt.
- Clémentine, viens, murmura juste Tom.

Tom frappa deux coups à la porte de bois. Ce fut sœur Maria qui vint ouvrir.

- Tom ! s'écria-t-elle.
- Sœur Maria !
- Entre donc vite, il y a un vent glacial dehors, tu ne trouves pas ?

Tom entra, suivi de Clémentine.

- Oh, mais je vois que tu es accompagné par une charmante demoiselle, dit Sœur Maria. Qui est-ce donc, Tom ? demanda-t-elle, alors qu'elle savait pertinemment qui était la jeune fille en question, Tom lui ayant fait de Clémentine des descriptions fantastiques des dizaines de fois.

- Sœur Maria, je vous présente Clémentine. C'est... euhhhh... C'est une amie, acheva Tom.
- Enchantée, Mlle Clémentine, dit simplement sœur Maria.
- Sœur Maria, où est donc Candy ?
- Oh, je vais la chercher tout de suite.

Clémentine eut un léger serrement au cœur. Malgré tout, elle avait appris à s'attacher à Tom, à l'aimer, et elle se demanda qui était Candy.

- Qui est-ce Tom, cette jeune personne ? ne put-elle s'empêcher de souffler à Tom.
- C'est une amie d'enfance; c'est en partie grâce à moi qu'on l'a découverte, dans la neige. Je vais te la présenter, je suis sûr que vous vous entendrez très bien toutes les deux.

Candy arriva. Quand elle vit Tom, elle ne put s'empêcher de le serrer amicalement dans ses bras.
- Tom ? Que deviens-tu ?
- Oh, ça va comme-ci comme-ça à la ferme, des hauts et des bas, mais ça fonctionne bien dans l'ensemble...

Mais Candy n'écoutait déjà plu l'explication de Tom. Elle détaillait Clémentine du regard. Candy comprit tout de suite qui était Clémentine; elle vit aussi que Tom était aux anges. "Tom est à amoureux" se dit Candy. "Mon Tom amoureux" ! S'il y a dix ans quelqu'un m'avait dit que le petit bonhomme de rien du tout que j'avais devant moi, allait un jour tomber amoureux d'une si ravissante jeune fille, et qu'il serait presque patron d'une grande ferme, je l'aurais sans aucun doute traité de fou !".
Candy tendit sa main à Clémentine :

- Enchantée, je me nomme Candice Neige André. Et vous ?
- Tom ne vous l'a pas dit ? répondit Clémentine brusquement.
- Non, point du tout, répondit Candy en jetant un regard en coin à Tom.
- Je me nomme Clémentine, c'est tout ce que vous avez à savoir sur moi, dit Clémentine.

Cette réaction si brutale étonna Tom, mais il voyait bien que Clémentine imaginait des choses entre lui et Candy... D'accord, un moment, quand ils étaient encore tout gamins, il avait été charmé par la personnalité de cette petite demoiselle, et en était tombé amoureux. C'était de l'histoire ancienne, et maintenant Candy était sa meilleure amie.

Candy et sœur Maria, suivis de Tom et Clémentine, entrèrent dans la salle à manger bruyante. Aussitôt, tous les regards se portèrent sur le brun et la rousse. Gêné, Tom dit simplement :

- Bonsoir Mlle Pony, bonsoir les enfants ! Je voudrais vous présenter ma nouvelle amie, Clémentine.

Ils allèrent ensuite tous les quatre auprès de Mlle Pony, qui allait beaucoup mieux à présent. Sur leur passage, les enfants chuchotaient : "Vous avez vu, la nouvelle fiancée de Tom !" "Elle est très jolie, mais elle à l'air si fatiguée ". "Elle ressemble un peu à Candy en rousse, avec ses taches de son, vous ne trouvez pas ?" "A quelle date est fixé le mariage" ? Etc. etc. Ce n'était ni par méchanceté, ni par jalousie que les enfants de la maison de Pony disaient cela, mais, simplement, parce que, si comme d'après eux, Tom et Clémentine se mariaient, ce serait un grand événement, eux qui ne voyait jamais rien de nouveau, ni de particulier. Si, une fois, on leur avait dit que le père de Tom comptait fiancer son fils à une jolie petite fille, Diana. Malheureusement, Diana avait six ans de moins que Tom, et elle ne lui plaisait pas du tout. Les fiançailles n'eurent pas lieu, et ainsi Tom ne se maria point.

