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Après l'épisode 115, Fic collective

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view post Posted on 20/11/2011, 19:31
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REGINA

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Nous vous invitons à découvrir cette fic collective réalisée par différents membres du forum composés de mamans, célibataires, femmes, homme et préadolescente ; six membres au total. Nous nous sommes efforcés de mettre en scène les personnages principaux de la série dans l’esprit du DA tout en gardant chacun notre style d'écriture. C’est une expérience qui s’est avérée très intéressante et enrichissante pour tous. Cette fiction composée en trois parties, qui débute à la fin du tout dernier épisode de Candy, cible autant un public jeune -au tout début de la fic- qu'un public plus adulte. Malgré quelques longueurs, il est possible de suivre le fil conducteur de l'histoire. Nous espérons que cette fic collective vous replongera quelques instants « Au pays de Candy » et que vous vivrez pleinement les nouvelles aventures de notre héroïne préférée -même si, à ce jour, l'histoire reste inachevée-.

Je tiens à remercier particulièrement paola qui a spontanément répondu à cette proposition de travailler en équipe ainsi que miss capucine qui est le moteur de cette chaîne d’écriture. Je félicite le travail réalisé par Lou99 qui a lancé l’histoire par « une lettre de Terry » remarquablement écrite ainsi que celui de paola qui s'est consacrée à la partie la plus délicate de la fiction -sans oublier miss capucine, salfie et hypothesis39-.

Bonne lecture à tous !





Fin de l’épisode 115




Lors d’une belle journée printanière, Candy se promenait au sommet de la colline et y admirait un instant la maison de Pony ainsi que le magnifique paysage qui l’entourait. Tout lui semblait inchangé. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de penser à ses chers amis d’autrefois ; Anthony, Alistair et Terry. Comme se fanent les roses et s’envolent leurs pétales, ainsi allait la vie…

Soudain, le son d’une cornemuse interrompit ses pensées. Elle entendit un air mélodieux qui lui rappela étrangement celui que jouait le prince de la colline… Quel était donc celui qui jouait de la cornemuse ? A mesure qu’il se rapprochait, Candy distingua clairement un homme à la chevelure blonde, vêtu d’un kilt écossais identique à celui du prince. Cette silhouette lui était familière… Il était grand, robuste et portait, accroché à son veston, un médaillon semblable à celui qu’elle possédait. Son prince de la colline, c’était bien lui !

Annie et Archibald rejoignirent Candy sur la colline, accompagnés de tous les autres enfants. Annie avait apporté à son amie un récent journal qui révélait le retour sur scène de Terry. Ce dernier avait enfin compris que sa vraie place était désormais aux côtés de Suzanne. Quant à Annie et Archibald, ils ne se séparaient plus. Tous deux étaient promis l’un à l’autre.
A ce même moment, John, suivi des autres pensionnaires, demanda à Candy de descendre vers la maison de Pony car un repas de fête était organisé en son honneur.
C’était un jour superbe, le soleil rayonnait sur la colline sous un beau ciel sans nuage ; tout le monde était heureux ! Mlle Pony et Sœur Maria avaient installé une grande table pour les invités devant l’entrée de la maison. Pour partager ce grand moment de joie, beaucoup avait répondu présent. C’est ainsi que Candy revit Tom, devenu un grand jeune homme, Jimmy, ainsi que tous les autres pensionnaires, sans oublier Capucin et Mina, la grosse chienne St-Bernard, recueillie depuis quelques temps. Albert aussi était présent, avec son costume écossais ! Le médaillon qui appartenait au jeune inconnu était celui d’Albert. Eh oui ! Le prince de la colline était donc Albert ! Lorsque Candy avait été secourue par celui-ci au moment de sa terrible chute dans la rivière, plus de deux années s'étaient écoulées depuis leur première rencontre. Albert avait entre temps laissé pousser ses cheveux et sa barbe, et portait des lunettes, c'est la raison pour laquelle Candy ne l'avait pas reconnu la seconde fois. Etant issu de la même famille, Anthony ressemblait beaucoup à son oncle, Candy pensait donc qu'il s'agissait du prince de la colline mais il n’était pas le jeune homme que Candy avait vu la première fois.

Aussi, c’est sur une note pleine d’optimisme que se termina l’histoire car Candy avait retrouvé son prince…








PREMIERE PARTIE






Quelques jours à la maison Pony




Au cours du repas organisé en l’honneur de Candy, Archibald ne pouvait s’empêcher d’observer Albert... Il était frappé par la ressemblance entre ce dernier et son cousin Anthony. Il se rappelait l’époque où lui-même portait des kilts écossais avec son frère Alistair à l’occasion de grandes réceptions.

- Si tu savais comme tu ressembles à Anthony, lui avoua-t-il. C’est étonnant !

- Tu n’es pas le seul à me le faire remarquer ! lui répondit Albert. Depuis tout à l’heure je constate que Candy ne cesse de m’observer. Par le passé, il semblerait qu’elle ait fait une confusion entre Anthony et moi-même. Je crois maintenant que tout est enfin clair dans son esprit !

Le repas se déroula joyeusement dans une ambiance de fête autour de cette grande table garnie de mets savoureux. Mlle Pony et Sœur Maria appréciaient d’être pour la première fois réunies en présence de tous leurs anciens pensionnaires. Elles se réjouissaient de voir que leur mission avait été menée à bon terme et que ces derniers étaient maintenant heureux de leur nouvelle vie. John allait quitter prochainement le foyer de Pony car il avait enfin trouvé une famille de fermiers qui souhaitait l’adopter. Il se destinait à être un vrai cow-boy comme l’étaient devenus Tom et Jimmy. Annie décida, quant à elle, de rester quelques jours à la maison de Pony afin de profiter de la compagnie de Candy.

- Il y a si peu d’occasions d’être ensemble ! dit-elle à son amie. J’aimerais retrouver avec toi tous mes souvenirs d’enfance !

Et cette merveilleuse journée passée à la maison de Pony s’acheva. Candy sentit son cœur rempli de joie ! Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas ressenti un tel bonheur en présence de tous ses amis !

Le soir arriva et Albert s’apprêta à partir. En compagnie d’Archibald, il allait se rendre à Lakewood en vue des derniers préparatifs pour sa prochaine apparition officielle. Archibald lui révéla alors les propos que lui tenait la grand-tante Elroy concernant ses fréquentations lorsqu’il était plus jeune.

- C’est la grand-tante qui nous avait ordonné de ne pas te côtoyer ! lui expliqua-t-il.

Par le passé, la représentante de la famille André avait donné des directives à ses héritiers afin qu’Anthony, Alistair et Archibald n’aient aucun contact avec Albert.

- Jamais je me serais douté un seul instant que tu étais le grand-oncle ! lui avoua Archibald. J’ai encore du mal à y croire !

Albert sourit et lui demanda simplement d’être présent pour son retour officiel qui aurait lieu prochainement.

En quittant le foyer de Pony, Albert rassura Candy en lui disant qu’il allait faire le nécessaire pour qu’elle retrouve très vite un poste d’infirmière à Chicago. Il lui promit également de régler rapidement l’affaire concernant Daniel.

Mlle Pony et Sœur Maria le remercièrent pour l’entier dévouement qu’il manifestait envers Candy, elles étaient très touchées par cet homme généreux et profondément bon qui avait pris soin de Candy durant toutes ces années. De son côté, Candy se montra reconnaissante envers Albert pour tout ce qu’il avait fait pour elle. Elle n’en revenait toujours pas qu’il fût le prince des collines dont elle avait toujours rêvé !

- La vie est vraiment incroyable ! lui dit-elle. Qui m’aurait dit que l’homme que j’ai hébergé sous mon toit pouvait être à la fois le grand-oncle William et mon prince des collines ! Mais je savais bien au fond de moi que je le rencontrais un jour !



Le lendemain matin, par une belle journée ensoleillée, Annie et Candy décidèrent d’aller se promener ensemble dans la campagne pour y respirer l'air pur. Il était encore tôt, une petite brise soufflait légèrement sur la colline, les feuilles des arbres bougeaient, la végétation ondulait. Le vieux chêne imposant demeurait inchangé. A l’horizon, quelques petits nuages blancs se dessinaient peu à peu dans l’étendue d’azur. Un merle, perché sur une haute branche, chantait à tue-tête.

- Oh ! Quelle belle journée ! s’exclama Candy. J’ai l’impression de rêver !
- Oui, tu as raison Candy ! Ca me rappelle tant de bons souvenirs !

Nos deux amies étaient en route sur le chemin de la colline. Il faisait bon respirer l’air frais de la campagne, non loin de cette forêt de sapins. Quelques petites fleurs des champs égayaient le magnifique paysage en cette journée de printemps.

- Oh ! J’ai oublié de cueillir des jonquilles et des marguerites pour le repas d’hier ! s’exclama Candy.
- Eh bien, ce n’est pas grave, nous en ramasserons à notre retour ! lui répondit Annie.

- Tu sais Annie, c’est à cet endroit précis que j’ai rencontré la première fois mon prince de la colline. Je ne te l’avais jamais dit, mais c’était le jour où tu m’avais envoyé ta dernière lettre… J’étais si triste que je ne m’étais pas aperçue que le prince me regardait pleurer. Tu te rends compte que mon prince c’est Albert !

- Je n’en reviens pas non plus ! Quand tu m’as appris cela hier, je n’y ai pas cru ! Tu m’en avais tellement parlé lorsque nous étions arrivées en Ecosse ; il y a maintenant plus de deux ans ! Aussi, je suis vraiment heureuse pour toi, Candy !

Pendant qu’Annie terminait de lui parler, elle se baissa aux abords du chemin et cueillit quelques petites jonquilles.

- Voilà Candy, ces fleurs sont pour toi ! C’est pour me faire pardonner de t’avoir fait de la peine.
- Oh ! Merci Annie !

Et nos deux amies continuèrent leur promenade bercées par leurs souvenirs du passé. Tout demeurait calme et paisible dans cette campagne tranquille. On entendait seulement dans le lointain le murmure du vent à travers les feuillages. Qu’il était agréable de sentir cette douce chaleur accompagnée de cette petite brise !

- Dis-moi Candy, je ne voudrais pas t’attrister en te demandant cela, mais hier lorsque je t’ai montré le journal, j’ai eu un peu peur que cela ne ravive en toi de bien mauvais souvenirs... Je sais à quel point tu étais attachée à Terry !

- Eh bien vois-tu Annie, je crois que le fait d’avoir retrouvé Albert, mon prince et mon ami, ce sera pour moi un moyen de guérir de mon chagrin ! Terry restera toujours au fond de mon cœur. Peut-être qu’avec le temps, je l’aimerai différemment...



C’est dans une quiétude et un bonheur retrouvés que se passèrent les quelques jours qui suivirent.

Un matin, sur le petit pont de pierre du chemin se trouvant placé entre la petite forêt de sapins, apparut une silhouette… On distinguait sans risque de se tromper l’apparence de M. March. Il marchait en sifflotant dans cet habituel uniforme bleu. Il faisait doux dehors en cette saison, le soleil commençait à chauffer. Du haut du petit mont où était située la maison de Pony, il pouvait déjà apercevoir les tuiles rouges de la toiture. Quelques instants plus tard, des aboiements retentirent. C’est Mina, cette grosse chienne entêtée, qui faisait savoir à tous que le facteur était arrivé.

- Bonjour les enfants ! s’exclama-t-il joyeusement.
- Bonjour M. March !

Au loin, s'avançait Mlle Pony. Elle se dirigeait vers M. March à qui elle adressa une chaleureuse poignée de main à son arrivée.

- J’ai une nouvelle à annoncer à tous ! s’exclama M. March. D’ici quelques jours, je prendrai ma retraite !
- Oh ! s’exclamèrent les enfants ! Alors on ne vous verra plus !
- Eh oui ! Je ne viendrai plus par ici !
- Vous allez nous manquer M. March, lui dit Mlle Pony, nous étions tellement habitués à vous voir depuis tant d’années !

À ce moment-là arrivèrent Sœur Maria, Candy et Annie. Elles semblaient intriguées de l’attitude des enfants qui, pour une fois, s’étaient arrêter de jouer afin d’écouter M. March.
Une fois arrivées près de l’endroit où il se trouvait, elles apprirent à leur tour cette nouvelle si soudaine. Toutes furent quelque peu attristées de savoir qu’elles ne reverraient plus cet être si jovial, porteur de bonnes nouvelles qu’elles connaissaient depuis toujours.

- Je n’oublierai pas ce fameux jour où Candy et les enfants m’avaient pris mon sac pour s’emparer du courrier ! leur dit M. March. De toute ma longue carrière, c’est vraiment là où j’ai eu très peur !

- Oui, je m’en souviens très bien ! s’exclama Candy. J’étais tellement déçue de n’avoir pas reçu une lettre d’Annie que j’avais osé vous prendre votre sac ! ajouta-t-elle de son malicieux sourire. Qu’est-ce que j’ai pu faire comme bêtises !

- Oooh ! Oui ! s’exclama M. March. Cette vilaine plaisanterie aurait pu me coûter mon poste ! ajouta-t-il. Enfin fort heureusement ; tout s’est bien terminé ! En tout cas, ça me fait plaisir de vous voir toutes les deux ici ! Il y avait bien longtemps !

Se tournant vers Annie, il lui dit aussi :

- Et je suis très heureux d’avoir appris la nouvelle… Il y a un beau mariage en perspective ! Je te souhaite beaucoup de bonheur Annie ! Tu es devenue une belle jeune fille tout comme Candy !

- Merci M. March, je ne vous oublierai pas ! lui répondit Annie.

Ainsi s’acheva cette belle matinée. Le souvenir de toutes ces belles années passées réchauffa les cœurs de toute la maisonnée de Mlle Pony.


(Ecrit par Régina)






Où es-tu Capucin ?




Toute la maisonnée de Melle Pony était émue ce soir, Candy restait silencieuse devant son assiette de soupe.

-Candy, tu ne dis rien ? questionna Annie. Tu penses à Mr March ?

-Oui, tu as raison, je pense à lui et aussi à notre enfance. Tu te rappelles Annie quand on courrait dans la campagne et quand on se roulait dans l'herbe ?

-Oui, oui, on s'amusait bien et Tom nous cherchait toujours, il aimait bien jouer avec nous.

-Et, te souviens-tu lorsque Mr March nous a parlé pour la première fois de Capucin ?

-Bien sûr, il nous avait expliqué où trouver le petit raton laveur qu'il croisait sur son chemin tous les jours près de la forêt de sapins. Ensuite, nous l'avons apprivoisé toutes les deux.

-C'est vrai, d'ailleurs, tu ne l'as pas su, mais j'ai beaucoup pleuré aussi pour lui lorsque j'ai quitté le foyer de Melle Pony.

-Je l'ai vu aujourd'hui, dit John, un petit garçon assis à côté des deux jeunes filles.

-Ah, tu l'as vu… Où ça ? demanda Candy.

-Près de la rivière avec sa femme.

-Avec sa femme ! s'exclama Annie.

-Oui, c'est vrai, il se promène toujours avec un autre raton laveur et ils se courent après. Je suis sûre que c'est « une raton laveuse » !

Tout le monde rigolait de bon cœur tout à coup, et le petit John ouvrit de grands yeux en se demandant ce qu'il avait dit de si amusant.

Melle Pony reprit John en lui expliquant que cela ne se disait pas et que l'on devait parler de femelle raton laveur.

Le lendemain matin, les deux amies de toujours partirent se promener pour trouver Capucin et sa nouvelle petite amie.
Au bout du chemin qui menait à la forêt de sapins se trouvait une petite rivière, c'est là que Candy et Annie pensaient voir les ratons laveurs. Elles virent soudain un petit animal noir et blanc courir pour aller boire. Elles observèrent de loin et chuchotèrent pour ne pas l'effrayer.

-Ce n'est pas Capucin dit Candy, ça doit être sa petite copine.

-Ah, tu crois…

-Oui, je le connais suffisamment pour te l'affirmer. Nous en avons passé du temps ensemble. C'était mon confident avant que je le vois moins depuis quelques temps.

-Tu comprends pourquoi maintenant. Il était bien occupé à être amoureux.

-Je comprends, elle a l'air toute mimi. Il faut lui trouver un prénom.

-Que dirais-tu de Crockette puisqu'elle est mignonne à croquer ?

-Oh oui, c'est adorable Crockette !

-Essayons d'apprivoiser Crockette alors !

Candy et Annie s'approchèrent doucement de la rivière et longèrent un buisson pour ne pas effrayer Crockette. C'est alors qu'Annie trébucha. Candy lui demanda si ça allait et chercha du regard ce qui avait pu faire tomber son amie. C'est alors qu'elle découvrit une petite boule de fourrure noire et blanche inanimée sur le sol. Elle regarda plus attentivement et découvrit le petit minois de Capucin sans expression. Elle comprit tout à coup ce qui se passait et cria à Annie.

-Oh non… Capucin… puis, plus un mot ne sortit de sa bouche et un torrent de larmes l'envahit.

-Candy, qu'est-ce qu'il y a ?... Qu'est-ce qu'il y a ?...

-Annie, Capucin est mort.

Candy et Annie restèrent à pleurer l'une contre l'autre le reste de la journée.

Ce soir, toute la maisonnée était à nouveau triste et portait le deuil. Les enfants firent des dessins pour Capucin, Candy et Annie restèrent pensives et marquées par leur découverte. Elles préparèrent le petit cercueil de leur compagnon de toujours.

Soudain, quelqu'un gratta à la porte. Sœur Maria se leva pour ouvrir et découvrit Crockette. Elle fit entrer le petit animal et s'aperçut qu'elle était malade. Melle Pony s'approcha et observa la petite femelle raton laveur. Puis, elle se leva et dit :

-Ainsi est faite la vie… Capucin nous a quittés, c'est triste mais il laisse derrière lui sa petite compagne qui va bientôt nous faire une belle petite portée de bébés raton laveurs !

-Le foyer de Pony va accueillir plein de petits Capucins, dit John.

Tout le monde sourit en apprenant cette merveilleuse nouvelle.


(Ecrit par miss capucine)






Une lettre de Terry




Terry relut pour une énième fois sa lettre. Une lettre destinée à qui ? A Candy, bien sûr ! Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas écrit de lettre à Candy. La lettre disait ceci :

Chère Candy,

Je me souviens des doux moments passés à tes côtés au collège de Saint-Paul, du festival de Mai, de notre valse, de l'office qui ne finissait pas, de nos vacances d'été en Ecosse, et... de notre premier baiser. Où es-tu, ma petite Candy de St-Paul ?

Combien de temps s'est-il écoulé depuis tout cela ? Je ne sais plus. Ma vie s'est transformée en brouillard complet. J'enchaîne représentation sur représentation, toujours pris dans une torpeur qui est devenue habituelle. Mais le public aime ça. Il me chérit comme un dieu, et je dois t'avouer que ça ne me déplait pas. La vie a repris à la maison, Suzanne est heureuse, c'était là mon but, et je l'ai atteint, voire dépassé. Cela me brise le cœur quand je pense qu'il a fallu que tout cela arrive et que tu finisses malheureuse ! Candy, comment te portes-tu donc ? Es-tu parvenue à redevenir heureuse ? C'est fort difficile de te poser toutes ces questions, sachant que c'est moi qui suis la seule et unique cause de ton malheur. Oh, hélas, Candy, pardonne-moi ! Je n'ai jamais voulu te faire de la peine, mais laisser derrière moi une Suzanne attristée et infirme, et m'enfuir avec toi, puis t'épouser, m'était impossible. Courir le risque que Suzanne mette fin à ses jours par ma faute, était pareil que de jouer avec le feu. Sauras-tu vraiment un jour me pardonner dans ton cœur ? Tes blessures se refermeront-elles complètement ? Je ne sais point.

