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Après l'épisode 115, Fic collective

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Régina
view post Posted on 26/11/2011, 12:38 by: Régina
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REGINA

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Souffrances intérieures




Le feu crépitait dans la cheminée, et les flammes ondoyaient le long du foyer. Il faisait tellement bon à présent, blottie dans le canapé et enveloppant la petite Candy de ses deux bras, Suzanne repensait à son arrivée la semaine dernière où bravant le froid, elle s'était décidée à rejoindre Terry. Il n'était pas encore revenu, mais elle l'attendrait. Sa mère par contre, avait bien tenté de retrouver sa fille, mais l'accueil glacial qu'elle lui avait réservé n'avait pu aboutir à une réconciliation, et madame Marlowe était partie partagée entre les larmes et la fureur. «Pourquoi fuis-tu ton propre bonheur ma fille, tu te perdras, tu te perdras... ».

Non, et elle le savait à présent.

La petite Candy étirait ses petits membres et commençait à babiller gaiement, entraînant le rire de Suzanne. Depuis combien de temps n'avait-elle pas ri ? Lisa, la domestique, accourut au cri pensant qu'il était arrivé quelques malheurs et à la vue de la mère tenant tendrement sa petite fille dans les bras, elle fut soulagée.

Des bruits se firent entendre sur le perron et la porte ne tarda pas à s'ouvrir. Dans le vestibule, Lisa avait accouru, afin d'éviter toutes accommodations à sa maîtresse. On appréhendait tellement le retour de madame Marlowe. Lorsqu'elle vit Terry, les traits tirés, si fatigué, si aminci, elle resta sans voix. Déjà, la voix de Suzanne, enjouée demandait au loin :

• Lisa, qui est-ce ? Je n'attends personne....
• …
• Lisa ?

Au son de sa voix, Terry s'était précipité dans le petit salon, au même moment où Suzanne prise d'un doute s'était levée pour accourir :

• Terry !
• Suzanne !

Alors que le jeune acteur n'osait faire un mouvement, Suzanne s'élançait déjà vers lui, quand elle refréna son élan. De là où ils se tenaient, tous deux pouvaient sentir le souffle agité de l'autre.


Le feu crépitait, au loin on attendait les cliquetis de vaisselle que nettoyait la domestique. Déjà, le regard embué de Suzanne voilait la perception de son être aimé, déjà elle tentait vainement de rabrouer les larmes. Ce fut elle, qui la première brisa le silence :

• Oh Terry ! Oh mon amour ! murmura-t-elle. Ces paroles ne furent qu'un souffle chaud, à peine perceptible.
• Suzanne....
• Oh Terry !….Ne reste pas là, viens..... Je savais que tu reviendrais....Je savais que tu reviendrais....Je t'attendais....
• Suzanne....

Terry ne parvenait à prononcer autre mot que son nom. Il commençait à se rapprocher d'elle lorsqu'au dernier moment, il inclina la tête sur le côté et ferma les yeux. Ses belles mèches brunes glissèrent sur l'ovale du visage. Il sanglotait et murmura à son tour :

• Suzanne....pa...pa...pardon....pardonne moi....Suzanne, je ne veux pas te voir souffrir....
• Oh Terry !...Ne pleure pas mon amour.....Je savais que tu reviendrais....Je te pardonne....Ce n'est pas de ta faute....Comme je suis heureuse que tu soies là....Viens près de moi....

Suzanne n'osait faire un pas de plus vers l'être aimé, mais elle attendait. Dans sa robe de taffetas émeraude, qui rehaussait sa chevelure blonde, elle était magnifique. Ses cheveux peignés en arrière et maintenus par un lacet de perles fines ajoutaient une prestance singulière à sa physionomie. Elle avait attendu ce moment depuis le premier soir, elle s'était préparée chaque jour, avait soigné ses tenues et ses coiffures. Suzanne s'approcha tendrement de l'acteur et tendit ses doigts tremblants, effleurant doucement les premières mèches brunes.

Que s'était-il passé en une semaine pour qu'ils ne puissent même plus s'épandre l'un et l'autre. Que d'amours rendus.

• Je te pardonne mon amour, je te pardonne tout, tes errances....Je te pardonne ton amour....
• Non !

Sa voix vive et emportée avait raisonné brutalement dans toute la maison. Terry empoigna de ses poings fermés sa cape. Quelle lutte intérieure devait-il vivre.
Ses lèvres tremblaient et le regard toujours baissé, il ne parvenait à poursuivre. Suzanne reprit avec un ton plus affirmé, doucement au départ et plus assuré ensuite :

• Pardonne-moi.... Je t'aime tant.....Je t'aime à y perdre ma raison....je....
• …
• Je connais à présent la souffrance...La douleur du mal d'amour.....Je.....Oh Terry.....C'est elle....Je le sais..... C'est elle.....
• Non, ce n'est plus elle, parvint-il à dire indistinctement.
• Tais toi....Je le sais....Je....Ne me mens pas.....Je ne le supporte pas....Et pourtant....Je ne le supporte pas.....de te savoir si malheureux....Comme je suis égoïste....Terry....Comme je suis égoïste par amour...

A ces derniers mots, Terry releva doucement sa tête et remarqua alors à travers les yeux secs de Suzanne, sa détermination profonde :

• Je ne le supporte plus....Comme je la déteste...Comme elle t'aime......Comme tu l'aimes....Je ne peux plus...
• Suzanne, ne dis pas ça...

Terry, regardait intensément sa femme, sans pouvoir faire un mouvement de plus. Son regard lourd et froid trahissait ses luttes internes.

• Laisse moi finir Terry, tu me dois bien cela. Comment vivre à tes côtés, toi qui en aime une autre. Je pensais qu'avec le temps, avec tout mon amour, avec tout notre amour (Suzanne dirigeait son regard vers la petite Candy), on aurait pu....être heureux....Suis-je donc si idiote ? Est-ce donc si dur d'aimer un peu...Un tout petit peu....Quand tu te couchais près de moi le soir, et que tu enveloppais mon corps de tes bras.....Je pleurais de joie....Je pensais que......tu m'aimais un petit peu...et quand....et quand.....

Suzanne céda aux larmes. Elle prit ses mains et tenta d'essuyer doucement ses yeux. Elle se recula au moment où Terry, tentait de faire un pas vers elle...

• Suzanne, dit-il, ne dit plus ….Je suis là...Je reste là.....
• Non ! S'emporta-t-elle. Je ne le veux plus....Je ne veux plus....Comment savoir...Trembler tous les jours....Lorsque tu auras un peu de retard...Lorsque tu recevras du courrier...Lorsque tu te produiras sur scène...Comment savoir....
• A chaque instant....Ton coeur n'est pas ici....Quelle vie pour moi ! Quelle vie ! Pour nous.....Il n'y a plus de nous....
• Non Suzanne, je suis revenu...Il lui prit la main, mais elle se dégagea violemment :
• Non ! Va t-en ! Va t-en ! Va la rejoindre ! Laisse-moi ! Laisse-nous !
• Suzanne ! Je ne le pourrais jamais ! Tu m'entends....Jamais.

