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Lettres à Juliette, (sans rapport avec une autre fanfic du nom de "les lettres à Juliette"...)

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Leia
view post Posted on 18/2/2021, 18:45 by: Leia
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Chapitre 24



Cela faisait plus d'une heure que Candy et Terry occupaient une des tables du restaurant principal du paquebot, sans pour autant avoir touché à leur plat. Installés près de la baie vitrée qui donnait sur le pont, ils n'avaient de cesse de lever le nez de leur assiette à chaque apparition d'un passager dans la pièce ou d'un promeneur sur le pont, espérant voir surgir avec sa majesté coutumière celui qui occupait toutes leurs pensées depuis les évènements de la nuit.

- Je crois que c'est peine perdue... - soupira Terry en finissant par porter une tasse de café à sa bouche. Il grimaça. Le café était froid... – Il ne viendra jamais ici. Il doit se terrer dans sa chambre en attendant notre arrivée à New-York...
- Ce n'est pas étonnant vu les circonstances... Ce sont ses admiratrices qui doivent être déçues, lui qui les avait habituées à sa présence ici.

En disant cela, Candy déplaça son regard vers un groupe de jeunes femmes bien pomponnées, attablées un peu plus loin, qu'on avait l'habitude d'apercevoir à longueur de journée en périphérie de leur idole. La mine contrariée qu'elles affichaient ne laissait aucun doute sur l'objet de leur abattement. Soudain, leurs visages s'illuminèrent à la vue d'une de leurs camarades qui se dirigeait vers elles d'un pas vif.

- Alors ??? - s'écrièrent-elles toutes en choeur.
- Rassurez-vous, les amies, il va très bien ! Je viens de parler à son assistant. Monsieur Valentino souffre d'une violente migraine et préfère rester dans sa chambre.
- Hoooooo – firent-elles dans un miaulement compatissant.
- Pauvre amouuur !... - gémit une des groupies en secouant la tête.
- J'aimerais tant être à son chevet... - renchérit une autre.
- Quel soulagement ! - s'écria une troisième dans un soupir libérateur – J'étais tellement habituée à le voir déjeuner ici, que je craignais le pire ! Déjà qu'on nous avait interdit d'approcher de sa cabine hier soir !...

A ces mots, Candy et Terry échangèrent un regard complice...

- C'est vrai ! D'habitude, il nous laissait le saluer une dernière fois. Mais hier soir, son équipe nous avait bien fait comprendre de le laisser tranquille. Peut-être était-il déjà souffrant ?
- Tu dois avoir raison. Il souffrait et il voulait nous le cacher pour ne pas nous inquiéter !
- Quel homme attentionné et courageux quand même !
- Oh oui, quel hoooooooomme ! - soupirèrent-elles à l'unisson d'un air émerveillé.

Les épaules de Candy tressautèrent imperceptiblement.

- Si elles savaient !... - gloussa-t-elle – Elles ne s'en remettraient pas !...

Un sourire éloquent se dessina sur les lèvres de son amoureux.

- Quoi ? - demanda-t-elle, le sourcil arqué d'interrogation.
- Ho rien... Je trouvais qu'elles me rappelaient quelqu'un qui avait eu la même réaction hier soir...
- Tu ne vas pas me comparer à ces bécasses quand même !!!
- Je te ferais remarquer que tu as arpenté la cabine de long en large pendant dix minutes !
- Mais... Mais... C'est parce-que j'étais sous le choc !

Le sourire moqueur de Terry s'élargit de plus belle...

- Bon d'accord !... - grommela-t'elle – Je n'étais pas dans mon état normal, je l'avoue... Mais j'avais des circonstances atténuantes !...
- Je ne vais pas te contredire sur ce point... - dit-il, songeur.
- Tu sais... - fit-elle alors en lui prenant la main – Je suis soulagée moi aussi...

Elle sentit que sa main à lui tremblait sous la sienne et remarqua un voile sombre glisser sur son visage...

- C'est terminé à présent ! Tu ne le reverras pas de sitôt et si tu devais le croiser de nouveau, je suis prête à parier qu'il t'évitera comme la peste !
- Dieu m'en préserve ! Je ne veux plus jamais connaître une frousse pareille !
- Il n'y a aucune chance que cela t'arrive si tu apprends à calmer tes nerfs et par dessus tout, TA JALOUSIE !
- Je pense que je t'aime trop pour y arriver un jour... - soupira-t-il – D'ailleurs, tu devrais te dépêcher de boire ton café...
- Pourquoi ? Nous avons tout notre temps !
- Pas assez en tout cas si je veux pouvoir te faire l'amour avant que les femmes de chambre viennent s'occuper de nos cabines...