Le souper commença. Tout le monde mangeait de très bon cœur, à sa façon, les enfants gloutonnement, Sœur Maria religieusement, Mlle Pony lentement, Candy avec appétit, tous à leur manière, sauf Tom et Clémentine, qui ne mangeaient rien.

- Vous ne mangez rien, Mlle Clémentine ? demanda poliment Candy. Et toi, Tom ?
- C'est gentil à vous de vous intéresser à nous, Candy, répondit Clémentine d'une voix douce et tranquille, mais qui laissait transparaître son agacement. Toutefois, il est inutile à Tom et à moi de manger à votre table.

Candy faillit se fâcher. Cette fois, elle comprit que l'antipathie qu'elle avait ressentie envers Clémentine dès le premier regard était justifiée. Celle-ci lui en voulait, elle ne savait pourquoi, elle avait assez à faire de son côté, elle avait Terry ("Oh, Terry..."), Wilfried (à qui elle tentait désespérément d'apprendre à danser), alors pourquoi "s'intéresserait"-elle à Tom ? D'accord, c'était un de ses meilleurs amis; mais au point d'imaginer quelque chose d'autre... "Souviens-toi, Candy, quand tu as vu qu'Elisa aimait Anthony, n'as-tu été en colère ? N'as-tu cru qu'ils s'aimaient d'un amour réciproque" ? "Oui, je l'ai bien cru, aux premiers abords. Ensuite, j'ai appris à connaître Anthony, et j'ai su que c'était moi qu'il aimait." s'avoua à elle-même Candy. "La seule différence, est qu'Elisa aimait Anthony. Mais, à ma connaissance, ni Tom, ni moi, ne sommes amoureux de l'autre." se rappela-t-elle alors. "Ainsi, Clémentine n'a aucun souci à se faire à cause de moi."

Toute plongée dans ses pensées, Candy oublia même de demander la raison pour laquelle c'était inutile que Tom et Clémentine mangent avec eux. Ce fut Tom qui reprit la parole :

- Nous mangeons à huit heures à la ferme, dit-il. C'est pour cela que nous ne mangeons pas ici.

Candy chercha quelque chose à dire. L'ambiance était tendue à table. Elle se souvint alors du bal, qui lui avait causé tant de soucis au premier abord. Si elle y allait, elle pourrait sans aucun doute inviter Tom et Clémentine, puisqu'Annie et Archibald y allait aussi, malgré l'état de santé d'Annie.

- Tom, je ne sais pas si ça t'intéresse, mais les André donnent un grand bal à la mi-novembre, pour accueillir officiellement le demi-frère d'Anthony, Wilfried, dans la famille.

Tom saisit la perche que Candy lui tendait, et dit :

- Qu'en penses-tu, Clémentine, cela pourrait être amusant, non ?
- Je n'ai rien à me mettre, répondit Clémentine.
- Ne vous inquiétez pas, je vous offrirai une robe pour l'occasion.

Candy avait fait un gros effort pour dire cela à celle qui la considérait à présent comme sa "rivale".
Celle-ci approuva :

- C'est d'accord, si vous insistez. Nous serons présents, Tom et moi, à cette réception.


(Ecrit par Lou99)




Au rythme de la «Boston»




Une semaine plus tard, Candy se rendit au domaine de Lakewood pour la quatrième leçon de danse qu'elle donnait à Wilfried. Une voiture était garée devant l'entrée principale. Elle n'y prêta pas plus d'attention se disant qu'il s'agissait sûrement d'une visite de courtoisie à Mr Brown ou à Albert. Elle ne savait pas encore qu'Elisa était dans les lieux avec son fiancé Harry…