Il se mit à genoux et empoigna ses chevilles. Il sanglotait et implorait son pardon :

• Suzanne, pardonne moi, pardonne moi....Je ne peux pas partir....Je ne peux pas......
• Je sais Terry...Ce sera dur...Mais fais-le... Pour moi...Pour elle....Regarde....Je n'aurais plus la force de cacher mes larmes...Je n'aurais plus la force d'attendre ton amour....Je ne veux pas qu'elle découvre sa maman ainsi....Je veux pourvoir être forte pour elle....S'il te plait....Laisse-nous ! Laisse-nous !
• Suzanne, c'est impossible...Non....
• Va t-en ! Va t-en ! Hurla-t-elle sèchement.

Sans un mot de plus, elle se dégagea de son emprise et enfila sa capeline. Elle baisa tendrement la petite Candy qu'elle remit à Terry.

• Je t'ai pardonné...Je t'ai pardonné...Mais je ne peux plus....Je suis.....épuisée.....Je n'ai plus la force....De lutter....Reste près d'elle un peu...Jamais je ne te séparerais d'elle...Jamais...A mon retour....Je ne veux plus te voir...Ou j'en mourrais...
• Suzanne....Non !

Suzanne sortit en serrant chaudement sa capeline, il faisait si froid dehors. Terry ne put la retenir, La petite Candy pleurait à chaudes larmes.


(Ecrit par Paola)






Confidences près de la rivière…




Il restait deux leçons avant la date officielle du bal. Candy avait essayé des robes dans une boutique de confection à Chicago. Elle en avait trouvé une charmante. Pour la choisir, elle s'était inspirée de celle que portait Rosemary sur son portrait. Elle était ceinturée à la taille, le décolleté était raffiné et agrémenté de fines dentelles. C'était une robe sans manche, à crinoline et en étoffe satinée, faite pour la valse. Sa couleur était celle du soleil. Candy porterait des gants montant blancs et un collier de perles. Il y avait juste quelques retouches à faire afin de l'ajuster à la taille fine de la jeune femme. Aujourd'hui, était le jour où elle allait la chercher, elle pourrait ensuite la mettre pour les dernières leçons en tenues de soirée. Elle avait fait demander à Wilfried de se tenir prêt pour ces dates, lui aussi serait en tenue officielle. Tout en ayant l'esprit à la joie, Candy pensait à ce qu'elle devrait lui dire lors de cette prochaine leçon. Il faudrait qu'elle s'excuse d'être partie comme elle l'avait fait avec dans ses yeux ses merveilleux portraits. Depuis cette dernière leçon qui s'était terminée en baiser, elle ne cessait de penser à lui, elle en rêvait, elle voulait le revoir.
Le 31 octobre, elle arriva en calèche puisqu'elle était chargée de sa robe. Elle descendit et Dorothée vint l'aider à porter ses paquets. Elle demanda à la jeune et ravissante servante où était Wilfried.
-Ah, je suis désolée Melle Candy, je ne peux pas vous répondre. Depuis ce matin, il est introuvable. Il n'était pas présent au déjeuner et son père était mécontent car il voulait faire le point sur la soirée du bal puisque beaucoup de réponses aux invitations ont déjà été faites.

-Où peut-il être ?

-Aucune idée.

-Dorothée, sais-tu par hasard si Annie et Archi seront présents.

-Oui, Melle Candy.

-Et Tom Steeve ?

-Oui aussi, il sera accompagné.

Candy sourit intérieurement et songeait à Clémentine.

-Merci Dorothée, je vais voir si je peux trouver Wilfried. Je reviens tout à l'heure pour mettre la robe. Tu verras, elle est magnifique !

Candy était sur un petit nuage de bonheur, elle se dit que Wilfried était peut-être en train de dessiner près de la rivière. Sans attendre, elle s'y dirigea en courant. Lorsqu'elle fut en contre haut, elle se mit à marcher prudemment afin de ne pas dévaler la pente jusqu'à l'eau. Elle l'aperçut, il ne dessinait pas, il regardait au loin et avait un air pensif.

-Wilfried, cria Candy en lui faisant signe de la main.

Il ne répondit pas et resta de marbre.

-Wilfried, répéta-t-elle plus doucement lorsqu'elle fut tout près.

Il ne se retourna pas.

-Qu'y-t-il Wilfried ? Vous ne me répondez pas, vous ne voulez pas me parler ?

-Non, je ne tiens pas spécialement à vous parler, répondit-il enfin sèchement.

Candy comprit assez vite que le jeune homme lui en voulait. Elle se sentit confuse tout à coup.

-Vous m'en voulez d'être partie si vite l'autre jour alors que nous venions de…

-Non, je ne vous en veux pas d'être partie, je comprends que vous ayez pu être troublée. Je vous en veux de ne pas être venue me voir plus tôt, je pensais, comme un idiot, que mes sentiments étaient partagés mais vous avez une attitude qui prouve le contraire. Vous arrivez comme s'il ne s'était rien passé, vous me faite passer un message qui me parle de tenues de bal et rien sur nous, sur notre baiser. Vous êtes insouciante et moi cela me ronge de ne pas savoir quoi penser.

Candy s'assit à côté de Wilfried, prit ses genoux dans ses bras et pencha sa tête vers lui. Le moment était venu, elle l'avait repoussé autant qu'elle le pouvait mais maintenant, elle ne pouvait plus reculer.

-Wilfried, je suis désolée. Je m'excuse de m'être comportée ainsi. Il y a une explication…

Il tourna la tête vers elle et vit couler une larme sur la joue de la jeune fille.

-Que se passe-t-il Candy ?

-J'ai aimé Anthony, votre frère quand j'étais une enfant. Sa mort m'a profondément choquée. J'ai mis du temps à m'en remettre et il est toujours présent dans mon cœur. Je ne pensais plus aimer à nouveau lorsqu'un autre garçon est apparu dans ma vie. Cet autre garçon je l'ai aimé plus que tout.

-Lui aussi est mort ? questionna Wilfried qui voyait bien l'émotion encore vivante dans les yeux de celle qu'il aimait.

-Non, il est vivant, marié et… père.

La voix de Candy s'étouffa dans ces dernières paroles prononcées comme une vérité qui lui faisait face, qui la défiait.

-Il ne vous aimait pas ? Comment est-ce possible ?

-Si nous nous aimions d'un amour pur et vrai. Mais le destin s'en est mêlé. Il s'appelle Terrence Granchester, il est acteur. Il a beaucoup de talent, c'est une star montante de Broadway. Une jeune actrice faisant partie de sa troupe lui a sauvé la vie. Elle s'est sacrifiée et en a perdu l'usage d'une jambe. Terry… enfin Terrence n'a pas voulu la laisser, elle était amoureuse de lui et lui avait prouvé son amour. Nous nous sommes séparés d'un commun accord. Cela nous a déchirés. Nous nous sommes promis d'être heureux chacun de notre côté. Ensuite, il s'est marié avec elle et a eu une petite fille qu'il a appelé Candy. Il y a quelques temps, il m'a écrit pour me l'annoncer pensant me faire honneur.
Mais, j'ai souffert encore plus. J'ai même décidé d'aller le voir à Chicago. Je lui ai révélé que je l'aimais toujours et lui aussi m'a prouvé qu'il tenait encore à moi. Je suis repartie la mort dans l'âme. Il est retourné auprès de sa femme et de sa fille. Je l'aimais encore jusqu'à ce que petit à petit vous entriez dans mon cœur malgré ma résistance.