Je voulais juste t'annoncer une nouvelle d'une importance extrême pour Suzanne et moi, qui a bouleversée notre vie. Il y a à présent trois mois, elle a donné naissance à une jolie petite fille. Dès sa naissance, notre fille avait quelques cheveux blonds sur la tête. En la regardant, j'ai cru te voir, nourrisson. Ne le prends pas mal, Candy, mais elle me faisait tellement penser à toi que j'ai décidé de lui donner ton prénom. Candy, n'est-ce pas un prénom magnifique ? Pour moi, c'est le plus beau de tous les prénoms... Suzanne a accepté de la nommer ainsi, consciente de l'amour que je te porte toujours. Je t'en prie, Candy, viens me voir à Chicago. Avec un peu de chance, tu trouveras même un poste d'infirmière à l'hôpital Ste-Joanna où tu travaillais autrefois. Peut-être pourrais-tu demander ce service au grand-oncle William... As-tu appris qui était réellement Albert ? Il y a marqué dans le journal qu'il va faire prochainement son entrée officielle en tant que représentant de la famille André. Candy, viens !

Ton Amour, Terrence G.




Terry fourra l'aller simple pour Chicago dans l'enveloppe, colla le timbre et cacheta son enveloppe. Il alla la poster et se dit en lui même, en la mettant dans la boîte à lettre, "Mon Dieu, faites que cette lettre ne se perde pas, mon Dieu, je vous en prie" !


(Ecrit par Lou99)






Un peu de réconfort !




Accablées depuis la mort de Capucin, Candy et Annie ne mangeaient presque plus. Chaque fois qu'elles voyaient un endroit familier, par exemple la colline de Pony ou encore le vieux chêne, elles se souvenaient de toutes les gaffes que leur compagnon de toujours avait réalisé dans ces différents endroits. Alors, elles ne pouvaient toutes deux s'empêcher de pleurer leur cher ami, qui avait toujours été là pour les consoler quand ça n'allait pas. De quoi Capucin était mort ? On ne savait pas trop; sûrement de vieillesse. La pensée que Capucin n'avait pas souffert réconfortait quelque peu les deux amies. Savoir que Capucin laissait derrière lui d'autres petits compagnons de jeu était aussi rassurant, car les petits de la maison de Pony et Mina, la grosse chienne St-Bernard, auraient encore des compagnons de jeu. Malgré tout, Crockette et les petits ne remplaceraient jamais Capucin. Capucin, c'était Capucin, pensa tristement Candy. Annie était réconfortée par l'amour que lui témoignait Archibald, et Annie réconfortait Candy.

Une fois de plus, la pensée de Candy se tourna vers Terry : si seulement il avait été là pour la réconforter dans un tel moment de malheur, peut-être pourrait-elle mieux accepter la mort de Capucin.

C'est justement ce matin-là qu'un étrange garçon vint flâner près de la maison Pony. Candy, assise sous "son arbre", l'avait déjà vu passer au moins quatre fois devant la Maison Pony, quand elle se décida à lui adresser la parole.

-Monsieur, êtes-vous perdu ? demanda Candy poliment.
-Un peu, répondit le jeune homme. Sauriez-vous, par hasard, Mlle, où se trouve l'orphelinat Pony ? questionna-t-il.
-C'est la maison que vous voyez là-bas, indiqua clairement Candy.
-Cette vieille bâtisse ? dit le garçon d'un air ironique.
-Comment osez-vous parler comme ça de la maison Pony, Monsieur ? La maison Pony est un vrai refuge !
-Bon ! Excusez-moi, je me suis sûrement laissé emporter... Connaîtriez-vous, dans votre entourage, une certaine Candy Neige André ?
-C'est moi, répondit Candy.
-Vous êtes le nouveau facteur ?
-Oui, c'est bien moi.
-Vous remplacez Mr March ?
-Oui, il a pris sa retraite.
-Eh bien, Mlle André, j'ai une lettre pour vous !
-Ah bon ? demanda Candy, qui n'avait pas reçu de courrier depuis plusieurs mois. Vous êtes bien sûr ? De qui est-ce ?
-Du célèbre acteur Mr Terrence Grandchester, répondit le jeune homme.
-Pouvez-vous me donnez ma lettre ?
-Oui, bien sûr.

Le jeune homme farfouilla un moment dans sa sacoche en cuir, et en sortit quelques instants après une enveloppe, toute chiffonnée.

-C'est qu'elle a fait un long voyage, s'excusa le jeune homme, elle vient de Chicago.
-De Chicago ? Ça alors, Terry est à Chicago !

Candy saisit la lettre et l'embrassa de tout son cœur. Puis, en s'excusant, elle prit congé du jeune homme. Candy courut jusqu'à la maison Pony sans s'arrêter, tellement elle était heureuse. Terry lui avait écrit, à elle, Candy ! C'était vraiment merveilleux ! Avant d'ouvrir sa lettre, Candy la pressa de toutes ses forces contre son cœur, et dut se retenir de ne pas hurler de joie et de bonheur.
Alors seulement, elle ouvrit la lettre et en découvrit le contenu. Une feuille blanche où on distinguait clairement l'écriture appliquée de Terry, et un aller simple pour Chicago.
Quand elle lut le contenu de la lettre, elle demeura muette de stupéfaction. Terry, une petite fille ! Et elle s'appelle Candy, par dessus le marché ! Ça alors ! Il l'invitait à se rendre à Chicago. Et elle irait...


(Ecrit par Lou99)






Apparition officielle




Une série de voitures empruntaient la grande allée qui conduisait tout droit à l’entrée de la demeure ancestrale de la famille André, à Chicago. C’était un jour important ; le visage de celui qu’on appelait le grand-oncle William allait enfin être connu de tous.
Des membres apparentés à la famille André entraient en grand nombre dans le hall d’entrée ; parmi ceux-ci figuraient la famille Legrand, M. et Mme Cornwell ainsi que leur fils Archibald, M. Brown et d’autres représentants des familles de la haute société de la ville.
Candy aussi était présente dans un bel ensemble à rayures ; elle portait un beau chapeau garni d'un ruban rouge et blanc. Quelques journalistes et un photographe étaient également sur les lieux pour cet événement tant attendu. Plusieurs rangées de sièges disposées dans cette immense salle de réception étaient maintenant occupées.

Petit à petit, les bruits de voix s’atténuèrent pour laisser place à M. Georges qui prit la parole du haut d’une petite estrade qui avait été placée provisoirement au fond de la grande pièce. Il prononça quelques paroles d’introduction et M. William Albert André apparut dignement devant toute l’assistance. Il portait un costume noir avec une chemise blanche et ses cheveux soigneusement coupés lui arrivaient à la nuque. Il commença ainsi son discours :

« Bonjour à tous !

C’est un grand honneur pour moi aujourd’hui de pouvoir m’adresser à vous en tant que représentant officiel de la famille André. Une famille toujours plus nombreuse dont l’unité a fait sa force depuis plus d’un siècle. Avant la mort de M. William André, mon père confia la direction à sa sœur, Mme Elroy, par testament. A cette époque, j’étais encore trop jeune pour prendre sa place, mes ambitions se bornaient à des activités sans grande importance. M. Georges devint mon précepteur jusqu’à ma majorité. C’est à cette période que le conseil des anciens et Mme Elroy acceptèrent de me voir prendre la direction des destinées de la famille André. J'ai donc pris certaines initiatives relatives à des décisions importantes visant à sauvegarder les intérêts de la famille. Après avoir quitté Londres et effectué un séjour en Afrique, je m’apprêtais à regagner l’Amérique pour faire mon apparition officielle devant vous tous, lorsque le train d’Italie dans lequel je me trouvais fut bombardé. Cet accident me priva de ma mémoire durant quelques temps et m’empêcha de continuer d’assumer mes fonctions. A présent, je suis ravi de pouvoir vous représenter dignement !

Je profite de cette occasion toute particulière pour remercier chaleureusement -celle que je considère comme ma fille adoptive- Candy Neige André, ici présente, qui a fortement contribué à mon rétablissement. Elle a prouvé avec courage qu’il était possible de s’investir totalement dans le monde extérieur pour soutenir des causes humanitaires ».


Un tonnerre d’applaudissement retendit dans toute la salle. Mme Elroy qui était assise au premier rang fut, quant à elle, scandalisée. Quelques têtes curieuses se tournèrent pour regarder Candy qui sentit une émotion l’envahir. Les visages des membres de la famille André paraissaient satisfaits de connaître enfin ce grand-oncle William. D’autres manifestèrent leur étonnement. « Il semble un peu libéral...» « Il a l’air bien jeune pour endosser une telle responsabilité », se disaient-ils. Mais l'appellation grand-oncle n'était en réalité qu'un titre dans la famille André et non un degré de parenté.

Le photographe prit place et Albert afficha un sourire de circonstance. À présent, il pouvait être fier d’être connu comme le représentant légal de la famille André.


(Ecrit par Régina)





Annie et Archibald




Tout demeurait inchangé dans cette magnifique chambre, harmonieusement décorée. Les longs rideaux drapés en taffetas de soie verte, ornaient le mur de la grande fenêtre. La petite table avec sa plume et son encrier ainsi que le siège de velours rose restaient placés à ce même angle de la pièce. La coiffeuse avec ses beaux ornements trônait toujours sur le grand tapis au milieu d'un pan de mur de la pièce. Tandis qu’Annie, dans une jolie robe de princesse, s’admirait un instant devant un grand miroir.

« Tout le monde va me regarder ! se dit-elle. Je ne sais pas si j’arriverai à valser avec ma robe de mariée ». Et pour se convaincre qu’il était possible d’y arriver, elle se mit à faire quelques pas de danse et essaya avec grâce de virevolter devant son miroir. Elle fut soudain interrompue par quelques petits coups frappés à la porte de sa chambre.

- Entrez ! déclara-t-elle.

Une jolie domestique ouvrit la porte et lui adressa ces quelques paroles :
- Mademoiselle Annie, Monsieur Archibald est arrivé et vous attend dans le salon.
- Merci à vous. Dites-lui que je viens tout de suite !

Quelques instants plus tard, Annie descendit le long escalier en bois et arriva jusqu’au petit salon rouge où l’attendait son bien-aimé, assis dans un grand fauteuil.

- Alors, ma chérie ! Cela fait un moment que je t’attends…
- Tu m’excuses Archibald mais aujourd’hui c’est un grand jour ! Ma robe de mariée est enfin prête et j’essayais de m’y habituer. J’espère seulement qu’elle te plaira.
- Oh ! Que j’aimerais t'y voir dedans ! Tu dois être splendide !
- Ne sois pas si pressé Archibald, tu la découvriras le jour de notre mariage.

Pendant qu’Annie était en train de lui parler, elle remarqua, sur un petit meuble de bois vernis, un beau bouquet de roses rouges dans un joli vase de porcelaine qui se trouvait au milieu de deux chandeliers.

- Oh ! Archibald ! C’est toi qui m’as apporté ces fleurs ?
- À ton avis ma chérie ?
- Comme c’est gentil à toi !

Puis, se levant du fauteuil où il était assis, Archibald s’avança doucement vers Annie et lui prit délicatement la main. D’un regard plein de tendresse il lui dit enfin :

- Ce petit bouquet est pour fêter notre rencontre à l’occasion du bal où je t’avais fait danser la première fois, Annie. Tu te rappelles…
- Mon Dieu, oui j’avais oublié que c’était aujourd’hui ! J’étais tellement affairée...

Ce souvenir évoqué raviva soudainement, à tous deux, leurs tous premiers émois… D’un geste affectueux, Archibald prit Annie dans ses bras, la serra tendrement et lui donna un doux baiser.

Peu de temps après, Annie toujours soucieuse de la cérémonie de son mariage observa celui qu’elle aimait et lui dit :

- Dis-moi Archibald, j’aimerais te voir avec une autre coupe de cheveux. Je trouve que celle-ci ne t’avantage pas. J’aurais préféré te voir avec une coupe comme celle qu’avait ton frère Alistair, pour notre mariage.
- Tu sais que cela fait déjà plusieurs fois que tu me le dis ! Mais si ça peut te faire plaisir, je les couperai pour toi, ma chérie !
- Merci Archibald. Mon amour pour toi n’en sera que plus fort !

De la fenêtre restée ouverte, Annie et Archibald admirèrent, un court instant, le rebord de pierre de la belle fontaine du jardin où des petits oiseaux étaient venus se poser. Le clapotis de l’eau berçait ainsi nos deux amoureux. Tout en regardant le cadre magnifique, Annie demanda timidement à Archibald :

- Où m’amèneras-tu pour notre lune de miel ? Tu m’avais promis de me donner quelques indices… Tu sais, j’ai hâte de découvrir un très beau paysage comme lorsque nous étions en Ecosse !
- Ah ! Ça ma chérie, c’est comme pour la robe de mariée… Tu le découvriras après notre mariage !

Et c’est dans cette ambiance douce et romantique que s’acheva la belle après-midi de printemps.


(Ecrit par Régina)






Préparatifs




Candy n’avait pu dormir de toute la nuit, car elle avait longuement songé à ses retrouvailles avec Terry. Elle était à la fois impatiente, heureuse, agréablement surprise par cette lettre plutôt inattendue, nostalgique en repensant aux bons moments passés au collège de St-Paul que Terry avait justement évoqués dans sa lettre, et aussi, très nerveuse et anxieuse.

Quand Candy avait appris le mariage de son amie, elle était sincèrement heureuse pour Annie. Les préparatifs de la fête avaient déjà commencé, mais il restait tout de même beaucoup de choses à régler : Quelle robe choisir ? Dans la maison des Brighton, accrocher des guirlandes rouges, violettes ou rose brillant ? Fallait-il servir aux invités des macarons, de la tarte aux fruits rouges et à la vanille, ou encore des pièces montées aux fraises et au chocolat ? Toutes ces questions qui paraissaient impossibles à résoudre, Annie les posait à Candy. Et Candy donnait toujours son avis en pesant le pour et le contre ; elle faisait cela avec grand plaisir. Tout le monde était occupé à parler du mariage.


(Ecrit par Lou99)






La cérémonie




La cérémonie du mariage se déroula sans encombre ainsi que la fête qui suivit. La mariée était splendide dans sa longue robe blanche à crinoline, ornée de dentelle, avec sur sa tête une couronne de fleurs d’oranger qui accompagnait sa longue traîne. Annie avait su émouvoir toute l’assistance par son charme et sa beauté raffinée.

Mme Brighton, en grande tenue, était très heureuse de marier sa fille. Elle portait un beau chapeau fleuri, à large bord, ainsi qu’une longue robe évasée qui lui allait à merveille. M. Brighton, son mari, était tout aussi distingué dans son beau costume noir. Il en était de même pour les parents d’Archibald qui semblaient particulièrement fiers de marier leur fils.

Archibald faisait sensation dans son costume trois pièces, avec sa nouvelle coupe de cheveux qui lui dégageait le visage. Se voulant élégant et raffiné, il avait tout à fait l’allure d’un dandy. Son ami Harry qu'il connaissait depuis quelques temps, se faisait une joie d'être là pour l'événement ; il avait d’ailleurs choisi ce dernier comme témoin.

Parmi les proches de la future mariée, beaucoup répondirent présent pour cette occasion toute particulière. Mlle Pony, Sœur Maria, Tom, sans oublier Candy, son amie de toujours dont les liens s’étaient encore plus étroitement resserrés depuis qu’elles avaient passé ensemble ce court séjour chez Mlle Pony. Candy avait accepté joyeusement de faire partie du cortège comme demoiselle d'honneur. Elle portait une très belle robe mousseline qui lui allait à ravir.

Des invités surprises, il y en eut quelques-uns. On remarqua la présence d’Elisa et de Daniel qui, lors de la grande soirée, surent pour une fois rester à leur place. Accompagnées de l’orchestre qui jouait, on vit des personnalités mondaines tournoyer sur la piste de danse, parées de leurs plus beaux atours. Même Albert était présent, son apparition officielle avait fait de lui un homme respectable.

Une présence très attendue par les futurs mariés fut remarquée, il s'agissait de Patty. Comment aurait-elle pu ne pas se joindre à eux pour un aussi grand moment de réjouissance ! Pourtant, sa seule venue parmi les nombreux invités rappela à ses amis qu’il manquait quelqu’un… Eh oui, comment ne pas penser à Alistair ! Lui qui avait partagé les bons et les mauvais moments de la vie avec son frère Archibald, à Lakewood, à Londres, en Ecosse ou bien encore à Chicago. Mais le destin en avait décidé autrement... Malgré son absence, il demeurait toujours présent dans la mémoire de chacun de ses amis.

Ce fut donc une journée mémorable qui apporta beaucoup de joie à tous les invités.


(Ecrit par Régina)






Le départ de Candy




Candy faillit oublier de parler de la fameuse lettre de Terry à Annie. Avant le départ d’Annie, Candy se rendit compte de son oubli, et en parla avec elle.

- Annie, devine quoi ?
- Qui a-t-il Candy ?
- J’ai reçu une lettre de Terry.
- Une lettre de Terry ?
- Oui.
- Que… Que te disait-il ? Vous allez vous marier ?
- Ce n’est pas tout à fait ça, Annie…
- Candy, ne me dis pas que…
- Si Annie, le pire est arrivé ; Terry n’a rien changé à ses plans, il s’est marié avec Suzanne, et…
- Candy, quelle horreur vas-tu encore m’annoncer ?
- Ce n’est pas vraiment une horreur, c’est plutôt un heureux événement pour Suzanne…
- Comment ??? C’est… incroyablement incroyable ! Et… Il a osé t’envoyer une lettre pour te dire ça !
- C’est une fille. Et il l’a appelée Candy.
- …
- Tu ne vas pas bien, Annie ?
- Ça me choque vraiment qu’il ait osé donner ton magnifique prénom à la fille de cette mijaurée ! Surtout après ce qu’il t’a fait !
- Voyons, voyons, Annie, il paraît que cette petite est adorable ! Peu importe que ça soit l’enfant de Suzanne, ce qui m’importe, c’est que ce soit la fille de Terry. Je suis impatiente de la voir ! Terry m’a dit qu’elle est blonde, et c’est justement pour cette raison…
- Alors, ce prétentieux Mr Grandchester t’a invité, rien que pour que tu vois la cause de ton malheur !
- Annie, je t’en prie ! Terry n’a jamais voulu mon malheur. Il a simplement souhaité que tout le monde soit bien.
- Soit bien ? Alors Candy, tu estimes que Terry a voulu ton bien quand il t’a abandonnée ? Tu penses vraiment ça ?
- Annie !

Candy se détourna de sa meilleure amie et se mit à bouder.

- Pardon Candy, je ne voulais pas te faire de la peine… Je te demande pardon…

Candy ne voulait pas se retourner, mais elle s’aperçut soudain qu’Annie s’était mise à pleurer à chaudes larmes. Candy dit, d’un ton plutôt réconfortant :

- Voyons, ma petite Annie, ne pleure pas ! Il n’y a aucune raison de pleurer.
- Mais Candy, je pleure car je suis trop égoïste. J’ai peur que tu restes à Chicago et que je ne puisse jamais te revoir. Qu’est-ce que je suis égoïste ! Quand je pense que cela fait plusieurs années que tu attends ça impatiemment et que, moi, je viens tout gâcher !
- Mais si, je reviendrai, ce n’est pas si loin que ça Chicago, puisque j'ai pu m'y rendre dernièrement afin d'être présente lors de l'apparition officielle d'Albert. Bon, ça fait quand même un petit bout de chemin, mais je viendrai ! Je prendrai un jour de congé de temps en temps, je ne pense pas que l’hôpital me le refusera…
- Oh ! Candy !

Annie s’accrocha au cou de Candy, et lui fit un énorme baiser sur la joue. Elle lui dit :

- Candy, j’ai aussi peur d’une chose : Si Suzanne se montrait jalouse et désagréable avec toi ?
- Suzanne ne fera pas ses petits caprices. J’espère seulement que Terry l’a prévenue de mon arrivée…
- Quand pars-tu ?
- Après-demain.
- As-tu prévenu Mademoiselle Pony et Sœur Maria ?
- Je vais le faire de ce pas.