Le teint de Candy vira immédiatement à l'écarlate. Elle toussota, ayant manqué de s'étrangler avec la gorgée de café qu'elle était en train d'avaler. Elle fixait sa tasse, n'osant regarder autour d'elle, convaincue que tout le restaurant les avait entendus. D'un calme olympien, Terry l'observait, une lueur d'amusement dans les yeux. Il ne se lassait pas de la pousser dans ses retranchements et adorait l'expression offusquée qui s'était figée sur ses jolis traits. Mais soudain, elle se redressa, et relevant le menton d'un air digne, elle se leva. Puis, sans un regard pour lui, murmura discrètement en s'éloignant :

- Rejoins-moi au plus vite ! J'aurais déjà retourné la pancarte sur la poignée pour qu'on ne nous dérange pas...

*************************



Le bateau arriva au port de New-York en fin d'après-midi. C'était la cohue dans les couloirs mais aussi sur le quai. Heureusement, les premières classes bénéficiaient d'une sortie privative qui leur permettaient de quitter le bateau sans avoir à faire la queue tandis que le personnel s'occupait de leurs bagages.

Trépignant d'impatience derrière une grand-mère qui avançait très prudemment, Candy se demandait qui les attendait à terre. Peut-être Georges et Albert ? Ces deux-là ne se quittaient jamais, un vrai binôme. Ou peut-être Annie et Archibald ? Ou peut-être tous les quatre ensemble ? Elle soupira d'aise à cette évocation et s'engagea enfin sur la passerelle. Elle aperçut alors Annie et Archibald qui lui faisaient signe. Son cœur bondit de joie. Elle était si heureuse d'être de retour en compagnie Terry, l'homme qu'elle aimait depuis toujours. Après toutes ces années de souffrance, la boucle était enfin bouclée. A cet instant, elle éprouvait définitivement un bonheur incommensurable que rien n'aurait pu ternir...

A mesure qu'elle avançait, elle remarqua un groupe de photographes attroupés devant la passerelle au point d'en boucher la sortie. Elle se dit qu'ils étaient là pour Rudolph Valentino (qui n'était toujours pas réapparu), et ne s'en soucia point jusqu'à ce qu'elle les entendent hurler le nom de Terry. En quelques secondes elle réalisa qu'elle était à New-York et que leur intimité n'en serait plus une. Ici, il était une super star !

Ce dernier lui prit la main et lui chuchota à l'oreille :

- Laissons-les prendre quelques photos, nous en serons plus vite débarrassés.

Elle hocha la tête et se laissa guider par le jeune homme qui maîtrisait visiblement l'exercice. Les flashs des photographes crépitaient autour d'eux comme des feux d'artifices.

- Qui est donc cette jeune femme qui se tient à votre bras, Terrence Graham ? - demanda un reporter en brandissant son carnet de notes.

Etrangement cette fois, le jeune comédien ne s'offusqua pas de cette question particulièrement intrusive, affichant tout au contraire un visage radieux et détendu.

- Messieurs, permettez-moi de vous présenter Candice Neige André, ma fiancée...
- Votre fiancée ???? - s'écria le journaliste – Peut-on alors en conclure que vous allez prochainement vous marier ?
- Le plus tôt sera le mieux... - répondit Terry en posant des yeux amoureux sur Candy, rougissante.

A ces mots, les appareils photos se mirent de plus belle en action, dans une confusion assourdissante où se mêlaient les cris des journalistes et le bruit de leurs appareils.

- C'est de la folie !... - se dit Candy, stupéfaite par une telle démonstration d'intérêt – Vivement que nous retrouvions le calme de la Maison Pony. Comme elle avait hâte de les revoir tous !
- Mademoiselle André ! - intervint alors un autre journaliste – Ne seriez-vous pas la fille adoptive de William Albert André, de Chicago ?
- Je le suis, en effet... - répondit Candy, étonnée que l'on connaisse son identité. Ayant la plupart de sa vie vécu à la Maison Pony, elle n'imaginait pas qu'un journaliste de New-York puisse être informé de sa filiation.
- Votre présence ici aurait-elle un lien avec l'hospitalisation de votre père, avant-hier ?
- Une hospitalisation ??? Mais de quelle hospitalisation parlez-vous ??? - s'écria-t-elle, les yeux écarquillés de surprise. Elle échangea un regard médusé avec Terry qui semblait tout aussi ahuri qu'elle.
- Je vous parle du malaise qui a terrassé votre père, avant-hier et qui a nécessité son transport en urgence à l'hôpital – répondit le journaliste, maîtrisant avec peine le frisson de plaisir qui le parcourait devant le scoop qu'il détenait – Vous n'en avez pas été avertie ?
- Non... Je... N... - bredouilla-t-elle, livide. Du coin de l'oeil, elle aperçut Annie et Archibald qui s'approchaient, la mine sombre.
- C'est donc vrai... - se dit-elle, et ses yeux se remplirent immédiatement de larmes. Elle sentit alors le bras protecteur de Terry l'attirer contre lui, tandis qu'il repoussait de l'autre les photographes qui les encerclaient.
- Cette discussion est close à présent, messieurs. Ayez l'obligeance de nous laisser passer ! - ordonna-t-il, tout en forçant sans ménagement le barrage de journalistes.
- Mais... Terrence ! Attendez !... - s'exclamèrent-ils en résistant.