-Candy, je suis très touché que vous me confiez toute votre histoire. Pourquoi le faites-vous ?

-Parce que j'ai confiance en vous. J'attends de l'aide pour mieux comprendre. Je sais que vous savez voir les gens pas seulement avec vos yeux mais aussi avec votre cœur.

-Je vous admire, vous et cet acteur, Terrence. Vous êtes des personnes d'une grande profondeur d'âme. Vous avez été d'un courage innommable. J'attendrais qu'une paix intérieure revienne en vous.

-Comment le saurez-vous ?

-Quand je vous verrais rire comme lorsque vous étiez enfant. Albert m'a confié que c'était votre véritable nature.


(Ecrit par miss capucine)






Une scène comique




-Bien, dit Candy, si nous allions nous exercer un peu avec nos habits de bal !

-Si vous voulez, mais avant je voulais vous donner ça…

Wilfried lui tendit un rouleau de papier, c'était un de ses dessins.

-Oui, je tiens à vous l'offrir, c'est un des premiers portraits que j'ai fait de vous.

Candy déroula doucement le papier et vit apparaître une sorte de petit lézard sur une brindille, elle écarquilla les yeux et se mit à éclater de rire.
Wilfried ne comprenait pas.

-Qu'est-ce qui vous fait tant rire ? Vous ne vous reconnaissez pas ? dit-il sans regarder.

Candy retourna le dessin dans tous les sens et fit mine d'essayer de trouver une ressemblance. Son rire s'intensifia. Wilfried intrigué, vint se mettre à ses côté et n'en revint pas de sa maladresse.

-Oh non ! Je me suis trompé de page… Je suis désolé…

Il ne put finir sa phrase car il fut gagné par le fou rire lui aussi.

De loin, on les voyait tous les deux se tordre de rire. Pour finir, Candy reprocha à Wilfried d'avoir combiné tout cela pour qu'elle retrouve une paix intérieure rapidement !


(Ecrit par miss capucine)






Des moments partagés




La dernière semaine avant le bal, Candy et Wilfried passèrent beaucoup de temps ensemble. Ils se sentaient bien l'un avec l'autre. Ils parlaient de leurs enfances, des bons et des mauvais souvenirs. Candy raconta sa traversée de l'atlantique en passagère clandestine et le jeune marin fut très impressionné même s'il pensait jalousement que c'était l'amour de Candy pour cet acteur qui lui avait donné ce courage. Lui, raconta ses voyages de gamins auprès de son père et des hommes d'équipage.

Ce qui était amusant, c'est qu'il avait navigué sur un bateau baptisé « Saint-Paul » à peu près au même moment où Candy étudiait au collège Royal de Saint-Paul.

Les après-midis, ils faisaient de longues promenades à cheval et prenaient des chocolats chauds afin de se réchauffer en rentrant. Le froid de l'hiver commençait à se faire sentir. Wilfried faisait du feu dans la cheminée du salon de la roseraie, celui au petit balcon, et ils se blottissaient l'un contre l'autre pour se réchauffer comme les meilleurs amis du monde. Wilfried aimait respirer le parfum de Candy, il était frais, fleuri et sensuel.

Candy aimait être dans la chaleur protectrice de Wilfried, les bras du jeune homme l'entouraient de douceur, ses doigts longs s'amusaient avec les boucles de ses cheveux. On aurait pu dire qu'ils étaient faits l'un pour l'autre…


(Ecrit par miss capucine)



Le bal




Le domaine de Lakewood était méconnaissable. Les éclairages extérieurs brillaient de mille feux dans la nuit noire. Deux lignes sinueuses et parallèles formées de petits points lumineux dessinaient l'allée centrale. De nombreuses calèches passeraient par ce chemin féérique. L'intérieur du château était agrémenté de draperies et de tables nappées recouvertes de mets délicieux. Des serveurs se tenaient prêts à contenter le moindre désir des hôtes de la soirée. La salle de bal était majestueuse, l'orchestre répétait afin de parfaire son répertoire de morceaux à valser. Candy se préparait avec l'aide et la complicité de Dorothée. Wilfried, en queue de pie, était en compagnie de son père qui lui offrit pour l'occasion la montre à gousset de son père. Ce moment fut à la fois très solennel et rempli d'émotions fortes entre le père et le fils. Mr Brown laissa une larme lui échapper en pensant à son autre fils perdu si jeune…

Les fleuristes venaient de déposer leurs bouquets d'automne dans les vases. Albert était sur le qui-vive. Dans une demi-heure, les premiers invités feraient leurs entrées
.

(Ecrit par miss capucine)




Candy était à la fois nerveuse et impatiente. Elle avait peur de faire mauvaise impression devant la tante Elroy, mais elle était aussi très impatiente de danser avec Wilfried ; elle l'aimait tellement ! Mais si jamais il se trompait dans les pas... C'était lui qui était censé guider, pas elle ! Simplement, Candy pensa que Wilfried s'en sortirait bien, qu'il avait beaucoup appris lors des leçons qu'elle lui avait données. Elle se promit aussi de rester calme en toutes circonstances. De toute façon, elle pouvait compter sur le soutien de ses amis : Annie et Archibald seraient là, Tom et Clémentine aussi. C'était pour Clémentine que Candy avait peur. Elle se souvint du bal où elle avait dansé avec Anthony, c'était son premier bal. On avait tout de suite fait remarqué qu'elle n'était qu'une servante. Tom savait danser un temps soit peu, mais Clémentine ?

Tout ira bien, se rassura encore Candy.

Mais quelque chose vint assombrir ses jolies pensées. Elisa et son fiancé seraient là ! Et Daniel aussi !

"Quels mauvais tours vont-ils encore s'amuser à me jouer" ? se demanda Candy.

Patricia sera-t-elle là ? Candy ne savait pas.


(Ecrit par Lou99)




-J'ai l'impression de vivre un conte de fée, Dorothée !

-Ce n'est, peut-être, pas tout à fait faux, Candy. D'ailleurs, ça me fait plaisir de te voir à nouveau sourire.

-C'est vrai, j'ai souri là ? questionna Candy d'un ton inquiet.

-Ben oui… répondit Dorothée qui la regardait en se demandant pourquoi elle posait cette question. Et lorsqu'elle vit la jeune fille lui faire un clin d'œil et tirer un petit bout de langue, ça la rassura et elle rigola de bon cœur.

Tout à coup, elles furent coupées dans leur élan, entendant du bruit venir du couloir.

-DOROTHEE !!!!! hurlait quelqu'un.