Elle se rendit dans la grande salle et n'y vit personne. Elle enleva son manteau et se dit qu'elle allait attendre un petit moment l'arrivée de Wilfried. C'est aujourd'hui qu'elle allait lui dire qu'elle acceptait son invitation au bal. Tout à coup, elle le remarqua, le fameux carnet recouvert de cuir de Wilfried. Il était posé sur un petit guéridon près d'une porte fenêtre. Elle s'approcha et regarda aux alentours si elle était seule. Puis, elle ne put s'empêcher de l'entrouvrir discrètement. Elle découvrit d'après quelques esquisses, le grand talent caché du jeune homme. Il dessinait merveilleusement bien. Parmi les fleurs et les paysages, il y avait quelques portraits. C'était saisissant, il savait «voir» les gens ! Comme s'il dessinait leurs âmes… Candy en resta toute émue. Puis, elle entendit des bruits de pas et referma aussitôt le recueil. Wilfried entra dans la salle d'un pas décidé. Il était d'une grande élégance et fort bien habillé. Candy se surprit en train de le dévisager avec attendrissement.

-Bonjour Wilfried ! dit-elle, ayant repris ses esprits.

-Bonjour Candy, pardonnez-moi mon retard. J'ai eu du mal à quitter les hôtes de mon père, il y avait là, une jeune femme et son fiancé qui ne me lâchaient plus, m'assaillant de questions.

Il remarqua tout de suite que Candy était à proximité de son carnet qu'il avait dû laisser là dans la précipitation. Il ragea intérieurement et espéra qu'elle n'y avait pas vu son portrait… et même ses portraits ! Il passait beaucoup de temps à la dessiner.

-J'ai une bonne nouvelle pour vous, dit-elle d'une manière enjouée.

-Ah, je vous écoute charmante demoiselle ! répondit-il d'un air curieux et taquin.

-Je suis d'accord… pour être votre cavalière au bal. Je ne tiens pas à vous laisser dans l'ennui et…

-C'est vrai, quelle merveilleuse nouvelle ! coupa-t-il. Vous êtes sûre que cela ne vous ennuie pas ?

-Non, je vous le propose avec plaisir, j'aime…

Elle marqua une pause car elle allait lui dire qu'elle appréciait sa compagnie puis reprit :

-J'aime beaucoup danser. De plus, des amis seront présents et je serais heureuse de les voir.

-Je suis ravi que vous acceptiez tout de même, c'est un honneur pour moi de vous avoir comme cavalière. Non parce que vous êtes une riche héritière mais parce que vous êtes touchante de bonté envers les autres et j'apprécie votre enthousiasme. De plus, vous êtes…

-Assez, assez… dit Candy en souriant, nous devrions nous y mettre sinon je pourrais changer d'avis.


Wilfried se déplaça jusqu'au gramophone. Il mit en marche la musique et retourna se placer face à Candy.

-J'aimerais être le danseur aujourd'hui, Melle « la » professeur, dit-il en mettant sa main droite dans le dos de Candy et en la rapprochant de lui.

-Bien, si vous voulez, répondit la jeune fille un peu troublée de l'audace de son cavalier. Nous allons danser la « Boston » à 3 temps en alternant à droite et à gauche. Allons y, 2…3…

Et le couple enlacé se mit à virevolter dans l'immensité de la salle vide et raisonnante. Candy se laissa entrainer. Elle regardait Wilfried dans les yeux et souriait. Il pénétrait dans la profondeur du regard émeraude de sa partenaire et son visage exprimait un désir brûlant. Candy ressentit cette chaleur en elle, elle était tellement bien, elle n'aurait pas voulu que le temps s'arrête… il sentait si bon, ses mains étaient si douces, elle frissonnait. Elle n'avait jamais ressenti cela auparavant, à part dans les bras de Terry et brièvement. Là, rien ne pouvait l'empêcher de savourer, elle était libre, elle pouvait écouter son cœur sans remord, sans culpabilité. La valse qui avait duré une éternité s'arrêta et le couple de danseur aussi. Ils étaient immobiles, pétrifiés. Ni l'un, ni l'autre, ne voulait se détacher… Il la serra un peu plus fort contre lui, sa bouche effleurait la sienne. Tout naturellement, leurs lèvres se touchèrent. Ils s'embrassèrent…

Candy s'écarta doucement de Wilfried, tout en le regardant des larmes lui coulèrent sur les joues.

-Terry, murmura-t-elle d'une toute petite voix presque inaudible.

-Comment, questionna le jeune homme encore tout fébrile.

-Je dois partir Wilfried, pardonnez-moi.