Quand Candy repensa à cette discussion, elle se sentit toute chose. Et si Annie, en voulant exprimer son affolement à l’idée de la perdre, lui avait en fait ouvert les yeux et dit toute la vérité ? Si Terry, en désespoir de cause, n’était pas tombé fou amoureux de Suzanne ? S’il ne l’aimait plus ? Ou alors, est-ce que tout ça ne serait pas une mauvaise plaisanterie de la part de Daniel, par exemple ?
« Arrête de retourner la situation pour que tout se finisse mal » se dit Candy. « Terry a simplement réfléchi, et il m’aimait tellement qu’il a voulu me revoir, voyons, tu devrais être flattée Candy au lieu de faire ta mauvaise tête » !
Alors Candy fermait les yeux et, chaque fois qu’elle allait tomber dans les bras de Morphée, elle voyait l’image de Terry, embrassant Suzanne. Elle rouvrait les yeux, puis les refermait. Ce que je vous raconte là s’est passé une demi-douzaine de fois. Et, au bout de la sixième fois, Candy se dit « Assez ! Suzanne, tu ne pourras pas gâcher mes rêves » !
Candy ferma les yeux et, cette fois-ci, s’endormit sans grand mal.

La valise blanche et rouge de Candy, qui avait fait le tour du monde depuis qu’elle avait douze ans, était prête. Grâce à Albert, tout était arrangé ; Candy avait obtenu sans encombre un poste d’infirmière là où elle avait été transférée la première fois, à l’hôpital Ste-Joanna de Chicago. Candy fit sa toilette, vêtit sa robe bleue, et sortit dire au revoir à son cher arbre. Elle se dirigea vers celui-ci, mais elle entendit des éclats de voix qui provenaient du pied de l'arbre. Candy attendit, et écouta.

- Pensez-vous qu’il soit vraiment sage que Candy revoit ce garçon ?
- Ah ! Sœur Maria, je ne saurais que dire. Candy est à jamais éprise de ce Terrence Grandchester, et ça, personne n’y pourra jamais rien.

« Mademoiselle Pony et Sœur Maria », pensa Candy.

- Oui, mais ce garçon, va-t-il encore lui laisser une entaille dans le cœur la prochaine fois qu’ils se quitteront ?
- Allons Sœur Maria, ce garçon-là ne pensait pas au mal, il voulait le bonheur de cette malheureuse.
- Qui donc ?
- Suzanne Marlowe. Vous savez bien que Terrence ne voulait pas l’abandonner, car celle-ci est infirme à vie par sa faute.
- Dans quelques heures, Candy sera partie. Et nous ne la verrons plus pendant plusieurs mois. Elle va me manquer.
- A moi aussi, Sœur Maria, à moi aussi. Mais que voulez-vous, le destin de Candy lui réserve encore bien des surprises…


Quelques heures plus tard…




Candy était sur le quai de la gare. Elle avait quitté les enfants précipitamment, sans leur dire au revoir, dans la peur de verser des litres de larmes. Elle avait recommandé à Sœur Maria et à Mlle Pony de bien faire attention à leur santé et elle leur avait promis de leur écrire très souvent.
Candy monta sur le marchepied du train, et regarda derrière elle. « Quand reviendrai-je ici » ? se demanda-t-elle.
Un coup de sifflet strident traversa les airs. Candy agita son mouchoir en direction du quai, même si elle savait que personne ne la regardait, partant vers son destin…


(Ecrit par Lou99)






Une nouvelle inquiétante…




Quelques semaines plus tôt, Candy avait reçu par le nouveau facteur, une lettre de Terry qui l'avait bouleversée. Melle Pony et Sœur Maria avait déjà assisté au départ d'Annie et maintenant, elle devait accepter de voir partir leur chère Candy pour Chicago. Elle l'avait beaucoup vu voyager, cette petite valise rouge et blanche que la jeune fille chérissait tant elles avaient vécu ensemble de riches aventures.

Au foyer de Pony, la vie avait tout doucement repris son cours, heureusement que le petit John était encore là pour faire rire la petite communauté. Cependant, Sœur Maria avait remarqué que Melle Pony était pâle depuis le départ des deux jeunes filles. Elle semblait fatiguée et préoccupée. Un rien la mettait en colère et cela la faisait tousser. C'est ainsi qu'un soir, il fallut appeler le docteur car Melle Pony n'arrivait plus à respirer normalement. Après l'auscultation, le médecin parla en aparté à sœur Maria et lui annonça une nouvelle inquiétante : Melle Pony avait la tuberculose…


(Ecrit par miss capucine)






En direction de Chicago




Candy était assise dans le train, elle regardait les petites traces de griffes qu'avait laissées Capucin sur sa valise. Une larme coula sur sa joue, elle aurait tellement aimé qu'il soit là, à se blottir sur ses genoux. Elle repensa à sa nuit agitée et à sa discussion avec Annie, elle se demandait si elle avait raison de retourner à Chicago. Elle voulait revoir Terry, il connaissait ses sentiments envers elle sinon pourquoi aurait-il appelé sa fille Candy. C'était une manière de lui dire qu'il la voulait près de lui. Mais… Suzanne… Suzanne serait là… Elle vivait avec lui, elle était sa femme et avait porté son enfant. Candy se dit que c'était elle-même et Terry qui avaient voulu cela. Ils avaient réussi à rendre Suzanne heureuse. Tout à coup, elle réalisa qu'elle se dirigeait vers ce qu'elle désirait le plus au monde, être avec Terry mais qu'il serait inaccessible ! Elle réalisa qu'elle allait à nouveau souffrir, souffrir d'aimer une personne qu'elle ne pourrait jamais serrer dans ses bras, ni sentir sa chaleur tout contre elle, s'enivrer de son odeur et sentir le goût de ses lèvres se poser avec douceur sur les siennes. A chaque instant, il lui faudrait accepter son absence, ce serait insupportable…



Cependant, la jeune infirmière était dans le train qui la menait à Chicago et elle avait accepté le poste que lui avait proposé l'hôpital Ste-Joanna. Elle était donc contrainte de s'y rendre, le destin la guidait dans cette direction pour le moment et elle ne pouvait rien y changer.
En arrivant à Chicago, il lui parut naturel de reprendre le chemin qu'elle avait emprunté de nombreuses fois pour aller travailler du temps où elle habitait avec Albert. Elle se rappela des bons moments passés avec son colocataire qui savait si bien prendre soin d'elle. En même temps, elle se dit qu'il ne fallait pas repenser au passé sans arrêt et qu'elle devait se ressaisir et aller de l'avant. Elle avait choisi d'habiter au sein même de l'hôpital car des chambres étaient réservées au personnel d'urgence. Elle avait accepté ce statut voulant acquérir de l'expérience dans ce domaine. C'est ainsi qu'à peine arrivée, elle fut sollicitée pour accueillir une opération de l'appendicite sur une petite fille de cinq ans. L'opération se passa bien et elle put ainsi faire connaissance avec son équipe composée d'un chirurgien, d'un anesthésiste, d'un médecin généraliste et de plusieurs infirmières. Une seconde urgence était annoncée, il s'agissait d'une dame d'un certain âge ayant la tuberculose et beaucoup de difficultés à respirer. On demanda à Candy de préparer la chambre de cette patiente. Ce qu'elle fit avec soin. Elle terminait tout juste l'installation du matériel lorsqu'elle vit entrer sur un brancard Melle Pony accompagnée de sœur Maria debout à ses côtés lui tenant la main.


(Ecrit par miss capucine)


 



Edited by Régina - 3/3/2019, 22:09
 
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view post Posted on 21/11/2011, 20:51
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REGINA

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Patience




Le visage de Candy s'assombrit immédiatement, elle se retenu cependant de montrer plus d'inquiétude car sœur Maria la scrutait, bienheureuse de la trouver là. Elle aida les brancardiers à installer Melle Pony dans le lit et rassura comme elle put sa deuxième maman.

- Je vais tout de suite appeler le médecin de garde, je reviens !

Puis, à peine referma-t-elle la porte qu'elle s'adossa contre elle, les larmes aux yeux, elle avait peur, elle savait ce que voulait dire « tuberculose »… Le médecin décida d'ausculter Melle Pony immédiatement, chaque seconde comptait. Après cela, il demanda des examens complémentaires afin d'être sûr de son diagnostic. Ensuite, il parla personnellement à Candy. Il lui annonça qu'il ne devait pas s'agir de tuberculose, il pensait plutôt à une pneumonie. Les examens l'aideraient à savoir si la pneumonie était virale ou bactérienne. Pour terminer et donner espoir à Candy, il lui expliqua que l'une était moins dangereuse que l'autre. Il fallait attendre le lendemain pour savoir, la nuit serait longue.


(Ecrit par miss capucine)





Soulagement et surprise…




Candy et sœur Maria ne fermèrent pas l'œil de la nuit, Melle Pony était sous calmant et semblait paisible. Cependant, des quintes de toux survenaient fréquemment et perturbaient le calme de la nuit. Le lendemain matin, une infirmière de jour les obligea à quitter la chambre quelques minutes pour faire des soins à la malade et lui donner les médicaments. Malgré l'insistance de Candy pour rester, l'infirmière ne céda pas. Les deux femmes qui avaient veillé toute la nuit se retrouvèrent devant un café dans la salle de repos du personnel hospitalier. Le médecin de nuit entra des papiers à la main et l'air inquiet. Candy se précipita vers lui afin de connaître les résultats d'analyses. Il lui révéla alors que la pneumonie était virale et que, par conséquent, Melle Pony avait de la chance de ne pas avoir de liquide dans les poumons. Il faudrait maintenant veiller sur elle et lui donner tous les soins nécessaires pour qu'elle lutte par ses propres moyens contre cette terrible maladie. Sœur Maria regarda Candy et lui dit que Melle Pony était résistante et qu'elle se montrerait forte puis elle s'excusa, elle voulait aller prier à la chapelle Saint-Joseph. La jeune infirmière avait les larmes aux yeux, le médecin lui conseilla de se reposer avant de retourner au chevet de la malade la nuit prochaine.

Vers midi, Candy se réveilla en sursaut comme si elle sortait d'un cauchemar. Quelqu'un frappait à sa porte. Elle se leva et se dirigea vers la porte pour ouvrir. C'était sa voisine de chambre, Kate, qui lui rapporta que quelqu'un la demandait à la réception de l'hôpital. Elle la remercia et s'habilla vite en tenue de ville car elle n'était pas de service. Elle se dit qu'après cette visite inattendue, elle irait retrouver Melle Pony et sœur Maria. Lorsqu'elle arriva à l'accueil de l'hôpital Ste-Joanna, un jeune homme de belle allure l'attendait. Son sang ne fit qu'un tour, elle savait qui « il » était. Elle allait faire demi-tour car elle voulait à tout prix éviter de le voir dans ce contexte si difficile à vivre pour elle. Mais c'était trop tard, il l'avait vu, il se dirigeait vers elle. Son cœur battait et elle était figée sur place. Cette fois, il n'hésita pas une seconde, Terry prit Candy dans ses bras, la serra contre lui et chuchota à son oreille qu'il était heureux de la revoir.


(Ecrit par miss capucine)






Réaction surprenante




Candy était si bien dans les bras de Terry qu'elle ne réagit pas tout de suite. Mais, lorsqu'elle revint à la réalité, il lui fallut puiser au fond d'elle la force de se dégager doucement de son étreinte.

-Moi aussi Terry, je suis heureuse de te revoir, dit-elle d'une voix éteinte.

-Qu'y-a-il Candy, ça ne va pas ?

-Non, ça ne va pas, je suis morte d'inquiétude pour Melle Pony qui est arrivée d'urgence cette nuit. Elle est très malade, il s'agit d'une pneumonie virale. Le pronostic vital est engagé, j'ai très peur et je…

Elle n'eut pas le temps de continuer sa phrase car elle eut soudain un éblouissement constitué de mille scintillements lumineux et elle perdit connaissance. Terry la rattrapa avant qu'elle ne tombe au sol. Puis, il la porta dans ses bras appelant de l'aide autour de lui. Deux infirmières vinrent l'aider. C'est ainsi que Candy se retrouva dans un lit de l'hôpital elle aussi. Lorsqu'elle se réveilla quelques temps plus tard, Terry et sœur Maria étaient à son chevet. Elle chuchota quelques mots d'une voix faible :

-Melle Pony, comment va-t-elle ?

-Candy, ne t'en fait pas, son état se maintient, elle est entre de bonnes mains, répondit sœur Maria d'un ton rassurant.

-Et toi, comment te sens-tu Candy ? s'empressa de demander Terry.

-Je ne me sens pas très bien… Terry, je voudrais que tu partes et que tu ne reviennes pas. Je crois que c'est de te voir qui m'a mise dans cet état, dit-elle d'une voix dure et presque méprisante.

Ces mots prononcés furent comme des coups de poignards dans le cœur de Terry. Sœur Maria n'en revenait pas de ce qu'elle entendait. Mais Candy savait ce qu'elle faisait, elle profitait de sa fragilité venant de son inquiétude pour Melle Pony pour rejeter Terry. Elle savait pertinemment qu'accepter de le revoir était dangereux. L'état second dans lequel elle se trouvait lui donnait la force d'aller jusqu'au bout.


(Ecrit par miss capucine)






Mauvaise surprise pendant le sommeil de petite Candy…




Trois petits coups furent frappés à la porte et sans même attendre la réponse, la mère de Suzanne entra dans la chambre obscure.

• Que faites-vous chère enfant, vous n’avez pas encore ouvert vos fenêtres ?
• Non, mère, je me réveille lentement, la petite Candy si douce soit-elle a des nuits courtes…
• Laissez-moi veiller avec vous le soir, je ne cesse de vous le demander….
• Non, mère, c’est que….
• C’est que quoi ! ne put-elle s’empêcher de répondre de façon empressée.
Elle poursuivit :
• Ton cher époux ne le souhaite pas n’est-ce pas ? D’ailleurs, où est-il ? Pourquoi n’est-il pas là ce matin ?
• Doucement, mère, vous allez réveiller la petite Candy…

A l’évocation de ce nom, la mère ne put contenir sa désapprobation :

• Quel nom ! Mais quel nom ! Pourquoi avoir accepté ?
• Nous l’avons choisi tous les deux, Candy a été si bonne pour nous, je lui serais éternellement reconnaissante, grâce à elle, l’amour que me porte Terry grandit de jour en jour…

La mère avait décidé de rester muette sur le sujet, car elle ne voulait pas une fois de plus se heurter aux propos de sa fille. Ces derniers temps, les querelles presque quotidiennes lui devenaient insupportables, elle avait déjà pensé quitter le domicile de son gendre, mais l’idée de laisser sa fille seule avec la petite Candy, lui était insurmontable.

Suzanne était radieuse, la maternité lui réussissait, et la petite Candy la comblait de bonheur. Le fait de voir sa mère tous les jours, prendre sa fille si régulièrement avait éveillé un sentiment de jalousie. Plus tôt, elle n’avait pu effectuer les premiers soins, étant obligée de rester alitée, elle n’avait pu profiter des premiers bains de soleil de l’enfant, se reposant sur sa mère et Terry, et maintenant, qu’elle tentait de reprendre un peu sa place, elle trouvait face à elle, une adversaire qu’elle n’aurait pas supposé être.

• T’a-t-il au moins prévenu pour Candy ?
• …
• Comment tu ne sais pas ?
• Que devrais-je savoir ?
• Elle vient à Chicago ! Elle est attendue à l’hôpital !

Suzanne, une fois le premier trouble passé, reprit ses esprits et afficha un sourire resplendissant :

• Bien sûr, je suis tenue informée de sa venue, il me l’a dit pas plus tard que ce matin, juste avant de partir à la répétition. Et je me réjouis à l’avance de la revoir…

Sa main crispée broyait le drap de douleurs et d’angoisses.


(Ecrit par paola)






L’angoisse de Suzanne




Suzanne n’en croyait pas ses oreilles. Elle, Candy, revenir ! Cela lui semblait totalement improbable. Rien qu’à l’idée de la revoir, son cœur se partagea entre le chagrin et l’angoisse. Le chagrin de se souvenir que c’est elle que Terry avait toujours aimée, l’angoisse de savoir que c’était elle qui occupait à chaque moment de la journée l’esprit de son mari depuis plusieurs jours déjà. « Depuis plusieurs jours ? » Non, se dit Suzanne. Il ne l’a jamais oubliée. Quand je pense qu’il a osé me faire ça. Que lui a-t-il raconté sur nous ? Lui a-t-il parlé de sa Candy « qu'il adore » ? De moi, « sa femme adorée » ? De son métier d’acteur qui « le préoccupe » de plus en plus chaque jour ? Ou encore de « sa vie qui lui convenait à merveille » ? Mais non, il a dû lui faire une déclaration d’amour… Monsieur fait de la poésie ! Et dire que Maman était au courant… Tout le voisinage aussi sûrement ! Quelle honte pèse sur moi à présent ! Mon mari qui revoit sa bien-aimée d’antan… Je n’ose pas me l’imaginer.

Oh ! Mon Dieu ! Soyez bon pour moi ! Vous m’avez fait du mal en me paralysant, mais vous m’avez permis d’avoir ma petite Candy… Aidez-moi encore un peu, s’il vous plaît… Rien qu’un petit peu, s’il vous plaît…

Dire qu’en ce moment même il est avec elle, à l’embrasser… Je la déteste, cette petite peste… Elle a toujours voulu me prendre Terry. Elle lui a fait du charme, alors que nous étions promis d’avance par le destin. Candy s’est mise sur le chemin qui menait Terry à moi, comme un obstacle. Je ne la laisserai pas recommencer son manège. Terry ne doit plus penser à cette femme. Il doit penser à sa fille et à moi. Sa fille et sa femme uniquement. Dans quelques jours, il dira adieu à cette petite peste, et je m’arrangerai pour qu’il ne la voie plus. Il le faut.


Mais Candy va rester à Chicago plus longtemps que Suzanne ne le croit….


(Ecrit par Lou99)






Un dîner dans un climat tendu




L’horloge sonnait 21 heures, au moment même où Terry pénétra dans le salon. Il rentra tard, ce soir là, et prétexta une retenue au théâtre.

• Mais, si tes répétitions finissent si tard, vous ne parviendrez jamais à jouer votre jeu posément, la générale arrive bien vite….

Suzanne avait parlé doucement, elle tentait de l’aider à enlever son pardessus, et sentit la tension du jeune homme, il se dégagea brutalement.

• Laisse-moi Suzanne, je peux très bien me dévêtir sans ton aide. J’entends Candy dit-il, dans un demi-souffle…La simple évocation de ce nom lui était insupportable ce soir.

Suzanne comprit qu’il n’était pas d’humeur à tenir conversation, mais toutes les tensions accumulées dans la journée, et toutes les angoisses contenues ne pouvaient se taire sans y apporter de réponses, elle décida donc d’attendre le moment de l’intimité où elle pourrait amener Terry à répondre de ses inquiétudes.

• Nous t’avons attendu pour le repas. Ne t’inquiète pas pour la petite Candy, ma mère est avec elle.
• Ta mère, ta mère ! s’emporta-t-il…Qui est sa mère ? Il faudrait Suzanne que tu t'interroges un peu plus ? Tu l’as voulu cette enfant non ? Alors prends tes responsabilités et renvoyons ta mère ! Elle n’a plus sa place ici !
• Mais Terry je…
• Non, Suzanne, tu es parfaitement rétablie, c’est à toi…

Terry n’eut pas le temps de terminer, car madame Marlowe fit à son tour son entrée.

• Nous ne vous attendions plus Terrence.

Un rapide coup d’œil lui confirmait que son gendre n’était pas dans les meilleures dispositions pour dîner. Suzanne, de dos masquait ses yeux humides.

• Allons nous asseoir, je vais ordonner le service ! dit-elle d’un ton qui n’admettait aucune objection.