La jeune servante reconnut la voix qui l'appelait d'une façon hystérique. C'était Elisa. Elle s'excusa auprès de Candy et quitta la pièce rapidement. Candy ne la retint pas, elle ne voulait pas embarrasser Dorothée et se dit qu'elle allait finir de s'apprêter seule. Elle se regarda dans un grand miroir et ne se reconnut pas. Elle n'avait pas l'habitude de se mirer ainsi et ne se souciait que très peu de son apparence habituellement. Mais là, c'était avec plaisir qu'elle se découvrait. Sa belle robe dorée à crinoline accentuait sa taille fine, son décolleté de fines dentelles laissait découvrir un collier de perles blanches nacrées à deux rangs déposé sur sa peau délicate et parfumée. Dorothée s'était appliquée à la coiffer d'un chignon laissant retomber de jolies mèches blondes et bouclées sur les côtés de son visage. Elle était légèrement maquillée et gardait ainsi un teint frais et naturel. Elle allait mettre ses gants pour descendre rejoindre Albert quand quelqu'un frappa à la porte.

-Oui, répondit-elle. Qui est-ce ?

-C'est moi, Wilfried, chuchota le jeune homme qui, apparemment, tenait à se faire discret.

-Entre !

Lorsqu'il ouvrit la porte, ce fut une surprise pour Candy de voir l'élégance du jeune homme en queue de pie. L'ensemble était noir excepté le gilet, qui était blanc.

-Candy, à l'aide !… Il s'arrêta un instant de parler, capté par la beauté de la ravissante jeune fille. Je n'arrive pas à nouer cette cravate, je n'ai pas l'habitude de faire ça. Je suis d'une maladresse. C'est simple, je m'énerve tout seul et c'est de pire en pire !

Candy vit alors le désastre accroché à son cou. Elle regretta le départ de Dorothée car elle aussi n'était pas trop douée pour ce genre de chose.

-Bon, je vais essayer, dit-elle pour le calmer.

Elle s'approcha de lui et commença à dénouer la cravate tout doucement afin de comprendre ce qui n'allait pas. Wilfried savourait ce moment, il se laissait faire et fut tout à coup beaucoup plus calme. Des frissons lui parcouraient le cuir chevelu si bien qu'il avait l'impression que ses cheveux se hérissaient. Le parfum de Candy l'enivrait, il n'osait pas bouger. Le joli petit minois de la jeune fille se souleva et son regard émeraude parcourut le torse, le cou, le menton, puis la bouche du jeune homme, pour finir par se poser sur ses yeux qui étaient fermés. Elle ne put se retenir et déposa un tendre baiser sur ses lèvres. Il ouvrit d'un coup les yeux, la prit dans ses bras et l'embrassa à nouveau comme la première fois à la leçon de danse.

Le baiser fut fort agréable et cette fois, Candy ne s'enfuit pas. On frappa à la porte. C'était Dorothée qui revenait. Heureusement qu'elle revenait car Candy ne s'en sortait pas mieux que Wilfried à propos du nœud de cravate. Son travail donna une autre sorte de désastre. Cette vision et le regard espiègle de Candy détendirent la jeune servante qui venait de se faire réprimander par Elisa.

-Monsieur Albert a demandé que vous descendiez tous les deux, les premiers invités s'annoncent, dit-elle en serrant la cravate du jeune homme parfaitement apprêté maintenant.

Lorsqu'Albert vit arriver sa fille au bras de Wilfried, il fut émerveillé par sa beauté et sa grâce. L'élégance et la tenue du jeune marin qui avait pris l'allure d'un prince, l'éblouirent tout autant. Mr Brown qui se tenait aux côtés d'Albert, était heureux de voir son fils en si bonne compagnie. Ils se placèrent à l'entrée afin d'accueillir les hôtes. La tante Elroy était assise dans la grande salle avec Elisa et Harry à ses côtés. C'est Albert qui avait distribué les postes ce qui avait rendu Elisa insupportable durant tous les préparatifs.


(Ecrit par miss capucine)




Patty se faisait une joie ! Elle serait près de ses amies ce soir...
La voiture roulait à vive allure, les rues étaient désertes et le soleil disparaissait peu à peu pour laisser place à une magnifique lune ce soir-là. Patty regardait par la vitre soucieuse.

Quelles seraient leurs réactions à Candy et Annie en le voyant ? Elle ne leur en avait encore pas parlé... Elle respira profondément et tourna la tête vers lui ; Charles... C'était grâce à lui qu'elle avait retrouvé le sourire. Sa bonne humeur et sa gentillesse l'avaient conquise.

Elle l'avait rencontré en France, après la disparition d'Alistair. Il était dans l'armée française et avait combattu aux côté d'Alistair pendant cette horrible guerre qui continuait à faire des ravages. Ils étaient tous deux devenus très amis.

Charles fut d'un grand soutien pour elle. Tout avait été tellement difficile...

Oui, ce garçon à côté d'elle lui avait redonné de l'espoir. Il était pourtant très différent d'Alistair ; c'était un beau jeune homme, très distingué, avec des cheveux blonds qui lui tombaient sur les épaules et des yeux bleus qui respiraient l'intelligence. Comment ne pas résister à son charmant petit accent français quand il lui parlait !

Il tourna la tête vers elle et lui sourit...

Patty et Charles entrèrent timidement dans la salle. Cette salle immense et peuplée d'inconnus.

Elle se remémora ce fameux jour où elle avait reçu une lettre d'Amérique ; une lettre d'Albert ! Quelle ne fut pas sa surprise en l'ouvrant !

Elle, Patty, était invitée à un grand bal organisé par Albert, cet oncle William qui avait adopté son amie Candy.

Toute la famille ainsi que les proches étaient conviés. Il voulait tout naturellement que Patty vienne pour Candy. Et un refus quel qu'il soit n'était pas permis; c'étaient les termes exacts qu'il avait employés.

Sa présence serait une surprise !

A présent, elle se trouvait dans cette si belle salle, aux décors somptueux, digne d'un conte de fée et dans laquelle les hommes et femmes défilaient dans leurs plus belles robes et costumes.

Patty jeta un œil rapide sur sa tenue ; Charles lui avait offert pour l'occasion en France, après qu’il ait accepté de l'accompagner en Amérique pour ce grand bal. Elle portait une belle robe crème avec un bustier qui mettait en valeur sa silhouette.

Elle sentit les regards sur elle et sur Charles qui se tenait à côté d'elle droit et fier dans son beau costume noir.

« Avec lui à mes côtés, tout se passera bien et je vais enfin pouvoir serrer dans mes bras mes chères amies Candy et Annie » se dit-elle.


(Ecrit par Salfie)




Au fur et à mesure, la grande salle de réception commençait à se remplir. De nombreuses personnes apparentées à la famille André arrivaient en grande tenue et prenaient place sur des sièges situés à proximité des grandes fenêtres de la pièce. Les domestiques, habillés eux aussi pour la circonstance, se tenaient également à leur place. Cette grande salle était magnifiquement décorée ; le grand lustre en cristal attirait quelques-uns des regards tandis que la grand-tante Elroy surveillait attentivement le déroulement des événements. Annie et Archibald arrivèrent peu après à l’entrée de la demeure. Lorsqu’Annie se trouva en face de son amie, elle ne put s’empêcher de s’exclamer :

- Oh ! Candy ! Comme tu es magnifique ce soir ! Cette coiffure te va à ravir ! Elle s’accorde merveilleusement à cette robe dorée que tu portes. Tu ressembles à une vraie princesse !