Mû par la colère, il usa cette fois de quelques coups d'épaules virils, ouvrant ainsi une brèche dans laquelle ils se précipitèrent pour échapper à leurs poursuivants. Par chance, Rudolph Valentino venait de faire son apparition sur la passerelle, ce qui détourna définitivement l'attention des journalistes, permettant ainsi à Candy et Terry de rejoindre leurs cousins. Les traits tirés sur leurs visages témoignaient de leur profonde affliction.

- J'aurais tant voulu que tu l'apprennes autrement, Candy... - fit Annie en la serrant tristement dans ses bras.
- C'est horrible, Annie !... - gémit-elle – Je t'en prie ! Explique-moi ! Que s'est-il passé ???
- Il s'est senti mal après le repas du soir et s'est écroulé dans son bureau. Nous n'étions pas présents malheureusement quand cela est arrivé. Nous étions déjà à New-York depuis quelques jours. C'est Georges qui nous a contactés...
- Mais comment cela a-t-il pu arriver ??? Il était en pleine forme quand je suis partie !
- Nous n'en savons pas plus pour le moment...
- A-t-il... A-t-il au moins repris connaissance ? - bredouilla Candy d'une voix tremblante.
- Pas encore, je regrette... - soupira Annie.
- Mais rassure-toi, Georges est auprès de lui et nous tient informés régulièrement - ajouta Archibald – Les meilleurs médecins s'occupent de lui.

Malgré ces paroles qui se voulaient rassurantes, Candy devinait leur inquiétude et une peur atroce la saisit, ravivant des plaies qui ne s'étaient jamais refermées et dont l'atrocité l'horrifiait. Prise de panique, elle plongea la tête dans le creux de ses mains et éclata en sanglots. Immédiatement, Terry la prit dans ses bras, la couvrant de caresses qui se voulaient réconfortantes mais manifestement impuissantes...

- Albert, mon dieu, Albert !!!! Je ne veux pas le perdre !!! - sanglotait-elle contre sa poitrine.
- Cela n'arrivera pas, mon aimée – lui dit-il, la gorge nouée – Albert est encore jeune et athlétique. Je suis sûr que ce n'est pas grand chose, une petite alerte de rien du tout. D'ici que nous soyons arrivés à Chicago, je te parie qu'il se sera réveillé !
- Ne t'inquiète pas, Candy – ajouta Annie, de sa douce voix – Il est entre de très bonnes mains...
- Je veux le voir ! Je veux le voir tout de suite !!! - hurla Candy à la limite de l'hystérie.
- Alors ne perdons pas de temps ! - fit Archibald, en leur faisant signe de le suivre - Notre chauffeur s'est déjà chargé de vos bagages et nous attend pour partir immédiatement.

Puis prenant la main de Candy entre les siennes, il lui dit, d'une voix calme mais assurée :

- Nous roulerons toute la nuit s'il le faut, mais je te promets que tu seras à son chevet avant le lever du soleil !

Un soupir frémissant s'échappa de la gorge de la jeune femme et elle opina de gratitude. Elle ne pouvait plus parler, bouleversée d'effroi à l'idée de perdre à nouveau un être cher. Son esprit divaguait de pensées multiples, angoissantes et terrifiantes, à lui couper le souffle. Elle avait cru devenir folle à la mort d'Anthony. Cette fois, elle ne pourrait pas supporter de perdre Albert...

Titubante, elle se laissa conduire jusqu'à l'automobile et s'engouffra à l'intérieur, indifférente au brouhaha extérieur provoqué par la présence de Rudolph Valentino sur le quai. Le visage dissimulé sous des lunettes noires et une longue écharpe de soie, il tentait à son tour d'échapper à la meute de journalistes qui l'avait repéré et que repoussait ses gardes du corps postés tout autour de lui. Tout occupé à fuir la foule de curieux, il ne remarqua pas les quatre passagers de la luxueuse voiture qui passa non loin de lui et qui se dirigeait lentement vers la sortie, vers la longue route qui menait à Chicago, longue et interminable, insupportablement interminable....

Fin du chapitre 24

 
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