Terry n’avait pas envie de dispute, il n’était pas non plus disposer à supporter un repas entier avec sa belle-mère. En regardant Suzanne, il lit toute sa détresse et se radoucit donc. Seulement, il ne pouvait oublier sa rencontre avec Candy, la joie qu’il avait eu à la regarder, elle était toujours aussi belle, et puis la peur, et les émotions tellement fortes lorsqu’il l’avait portée, elle était si légère, si douce et si abandonnée, comme il l’avait désirée …Et puis ses mots, la brutalité de ses gestes et son regard perdu à son réveil, non, il ne parvenait pas à comprendre, elle l’avait repoussé.
Dès lors qu’elle avait accepté l’invitation, qu’elle était venue jusqu’ici, comment pouvait-elle le repousser à présent…. « Terry, je voudrais que tu partes et que tu ne reviennes pas. Je crois que c’est de te voir qui m’a mise dans cet état », les mots résonnaient encore dans sa tête.

Suzanne et Madame Marlowe le regardaient machinalement piquer de sa fourchette, des petits morceaux épars dans l’assiette.
Si la jeune femme n’osait prononcer mot, la mère se chargea de faire conversation et ouvrit les hostilités rapidement :

• Terrence, on dit que vous vous êtes rendu à l’hôpital aujourd’hui. Êtes-vous souffrant ?

Suzanne, les yeux embués ne parvenait à se contenir, la colère avait cédé, elle se laissait envahir par une très grande tristesse, elle allait s’effondrer. Déjà, il l’avait revue…Elle le regarda désespérée….
Terry n’osait augmenter les tourments de sa jeune épouse, et il n’avait pas envie de rendre la chose connue de sa mère.

• Je suis allée rendre visite à un ami, qui est souffrant.

Il baissa les yeux, car il ne supportait pas l’idée de mentir. Ce soir, il lui parlerait. Il lui dirait qu’il l’avait revu, ce soir, ce soir…
Suzanne se leva précipitamment de table, en s’excusant, elle ne pouvait en supporter davantage.
Terry allait la suivre lorsque madame Marlow lui ordonna de rester. Il se rassit donc et la regarda. Elle ramena un verre d’eau à ses lèvres qu’elle but lentement, et elle le reposa. Avec des gestes lents et précis, elle écarta les miettes de pain. Un rictus sur le visage indiquait les tensions internes. Sans le regarder, elle se décida à parler :

• Elle sait.

A ces mots, Terry sortit bruyamment de table et se précipita dans la chambre où il espérait y trouver Suzanne.

(Ecrit par paola)






Questionnements




Terry s’était dépêché de rejoindre la chambre où Suzanne s’était réfugiée. Avant d’entrer, il crût bon de prévenir sa venue et frappa légèrement à la porte. L’absence de réponse ne le surprit pas et il poursuivit ses pas. La porte grinça légèrement. A l’intérieur : tout paraissait calme et vide, Suzanne n’était pas là, la petite Candy dormait paisiblement. Terry s’approcha du berceau pour écouter la respiration rapide du petit être, il posa sa main sur le petit corps et la regarda tendrement. Pourquoi avait-il fallu en arriver là, que pouvait cette pauvre enfant… Quelle entrée effectuait-elle dans la vie ! Terry prit la tête dans ses mains et soupira. Que pouvait-il faire maintenant ? Il était trop tard pour faire machine arrière et quand bien même aurait-il pu, l’aurait-il vraiment souhaité, car même si elle l’avait rejeté, le simple fait de l’avoir revue, le simple fait de l’avoir sentie, si mince fut le contact, avait réveillé un désir ardent. Comment avait-il pu se passer d’elle aussi longtemps ? Comment avait-il pu vivre sans elle ? Que s’était-il passé ces dernières années ? Qu’avait-il fait ? Comment en était-il arrivé là ? Terry releva la tête et observa la petite Candy : et pourtant elle était là, si belle, c’était sa chair, c’était la chair de Suzanne, c’était l’amour de sa vie, il l’avait su, dès qu’il la vit, et Suzanne, si fragile, si frêle et si douce, il n’aurait jamais pu lui causer une souffrance de plus….Et pourtant, s’il l’avait su, s’il l’avait su que cela aurait été si dur l’absence….

Suzanne l’observait, elle était apparut discrètement sur le pas de la porte. Lorsqu’il comprit qu’il n’était plus seul, il releva la tête et la regarda tendrement, les yeux pleins de larmes, elle se jeta à ses genoux et ne put supporter son regard :

• Oh ! Mon amour, qu’as-tu fait ? Qu’as-tu fait ? Tu vas donc nous abandonner maintenant ? Tu sais que je ne le supporterai pas !

Suzanne suffoquait, et scandait comme elle le pouvait toute la souffrance contenue. Elle s’arrêta et décida de l’affronter, son regard mouillé fixa les yeux de son bien-aimé :

• Je savais que tôt ou tard, tu la reverrais, je le savais…C’est ma faute, je n’aurais jamais dû….Oh ! mon amour, ne m’abandonne pas, je ne le supporterai pas….

Le désespoir céda à la colère et les points serrés, elle ne put se contenir :

• Tu es son père maintenant, tu ne peux pas nous abandonner, tu ne peux pas m’entends-tu ! Sinon, jamais plus, mais jamais plus, tu ne reverras ta petite Candy !

Les derniers mots avaient été prononcés avec une ironie mordante, ce qui arracha un sanglot à Terry :

• Suzanne, je n’ai jamais voulu t’abandonner et j’assumerai toujours mon rôle auprès de toi, et de Can…de notre enfant…
• Ton rôle, ton rôle, mais regarde nous, tu n’es pas au théâtre Terrence Granchester !
• Suzanne, ne déforme pas mes propos, et calme toi, je te prie.
• Me calmer ! Me calmer ! Quand comptais-tu me parler de sa venue ? Depuis quand es-tu au courant ? Que me caches-tu encore ?
• Suzanne ! Tu vas la réveiller, fais douc….
• Depuis quand te soucies-tu d’elle ? Tu pars tôt le matin, et rentre à des heures sans nom ! Que sais-tu de ses journées ? De nos journées ?
• Suzanne, je t’en prie, je ne veux pas me fâcher avec toi…Tu, tu…tu as tout, et elle….elle n’a rien !
Que te faut-il de plus ?
• Ton amour.

Suzanne pleura à chaudes larmes et répéta « ton amour » jusqu’à ce que Terry l’enlace et la rassure.

• Je suis avec toi, c’est avec toi que j’ai uni ma vie à la tienne, par cette ravissante petite fille, c’est avec toi que tous les soirs je dors, je suis à toi.
• Et elle ? Que faisais-tu à l’hôpital ? Tu savais qu’elle était en ville depuis quand ?
• Je ….Je lui ai écris….Pour lui dire….Pour la petite Candy…Je l’ai invitée à venir nous rencontrer….Je ne savais pas comment te le dire …….
• Tu l’as revue ?
• Oui, mais … mais….elle….elle ne veut pas nous rencontrer, elle ne veut plus nous voir….

Suzanne comprit au son de sa voix que la rencontre n’avait pas été aussi agréable, elle lit sur le visage de son bien-aimé la détresse de l’abandon et commença à se calmer. L’important était qu’elle ne voulait pas le revoir et pour ce soir, c’était une première victoire. Elle se calma à ces derniers mots et demanda à rester seule. Avant de quitter la pièce, Terry se retourna pour la regarder :

• C’est peut-être mieux ainsi, dit-elle.


(Ecrit par paola)






Tourments




Le lendemain, Candy avait dormi toute la journée, elle allait mieux physiquement mais moralement elle était au plus bas. L’état de santé de Melle Pony la rongeait et sans arrêt des images du visage de Terry meurtri lui apparaissaient. Elle se questionnait : comment avait-elle trouvé la force de lui dire ses mots là ?...

Elle reçut la visite du docteur qui lui demanda de rester encore deux jours au lit, il lui expliqua qu’il ne la voyait pas travailler tout de suite. Elle accepta difficilement mais lorsqu’elle sut que Melle Pony luttait admirablement contre sa terrible maladie, cela l’encouragea à se rétablir elle-même.

Le temps lui parut long, elle était face à ses pensées où Terry était omniprésent. Elle voulait l’oublier mais ne parvenait pas à se contrôler, il obsédait son esprit. Que faisait-il maintenant ? Tenait-il sa fille dans ses bras ? Une Candy dans ses bras… lui y avait droit ! Souriait-il à Suzanne de son sourire si doux et envoutant ? Elle serra dans ses mains son drap qui se froissait et décida tout à coup de refuser que Terry nomme sa fille ainsi. Non, il n’aurait pas de Candy auprès de lui, aucune ! Elle s’y opposerait car elle n’avait droit à aucun Terry auprès d’elle, c’était injuste ! La colère montait en elle. Candy ne se contrôlait plus, elle brûlait de l’intérieur, quelque chose s’était brisé en elle. Comme un oiseau perdant ses ailes, elle tombait à pic dans le vide… Personne n’était là pour la retenir.


(Ecrit par miss capucine)


 



Edited by Régina - 8/3/2013, 09:21
 
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view post Posted on 22/11/2011, 12:50
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Un visage transformé




Une belle rencontre avait changé sa vie. Elle n’était plus la même. Sa chevelure, attachée d’un joli ruban, était toujours faite d’anglaises. Mais son visage s’était transformé. Bien qu’ayant encore ce fort caractère, on ne remarquait plus autant cette expression hautaine qui se dessinait autrefois sur son visage et qui la rendait si souvent antipathique. On s’arrêtait davantage sur ce sourire nouveau qui la rendait plus attirante et qui mettait davantage en valeur sa beauté. Pour une fois, elle semblait heureuse. C’est à Harry qu’elle devait son nouveau bonheur. Un homme à la fois naturel et chaleureux dont les yeux bleus d’azur rappelaient beaucoup ceux d’Anthony… Dès les premiers instants, il avait su charmer la belle Elisa. C’était à l’occasion de la réception du mariage d’Annie et Archibald.

Un après-midi, Elisa était assise sur un siège dans l’une des pièces de la maison principale de ses parents à Chicago et commençait à rédiger une liste des invités qu’elle souhaitait convier pour ses fiançailles qui approchaient, quand quelqu’un frappa à la porte.

- Entrez ! répondit-elle.

Apparut alors un visage familier.

- Ah ! C’est toi Daniel ! Mais tu en fais une tête !
- Je vais m’engager dans l’armée ! s’exclama-t-il. Cette fois-ci, c’est décidé !
- Mais tu es complètement fou ! Réfléchis mon vieux avant de ne regretter ta décision. Tu as vu ce qui est arrivé à Alistair !
- Je m’en moque ! C’est Candy que je voulais !
- Comment as-tu pu t’enticher de cette petite peste ? Tu devrais l’oublier Daniel ! Elle n’est pas faite pour toi ! Je t’avais bien dit qu’il valait mieux que tu ne viennes pas au mariage d’Archibald car Candy y serait présente. Mais tu ne m’as pas écoutée ! Maintenant tu en souffres !
Ah ! Cette Candy ! Si je ne m’étais pas montrée vigilante lors de la réception elle m’aurait pris aussi Harry ! Elle est comme ça ! Elle aime séduire les hommes et les faire souffrir ensuite !

À ce moment précis, Daniel sortit du salon et claqua la porte de derrière lui.

- Mais attends Daniel ! s’empressa de dire Elisa. Tu ne peux pas faire ça !

Mais c’était peine perdue, Daniel ne voulait rien entendre.

Tout en parlant à haute voix, Elisa se dit qu’elle finirait sûrement par trouver un moyen pour l’en empêcher.
Elle se remit ensuite à son travail et continua de dresser la liste de ses invités.

« J’inviterai Annie, se dit-elle. Elle au moins a su se montrer aimable. Et c’est d’ailleurs par l’intermédiaire d’Annie et Archibald que j’ai pu rencontrer Harry. Je leur dois bien ça ! Quant à Candy, j’espère ne plus la voir sur mon chemin. Partout où elle passe, elle ne cause que du malheur » !
« Ah ! Cette Candy » ! s’exclama Elisa. « Quelle petite peste ! »

Soudainement, une idée traversa l’esprit d’Elisa. Elle repensa à Daisy, cette jeune fille qu’elle avait présentée à son frère Daniel quand ce dernier commençait à s’intéresser à Candy. Celle-ci avait une cousine qui lui ressemblait étrangement…

« Mais la voilà la solution ! s’exclama-t-elle, tout en faisant claquer ses doigts avec une main. Il faut à tout prix que j’invite la cousine de Daisy à la maison. Quand Daniel verra le sosie de Candy, à tous les coups, il tombera amoureux d’elle. C’est aussi simple que ça ! »

Et c’est ainsi que pour les première fois, Elisa mit tout en œuvre pour le bonheur de son frère. Son animosité envers Candy n’avait hélas pas changé !


(Ecrit par Régina)






Un cercle vicieux…




Candy ne pouvait plus supporter la situation. Elle était à bout de nerfs. Toujours au chevet de Melle Pony, qui allait mieux depuis quelques jours, elle ne lui parlait pas de ses soucis et de ses tracas au sujet de Terry. Elle pensait à lui chaque soir, et, quand elle se couchait, elle se disait : "Il est avec Suzanne". Et là, elle se mettait à pleurer. Et puis, elle se reprenait, et se réprimandait silencieusement : "Que je suis égoïste ! L'essentiel est que Terry soit heureux, non ?". Mais elle n'arrivait pas à se convaincre de ça. Elle restait avec cette idée fixe : "Ca aurait dû être moi. Moi et moi seule". Malgré la lettre qu'il lui avait écrite il y a quelques semaines, elle ne comprenait pas pourquoi il avait préféré cette infirme à elle, la femme de sa vie. "Je suis sûre qu'il n'est même pas heureux ainsi ! Que la vie est injuste, pour lui comme pour moi !" soupirait Candy.
Elle avait l'impression, depuis quelques jours, d'être dans un cercle vicieux dont elle ne pouvait pas sortir. Ce cercle consistait à ça :
- Il est malheureux.
- Je vais aller le voir, m'expliquer avec lui.
- Mais Suzanne va être malheureuse.
- Je vais être malheureuse.
-Terry va être à nouveau malheureux.
Pour Candy, que faire ?
Elle ne savait pas... "Occupe-toi d'abord de la santé de Melle Pony, celle qui t'a recueillie avec Sœur Maria" s'obligeait-elle à penser.


(Ecrit par Lou99)






Fiançailles d’Elisa




Le cadre paisible de la campagne de Lakewood faisait oublier les ravages causés par la terrible guerre qui frappait l’Europe. C’est pourtant dans cet environnement tranquille, par une belle journée d’été, qu’Elisa et Harry, réunis en présence de leurs amis respectifs, se retrouvèrent dans la propriété des parents Legrand pour fêter leurs fiançailles. Elisa souhaitait revenir en ce lieu où elle avait grandi pour y célébrer l’événement. Etant aussi issu d’une noble famille, Harry accepta sans hésitation.

Tous les domestiques ainsi que les préposés à la cuisine firent de leur mieux pour répondre aux exigences d’Elisa. Dorothée, la jeune servante, était revenue travailler quelques jours chez la famille Legrand pour les préparatifs de la fête. Des petits plats dans les grands étaient disposés avec une nourriture copieuse dans cette grande salle à manger. Du bon vin était proposé. Des desserts savoureux servis à volonté se succédaient pour la grande joie des plus gourmands.

- Ce fondant au chocolat est délicieux ! déclara Annie.
- Ma foi oui, c’est excellent ! répondit Elisa. Ce n’est pas comme les macarons et la tarte à la rhubarbe que nous avions mangés à ton mariage ! C’est autrement bon !
- Ah ! Cette Elisa ! s’exclama Archibald. Elle ne changera jamais ! Toujours là pour vous dire une parole désagréable.
- Comment se sont-ils connus, j’ai entendu dire que c’était à votre mariage, demanda discrètement la voisine de table d’Annie.
- Oui, euh…en effet, ils ont fait connaissance à la réception que nous avions donnée le jour de notre mariage, il y a maintenant plusieurs semaines, répondit Annie. En fait, Harry est un ami d’Archibald.

Archibald qui écoutait aussi la conversation se mit à dire à voix basse à l’invitée :

- Connaissant ma cousine, elle s’est précipitée pour organiser ses fiançailles pour éviter qu’Harry ne change d’avis…

À ce même moment, Elisa tourna sa tête du côté où se trouvait Archibald. Elle se mit à lui dire promptement :

- Pas de messe basse à table, Archibald ! Tel que je te connais, tu disais encore du mal de moi ! Dis-lui Harry chéri que je ne suis pas qu’une enquiquineuse !

Harry répondit simplement à Archibald :

- Elle a son caractère, certes, mais il faut savoir la prendre…

Daniel, le frère d’Elisa, était également présent. Il avait finalement renoncé au projet de s’engager dans l’armée. La petite invitation qu’Elisa avait organisée avec la cousine de Daisy avait été menée avec succès. Daniel était tombé sous le charme de cette jeune fille qui ressemblait étrangement à Candy, du moins en apparence…

La journée se passa agréablement au milieu de tous ces invités qui surent faire honneur aux maîtres de maison ; ces derniers les avaient si bien reçus ! La maison des Legrand était magnifiquement décorée. Des lampions en couleur étaient posés sur le balcon à proximité des balustrades. Les deux escaliers en pierre de chaque côté étaient ornés de guirlandes roses et blanches. De nombreux bouquets de fleurs embellissaient les grandes pièces de la maison. Un orchestre composé de quelques musiciens mettait un air de fête dans toute la maison. La joie s’exprimait sur le visage de tous les invités.

Pourtant, lorsqu’Annie franchit le pas de la porte d’entrée pour regagner sa demeure avec Archibald, elle ressentit comme un pincement au cœur. Elle se remémora soudainement le jour où sa mère, Mme Brighton, l’avait accompagnée pour la première fois chez Mme Legrand. Tout lui revint en mémoire. Capucin qui avait bondit de joie et qui s’était accroché à sa robe blanche. Candy qui se tenait debout derrière les petits arbustes et qui lui avait fait un signe de la main. Sa terrible cavalcade où elle aurait pu perdre la vie. Le petit ruban rose qu’elle-même avait attaché sur une poutre de bois en gage de son amitié envers Candy.
Ses pensées lui rappelèrent combien la vie l’avait gâtée, privilégiée, qu’elle avait eu beaucoup de chance ! Elle n’avait pas souffert comme Candy qui avait du travailler si durement chez la famille Legrand. De surcroît, elle avait la chance d’être mariée à l’homme qu’elle aimait alors que ses amies, Candy et Patty, avaient du subir chacune une douloureuse séparation.
Annie se sentait presque honteuse du bonheur qu’elle ressentait. Elle prenait conscience qu’elle n’avait pas à se plaindre de son sort mais qu’elle devait plutôt remercier la providence de lui avoir accordé toutes ses grâces. Elle se jura à cet instant de se montrer toujours plus courageuse pour continuer d’aider Candy, du mieux qu’elle le pourrait, ainsi que Patty avec qui elle correspondait. C’étaient elles, en réalité, ses deux véritables amies fidèles !


(Ecrit par Régina)






Lettre à Patty





Ma chère Patty,

Pardonne-moi de ne t’avoir pas écrit plus tôt. J’étais très prise ces derniers temps. Je suis heureuse de pouvoir t’adresser aujourd’hui ces quelques lignes après notre retour de Floride où nous avons passé Archibald et moi un séjour formidable pour notre lune de miel. Nous étions ravis de t'avoir retrouvé là-bas et de t’avoir vu si pleine de courage ! Tu sais, comme nous te le répétons fréquemment, tu fais partie intégrante de la famille !

Nous n’oublions pas ces journées passées au bord de la mer où nous évoquions encore nos souvenirs du passé… C’était très agréable ! Archibald aussi était ravi de te retrouver. Par pudeur, il n’ose pas exprimer ses sentiments et ce chagrin profond qu’il refoule en lui, mais le fait t’avoir pu échanger avec toi lui a fait aussi un très grand bien.