- Merci Annie ! Je sais que tu aimes me voir avec les cheveux relevés, tu me l’as souvent dit. Mais je pourrais te retourner le compliment, tu es ravissante dans cette robe turquoise à volants.

- Tu vas la faire rougir ! dit Archibald qui se trouvait à ses côtés. Annie craignait que l’on aperçoive son petit ventre… Je lui ai répété qu’elle est splendide dans cette robe, tout comme toi ma chère Candy !

- Merci Archibald !

Candy se rapprocha de Wilfried et lui présenta ses amis intimes :

- Wilfried, je te présente Archibald et sa femme Annie. Ce sont là mes plus proches amis !

- Enchanté cher cousin ! s’exclama Wilfried en serrant chaleureusement la main d’Archibald. Soyez les bienvenus à ce bal !

Archibald portait un costume noir avec une belle chemise en soie et un nœud papillon. Il regarda un court instant le jeune homme distingué qui avait su le recevoir élégamment.

- Merci cher Wilfried ! répondit-il. Je suis heureux de faire enfin votre connaissance. Nous nous étions croisés la dernière fois que je suis venu ici sans que nous ayons été présentés l’un à l’autre. Nous aurons beaucoup de choses à nous dire, je pense, car j’étais très proche de votre demi-frère Anthony. Cela me fait d’ailleurs une curieuse impression de vous rencontrer ; je trouve que vous lui ressemblez étrangement.

Annie et Archibald s’avancèrent dignement dans la grande salle de réception et allèrent saluer la grand-tante Elroy ainsi qu’Elisa et Harry.

- Ah ! Annie ! s’exclama Elisa. Eh bien, ce n’est pas trop tôt ! A voir les minutes défiler, j’ai cru un instant que vous ne viendriez pas !

- Et pourquoi ça ? demanda Archibald d’un ton un peu agacé.

- J’ai appris la nouvelle concernant Annie… lui dit Elisa. Et j’ai pensé qu’elle était peut-être souffrante…

- Eh bien détrompe-toi Elisa ! lui répondit Annie. Je vais très bien et suis ravie d’être présente à ce bal.

- Bravo ma chérie ! dit Archibald discrètement à l’oreille de sa femme. Tu lui as bien répondu !

Archibald prit place au côté d’Harry et engagea la conversation avec son ami.

- Harry, je me demande comment tu fais pour supporter Elisa ! Tu me surprendras toujours !


- C’est une question d’habitude, lui répondit Harry. Et puis, je te rappelle que nous sommes seulement fiancés… ; j’ai encore le temps de changer d’avis ! lui dit-il pour plaisanter.

(Ecrit par Régina)


Soudain, un élégant jeune homme que Candy ne crut tout d'abord pas connaître, fit irruption dans la salle de bal. Il était accompagné d'une jolie jeune fille que Candy ne reconnut pas non plus. Celle-ci était vêtue d'une longue robe violette. Cette robe était magnifique et accompagnée de gants fins également violets.

Clémentine salua poliment la tante Elroy, tandis que Tom lui présentait ses hommages. Ensuite, le couple s'avança majestueusement vers les autres invités. Ce n'est qu'à ce moment-là que Candy reconnut ses amis.

- Candy ! s'écria Tom. Je te cherchai du regard, mais en fait la jeune fille si belle dans cette robe dorée c'était toi ! Tes cheveux sont superbement coiffés...

- Tom ! J'ai eu peur que tous deux vous ne veniez pas ! Je te retourne le compliment, cet habit de bal te va fort bien ! Quant à vous, Mlle Clémentine, toujours aussi élégante !

- Ah ! Candy, dit simplement Clémentine. Tom a eu écho qu'on avait parlé de vous dans la presse. Honte à ces journalistes !

Clémentine parlait sincèrement. L'information était parvenue très vite aux oreilles de tous.

- Je voudrais aussi vous remercier pour cette tenue que vous avez faite acheter pour moi. C'était très gentil de votre part !

Les trois jeunes personnes se dirigèrent alors vers le reste des invités, et Candy fit les présentations :

- Archibald, Annie, Tom est venu accompagner de la charmante Clémentine ! dit Candy, tout enjouée tout à coup.

La dite Clémentine rougit un instant, puis bafouilla mécaniquement quelques phrases qu'elle avait dû s'efforcer d'apprendre :
- Les amis de mes amis sont mes amis ! Je suis très heureuse de faire votre connaissance ! Veuillez accepter ma présence parmi vous ce soir.

- Inutile de faire autant de cérémonie, Mlle Clémentine. En tous cas, je suis très heureuse de faire votre connaissance moi aussi, ainsi que mon mari Archibald. Cette robe vous va à merveille ! Clémentine rougit de nouveau.


(Ecrit par Lou99)



Candy était heureuse, entourée de tous ceux qui lui étaient chers. Soudain, elle n'en crut pas ses yeux, une jeune fille ressemblant à Patty venait d'entrer dans la grande salle accompagnée d'un jeune homme très distingué. A ce moment là, elle se dit que son imagination lui jouait des tours, elle chercha Annie du regard. Celle-ci était en compagnie de la tante Elroy et d'Elisa.

-Annie, je suis désolée de te déranger mais pourrais-tu venir m'aider un instant ? demanda Candy qui s'était approchée de son amie.

-Mais bien sûr Candy, que puis-je faire ? dit-elle en s'excusant du regard auprès de la grande tante. Je suis contente que tu sois venue me sortir des griffes d'Elisa, chuchota-t-elle discrètement.

Elisa les regarda partir avec un air pincé, vexée de ne pas avoir été invitée. « Elles ne perdent rien pour attendre ses deux là !» pensa-t-elle.

-Je crois avoir vu Patty ! reprit-elle. Peux-tu me dire si le champagne à commencer à me faire de l'effet ?

-Oh, non… Tu as raison, c'est elle, je la vois, elle vient vers nous ! Qu'elle est jolie… et très bien assortie à son élégant cavalier… gloussa Annie dans l'oreille de son amie.

-Ah, ça alors… Pour une surprise, c'est une surprise !!! Patty, Patty ! s'exclama la jeune fille blonde en se dirigeant vers elle et en tirant par la main Annie qui essayait de la suivre sans se prendre les pieds dans sa robe.

Les trois jeunes filles laissèrent éclater leur joie de se revoir, elles s'embrassèrent et se contemplèrent les larmes aux yeux tellement leur émotion les submergeait. De loin, Albert savourait son œuvre, il était heureux de sa surprise.

-Vous avez l'air d'être satisfait Mr André, dit une douce voix taquine derrière lui.

-Oui, c'est vrai, dit-il en se retournant vers une magnifique jeune femme châtain aux yeux noisette. Elle était d'une beauté hors du commun et sa robe bleu nuit la rendait mystérieuse. A qui ai-je l'honneur ?

-Je suis une des jeunes sœurs de Mr Brown, une des tantes de Wilfried. Je me nomme Arwen.

-Enchanté, vous avez l'air de déjà me connaître… vous êtes mon invitée aujourd'hui. Que puis-je faire pour vous adoucir la soirée ?