Puis, elle se dirigea vers son manteau, l'attrapa d'une main si vive qu'elle fit tomber le carnet posé à proximité. Il atterrit sur le sol et s'ouvrit en deux. La double page était recouverte des portraits de Candy. Lorsque Wilfried vit cela, il blêmit d'un seul coup, comme s'il sortait d'une opération à cœur ouvert. Elle s'enfuit en courant lui tournant le dos, elle ne pouvait affronter son regard.


(Ecrit par miss capucine)






Journal intime





Le 24 octobre,


Cher journal,

Que m'arrive-t-il ? Je ne sais plus où j'en suis. Mes sentiments amoureux s'entremêlent. Je ne sais plus quoi penser. Je ne sais plus qui aimer. Je ne sais plus ce que veux dire aimer. Pourquoi le baiser de Wilfried m'a tant émue ? Pourquoi me parait-il si fade face à ceux de Terry ? Pourquoi ai-je tant besoin d'être avec Wilfried ? Je l'apprécie, je le comprends. Il est amoureux de moi depuis que je l'ai vu dessiner la première fois et que j'ai insisté pour voir le contenu de son carnet. Il ne voulait pas l'ouvrir parce qu'il m'avait dessinée. J'ai le cœur si lourd ce soir... Je vais lui parler, j'ai confiance en lui. Je vais lui dire pour Terry. Je lui confirais mes secrets les plus intimes maintenant que je connais les siens. Je ne veux pas qu'il soit triste. Je crois que je l'aime…

Qu'en penses-tu petit journal ?

Ta Candy.


(Ecrit par miss capucine)






Une décision difficile




La vapeur sifflait bruyamment le long des quais, tout n'était que grincement mécanique et bruits stridents. La foule grouillait et se dépêchait de prendre les correspondances ; parmi elle, un jeune homme, tête baissée avançait doucement, à chaque pas, il semblait hésiter sur la destination à prendre. Un contrôleur sonna le départ pour Chicago : « Dernier embarquement pour Chicago, dépêchez-vous messieurs dames ».
Terry commençait à prendre appui sur la marche du wagon, lorsqu'il lâcha finalement la poignée. Il fit un pas en arrière et regarda les portes du train se refermer. « Je ne peux pas, non, je ne peux pas » pensa-t-il. Il ferma les yeux pour ne pas voir le train filer maintenant vers son être aimée. Il était dans l'impossibilité de se décider, revenir sur ses pas l'amenait une fois de plus à croiser le chemin de madame Marlowe, ce qu'il ne souhaitait pas. Cela faisait bien quatre jours qu'il errait à travers la ville, trouvant refuge dans un sombre hôtel. Candy, sa Candy, qu'il avait dit aimer jusqu'à l'éternité, sa Candy ne pouvait être heureuse avec lui, et c'était suffisamment dur à accepter, alors la savoir heureuse dans les bras d'un autre était chose intenable, la savoir irrémédiablement perdue lui occasionnait une telle douleur, si profonde et si sourde qu'il fallait lutter. Il l'aimait trop, il ne pouvait vivre sans elle....Qu'avait-elle pu ressentir lorsqu'elle avait appris pour la petite Candy ? Oh ! comme cela avait dû être horrible...Comme il le savait maintenant. Sa chère Candy, si bonne, si douce, si généreuse, pourquoi tant de souffrance ? Et puis à présent, il y avait la petite Candy, elle était là, et n'avait pas demandé à souffrir, il connaissait le manque d'une mère, il connaissait l'absence affective d'un père....Et puis, il y avait Suzanne, si égoïste par amour, mais si douce et si vulnérable. Elle ne méritait pas une douleur de plus. Il s'était cru aimé de Candy, avec ce sentiment, il pouvait affronter le quotidien sans elle, mais fallait-il qu'elle l'oublie si vite dans les bras d'un autre ? Il voulait la rencontrer, il voulait savoir, savoir, savoir à quoi bon ? Qui ferait-il souffrir ?
Il n'avait pu monter dans ce train, la vue de Suzanne serrant chaudement la petite Candy l'en avait empêché. Il fallait qu'il les retrouve. Il fallait qu'il les retrouve.


(Ecrit par paola)



Edited by Régina - 31/3/2012, 09:32
 
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12 replies since 20/11/2011, 19:31   7488 views
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