Je suis rassurée de te savoir l’esprit bien occupé par tes études. C’est certainement le meilleur remède pour faire face aux dures épreuves de la vie. Comme me l’a souvent répété Candy, il nous faut toujours regarder l’avenir avec confiance. J’admire le courage et la dignité exemplaires dont vous faites preuve toutes les deux. J’aurais souhaité réagir de la même manière que vous face aux difficultés de la vie. Vous êtes de vrais modèles pour moi. J’estime avoir beaucoup de chance d’avoir des amies telles que vous !

Elisa a fêté ses fiançailles chez ses parents à Lakewood dernièrement. Elle m’a dit de te transmettre le bonjour de sa part. Je la trouve changée. Mais tu sais, elle reste quand même un peu l’Elisa que nous avons connue au collège… Souvent victime de son caractère emporté…

J’espère ma chère Patty que nous nous reverrons au plus tôt et que tu m’annonceras de bonnes nouvelles te concernant. Sache que tu es la bienvenue dans notre maison et que tu restes toujours présente dans mon cœur.

Je t’embrasse bien fort.


Ta fidèle amie Annie.



(Ecrite par Régina)






La sagesse de Mlle Pony




Lorsque Candy put reprendre le travail, elle était reposée et ne prenait plus de médicaments. Ce qui l'avait soulagée car elle avait eu les idées noires durant tout le temps de son traitement. Elle décida de se concentrer sur la guérison de Melle Pony. Sœur Maria était là elle aussi, elles prirent le temps de discuter. Le sujet de la présence de Terry à l'hôpital fut abordé et Sœur Maria ne cacha pas son étonnement face à la réaction de Candy lorsqu'elle avait demandé à celui-ci de partir. Elle lui confia qu'elle ne reconnaissait plus sa Candy. La jeune fille réalisa alors qu'elle avait été odieuse et se mit à regretter son acte. Melle Pony ouvrit les yeux et s'intéressa à la conversation. Elle conseilla à Candy de livrer ses sentiments à Terry, il fallait lui parler sinon elle le regretterait toute sa vie. Il fallait aussi qu'elle le questionne et qu'elle sache ce que lui pensait et surtout ce qui l'avait poussé à la faire revenir à Chicago. Candy fut heureuse d'entendre ses recommandations mais surtout heureuse d'entendre Melle Pony reprendre ses esprits, elle allait mieux et était maintenant en voie de guérison. Candy irait voir Terry au théâtre le soir même, verrait la représentation et irait lui parler dans sa loge.

(Ecrit par miss capucine)






LA rencontre




Quand elle se retrouva dans sa chambre, face à elle-même, Candy eut du mal à faire la part des choses. Ses pensées étaient confuses, il fallait qu'elle se concentre sur l'essentiel. Qu'avait-elle d'essentiel à dire à Terry ? Tout d'abord, elle s'excuserait de lui avoir dit toutes ses choses horribles pour le chasser. Puis, elle lui dirait qu'elle pense à lui à chacun de ses réveils, qu'elle s'active toute la journée afin de l'oublier mais qu'elle n'y parvient pas. Et lorsqu'il réapparait dans son esprit, elle ressent une vive douleur, son cœur se serre comme si elle mourait à petit feu. Elle lui dirait aussi qu'elle ressent comme un perpétuel manque. Pour finir, elle lui dirait qu'elle… l'aime… d'un amour si profond qu'elle s'y engouffre à perte de vue.

Le soir arriva vite, elle s'était habillée avec une jolie robe de soirée d'un vert jade pâle qui mettait ses yeux en valeur avec discrétion. Sa longue chevelure blonde et bouclée était piquée de jolis peignes papillon nacrés d'une couleur assortie à sa robe. Un léger maquillage renforçait sa beauté naturelle. La simplicité de sa tenue était d'une élégance rare, Candy se sentait à l'aise, elle n'aimait pas les froufrous et tout ce qui attirait le regard. Ce qu'elle ne mesurait pas, c'était que tous les regards se porteraient tout de même sur elle.

La représentation fut un moment unique pour elle, elle put savourer le talent de Terry et ne put s'empêcher de penser à leurs conversations sur le bord du lac en Ecosse. Elle se sentait prête à affronter son appréhension, elle avait fait abstraction des autres. Pour une fois dans sa vie, elle osait se pencher sur elle et son propre avenir, elle avait compris qu'il fallait en passer par là afin de pouvoir continuer à vivre. Lorsqu'elle frappa à la porte de la loge, son cœur battait la chamade. Elle s'était assurée que Suzanne n'était pas présente ce soir, personne ne pouvait plus l'empêcher de voir Terry en tête à tête.

-Qui est-ce ? dit Terry d'une voix agacée.

-C'est Candy ! dit-elle doucement.

-Entre ! répondit-il en s'empressant de venir lui ouvrir la chemise entrouverte de quelques boutons.

Il la fit entrer dans la loge, l'éclairage était tamisé, il referma la porte et se tourna vers elle. Là, il eut une vision de bonheur. Elle était là devant lui magnifique, sensuelle et si désirable. Elle resta figée devant lui, tout ce qu'elle voulait lui dire avait disparu de sa mémoire. Ce fut elle, cette fois, qui se jeta dans ses bras. Elle se donnait à lui, c'était irrésistible. Il la serra et l'embrassa passionnément. Il n'y avait plus rien à dire, leur amour profond se révélait à eux tout naturellement. Ce moment si précieux était celui pour lequel ils avaient vécus jusqu'à présent…


(Ecrit par miss capucine)






Un moment d’égarement…




Candy se laissait aller au jeu des plaisirs sensuels, elle aimait la chaleur du corps de Terry, son odeur et ses mains qui se posaient sur elle avec une tendresse infinie. Tout à coup, on tambourina à la porte de la loge. Tous les deux sursautèrent et se regardèrent un instant avant d'entendre la voix du gardien du théâtre qui venait prévenir qu'il fermerait les lieux dans dix minutes. Terry répondit qu'il serait parti à temps. Ils reprirent leurs esprits et Candy s'écarta afin de ne pas reprendre là où ils en étaient restés. Elle questionna Terry :

- Qu'allons-nous faire maintenant, je regrette de m'être laissée emporter ainsi, pardonne-moi Terry, tu es un homme marié, je n'ai pas…

- Ne t'en veux surtout pas Candy, coupa le jeune acteur. Je suis aussi fautif que toi. Nous en reparlerons plus tard si tu veux bien, je vais te faire sortir par la sortie de secours et tu m'y attendras pour que je te ramène.

- Si tu veux mais je rentrerai seule, je prendrai un taxi, ne t'en fais pas. Il ne faut pas que tu rentres trop tard sinon Suzanne va s'inquiéter.

- Je te reconnais bien là, toujours à te soucier des autres. C'est d'accord, je te recontacterai à l'hôpital. Viens vite, je vais te conduire à la sortie et moi je passerai par la loge du gardien.

Il l'accompagna et lui fit un dernier baiser sur le front avant de la quitter. Puis, il repassa par la loge pour récupérer ses affaires et vit quelque chose briller au sol. C'était un des peignes nacrés de Candy. Il sourit en regardant l'objet et le glissa dans sa poche avant de quitter les lieux.


(Ecrit par miss capucine)






Conflit intérieur




Les quelques jours qui suivirent se passèrent plus sereinement. La santé de Mlle Pony s’améliorait doucement. Ses quintes de toux semblaient peu à peu s’atténuer. Progressivement, elle reprenait des forces. Sœur maria, quelque peu soulagée de voir l’état de santé de Mlle Pony se stabiliser, décida de quitter l’hôpital Ste-Joanna. Elle savait qu’elle pouvait compter sur le personnel infirmier. Mlle Mary-Jane qui était de passage à Chicago avait appris les ennuis de santé de sa vieille amie. Celle-ci ne manquait pas de lui rendre régulièrement visite afin lui apporter le soutien dont elle avait besoin, et pour voir également si le traitement qu’elle prenait lui était bénéfique. Il lui arrivait quelquefois d’évoquer avec elle des vieux souvenirs de leur jeunesse. Ces bons moments du passé restaient intacts dans la mémoire de Mlle Pony et le fait d’y repenser était pour elle un moyen d’oublier la maladie et d’y faire face courageusement. Et puis, Candy était là… Avec l’influence de Mlle Mary-Jane, elle avait pu changer de service pour rester le plus possible au chevet de Mlle Pony afin de veiller sur elle.

Malgré la situation délicate dans laquelle elle se trouvait présentement, Candy s’efforçait de rester la même en gardant toujours ce sourire généreux qui la rendait si belle. Mais son cœur était torturé. L’image de Terry la poursuivait partout où elle allait. Elle revivait constamment en pensée cet instant magique où Terry l’avait serrée si fort dans ses bras et embrassée si intensément. Pourquoi s’était-elle laissée aller ainsi ? Pourquoi s’était-elle sentie incapable de lui parler avant que le pire n’arrive ? Candy était partagée. Elle regrettait de s’être abandonnée dans les bras de Terry d’une façon si passionnée et si intense et se sentait en même temps soulagée de lui avoir avoué ainsi son amour. Qu’allait-il se passer maintenant ? A cette pensée, Candy sentit son cœur battre. Elle ne savait plus comment réagir. Si elle revoyait Terry, elle ne se sentirait pas la force de le regarder en face. Son visage la trahirait. Elle savait au fond d’elle-même qu’elle s’était laissé égarer par ses propres sentiments, qu’elle avait été trop loin... Mais cet instant était tellement intense ! En y repensant, Candy en eu les larmes aux yeux. Elle aurait tant voulu s’épancher, se confier à quelqu’un. Sœur Maria, hélas, venait de quitter l’hôpital mais Candy n’avait pas eu le courage de lui parler.


(Ecrit par Régina)






Le cauchemar de Terry




Suzanne vit Terry rentrer, elle ne se doutait pas qu'il pouvait avoir de nouveau revu Candy. Pour elle, cette histoire était réglée pour de bon. "Je suis tellement heureuse que cette petite peste n'ai pas pu me le voler !" se dit-elle. Elle alla tout de suite embrasser son mari, totalement réjouie à l'idée qu'à présent il ne serait que pour lui. Elle lui sauta au cou et le serra dans ses bras. Ils commencèrent à discuter :

- Comment s'est passée cette représentation, chéri ? demanda Suzanne.
- Comme d'habitude, j'ai excellé dans mon rôle : le public a adoré ça.

Soudain, étrangement, le visage de Suzanne se crispa de douleur.

- Tu as donc été entouré par une foule d'admiratrice, à ta sortie du théâtre ?
- Oui Oui...
- Eh ! Regarde-moi bien en face Terrence Grandchester...

Terry sentit soudain que Suzanne ne lui avait pas posé cette question pour un rien.
Suzanne enchaîna :
- Candy était-elle parmi vos admiratrices ?
- Mais non, Suzanne ! mentit Terry.
Pourquoi croirais-tu ça ?
- Sans doute parce que j'ai de bonnes réponses pour le penser ! s'exclama Suzanne, rouge de colère.
Et là, pour la première fois, Suzanne donna une claque à Terry. Ce fut même plus qu'une simple claque, c'était une gifle. Terry n'en croyait pas ses yeux. Comment Suzanne avait pu deviner qu'il avait de nouveau vu sa bien-aimée ? C'était irréaliste !

- Non seulement, Terrence, tu me trompes avec cette Candy, mais, en plus, tu me mens quand je te demande si tu l'as vue !
- Mais Suzanne... murmura Terry, qui essaya de l'attirer contre son torse.
- Lâche-moi ! cria Suzanne. Tu ne fais que t'enfoncer de plus belle, Terry ! Je sais ce que j'avance quand je dis que tu l'as revue !

En effet, Terry se parfumait habituellement avec une eau de toilette masculine que Suzanne lui avait offerte pour un Noël. Or, là, il sentait la Rose. Suzanne comprit tout de suite qu'il s'agissait du parfum de Candy, qui aimait effectivement beaucoup les roses. C'est comme ça qu'elle comprit la tromperie de Terry...

Suzanne était désespérée. Elle cria :

- Va-t-en, Terrence, je ne veux plus te voir chez moi !
- Mais, mon honneur, et puis...
- Ton honneur, ton honneur... Tu vas voir ce que je vais faire de ton honneur ! Je te jure que si tu ne t'en vas pas, tout le monde saura dans peu de temps que tu aimes une autre femme que moi ! Et ça, te coûtera cher, Terrence Grandchester... Très très Cher !


(Ecrit par Lou99)






Terry se ressaisit




Terry se réveilla en sueur. La voix de Suzanne résonnait dans sa tête comme un écho : "Cher cher !" Quel affreux cauchemar il avait fait ! Depuis plusieurs jours, il essayait de ne pas penser à Candy, mais, malgré lui, il ne pouvait s'empêcher de se tracasser à son sujet : Et s'il lui arrivait malheur, et s'il ne pouvait plus la revoir, et si Suzanne se doutait de quelque chose, et si...
"Ce n'était qu'un rêve !" se rassura comme il le pouvait Terry. Et puis, ça l'étonnait aussi que Suzanne l'ai giflé et lui ai dire de partir. "Elle m'aime trop pour ça" se dit Terry. Et, soudain, Terry se sentit terriblement égoïste. Il ne devait pas se laisser charmer par Candy aussi facilement. D'accord, il l'aimait encore, mais c'était un homme marié ! Et de là à avoir une vraie relation avec elle... "Non, non et non !" se dit Terry. "Il faut que je me reprenne !".
Tout le reste de la nuit, il demeura entre la tristesse (Candy) et la culpabilité (Suzanne).
"Ce qui s'est passé avec Candy l'autre fois ne doit plus se produire ! Et doit rester secret !" se força à penser Terry.
Cependant, il avait encore envie de la serrer dans ses bras...


(Ecrit par Lou99)






Correspondance





Chère Annie,

Melle Pony se rétablit peu à peu. Le médecin, Soeur Maria et moi sommes à ses côtés. Je reconnais là ma Maman, elle est toujours souriante, et se bat constamment contre sa maladie. J'ai été changé de service, comme ça je peux mieux veiller sur elle. Je lui dois bien ça, elle a veillé sur moi pendant toutes ces années avec Soeur Maria.

J'ai revu Terry. Il est toujours aussi beau et souriant. Il a toujours autant de succès. Ses longs cheveux bruns lui tombent toujours dans le dos; ses traits toujours aussi fins, raffinés, son torse toujours aussi musclé, sa voix toujours aussi mélodieuse. Bref, il n'a pas changé : il est toujours aussi parfait.

Et toi, où en es-tu, avec Archibald ? Comment vont tes parents ? Tout se passe bien, à Lakewood ? Comment se porte Elisa, tu ne m'en as pas donné de nouvelles de puis longtemps ? Est-elle toujours aussi méchante ?
Excuse-moi si je te pose toutes ces questions à la fois, mais j'ai tant de choses à te dire que je ne sais par où commencer...
Ah, Annie, mon Amie de toujours qui m'a tant aimée, je t'aime ! Sans toi, la vie au collège me serait parue fade, même avec notre très chère Patty. J'attends avec impatience ta réponse.

Ta tendre amie, Candy.




Chère Candy,

Pauvre Melle Pony ! Elle n'a pas eu de chance ! Je suis contente que tu puisses veiller sur elle. J'espère qu'elle se rétablira très vite.
D'après la description que tu me fais de lui, tu es toujours amoureuse de T.G. ! Ne fais pas de bêtises, Candy, prends quelques distances. N'oublie pas que Terry est toujours marié à Suzanne. Suzanne l'aime, et ça lui déchirerait le cœur de savoir que Terry t'aime encore.

J'ai une grande nouvelle à t'annoncer, Candy : Archibald et moi-même allons être parents. Je suis enceinte de deux mois. Je sais qu'il est encore tôt, mais nous avons déjà réfléchi au prénom du bébé. Si c'est une fille, ce sera Marie, si c'est un garçon, ce sera Tommy. J'aimerais que tu sois la marraine de notre enfant, Candy. Serais-tu d'accord ? Mes parents vont bien, mais nous ne leur avons pas encore annoncé l'arrivée de ce bébé.

Elisa est un peu moins capricieuse, depuis qu'elle s'est fiancée avec Harry. Il s'est bien s'y prendre avec elle, contrairement à nous autres. Il sait ce qu'il faut lui dire pour la faire sourire, se lamenter, rougir, s'exclamer. C'est un homme bien qui la rendra heureuse. J'ai l'impression que le caractère d'Elisa est même en train de s'adoucir.

Le collège était sans doute l’un des meilleurs moments de ma vie. C'est là que je t'ai retrouvée, toi, ma Petite Soeur de la maison Pony, que j'ai rencontré Patty, ma grande amie, et Archibald, mon mari.
Je pense moi aussi à toi, Candy.

Annie.


(Ecrites par Lou99)






Mlle Pony veille...




Melle Pony allait beaucoup mieux maintenant, elle était en convalescence. Candy travaillait dans son service grâce à l'intervention de Melle Mary-Jane. Sœur Maria était repartie s'occuper des enfants du foyer qui avaient été gardés par un couple de fermiers très lié à Melle Pony. Celle-ci avait toujours tellement aidé les autres autour d'elle qu'elle en recevait le juste retour maintenant. Le couple fut heureux de voir revenir Sœur Maria avec de bonnes nouvelles.

Alors que Candy s'occupait de Melle Pony, celle-ci lui demanda :

-Tu as suivi mon conseil Candy, as-tu parlé à Terry ?

-Oui, il sait maintenant ce que j'éprouve pour lui mais je regrette un peu, il me semble que je n'ai fait que le tourmenter.

-Non, tu as eu raison mon enfant, il fallait qu'il sache, ne te reproche rien. Qu'a-t-il répondu ?

-Eh bien… je crois qu'il m'aime lui aussi mais il est marié. Est-ce possible Melle Pony qu'il aime deux femmes à la fois.

-Oui, je pense que c'est possible. De deux amours différents sans doute. Mais, il faudra qu'il choisisse pour trouver la paix. N'oublie pas Candy qu'il est père d'un enfant.

-Je le sais, j'ai pris une décision, je ne chercherai pas à le revoir. Annie et vous me le déconseillez et j'ai confiance en votre jugement. Le temps effacera ma douleur…

-Tu es forte Candy, tu y arriveras et tu seras entourée de tous les gens qui t'aiment.

Candy fourra sa tête au creux des bras de Melle Pony, elle ne pouvait retenir ses larmes.


(Ecrit par miss capucine)






Si loin et pourtant si près…




Son regard intense fixait ce joli peigne nacré qu’il tenait dans la paume de sa main, comme si celui-ci était un miroir qui lui renvoyait son image… Il referma sa main, la serra bien fort quelques instants et la rouvrit peu après. Puis il posa délicatement le peigne sur le bureau devant lequel il était assis. Devant ses yeux, se trouvait un tas de courrier, un peu éparpillé, avec un cendrier rempli de cendre. Après un long soupir, Terry se décida enfin à prendre sa plume. Comment réagirait-elle, se demandait-il ? En lui écrivant cette lettre, allait-il la faire souffrir davantage ? Il en était conscient. Pourtant, il fallait qu’il lui avoue ses véritables sentiments. Après quelques minutes, il rédigea enfin ces quelques lignes.

À ma chère Candy,

« Ceux qui n’ont jamais souffert du mal d’amour rient au spectacle de la peine des autres. Mais que vois-je ? Quelle est cette lumière à la porte ? Est-ce le soleil ? Oh ! C’est elle ! C’est Candy ! Lève-toi lumière de ma vie et fais pâlir d’envie l’astre des nuits » !