-Eh bien, pour tout vous dire, mon grand frère m'envoie vous tenir compagnie et valser avec vous si vous le désirer.

-C'est très gentil à lui d'avoir autant d'attention à mon égard, je reconnais bien là sa générosité. M'accorderez-vous la première danse tout à l'heure ?

-Avec plaisir cher Albert.

-Je dois faire un petit discours avant que Wilfried et Candy n'ouvrent le bal. Prenez mon bras Arwen, je dois y aller maintenant.

Albert était fort bien accompagné, plus d'une jolie dame fut jalouse d'Arwen à son passage ! Ils se dirigèrent vers la grande tante Elroy et s'installèrent sur une petite estrade. Le père de Wilfried, son fils et Candy les rejoignirent. Tout était prêt pour l'allocution d'Albert. Il fit alors un signe au chef d'orchestre qui joua une petite musique afin de faire taire le public. Tous les regards se tournèrent vers eux, Albert commença :

Bonsoir,

Je suis heureux de vous accueillir ce soir dans ce domaine de Lakewood si cher à mon cœur. Ce lieu est depuis plusieurs générations la propriété de la famille André. J'ai tant de souvenirs ici… Mon grand-père et mon père en font partie, ma sœur Rosemary aussi. Mais… ils ont disparu alors que j'étais si jeune… Ma grande sœur m'appelait « petit Albert », ces mots raisonnent encore dans ma tête. Je l'admirais, son caractère était déterminé, elle savait mener sa vie tel qu'elle le désirait. Elle a su aimer en toute liberté et a bravé les codes sociaux. Elle a donné son amour à un marin, Mr Brown et celui-ci lui a si bien rendu qu'il est tombé malade en la voyant souffrir dans les derniers mois de sa vie. Cet homme, mon beau frère, n'aurait en aucun cas survécu aux drames ayant touché sa famille, le décès de sa femme, puis de son jeune fils, sans l'aide d'une personne qui lui a, pour ainsi dire, sauvé la vie ! Cette personne qui vit aujourd'hui en France, n'a pas voulu venir parmi nous aujourd'hui par simple discrétion mais nous lui devons d'avoir mis au monde mon neveu ici présent, Wilfried Brown ! Cette soirée lui fait honneur, ma fille Candy et moi-même, sommes heureux de vous le présenter.

Albert lança les applaudissements et le jeune couple descendit majestueusement les marches d'escaliers de l'estrade. Ils se dirigèrent dans un silence admiratif, vers le centre de la grande salle sous le grand lustre de cristal. Ils se positionnèrent et restèrent un long moment, immobiles, les yeux dans les yeux. Ils étaient magnifiques et se concentraient, attendant le départ de la musique. L'orchestre se mit à jouer l'introduction de la première valse. Puis, après quelques notes, Mozart les fit tournoyer devant toute l'assemblée ébahie.

C'était tellement d'émotions pour Candy, elle se revoyait dans les bras d'Anthony lorsqu'elle avait valsé dans cette salle, quelques années auparavant. Puis, elle se vit avec Terry, en train de valser sur la colline retrouvée au collège Royal de Saint-Paul. Elle repensa à son premier baiser, à la complicité qui les réunissait et à la dernière étreinte de Chicago. Ses yeux regardaient sans voir, Wilfried et elle étaient entourés de plein d'autres couples qui valsaient dans le même tempo. Et… elle avait envie de fuir, tout cela ce n'était pas elle, ça ne lui ressemblait pas. Elle attendit patiemment et poliment la fin de la danse et s'excusa auprès de Wilfried prétextant vouloir parler à Patty. Elle se dirigea vers les escaliers extérieurs allant aux jardins et les descendit à toute allure retenant ses larmes.

Le froid la saisit d'un seul coup comme pour la réveiller d'un rêve, elle décida d'aller chiper discrètement sa petite capeline de fourrure blanche dans le vestiaire du grand hall puis elle ressortit et s'enfonça dans les allées éclairées par les bougies. Après avoir parcouru quelques mètres, elle quitta la lumière comme si elle ne voulait pas se montrer en spectacle. Pourtant, elle était seule, personne ne risquait de la voir ainsi….


(Ecrit par miss capucine)




La soirée se déroulait dans une ambiance de fête avec cet orchestre symphonique qui entraînait de nombreux invités sur la piste de danse. Wilfried était à l’honneur. Depuis qu’Albert l’avait présenté publiquement comme membre de la famille André, beaucoup de regards indiscrets étaient tournés vers lui. Archibald qui s’était levé de son siège pour aller prendre un verre de vin rosé s’approcha du jeune homme et engagea la conversation.

- Alors Wilfried, aimeriez-vous que nous discutions quelques instants ?
- Avec plaisir cher cousin ! lui répondit Wilfried, d’autant que je ne vois pas pour le moment ma chère cavalière…

Ils se dirigèrent, verre à la main, dans un coin reculé de la salle de réception et commencèrent à converser.

- Vous faites désormais partie de la famille André de manière officielle ! lui dit Archibald. C’est un grand événement !

Et Archibald entama ainsi une conversation. Au fur et à mesure, il raconta en détail à Wilfried les liens étroits qui l’unissaient autrefois à son demi-frère Anthony, ce garçon dont il était lui-même le cousin. Cette demeure était remplie de souvenirs... Depuis leur jeunesse, ils avaient grandi ensemble et partagé beaucoup de choses en commun. L’unique passion d’Anthony était ses roses qu’il cultivait avec grand soin. Aussi, c’est avec une peine immense qu’il avait ensuite poursuivi ses études à Londres après sa disparition.

- La vie ne finira pas de m’étonner ! lui avoua Archibald. Après avoir perdu Anthony et mon cher frère Alistair, je fais aujourd’hui connaissance avec un autre de mes cousins !

- C’est peut-être la providence qui m’envoie ! lui répondit Wilfried sur le ton de la plaisanterie. Je suis ravi que l’on se rencontre !


(Ecrit par Régina)




- Votre frère Alistair vous m'en parlez peu… Sans vouloir me montrer indiscret, quelle en est la raison ? demanda Wilfried.

A ces mots Archibald s'avança un peu et resta silencieux quelques instants. Wilfried se tint immobile et attendit patiemment. Archibald se rapprocha de son compagnon et sortit deux photographies de son portefeuille. Puis il montra la première à Wilfried.

- Voici mon cher frère Alistair ! Ah ! Qu'est-ce qu'il me manque ! Sa disparition a été et reste très douloureuse pour moi. Pour nous tous ; c’est difficile à accepter. Nous l'aimions tant !

Archibald sentit une larme lui venir à l'œil à la pensée de son cher frère disparu.

- Que lui est-il arrivé ? demanda Wilfried avec précaution.

- Il a disparu en haute mer dans un tragique combat d'aviation en France. Alistair était un grand inventeur ; c'était sa passion ! Pas un mois ne se passait sans qu'il ne créé une nouvelle invention ! Et puis quand cette guerre a été déclarée en Europe, il a changé, est devenu taciturne et mélancolique. Il ne supportait pas que des innocents se fassent tués pour leur patrie sans que lui-même ne fasse quelque chose. Il en parlait sans cesse !
Ah ! Je m'en veux ! J'aurai dû deviner ce qu'il allait faire et l'en empêcher !
Un matin, sans rien nous dire, il se porta volontaire et partit pour la France. Il laissa simplement une lettre d'adieu…

- Je suis sincèrement désolé Archibald, c'est bien triste ! répondit Wilfried.

Et Wilfried continua de parler pour tenter de chasser les douloureux souvenirs qu'Archibald avait en pensée.

- Quelle est la deuxième photo que vous avez dans les mains, mon cher cousin ?
- Ah ça ! C'est la plus belle des inventions qu'a créé Alistair ; c'est un ballon !

Et Archibald montra la photo à Wilfried.

- Mais c’est Candy avec un parachute sur la photo à côté de votre frère ! demanda Wilfried avec surprise.
- Oui, en effet, répondit Archibald. Il faut que vous sachiez que mon frère Alistair avait toujours besoin d'un cobaye pour essayer ses inventions et que Candy était la seule d'entre nous à avoir assez de courage pour oser s'y risquer et à vouloir les tester.

A ces mots Wilfried reconnaissait bien là sa téméraire Candy.
Et il ajouta :
- Qu'est devenu le ballon ?

Archibald répondit :
- Il s'est désagrégé en plein vol ! Mon frère avait de bonnes idées mais ses inventions résistaient à peine quelques minutes. Tout s'est bien fini, fort heureusement. Candy et Alistair ont pu sauter en parachute avant qu'il ne soit trop tard ; mais qu'est-ce qu'on a eu peur !

A ces mots, Wilfried pensa à sa Candy chérie, aux aventures et aux risques qu'elle avait pris et se dit qu'elle était très casse-cou pour une jeune fille !

Il regarda autour de lui, ne la vit pas dans la grande salle et dit à Archibald :

- Je ne vois toujours pas notre chère Candy… Je vais de ce pas la retrouver.
Je suis heureux d'avoir parlé avec vous Archibald et d'avoir fait plus ample connaissance !
- J’étais également enchanté, cher cousin, et je vais moi aussi aller retrouver ma chère dulcinée.

Tous les deux se séparèrent ainsi et partirent chacun d’un côté opposé de la salle.


(Ecrit par HYPOTHESIS39)




En direction du petit banc...




Clémentine et Tom avaient tellement virevolté ! Clémentine n'en pouvait plus; elle était à bout de souffle. Ces ballerines, assorties à sa robe, lui donnait un ton très chic et distingué mais commençaient à lui faire mal aux pieds. Etant trop fatiguée pour continuer à valser, elle déclara à Tom :

- Tom, si nous allions nous asseoir sur l'un de ces jolis bancs dans le jardin !

C'était une proposition. Tom hésita un instant, regardant les autres couples valser. Puis, voyant que la jeune femme commençait à s'impatienter, il dut céder :

- Bon, c'est d'accord. Mais pas trop longtemps, car je veux absolument entendre la prochaine valse qui promet d'être la plus magnifique de toutes.

Ils descendirent lentement l'escalier, et arrivés en vue d'un petit banc, Clémentine demanda :

- Mais où est Mlle André ? L'aurais-tu vu ? J'aurais voulu la remercier de nous avoir convié à ce bal. Même si à la fin on a le tournis, c'est bien plus amusant que les tâches ménagères !

- Je ne sais pas non plus où est Candy.

- Je trouve que son jeune cavalier, qui fait à présent partie de la famille André, a fort belle allure. De plus, ils m'ont l'air d'être tous deux faits l'un pour l'autre, tu ne penses pas ?

- Oui, Wilfried et Candy sont faits l'un pour l'autre; toutefois, il demeure quelque chose dans le coeur de la jeune Candy... Cette chose-là n'est pas faite pour arranger nos deux tourtereaux. Tu sais ce que l'on raconte dans tous les quotidiens de New York et de Chicago, Clémentine ?

- Qu'elle a longuement fréquenté le beau Terrence ; cet insolent aristocrate devenu acteur, c'est cela ?

Tom opina.

- J'en ai effectivement entendu parler, reprit Clémentine. Tout cela me semble étrange, mais connais-tu cette Elisa Legrand dont sont issues les informations de l'article ?

- C'est cette jeune fille qui avait un air si hautain tout à l'heure, l'as-tu vu ? C'est une véritable peste et ça a toujours été la pire ennemie de Candy, depuis leur enfance.

- Je comprends maintenant pourquoi Mlle André a toujours l'air triste. Puis-je te demander une autre chose, mais totalement différente ?

- Laquelle, Clémentine ?
- Est-ce que tu m'aimes ?

Tom l'embrassa amoureusement en guise de réponse.


(Ecrit par Lou99)


Retrouvailles dans la pénombre de la nuit


                                   

Lorsqu'il devina depuis les fins branchages, une forme blanche scintiller et s'évanouir dans la pénombre, il ne put supposer à cet instant que ce put être elle. Mais quand il la vit s'approcher vers l'endroit retiré où il se trouvait, il comprit. La main agrippée à la branche, de peur de tomber, il ne cessa plus que de la regarder. Qu'elle était belle, dans sa belle robe dorée, et cette capeline qui rehaussait son teint de porcelaine, une véritable beauté diaphane... Il poursuivait sa rêverie éveillée sans s'apercevoir qu'un léger mouvement avait entrainé un craquement de branche. A ce bruit, elle se retourna.
Découvert, c'est avec des yeux pleins de flammes et d'orgueil qu'il tendit la main :

- Un temps on prétendit que l'habit ne fit pas le moine ...et ... la robe aujourd'hui, si belle soit-elle, fait-elle encore la grande dame ?

- Oh...Terry ! s'écria Candy surprise par la scène qu'il venait de jouer devant elle. Ses mains recouvraient sa bouche et ses yeux écarquillés lançaient de petites étincelles émeraudes. C'était un moment magique, venu de nulle part. Elle avait du mal à y croire...

- C'est bien toi ? dit-elle doucement.

Un bref instant surpris par la douceur de sa voix, il reprit le ton qu'il s'était promis de conserver, car la découverte dans les journaux de sa récente union avec le jeune Brown brûlait encore la poitrine du jeune homme :

- Eh bien, te voilà surprise ! Tu pensais peut-être trouver ton ami, que dis-je ton fiancé ! Il aime les roses lui aussi ricana- t-il, avant de reprendre :

- sur les bateaux, cela doit être difficile...

Il marqua une pause :

- Ah ! Mais non... après tout s'il en a une qui l'attend bien sagement à la maison...

Le jeune homme regardait à présent Candy et ne parvint plus à contenir son émotion, les yeux humides et rageurs il tacla :

- Mais les roses, ça pique, il faudra lui expliquer Candy !
- Ce n'est pas à toi de me dire ce que je dois faire avec Wilfried, tu ne le connais même pas... D'ailleurs, je peux t'affirmer qu'il n'y a pas que les roses qui piquent !
- Tiens donc, la jolie dame joue l'offensée !

A ces mots, il s'approcha de Candy la forçant à reculer d'un pas.

Candy aperçut le visage de Terry, elle remarqua tout de suite l'émotion que son regard humide trahissait. Au fond d'elle, elle se radoucit, elle ressentait sa souffrance...