Telle est l’émotion que j’ai ressentie en te voyant si belle le jour où tu es venue me voir dans ma loge. Tu étais si rayonnante dans ta robe verte satinée que j’en étais fasciné. Je me suis plongé dans ta chevelure blonde pour humer ton parfum. Je n’avais rien oublié…
C’est presque un supplice que d’avoir été si proche quand on sait que l’on devra vivre si loin l’un de l’autre. Si loin et pourtant si près…
Mon cœur est maintenant déchiré. Les circonstances de la vie nous ont séparés alors que nous étions destinés l’un à l’autre. Lorsque je t’ai serrée dans mes bras, j’ai alors compris que c’était toi que j’aimais.

Candy, je ne t’ai jamais vraiment oubliée... Je voulais que tu saches que je pense constamment à toi et que tu resteras le seul véritable amour de ma vie. Un amour impossible, hélas !

Promets-moi de ne pas m’oublier ! Cette pensée m’aidera à continuer de lutter et à puiser de la force.

Je t’embrasse tendrement.

Terry




D'un geste désespéré, Terry poussa son siège en arrière, se leva de celui-ci et attrapa son imperméable qu’il avait laissé traîner négligemment à côté de son bureau. Il enfila rapidement son pardessus et sortit de la pièce du bureau après avoir pris soin de prendre la lettre avec lui. Mais en ouvrant la porte, il ne vit pas que le peigne s’était accroché au bas de son imperméable et qu’il était tombé sur le sol…


(Ecrit par Régina)






Le peigne




Après avoir porté la lettre, Terry erra dans les rues désertes de la ville et finit par rentrer tard.

Suzanne dormait déjà, d'un sommeil agité, la nuit serait courte. La porte de la chambre grinça, il ne souhaitait pas troubler le sommeil de sa femme, et la referma donc délicatement. Il commençait à se diriger vers le salon lorsqu'il croisa dans le couloir une ombre.

• Suivez-moi s'il vous plait !

La voix de Madame Marlow ne laissait pas d'autre possibilité que de s'exécuter. Il ne chercha pas à protester et supposa que Suzanne lui avait conté tous les détails de leur dernière discussion.

• C'est à vous ! Lui dit-elle en lui tendant le peigne fin. Ma fille n'en porte jamais...

Devant le trouble naissant de Terry, qui ne savait que dire, elle poursuivit :

• Je suppose que c'est un accessoire appartenant à la troupe, dit-elle posément tout en vérifiant l'effet produit.
• Oui...je ne sais pas...vous êtes sûre qu'il n'appartient pas à Suzanne ?
• Nous pouvons le lui donner demain matin.
• Je m'en chargerais si vous me le rendez.
• Non, je préfère m'en assurer par mes propres moyens Terrence.

Terry comprit qu'à ce petit jeu, la mère ne céderait rien, mais il savait une chose : elle ne souhaitait pas voir sa fille souffrir, et il savait qu'il lui serait pénible de dévoiler ce peigne. Aussi décida-t-il d'être honnête :

• Ce peigne n'est pas un accessoire. Il appartient à Candy, que j'ai revu aujourd'hui même et hier. Si je rentre aussi tard, c'est pour avoir posté une lettre d'adieu à mon amie. Vous n'avez plus de crainte à avoir. Elle est repartie.
• Je n'en suis pas aussi sûre que vous Terrence, mais j'apprécie néanmoins votre honnêteté. Voyez-vous, ma fille est tout ce qui me reste, et je souhaite par dessus tout autre chose son bonheur. Si au départ j'ai pensé le contraire, je pense que vous pouvez parvenir maintenant à ce but...
• Je vous remercie Madame, je veillerai sur votre fille..
• Je vous demande avant tout de regarder ma fille comme votre amie, votre amour, votre femme...
• J'y veillerai, coupa t-il rapidement.

Terry reprit le peigne que lui tendit madame Marlowe.

-Qu'allez-vous en faire ?
• Je ne sais pas....Le renvoyer....

Il n'en ferait rien, et le savait. Terry le serra fort dans sa poche et s'en prendre garde se piqua.

Madame Marlowe avait quitté le couloir et se dirigeait déjà vers ses dépendances. Le jeune homme rejoignit Suzanne, et l'embrassa tendrement sur son front. Il regarda ensuite longuement la petite Candy, s'attacha à regarder les traits communs à sa femme... Il fallait donc l'oublier, il le fallait...Ce serait dur, mais il pourrait y parvenir et puis, il était aimé maintenant, il le savait...Que c'était bon. Il ferma les yeux, et laissa échapper quelques larmes amères, puis il rejoignit lentement le lit et s'allongea près de Suzanne.


(Ecrit par paola)


 



Edited by Régina - 3/3/2019, 09:45
 
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view post Posted on 22/11/2011, 13:09
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DEUXIEME PARTIE






Un secret dévoilé




Un mois plus tard, alors que la convalescence de Melle Pony était terminée, celle-ci était de retour parmi les enfants du foyer. Elle était accompagnée de Candy qui avait insisté pour rentrer elle aussi. Malgré ses questions, la vieille femme n'avait pas obtenu de réponse claire de la part de la jeune fille. Candy avait dit vouloir rentrer pour rendre visite à Albert, rentré de voyage. Melle Pony fut accueillie chaleureusement par tous les enfants et Sœur Maria. Tous passèrent une agréable soirée au coin du feu à discuter et à donner des nouvelles fraiches de la région. Les enfants s'étaient habitués au nouveau facteur qui prenait toujours le temps de s'amuser un peu avec eux. Il avait beaucoup d'humour d'après Sœur Maria. Les bébés de Capucin et Crockette avaient grandis et faisaient plein de petites bêtises. La vie avait repris son cours et Candy se sentait bien, entourée des personnes qui lui étaient si chères.

Le lendemain, elle se rendit à Lakewood. Elle se jeta dans les bras d'Albert dès qu'elle l'aperçut. Les retrouvailles furent émouvantes et gaies. Albert prenait plaisir à raconter des anecdotes à sa fille qui ouvrait de grands yeux et posait plein de questions. Albert remarqua très vite qu'elle évitait ainsi de parler d'elle. Il ne voulut pas brusquer les choses et fut heureux d'apprendre le bon rétablissement de Melle Pony.

-Il y a quelqu'un qui voudrait te rencontrer, dit-il tout à coup.

-Ah, qui est-ce ? répondit Candy, pleine de curiosité.

-Il s'agit de Mr Brown, le père d'Anthony, nous sommes rentrés d'Europe ensemble. Il se souvient bien de toi et comme il se trouve que je l'ai invité…

-Oh Albert ! Rien ne me ferait plus plaisir, s'écria Candy.

-Je vais te conduire au petit salon, c'est là qu'il se trouve en ce moment, tu pourras y admirer la roseraie du balcon. Il a tenu à te voir dans cette pièce, particulièrement pour que tu y contemples cette magnifique vue.


Mr Brown était un grand voyageur lui aussi, il avait navigué partout dans le monde. Candy avait toujours été impressionnée de lui parler lorsqu'elle était enfant. Là, ce fut un peu différent, elle était devenue une jolie jeune femme et avait muri même si elle gardait cette spontanéité qui faisait son charme. Ils évoquèrent ensemble les souvenirs qui étaient devenus comme des étoiles scintillantes illuminant le ciel.
Leur conversation était douce et posée.

-Candy, je me dois de te révéler un grand secret que j'ai tenu caché durant des années.

Candy écoutait attentivement lorsqu'elle devina une ombre se promenant dans la roseraie. Un frisson lui parcourut le corps puis elle reprit ses esprits.

-Oui, je vous écoute, dit-elle d'une toute petite voix.

-J'ai eu un autre fils en Europe, Anthony a un demi-frère…

Quelqu'un frappa à la porte. Mr Brown lui dit d'entrer. C'était Dorothée. Candy la salua avec affection et quelques souvenirs lui revinrent à l'esprit : c'était cette jeune fille qui avait pris soin d'elle à la mort d'Anthony… Dorothée était devenue charmante, elle était maintenant coiffée d'un petit chignon relevé au dessus de la tête et quelques anglaises lui tombaient de chaque côté du visage. Elle était grande et fine et se déplaçait toujours avec grâce.

-Melle Candy, Mr Brown, la grande Tante m'envoie vous annoncer que le dîner est servi, dit-elle.

-Nous arrivons d’ici quelques instants, pouvez-vous prévenir Wilfried s'il vous plaît ?

-Bien sûr Monsieur, à tout de suite, Monsieur.

La tante Elroy présidait la table de ses hôtes, à sa droite se tenaient Mr Brown, Candy et Georges, à sa gauche, Albert et Wilfried. La nuit étaient tombée sur Lakewood, le grand lustre et plusieurs bougeoirs éclairaient la pièce. Elle avait un regard sévère qui révélait une colère intérieure et cependant elle gardait une grande maîtrise d'elle-même.
Elle n'avait jamais aimé celui avec lequel Rosemary s'était enfuie. Son retour l'avait embarrassée et, pour couronner le tout, il ramenait avec lui un fils qu'il avait eu avec une Française qu'il avait connue lors d'un voyage alors que sa femme était déjà très malade, comment avait-il osé ?

-Dorothée, dit-elle sèchement, vous pouvez servir l'entrée !

-Je suis ravi d'avoir rencontré mon beau frère sur le Mauritania, dit Albert, il a tellement d'histoires merveilleuses à raconter. Cela m'a ravi qu'il me parle de l'esprit aventurier de ma grande sœur et de ses valeurs humaines.

-Elle n'avait pas un sens élevé de la famille, pensa la grande Tante qui gardait les lèvres pincées.

-Je me souviens de sa bonté envers les autres, dit discrètement Georges.

-Rosemary m'appelait « petit Albert », ceci est resté gravé dans ma mémoire.

-Je garderai toujours un souvenir extraordinaire de ma femme, elle était courageuse et j'étais souvent parti. Aujourd'hui, je regrette de ne pas avoir été à ses côtés comme je l'aurai souhaité.

-La vie est faite d'événements que l'on ne peut pas toujours contrôler, dit Candy avec un air mélancolique.

Wilfried écoutait attentivement la conversation, son père lui avait présenté Candy juste avant de passer à table. Il l'avait saluée notant au passage qu'elle était très belle. Il avait lu en elle que sa beauté était le reflet de sa personne. Elle s'était laissé baiser la main avec une retenue qui avait interpelé le jeune homme. Quel mystère cachait-elle ?

-Tout à fait ma chère enfant, reprit Mr Brown. C'est pourquoi le temps est venu pour moi de vous révéler les circonstances de la naissance de Wilfried.

Au moment où il prononça ses mots la tante Elroy avala son vin de travers, toussa derrière sa serviette et dit d'une voix rauque :

-Etes-vous sûr que le moment soit bien choisi ?

-Oui, je le pense, il faut éclaircir les choses maintenant.

-Pourquoi pas, dit Albert, puisqu'il va falloir le présenter de façon officielle à toute la famille. Il s'agit de mon neveu tout de même, insista-t-il.

-J'ai connu Elisabeth sur le vieux port de Marseille. Elle élevait seule sa petite fille déjà âgée de trois ans à l'époque. Elle servait dans le restaurant où mon équipage et moi, mangions souvent. Malgré son travail, elle vivait dans la misère et je l'ai aidé. A son tour, le moment venu, elle m'a été d'un grand réconfort. Je sombrais dans l'alcool du fait de la maladie incurable de Rosemary, je m'en voulais d'être si loin d'elle et je n'avais plus une grande estime de moi-même. On peut dire qu'elle m'a sauvé la vie… d'une certaine manière. La tendresse du départ s'est transformée en amour. Un amour différent de mon premier à jamais irremplaçable, mais un amour tout de même. C'est ainsi que Wilfried est arrivé, j'aurai aimé que mes deux fils puissent se connaître…

-Vous avez donc aimé deux femmes durant votre vie ? questionna Candy avec intérêt.

-Pas en même temps, sinon il aurait fallu que je fasse un choix pour ne pas faire souffrir l'une d'entre elle. Le cours des événements et de ce que nous vivions a fait que j'ai basculé d'un amour perdu à un autre naissant, c'est sûrement grâce à ce destin particulier que j'ai pu continuer… Sans Elisabeth, je n'aurais pas pu survivre après le décès de ma femme et la mort accidentelle d'Anthony.

Le visage de la tante Elroy s'était détendu et elle paraissait émue de ce discours. Elle aussi avait perdu un amour de jeunesse autrefois, elle avait souffert de cela. Heureusement que Mr Legrand avait été là pour prendre soin d'elle. Cependant, elle ne voulut pas montrer ses sentiments.

-Eh bien comme ça, c'est clair, nous savons à qui nous avons affaire ! Rosemary avait une remplaçante avant même de mourir.

-Vous jugez bien vite pour une femme de votre âge qui devrait avoir acquis un grand esprit de sagesse. Quelle souffrance a forgé en vous cette rancœur ? questionna Wilfried qui prit ainsi la parole pour la première fois et non de manière futile.

Candy considéra l'intervention de ce dernier et pour la première fois le regarda attentivement. Il avait de beaux yeux bleus et des cheveux châtains foncés qui lui tombaient sur la nuque d'une façon un peu négligée. Elle se demandait comment un si jeune garçon pouvait montrer une plus grande expérience de vie qu'une femme âgée. Sa vie l'avait sans doute déjà enrichi en valeurs humaines. Elle le dévisagea, il ressemblait un peu à Anthony et son charisme inspirait l'admiration. Candy était curieuse de connaître le mystère qui l'habitait.

La grande tante Elroy n'avait pas supporté d'entendre une question si impertinente. Elle n'avait pas répondu et Albert avait enchainé sur le souvenir d'Anthony et sa roseraie.

Après le repas, les hommes étaient allés boire un digestif dans le petit salon tandis que Candy s'était retirée discrètement pour aller se promener dans le jardin d'Anthony. Trop de questions l'assaillaient.


(Ecrit par miss capucine)






Souvenirs…




Ses pensées allaient désormais dans tous les sens. Pourquoi la vie était-elle faite ainsi, se demandait-elle ? Pourquoi fallait-il toujours avoir des regrets ? Pourquoi apprenait-elle aujourd’hui l’existence du demi-frère d’Anthony à ce moment précis de sa vie ? Autant de questions pour lesquelles elle n’avait pas de réponses. « Que la vie est mystérieuse, se dit-elle, elle est remplie d’obstacles et de situations inattendues » !

Candy continua de songer à ce qui venait de lui être révélé. Anthony avait donc un demi-frère ! Quelle étrange impression ! Elle ne savait quelle opinion se faire. Elle était aussi toute émue d’avoir fait la connaissance de ce Wilfried. Ses yeux bleus irisés lui rappelaient étrangement ceux de son cher Anthony ; son premier amour d’autrefois.

Tous ses souvenirs du passé lui revinrent alors en mémoire… Le visage d’Anthony lui apparaissait… Elle le revoyait en train de cultiver soigneusement ses fleurs dans la roseraie. Comme s’envolent les pétales de roses au gré du vent, ainsi sa propre vie lui échappait.

En pensant à Anthony, elle ne put s’empêcher de penser aussi à Terry. Il s’était passé tellement d’événements intenses en émotion toutes ces dernières semaines que Candy ne comprenait pas ce qui lui arrivait ce soir-là. Déjà, l’état de santé de Mlle Pony l’avait fortement inquiétée, la vie de celle qu’elle aimait le plus avait été menacée quelques semaines plus tôt. Et puis, elle avait revu Terry… Elle avait été heureuse de le retrouver à l’hôpital Ste-Joanna même si, pour faire taire ses sentiments, elle s’était évertuée un instant à le repousser. Et puis, il y avait eu cette rencontre… Cette extraordinaire rencontre au Théâtre de Chicago où pour la première fois, ils s’étaient donné l’un à l’autre. Mais cet instant hélas n’était qu’éphémère ; la réalité était bien plus cruelle. Quelques jours plus tard, elle avait reçu cette lettre de Terry… Ses paroles écrites résonnaient en elle comme un glas.

« C’est presque un supplice que d’avoir été si proche quand on sait que l’on devra vivre si loin l’un de l’autre. Si loin, et pourtant si près…
Mon cœur est maintenant déchiré. Les circonstances de la vie nous ont séparés alors que nous étions destinés l’un à l’autre. Lorsque je t’ai serrée dans mes bras, j’ai alors compris que c’était toi que j’aimais
».

En se remémorant ses paroles, Candy ne put retenir ses larmes.


(Ecrit par Régina)






Une ombre au clair de lune




Albert et Wilfried regardaient au dehors, le ciel bleuté était étoilé et le reflet de la lune éclairait l'extérieur d'un voile luminescent. La silhouette de Candy se devinait, elle attirait leur regard.

-Je trouve votre fille adoptive bien mélancolique, Albert, dit doucement Wilfried.

-Oui, mais elle n'a pas toujours été comme cela. A vrai dire, ça ne lui ressemble pas. Je l'ai connue très jeune, et c'était une petite fille pleine de vie. Dès ma première rencontre, elle m'a fait rire.

-Pardonnez-moi mon indiscrétion mais qu'est-ce qui vous a poussé à l'adopter ?

-Cela ne me dérange pas de te révéler que j'ai voulu la protéger. Les jeunes garçons de la famille, Archibald, Alistair et Anthony, m'ont tous les trois écrit chacun de leur côté pour me demander de l'aide. Elle était dans une situation intolérable pour son jeune âge. Je n'ai pas hésité une seconde puisque j'avais ce pouvoir.
Cela n'a pas enchanté ma tante mais on peut se demander ce qui l'a enchanté une fois dans sa vie !

Wilfried sourit en entendant ses mots qui rejoignaient ses paroles prononcées au cours du repas.
Il ne parvenait pas à décrocher son bleu regard de l'ombre de Candy, ce qui n'échappa pas à Albert. Tous les deux ne pouvaient se douter que des larmes ruisselantes avaient envahies son joli visage. La jeune fille se réfugiait dans la pénombre de la nuit.


(Ecrit par miss capucine)






Est-ce une maladie de cœur ?




Soeur Maria ne s'attendait pas à recevoir de la visite. Surtout à cette heure si matinale qu'est huit heures du matin. Les enfants dormaient encore. Les oiseaux chantaient. Cela faisait quelques vingt minutes que Sœur Maria était réveillée. Elle avait à peine eu le temps de faire sa toilette et de se vêtir, que quelqu'un frappa à sa porte.

- Qui est-ce ? demanda Sœur Maria.

- C'est Tom. Excusez-moi de vous importuner de si bon matin, Soeur Maria, mais j'aurais besoin que vous me renseignez sur quelques choses.

- Entre, voyons mon garçon.

Tom entra. Sœur Maria, quand elle le vit, se souvint du petit garçon qu'il était autrefois, un peu potelé et braillard. A présent, c'était un beau jeune homme mature. Qu'est-ce qu'il avait encore grandi ! En effet, Sœur Maria ne l'avait pas revu depuis son retour de Chicago. Elle le dévisagea un instant, puis dit :

- Qui est-ce ? Tom ? Que veux-tu donc savoir ?
- Avez-vous vu Candy, à Chicago ?
- Bien sûr ! Elle travaillait à l'Hôpital Ste-Joanna, celui où a été soignée Mlle Pony.
- Comment va-t-elle ? Se porte-t-elle bien ?
- Qui ? Candy ou Mlle Pony ?
- Euh... Je voulais parler de Candy. J'espère tout autant que Mlle Pony se porte bien.
- Pour ainsi dire, elle se porte assez bien.
- Pourquoi dites-vous "assez bien", Sœur Maria ? A-t-elle quelconque maladie de cœur, de foie ou de poumons ?
- Elle a en effet une maladie de cœur.