- Serais-tu jaloux ? dit-elle, en regrettant déjà d'avoir laissé échapper ses mots-là qui ne lui seraient d'aucun réconfort ! Mais, c'était plus fort qu'elle, elle voulait connaître les sentiments qui l'animaient et ce qui l'avait mené jusqu'à elle.

Jaloux ! Jaloux ! Bien sûr qu'il l'était. Il ressentait encore les effluves du dernier baiser... Comment ne pouvait-il pas souffrir dans sa chair la plus profonde le désir trop injustement écourté. C'était trop, elle qui, quelques jours seulement après leur étreinte, pavanait avec un jeune inconnu... Comment ne pas ressentir de jalousie. Fallait-il vraiment qu'elle ne l'ait pas aimé !

- Me serais-je donc trompé Candy ! Durant ces deux dernières années... Mes sentiments m'auraient donc fourvoyé à ce point ! Suis-je donc si inconscient pour avoir imaginé être aimé !

Ses yeux loin d'être assagis trahissaient la colère du jeune acteur.

-Bien sûr que non ! s'écria-t-elle sur un ton presque hystérique. Sa voix s'étranglait, elle laissait transparaître toute la rancœur accumulée depuis trop longtemps maintenant.
Mais enfin Terry, continua-t-elle, tu as choisi ta vie, penses-tu que je doive souffrir de cela toute ma vie pour ton bon plaisir !

- Com...Co...Comment ? .... J'ai choisi ! J'ai choisi ! Qui a fui ! Qui a fui !

Les larmes trop longtemps contenues fusaient à présent.

- Candy....C'est trop injuste....C'est trop....

Il se détourna et murmura :

- J'ai essayé....tu peux me croire... j'ai essayé... C'est... c'est impossible...
- Qu'as-tu essayé, Terry ? Qu'est-ce qui est impossible ?
- Tout... Suz...Suzanne... T'oublier... C'est impossible... Je ne peux plus... Je ne peux plus...

Les points serrés, la légère brise balayait les mèches de cheveux du jeune homme et emportait jusqu'à eux, quelques notes de musique...
Elle n'en croyait pas ses oreilles, elle se demandait si la valse et le champagne ne l'avaient pas étourdie pour toute la nuit. Et si tout ceci était réel... Elle se rapprocha doucement de lui et entreprit de lui soulever délicatement les mèches brunes qui dissimulaient son visage qu'elle aimait tant, sa main effleura sa peau brûlante... Il était là, devant elle... et pour elle. La mélodie portée par le vent léger pérennisait cet instant...

- Voudrais-tu danser avec moi Candy ?

Il releva légèrement la tête, la regarda profondément, cette main si douce, cette main si chaude, qu'il souhaitait prendre et baiser, cette main, s'il l'avait, il ne la lâcherait plus, il ne pourrait plus reculer...Ce parfum...Son souffle......Il renouvela sa demande tendrement :

- Voudrais-tu danser avec moi ?

- Oh !... Terry, murmura la jeune fille... Elle plongeait son regard dans le sien, des larmes perlaient sur ses joues. Avec plaisir, mais je t'en prie... Si tu me prends dans tes bras... ne me lâche plus jamais...


(Ecrit par paola et miss capucine)




Elisa remise à sa place




Elisa et Harry avaient dansé plusieurs valses et retournaient régulièrement tenir compagnie à la grande tante qui recevait la visite de quelques invités de temps à autre. La jeune fille ne tenait plus, elle s'ennuyait à mourir et devait passer la soirée entourée de personnes âgées. Elle s'excusa un instant auprès de son fiancé et partit à la rencontre de Wilfried. Elle avait repéré qu'il était seul depuis un moment et sa curiosité la poussa à aller lui demander pourquoi.

-Tiens, Wilfried, vous êtes seul ! Votre cavalière vous a abandonné ! Il faut dire qu'elle ne connaît pas les bonnes manières, elle n'a jamais réussi à se les mettre en tête.

-Ah, Elisa ! Vous, vous connaissez les usages de la bonne société. Vous les avez tous en tête. Ils sont si nombreux qu'ils ne vous laissent aucune place pour penser !

Wilfried laissa la jeune femme abasourdie derrière lui et se dirigea vers le grand hall, jetant des regards à droite et à gauche. Où pouvait-elle être ? Elle était soi-disant partie voir Patty et celle-ci discutait allègrement avec son compagnon et Annie. Il décida de sortir voir à l'extérieur, il connaissait le goût de Candy pour les promenades nocturnes dans le jardin…


(Ecrit par miss capucine)




Une terrible scène




Il sortit un peu énervé de cette situation inattendue. Le baiser qu'il avait échangé avec Candy juste avant le début du bal l'avait transporté sur un petit nuage de bonheur, il espérait fortement que cela annonçait des lendemains heureux et que la jeune fille avait retrouvé son insouciance enfantine. Il aimait l'entendre rire, il adorait la regarder, il buvait ses paroles et les moindres émotions se lisant sur son visage. Son regard scrutait les environs, il décida de ne pas rester dans l'allée aux bougies se disant qu'elle ne serait pas restée dans la lumière si elle avait voulu s'isoler un instant. Il la connaissait déjà bien comme s'ils avaient partagé plusieurs années ensemble.

Soudain, il entendit murmurer et vit deux ombres s'enlacer. Les silhouettes d'un homme et d'une femme échangeant un long baiser amoureux apparurent devant lui. Il se dit qu'il était bien normal que lors d'un bal cela arriva… Sauf que là… Il s'agissait de Candy, il la reconnut au moment même où elle se détacha d'un bel inconnu. Il ne fit aucun bruit, ne voulant pas les surprendre. Mais il s'avança doucement et aperçut celui dont il avait entendu parler, celui dont il redoutait le retour. Il ressentit comme un coup de poignard dans le cœur. Il baissa le regard vers le sol pour reprendre ses esprits mais il ne réussit pas. L'émotion le paralysa, il ne put entendre les quelques mots que le couple échangea avant de se séparer. Candy retourna vers l'entrée principale en courant et laissa seul derrière elle son amour retrouvé. Elle ne pouvait se douter que Wilfried était là et avait tout vu.

Le verdict venait de tomber. Il n'avait pas voulu s'engager car il savait au fond de lui-même que cela était susceptible d'arriver. Il avait très vite comprit les tourments de Candy. Il avait espéré en vain. Il se retrouva démuni, un grand vide s'ouvrait devant lui… Il fallait à tout prix qu'il reprenne ses esprits, il fallait y retourner et voir ce que Candy aurait à lui révéler.

De son côté, Candy courait, ses larmes étaient partagées entre le bonheur d'avoir retrouvé Terry et le malheur de devoir quitter Wilfried. Quelle serait sa réaction ? Que deviendrait-il, lui qu'elle appréciait tant, lui qui l'aimait tendrement ? Pourquoi tout était toujours si compliqué ? Elle pénétra dans le grand hall sans avoir trouver de réponse.


(Ecrit par miss capucine)


 



Edited by Régina - 25/6/2013, 23:57
 
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12 replies since 20/11/2011, 19:31   7488 views
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