Tom voulut interrompre Sœur Maria, mais celle-ci le coupa net :

- Ce n'est pas une maladie de cœur habituelle, Tom. Une fois, quand Candy et Annie étaient petites, Annie avait elle aussi une maladie de cœur. Candy l'avait guérie par une promenade. C'est un peu le même type de maladie, mais cette fois c'est plus grave, et ça ne pourra pas se guérir par un simple pique-nique. Comprends-tu, Tom ?
- Je vois où vous voulez en venir, Sœur Maria; Candy a une maladie d'amour… Est-ce bien ça ?
- Oui. Tu sais bien qu'elle aime le célèbre acteur Terrence Granchester. Eh bien, celui-ci est obligé de rester avec son épouse ! Suzanne Marlowe de naissance.
- Où est Candy, à présent ?
- A Lakewood, chez son père adoptif, William André.
- J'espère que son mal d'amour se guérira vite. Quant à moi, Sœur Maria, j'aimerais vous confier quelque chose.
- Je t'écoute, Tom.
- Qu'est-ce que cela signifie, si, un homme, en voyant une femme, se met à rougir, est confus et gêné, et a le cœur qui bat ?
- Cela signifie qu'il est amoureux. De qui s'agit-il, Tom ?
- Commençons par le commencement. L'autre jour, une jeune fille est venue frapper à notre porte, pour demander s'il y avait du travail. Mon père et moi l'avons embauchée comme servante. Clémentine est la fille cadette d'un homme comme mon père, mi-cowboy, mi-berger. Dès que je l'ai vue, j'ai eu l'impression que mon cœur allait bondir de ma poitrine, ou alors qu'on l'entendrait dans peu de temps à cent kilomètres à la ronde, tellement il s'était mis à battre fort.
- Alors c'est toi qui es amoureux, Tom ?
- J'en ai bien l'impression, Sœur Maria.


(Ecrit par Lou99)






La jolie Clémentine




Tom l'observa un court instant. Elle avait des cheveux roux et ondulés qui lui tombaient en cascade sur ses épaules. Ses yeux étaient d'un bleu océan, d'un bleu si doux et profond... que Tom s'y serait volontiers plongé s'il l'avait pu. Ses yeux étaient si malicieux, son regard si pétillant... C'était un vrai bonheur. Sa bouche était souriante, ses dents droites et blanches, ses traits fins et délicats... Son visage était couvert de légères taches de son. Au fond, elle lui rappelait un peu Candy.
La dite Clémentine était allongée dans l'herbe. Elle fermait les yeux. Tom se demanda à quoi elle pouvait bien rêver. Lui, Tom, il n'avait qu'un seul souhait : passer le reste de sa vie avec elle. "Elle ne peut pas rester servante" se dit Tom. "On se mariera, on aura notre ranch ensemble, et on aura des enfants", voilà son vœu le plus cher. "Mais comment savoir ?" se dit Tom. "Est-ce qu'elle partage mes sentiments " ?
Tom prit son courage à deux mains, et dit :
- Clémentine, je... je te... je te trouve très jolie... C'est tout ce qu'il parvint à articuler.

Clémentine ouvrit les yeux. Elle se redressa, et voulut s'adresser à Tom. Mais il s'était déjà enfui vers le ranch, refoulant ses sentiments, par timidité et honneur.


(Ecrit par Lou99)






Un précieux réconfort




Quelques nuages étaient venus assombrir le ciel, lorsque Candy se dirigeait une nouvelle fois en direction de Lakewood. Elle désirait s’entretenir avec Albert afin lui révéler certaines choses qui la préoccupaient. C’était toujours un grand bonheur pour elle de discuter avec cet homme si cher à son cœur. Le grand-oncle William, n’était-il pas aussi son prince des collines ?

Lorsqu’elle passa la grille du parc, elle arriva sur le chemin donnant accès à la grande demeure de la famille André. Elle contempla un instant la roseraie d’Anthony. Des roses aux multiples couleurs exhalaient un doux parfum. Cette agréable senteur ravivait en elle bien des souvenirs…
Candy gravit les quelques marches en pierre qui la menait à l’entrée de la maison et aperçut Dorothée qui se trouvait quelques mètres plus bas près d’une petite table ronde à côté du parc fleuri. Sa joie était telle qu’elle ne pu s’empêcher de l’interpeller.

- Dorothée ! Dorothée ! s’exclama-t-elle.

La jolie servante se retourna et vit Candy qui lui faisait un signe de la main. Elle lui sourit gracieusement et approcha doucement dans sa direction.

- Comme je suis heureuse de te voir Dorothée !
- Cela me fait plaisir aussi, Mlle Candy ! lui répondit aimablement la servante.
- La dernière fois que je suis venue ici, je n’ai malheureusement pas pu échanger avec toi. J’étais profondément déçue ! lui dit Candy.
Tu sais, je ne t’ai jamais oubliée ; tu es restée dans mon cœur, Dorothée ! Que je suis contente de te retrouver !

La jolie servante fut touchée par ses paroles sincères. Elle portait toujours ce petit tablier blanc avec cette coiffe qui lui allait si bien.
Du temps où Candy vivait chez la famille Legrand, Dorothée avait toujours été pour elle d’un grand réconfort, elle était sa confidente. Victime de la méchanceté d’Elisa et Daniel, Candy avait trouvé, en cette période difficile de sa vie, une véritable amie. La voix douce et les paroles de sagesse de Dorothée l’avaient bien souvent apaisée. Lorsqu’elle avait fini par être adoptée par la famille André, la jolie Dorothée était devenue sa femme de chambre attitrée. Depuis une vraie complicité s’était créée entre les deux jeunes filles ; Candy lui faisait part de tous ses petits tracas.

Mais le temps avait passé, des événements douloureux s’étaient produits et la vie avait fini par les séparer.

Candy lui proposa de prendre une petite pause pour qu’elles prennent ensemble le temps de discuter quelques instants. Il y avait non loin du parc, un petit salon de jardin qui était situé à proximité d’un arceau de fleurs. Elles s’installèrent sur les deux jolies chaises blanches et se mirent à converser.

- Je ne voudrais pas me montrer indiscrète Mlle Candy, lui avoua Dorothée, mais lorsque vous êtes venue dîner à cette réception en compagnie de ce monsieur et son fils, j’ai eu un moment l’impression que vous étiez troublée…

Dorothée ne souhaita pas mettre Candy plus mal à l’aise. Du haut d’une fenêtre de la maison des André, elle l’avait aperçue, ce soir-là, se promenant seule dans la roseraie d’Anthony.

- C’est que…c’est que… Oh ! Dorothée ! Il faut que je m’ouvre à toi, lui confia la jeune femme.

Et Candy commença à lui raconter les expériences qu’elle avait vécues durant tout le temps où elle demeurait à Chicago. Terry Grandchester qu’elle avait connu au collège de Londres et qui était maintenant devenu un acteur talentueux à Chicago ainsi que dans d’autres villes importantes, était celui qui demeurait le véritable amour de sa vie. Mais hélas, pour la seconde fois, elle venait de vivre une douloureuse séparation.

- Tu comprends Dorothée…, tu comprends… lui dit Candy d’une voix qui laissait échapper une émotion. Je l’aimais... Nous nous aimions… Et puis…

Elle n’eut pas besoin d’ajouter d’autres mots. Dorothée mis ses deux mains entre les siennes et lui dit avec empathie :

- Oui, je vous comprends Mlle Candy. Et j’ai de la peine pour vous ! Vous avez déjà connu tellement d’épreuves dans votre vie… Mais il ne faut pas désespérer, votre existence ne peut pas se poursuivre continuellement dans la souffrance.

Candy essuya les larmes qui venaient de couler sur ses joues.

- Je sais Dorothée…, je sais, finit par lui dire Candy. C’est souvent ce que me disent Mlle Pony et Sœur Maria. Il faut toujours garder espoir. Mais vois-tu Dorothée, il m’est à présent difficile d’y arriver. C’est tellement douloureux…

Dorothée fit tout ce qu’elle put pour réconforter celle qu’elle considérait maintenant comme une lady.

- Le temps guérira vos blessures, Mlle Candy. Ayez foi ! Il ne nous appartient pas de connaître notre destin. Mais il y a certainement un bel avenir qui se profile à l’horizon, comme un ciel bleu sans nuages. Dieu ne permettra pas que votre vie ne soit faite que de tourments ! Vous êtes encore si jeune ! Vous avez toute la vie devant vous, une vie qui sera faite de belles choses, lui dit Dorothée avec bonté, de belles choses comme les merveilleuses roses de M. Anthony.

Ces quelques paroles réconfortèrent Candy. Son visage s’illumina de nouveau et un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle savait qu’elle devait continuer à lutter courageusement comme elle l’avait toujours fait. Peut-être que Dorothée disait vrai… L’avenir ne pouvait pas rester aussi sombre. Il fallait qu’elle espère.

Elle remercia de tout cœur son amie et elles se quittèrent ainsi.

Candy regagna l’entrée principale et pénétra dans la maison des André. Elle sentait qu’un poids venait de se libérer. Le cœur léger, elle pouvait maintenant retrouver son grand oncle William, celui qu’elle aimait appeler « son prince des collines ».


(Ecrit par Régina)






Rencontre inattendue




Durant la nuit, Candy ne parvint pas à trouver le sommeil. Elle était triste et pourtant les douces paroles de Dorothée qui l'avaient apaisée, lui redonnaient une lueur d'espoir. Elle se souvint des paroles d'Anthony à propos de sa mère. Il disait qu'elle resterait à jamais dans son cœur et son esprit. Elle se dit qu'elle aussi, garderait Anthony, Alistair et Terry au creux de son cœur. Ses pensées glissèrent tout naturellement vers Wilfried…quel étrange jeune homme ! Candy était curieuse de mieux le connaître et craignait cependant d'être déçue. Elle tomba d'un seul coup dans les bras de Morphée… La lune éclairait la maison de Pony qui semblait dormir elle aussi.

Le lendemain matin, Candy se réveilla et se pressa de prévenir Melle Pony et Sœur Maria de son départ pour la journée. En effet, Albert l'avait invitée à faire une randonnée équestre et elle avait gentiment accepté, pensant que cela lui ferait du bien. Elle appréciait la compagnie de son père adoptif, son prince des collines, son ami de toujours qui la faisait sourire simplement parce qu'il la trouvait plus jolie comme ça. Lorsque la voiture de Georges qui était venu la chercher, pénétra dans la propriété, tout était calme. Georges fit descendre Candy devant la grande entrée puis la quitta pour aller garer la voiture. La jeune fille le regarda s'éloigner puis se retourna. Elle fut surprise de voir une personne adossée contre une colonne en train de … fumer ! Lorsqu'elle s'approcha, elle reconnut Wilfried et ne put s'empêcher de l'interpeler.

-Bonjour ! s'écria-t-elle, quelque peu agacée (elle ne supportait toujours pas de voir quelqu'un fumer et mettre ainsi sa santé en danger).

Wilfried sursauta, lui qui pensait être seul et tranquille.

-Bonjour ! répondit-il d'un ton surpris.

-J'ai bien peur que vous ne sachiez pas quel risque vous courrez.

-Ah ! Y-a-t-il des bandits cachés dans les fourrés, prêts à me bondir dessus ?

-Vous avez beaucoup d'imagination Mr Wilfried, je ne parle que de votre cigarette !

-Savez-vous Melle Candy, que le tabac et le rhum sont les piliers de soutien des marins lors de leurs longs voyages ?

-Et le …rhum !!! Mais, il me semble que vous ayez mis pied-à-terre Mr le marin.

-C'est vrai. Vous venez de gagner la bataille Melle l'infirmière, dit-il en écrasant sa cigarette.

Candy esquissa un petit sourire de satisfaction et avant même qu'elle ne prononce une parole, Wilfried lui dit ceci :

-Vous êtes déjà très jolie quand vous ne souriez pas, alors imaginez ce que cela peut donner lorsque vous souriez !

Candy eut une étrange sensation de « déjà vécu » ! La phrase de son prince des collines…, le côté baroudeur de Terry…, la gentillesse d'Anthony…

Albert sortit au même moment, il était en tenue de cavalier.

-Ah ! Bonjour Candy, tu es ponctuelle, une merveilleuse journée s'annonce. Allons à l'écurie.

-Très bien Albert, je te suis, je suis ravie d'aller en promenade à cheval, ça va nous faire du bien d'être en contact avec la nature. Au revoir Wilfried !

-Au revoir Candy !

-Ah, tu étais là Wilfried, je ne t'avais pas vu. Bonne journée !

Candy et Albert s'éloignèrent un peu et Albert demanda discrètement à Candy si elle voulait que Wilfried se joigne à eux. La jeune fille refusa, elle était un peu troublée de la fin de leur conversation et ne voulait surtout pas se retrouver à nouveau dans cette situation. Elle éviterait Wilfried, c'était décidé ! De plus, elle voulait partager un moment en tête à tête avec son père. Celui-ci ne chercha pas à connaître les raisons de ce refus mais remarqua tout de même la gêne de sa fille.

Albert et Candy s'occupèrent de préparer les chevaux et chargèrent les sacoches pleines de vivres pour la journée. Ils partirent ensemble à pied, les sangles à la main puis à l'entrée du parc, ils montèrent à cheval et s'éloignèrent du domaine au galop.

De son côté, Wilfried se questionnait, qu'aurait-elle répondu si Albert n'était pas arrivé ? Elle paraissait troublée, pourquoi ? Il aurait aimé partir avec eux car lui aussi avait ce besoin de contact avec la nature mais il n'était pas du genre à s'imposer. Il rentra et se dit qu'il irait en randonnée dans le courant de l'après-midi pour y dessiner la faune et la flore régionale.


(Ecrit par miss capucine)






Près de la rivière…




Tout au long de sa promenade matinale, les pensées de Candy se tournaient vers Terry. La cigarette et les taquineries de Wilfried lui avaient ravivé ses souvenirs du collège royal de Saint-Paul. C'était le temps où elle pouvait savourer sans remord les moments intimes passés avec Terry. Maintenant, leur dernière étreinte était comme l'effet d'une torture. Des larmes lui échappèrent, heureusement que la distance qui la séparait d'Albert était suffisante pour les dissimuler. Vers midi, Albert lui proposa une pause déjeuner près de la rivière.

-Arrêtons-nous là, qu'en penses-tu Candy ?

-Oh oui, Albert, c'est très joli comme endroit et j'aime beaucoup entendre l'eau s'écouler, je trouve cela très apaisant.

-D'accord, je vais y faire un feu pour réchauffer notre repas.

-Qu'allons-nous manger de bon ?

-Eh bien, Dorothée nous a mis des cuisses de poulet grillées accompagnées de pommes de terre sautées, nous avons aussi du maïs cuit au feu de bois, des fruits secs, du vin et une bonne miche de pain fait maison.

Candy se mit à rire, disant à son père qu'ils ne manqueraient de rien et qu'une bonne sieste s'imposerait. L'atmosphère était détendue et l'on entendait les oiseaux dans les arbres comme s'ils réclamaient leur part. Après s'être régalés, ils discutèrent un moment de la vie au foyer de Pony, de la grande tante qui vieillissait, des affaires de la famille à reprendre… Mais la fatigue se fit sentir et ils s'installèrent chacun de leur côté pour se reposer. Candy avait le visage d'un ange, ses cheveux bouclés se mêlaient aux brins d'herbe frais et ses mains serraient le doux tissu du vêtement qui lui servait d'oreiller.

Non loin de là, on pouvait entendre le petit bruit discret du frottement du fusain sur une feuille. Wilfried esquissait le portrait de cette jolie jeune fille qu'il avait rencontré sur son chemin et qui était apparue dans sa vie. Elle figurerait sur son carnet à dessins parmi les fleurs et les papillons.

Ce que Wilfried ne savait pas, c'est que Candy était tout près. Elle était déjà l'objet omniprésent de ses pensées. Il avait lu en elle sa grande sensibilité, sa fantaisie, son caractère bien trempé mais aussi le souci des autres, même si elle les connaissait à peine. De plus, elle était très jolie et ses tâches de rousseur l'avait fait fondre.

Lorsque Candy ouvrit les yeux, elle vit les rayons du soleil à travers le feuillage des arbres, c'était magnifique. Cela lui donna l'envie irrésistible d'y grimper. Elle jeta un coup d'œil vers Albert qui sommeillait encore et se dit qu'elle avait bien le temps de faire quelques acrobaties. Elle s'étira et monta sur le premier arbre qui lui parut accessible. Une fois, arrivée en haut, elle s'assit sur une branche et contempla le magnifique paysage. Elle allait à nouveau repenser à Terry qui était à ses côtés en Ecosse pour admirer les paysages, quand son regard fut attiré par quelqu'un en contrebas, un peu plus loin au bord de la rivière. Elle reconnut Wilfried, il dessinait sur une sorte de carnet, un brin d'herbe à la bouche. Elle pensa : Ce garçon m'attire parce qu'il me fait penser à Terry, qu'il ressemble à Anthony et qu'il prononce les paroles de mon prince…Mais je ne connais rien de lui. Et, je ne veux plus souffrir. Il est hors de question que je me laisse charmer, je ne veux pas ! En se parlant à elle-même, elle tentait de se convaincre. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il dessinait.


(Ecrit par miss capucine)






Le carnet en cuir




La journée avait été formidable, Albert et Candy s'étaient retrouvés. Elle n'avait rien laissé transparaître de ses émotions mais Albert n'était pas dupe, il savait que sa fille souffrait de sa situation avec Terry. Il en voulait au jeune homme qui l'avait délaissée et pourtant lui vouait une certaine admiration. C'était quelqu'un qui savait prendre ses responsabilités. Le destin en avait décidé ainsi.

A leur retour, ils passèrent au salon prendre un thé avant que Candy ne reparte pour la maison de Pony. Cette fois, Albert invita Wilfried à se joindre à eux. Il accepta avec plaisir. Candy remarqua qu'il tenait ce fameux grand carnet à croquis sous son bras. Une fois installés, ils racontèrent leur journée et Wilfried avoua qu'il serait bien parti avec eux, son père étant absent. Candy eut un peu de remord mais se ressaisit assez vite. Elle fixait des yeux le carnet recouvert de cuir et repensa à son journal intime.

-Vous écrivez, Wilfried ? lança-t-elle sans même s'être contrôlée.

-Non, ceci est un carnet de dessins en tout genre, j'aime « croquer » la nature ! répondit celui-ci, heureux de son jeu de mots.

-Intéressant ! Pouvons-nous voir votre talent ?

-Je crains que ça ne soit pas possible, je ne suis pas très doué, mentit-il.

-Je suis sûr que vous vous sous-estimez Wilfried, dit Albert pour aider Candy.

-Non, non, je vous assure !

Wilfried ne pouvait pas montrer le contenu de son carnet sans dévoiler son secret. Il détourna le sujet de la conversation en racontant ses visites dans les musées parisiens et notamment au Louvre. Ce qui intéressa beaucoup Albert. Candy aussi, même si elle s'imaginait la Joconde avec une pochette de cuir sous le bras, semblable à celle de Wilfried !

Le soir même, à la maison de Pony, à la lumière d'une bougie, Candy rouvrit son journal et y conta sa journée.


(Ecrit par miss capucine)






Préoccupations




Des plantes vertes et des fleurs en pot décoraient l’extérieur du logis devant les grandes fenêtres. Située près d’un petit jardin, cette belle maison avec sa toiture rouge et ses murs blancs était un petit nid douillet. Annie avait su l’arranger avec goût. Dans le salon richement décoré, étaient accrochés plusieurs petits tableaux près de la cheminée et un magnifique piano à queue trônait au milieu de la pièce. A ses moments perdus, Annie aimait bien jouer quelques morceaux de musique. Mais pour l’heure, elle était tranquillement assise sur la banquette du salon, adossée à un coussin, et tricotait silencieusement.
Elle était comblée dans sa nouvelle vie, le mariage l’avait épanouie ! Archibald était un mari attentionné qui savait la rendre heureuse. Quelquefois, il l’emmenait se promener dans la campagne de Lakewood et lui cueillait des petites fleurs des champs avec quelques épis. Cela permettait à Annie, en cette saison d’automne, de réaliser avec soin de beaux tableaux avec ces petites fleurs séchées.

Annie se sentait à présent une vraie femme. Elle était plus confiante, plus assurée et cela s’entendait à sa manière de parler.
Un heureux événement allait cependant bouleverser sa vie de jeune femme. Dans moins de six mois, elle serait maman à son tour. Vivre cette expérience était tout simplement merveilleux ! Seulement, elle ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce que cela impliquait pour elle. Elle se demandait avec inquiétude si elle ne souffrirait pas de trop pour l’accouchement qu’elle allait vivre, si son enfant allait naître en bonne santé et si elle-même serait à la hauteur de ce nouveau rôle de maman. Tout cela la préoccupait.

Depuis qu’Annie avait su qu’elle portait une vie en elle, des interrogations sur son passé lui revenaient aussi à l’esprit. Elle aurait voulu connaître l’identité de ses vrais parents. « Qui étaient-ils vraiment ? », se demandait-elle. « Quelle vie aurait été la sienne si ses seconds parents ne l’avaient pas adoptée » ? Ses questions étaient toujours enfouies quelque part dans sa tête et lui revenaient de temps en temps à l’esprit. Elle savait pourtant qu’il était désormais inutile de se les poser. L’important maintenant était de se préparer à l’arrivée du bébé.

Quelqu’un frappa à la porte d’entrée et ses pensées s’arrêtèrent net. Annie se dirigea vers la porte de la maison et ouvrit celle-ci. C’était le facteur qui apportait une lettre. Cette missive était adressée à Mme Annie Cornwell. Son nouveau nom lui faisait encore tout drôle ! Elle avait parfois le réflexe de transmettre son nom de jeune fille lorsqu’on lui demandait son identité. Mais à présent, Mme Cornwell s’était bien elle ! Elle remercia le facteur qui lui remit la lettre et se dirigea vers le salon de la maison pour lire celle-ci. Il s’agissait d’une lettre de Patty. Voici ce qu’elle disait :







Lettre à Annie




Chère Annie,

Je te remercie pour ta lettre qui m’a fait grand plaisir ! C’était un réel bonheur pour moi de vous avoir revu Archibald et toi pendant quelques jours. Cela m’a fait chaud au cœur ! Vous formez tous les deux un très beau couple, bien assorti !

De mon côté, je vais bien à présent. Je suis contente d’avoir réussi à remonter la pente.

Je vais t’apprendre une nouvelle qui risque de te chagriner… En effet, il y a maintenant plusieurs semaines, ma grand-mère Martha nous a quittés. Elle est partie sereinement pendant son sommeil.
Je n’ai pas voulu écrire plus tôt pour te l’annoncer… J’ai préféré attendre un peu…

Annie, tu seras peut-être surprise de ma réaction, mais finalement je suis soulagée que les choses se soient passées ainsi ! En moi-même, je me suis dit qu’elle est partie en paix et qu’elle n’a pas souffert ; cette pensée m’a apaisé l’esprit. Cela été dur sur le moment mais maintenant cela va beaucoup mieux.

Candy sera peut-être attristée d’apprendre cette nouvelle car je sais combien elle l’appréciait ! Ma grand-mère avait passé quelques jours dans sa chambre au collège quand nous étions à Londres. Oh ! La la ! J’avais eu la peur de ma vie durant tout ce temps ! Elle était incroyable grand-mère Martha ; pétillante et pleine de vie. Et te rappelles-tu quand elle s’était mise à travailler si durement ? Rien ne pouvait l’arrêter. Enfin que veux-tu… La vie est ainsi faite.

Je voulais aussi te remercier Annie pour tes paroles chaleureuses et encourageantes ; cela m’a fait du bien ! Le mariage a l’air de te réussir… Cela fait plaisir ! Dès que je le pourrai, je viendrai vous voir près de Lakewood ; c’est promis !

J’aurai aussi un petit secret à te révéler… Tu te souviens de mon séjour en France ; eh bien, j’y ai fait une rencontre extraordinaire, Annie ! C’est formidable ce qui m’arrive ! Mais je te raconterai cela de vive voix…


Je pense bien à toi et t’embrasse ainsi qu’Archibald.


Patty




Annie fut un peu troublée par cette nouvelle si soudaine. Il est vrai que la grand-mère de Patty n’était plus toute jeune. La manière dont son amie avait réagi était toutefois rassurant. C’était pour elle un vrai modèle de courage !
Et quel était donc ce petit secret que Patty voulait lui faire connaître ? Annie avait sa petite idée sur la question... Elle avait hâte d’en savoir davantage sur cette étonnante rencontre…


(Ecrit par Régina)



Edited by Régina - 6/8/2014, 10:15
 
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view post Posted on 23/11/2011, 11:07
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REGINA

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TROISIEME PARTIE



Presse à scandale




Terry froissa brusquement le journal.

"Candy et Terry : les derniers ragots" !


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Eh oui, d'après la rumeur, ce serait cette jeune infirmière que le célèbre acteur Terrence Graham Granchester (fils de l'actrice Eleonore Beker et du Duc de Granchester, "Terry" pour les intimes) aime. Il connaissait effectivement Candice Neige André (orpheline, puis recueillie par le Grand Oncle William, dite "Candy") depuis leur adolescence. A quatorze ans, ils entrèrent tous deux au Collège Royal de St-Paul, à Londres. D'après Elisa Legrand (au Collège de St-Paul en même temps qu'eux), Candy était une des nombreuses admiratrices de Terry, et l'empêcha même de se rendre au goûter blanc qu'Elisa avait donné, en Ecosse; Elisa affirme également, qu'un soir, on les découvrit tous deux à se dire des mots doux dans les écuries, ce qui entraîna le départ de Terry, puis celui de Candy. Leurs routes se recroisèrent à Chicago, un an plus tard. Candy était devenue infirmière, et Terry acteur.
Suite à l'accident de Suzanne Marlowe, l'actrice censée interpréter Juliette dans Roméo et Juliette, de Shakespeare, dont Terry était en partie responsable, Terry se maria avec elle. Il ne vit plus Candy.
Ces dernières semaines, près de deux ans après leur rupture, Candy et Terry se revirent à Chicago, et, d'après quelques témoins, se fréquentèrent, non seulement à l'Hôpital Ste-Joanna, mais aussi au Théâtre avec la compagnie Strusford.
Il est indéniable que, même Papa d'une petite "Candy", Terry ait cédé au charme et au sourire de cette jeune femme, et Suzanne Marlowe, aurait été profondément en colère contre lui.





"Quelle sale gamine, cette Elisa" pensa Terry. "Elle ne cessera donc jamais d'user de l'influence de la Famille André pour faire du mal à Candy !".
Terry relut un instant l'article, puis la légende en dessous de la photographie :
"
Ci-dessus, Candy, dans son habit d'infirmière, tenant à la main un bouquet de fleurs que les enfants lui ont offert".

(Ecrit et réalisé par Lou99)

Edited by Régina - 13/2/2012, 09:33
 
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view post Posted on 23/11/2011, 11:42
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REGINA

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Un violent choc !




Ce soir là, lorsqu'il pénétra dans le vestibule, le jeune homme comprit immédiatement que les nouvelles étaient parvenues plus rapidement que prévu. Un air glacial enveloppait Terry, Les rideaux fermés et les murs sombres n'indiquaient rien de bon. Dans le petit salon, le feu de la cheminée n'avait pas été allumé. Il se précipita dans la chambre, tout y était correctement rangé, il souffla. Peut-être bien que Suzanne et sa mère ne tarderaient pas à rentrer. Elles étaient sûrement en train de rendre une visite familiale, pas plus tard qu'hier, Suzanne avait reçu un pli d'une grande tante, il ne pouvait s'agir d'autres choses, et puis cette grande tante habitait bien à deux heures d'ici, c'est pourquoi le feu n'avait pas été allumé de la journée.... Les battements de son cœur revinrent progressivement à la normale.... Terry cherchait à présent le moyen d'éviter à Suzanne une peine si inutile. Lorsqu'il poussa la porte de la cuisine, il sentit une résistance au sol et ses yeux se posèrent sur une boule de papier chiffonnée. Il n'eut pas besoin de la déplier, il reconnut immédiatement la typographie du journal par qui le scandale était arrivé. Effondré, il s'adossa contre la porte et se laissa glisser. Il prit sa tête entre ses mains, et soupira. Non, pas de larmes, même cela il ne le pouvait. Pourquoi, mais pourquoi fallait-il que cela soit aussi dur ! Sa volonté d'aimer était tarie, son cœur était sec, mais il ne la quitterait pas, il ne le pouvait pas. Il faudrait la retrouver, lui expliquer, il faudrait l'aimer, il faudrait apprendre à l'aimer, apprendre à la désirer. Il ressentit un léger picotement près de l'aine, et en farfouillant dans sa poche, il sortit le peigne de Candy, une branche s'était abîmée, et dans une colère sans nom, il le jeta violemment contre le mur mais aussitôt, par un geste désespéré et plein de tendresse, il l'agrippa et le baisa. C'est à ce moment seulement, qu'il pleura. Le surlendemain, grisé par les vapeurs de l'alcool, Terry parvint à se lever du canapé. Pendant deux jours, il s'était enfermé et avait bu, il n'avait pu quitter le salon, trop craintif à l'idée de découvrir les pièces vides. Il allait l'attendre, elle reviendrait et comme cela était trop dur, il céda à la tentation du liquide euphorisant. C'est parce que la mère de Suzanne avait pénétré ce matin dans le foyer, qu'il ouvrit les yeux et qu'il peina difficilement à se relever. Les cheveux hirsutes, l'haleine putride et sa tenue vestimentaire froissée, le beau jeune homme était méconnaissable.

• Vous êtes un monstre Terrence Granchester, un monstre ! hurla Madame Marlowe, les yeux révulsés par la colère.
• Que.. que...
• Suffit, elle ne veut plus vous voir, c'est fini, vous la tuez (le crissement de la robe rendu par ses pas agités ponctuait ses éclats) et gardez-le bien dans votre conscience....Mon bel ange, vous la tuez ! Vous êtes un monstre ...
• Non, non, non ! hurla-t-il en sanglotant, je veux la voir, s'il vous plait, je veux la voir..... Il faut que je la voie....
• Non, c'est terminé, je l'amène loin de vous, loin de vos mesquineries, de vos cruautés, vous êtes incapable d'aimer ma fille.... Vous la tuerez ! Que j'ai pu être folle d'imaginer....
• Non, je vous en prie, juste une fois, je veux la revoir....Terry à genoux, suppliait désespérément Madame Marlowe, il n'osait toucher les pans de sa robe et sa voix grondait silencieusement, car là encore, il ne parvenait pas à assumer les ellipses.
• Laissez-moi, laissez-nous, je suis venue récupérer quelques affaires... Et nous disparaitrons à tout jamais de votre vie, c'est bien ce que vouliez non ?
• Non, non, non ! hurla-t-il, je ne peux pas l'abandonner, je ne peux pas, elle a besoin de moi, j'ai besoin d'elle...
• Non, et je me suis trompée, elle n'a pas besoin de vous Terrence Gran-ches-ter, dit-elle calmement en détachant chaque syllabe de son nom. C'est fini. Je lui ferai entendre raison, elle m'a toujours écouté. Avant de s'en retourner, trop émue pour prendre quoi que ce soit, elle regarda le jeune homme et les dents serrées l'acheva :
• Mais regardez-vous, vous déshonorez le titre de votre prestigieuse famille. Évitez-leur cette offense au moins.

La porte claqua.


(Ecrit par paola)






Echec




Ainsi, après le scandale de jeudi dernier, Mme Marlowe, la mère de Suzanne, ne tient plus à ce que sa fille revoit Terry. Elle lui dirait "être un monstre", "indigne", "déshonorer son titre" etc. Il faudrait peut-être que le jeune Terrence apprenne à faire ses choix tout seul désormais, car il est promis à une grande carrière d'acteur, et ses affaires familiales ne doivent pas pour autant influencer celle-ci. On dit aussi que la douce Suzanne se laisse trop faire par sa mère, qui dès la naissance de l'enfant des deux acteurs, prénommée Candy, prit tout en main.

A présent, c'était ce petit article qui était en première page d'un journal people. Il y avait également une photographie de Terry et Suzanne, lors de leur mariage, puis une photographie de Terry, seul, éploré, sortant de chez lui, titubant, pour rattraper Mme Marlowe, disparue depuis longtemps dans la nuit.

La représentation donnée quelques jours plus tard fut un cuisant échec. Peu de "fans" vinrent y assister, et Terry ne donna pas du tout l'effet attendu par le metteur en scène. Sa représentation, pour la première fois de sa vie, fut grotesque; on voyait bien qu'il n'avait pas le cœur à jouer.


(Ecrit par Lou99)






Journal intime




Cher journal,

C'est le cœur tout retourné que je me confie à nouveau à toi. Je me rappelle du jour où je t'ai commencé… Ma rose était posée sur le rebord de la fenêtre et mes larmes perlaient sur mes joues, Anthony était parti pour toujours, je ne parvenais pas à y croire. Je me demandais comment faire pour continuer à vivre et tu m'as sauvée. Toi seul, connais mes pensées les plus secrètes. Tu sais que j'aime Terry plus que tout. Mais c'est fini, il n'y a plus à espérer. Et je dois survivre à nouveau, aide-moi. Je voulais te conter ma journée de douceurs partagée avec Albert mais je ne trouve pas la force. Je suis anéantie. Que dois-je faire maintenant ? Si ce n'est de l'oublier, de l'enfouir au plus profond de ma mémoire et de le perdre dans l'espace invisible du temps. Petit journal, je ne veux plus jamais souffrir. Je vais construire un rempart autour de moi qu'une armée entière ne pourra détruire.

Ta Candy.


(Ecrit par miss capucine)




Un bal en perspective




De son côté, Wilfried se jura d'être plus prudent et de ne pas se promener tout le temps avec son carnet à dessins sous le bras. Au souper, l'image de Candy lui revenait sans arrêt, il la voyait même apparaître dans son potage. Il était distrait et Albert le remarqua assez vite car il ne répondait pas rapidement à ses questions ou acquiesçait sans même comprendre le sujet de la conversation. Cela ne lui ressemblait pas, lui qui avait un esprit si vif.

-Alors que penses-tu de cette date ? questionna Albert en mordant dans son pain.

-De quelle date parles-tu ?

-De celle de ta présentation officielle à la famille et aux proches. Je viens juste de te proposer l'idée d'un bal et tu as dit que tu étais d'accord.

-Moi ! D'accord pour participer à un bal, ça m'étonnerait !

-C'est pourtant ce que tu viens d'approuver.

-Ah… dit Wilfried en baissant la voix. Il ne voulait pas contrarier son oncle.

-Il me faut une date pour tout préparer. Et aussi, il faut que tu me dises qui t'accompagnera.

Là, Wilfried changea d'état d'esprit. Tout à coup, le bal ne lui déplaisait plus.

-Qui m'accompagnera ? … Pourquoi pas Candy ? A moins qu'elle n'ait déjà un cavalier.

Albert remarqua le soudain intérêt de Wilfried ainsi que le retour de sa vivacité. Il en était persuadé, il était amoureux !

-Eh bien, il faudra lui demander et tu verras… Mais je dois te prévenir que Candy est dans une phase délicate de sa vie, elle est vulnérable et tu ne dois pas la brusquer.

-Albert, tu peux avoir confiance, je ferai attention.

Wilfried ne voulut pas en savoir davantage. Il aimait apprendre à connaître les autres tout doucement, sans excès de curiosité. Il avait la délicatesse de laisser les personnes se livrer lorsqu'elles le désiraient. Il ne le savait pas encore, mais pour le moment, Candy n'acceptait de se confier qu'à son journal intime.

C'était l'automne, les alentours de la maison de Pony s'étaient colorés de tons chatoyants et Candy admirait les feuillages dorés voltigeant au vent. Elle occupait son temps à aider Melle Pony et Sœur Maria auprès des enfants. Elle donnait aussi des soins infirmiers aux personnes habitant la région. Sa vie était bien remplie, du matin au soir, elle ne s'ennuyait pas. Toutes les rencontres qu'elle faisait lui donnaient l'énergie pour continuer. Un soir, elle reçut la visite de Wilfried, venu à cheval jusqu'au foyer de Pony. Elle l'avait vu arriver de loin, par la fenêtre, il n'était pas pressé, il prenait le temps de regarder le paysage. Elle ne l'avait pas revu depuis le jour de sa randonnée avec Albert. Elle repensa au fameux cahier recouvert de cuir. C'était cet objet qui avait déclenché en elle le soudain besoin de se livrer à son journal. Elle avait pu alléger son cœur. Elle lui était reconnaissante, à lui… et finalement, à son porteur. Pourquoi venait-il ? se demanda-t-elle.

Melle Pony alla ouvrir au jeune homme, elle l'accueillit comme elle savait si bien le faire. Il salua la petite assemblée et se présenta. Candy le pria de s'asseoir et lui proposa une boisson chaude. Il accepta une tasse de chocolat et Candy qui aimait beaucoup le chocolat chaud partagea ce moment avec lui.

-Vous aussi, vous aimez le chocolat chaud. Moi, ça me rappelle quand ma mère m'en faisait lorsque j'étais enfant en France.

-Oui, j'aime beaucoup, ça me rappelle les goûters que je faisais ici même, petite, avec Annie. Annie est comme une sœur pour moi, Melle Pony et Sœur Maria nous ont élevées…

-Tiens, une certaine Annie est venue à Lakewood l'autre jour, accompagnée de son mari, Archibald Cornwell.

-C'est elle, c'est Annie, elle est venue par ici ?

-Oui, elle habite la région, elle a même parlé de venir vous rendre visite.

-C'est une bonne nouvelle, je serai ravie de la revoir. Et Albert, comment va-t-il ?

-Très bien, à part qu'il est très affairé, tout comme mon père d'ailleurs. Ils ont décidé de donner un bal pour me présenter à la famille. Mais ça ne m'a pas l'air très intime comme réception. A vrai dire, je ne suis pas très à l'aise avec ce genre de chose. Je suis venu jusqu'ici, vous demander de l'aide Candy.

-Ah… Et comment puis-je vous aider ?

-En acceptant d'être ma cavalière pour cette soirée et surtout… Wilfried marqua un temps d'arrêt et observa la réaction de la jeune fille. Elle le regardait attentivement et avait déjà beaucoup d'empathie.

-Et surtout ? demanda-t-elle.

-Et surtout, m'apprendre à valser. Je n'ai jamais appris, je suis très embarrassé et je n'ai pas osé en parler à Albert.

-Si vous voulez, je veux bien vous aider à apprendre la valse mais je ne pense pas que j'aurai le cœur à être votre cavalière, pardonnez-moi.

-Je vous remercie de m'aider pour la danse, c'est déjà très gentil de votre part. Je chercherai une autre cavalière…

Candy fut étonnée de la réaction de Wilfried qui n'insistait pas et qui respectait son choix. De son côté, Wilfried était heureux d'avoir pu obtenir de futurs moments de rencontre avec celle qui habitait les rêves de toutes ses nuits.


(Ecrit par miss capucine)




Journal intime



Le 3 octobre,


Cher journal,

Aujourd'hui, je suis allée à Lakewood. J'aime cet endroit, j'ai tant de souvenirs de jeunesse là-bas. Je suis allée dans la grande salle de bal pour y danser avec Wilfried. Depuis que j'y avais dansé avec Anthony, je n'y étais jamais retourné. Il me fait tellement penser à son frère et j'avoue que cela m'a troublée. J'avais l'impression d'être dans le passé et lorsque mes yeux se fermaient, j'étais avec Anthony. Sauf que… Wilfried ne danse pas aussi bien. Je dirais même que c'est une catastrophe. J'espère qu'il progressera lors des prochaines leçons… Melle Pony m'appelle pour passer à table, je te laisse.

Ta Candy.




Le 10 octobre,


Cher Journal,

Il est un peu tard mais je voulais te parler de Wilfried. J'ai diné à Lakewood ce soir juste après la deuxième leçon de danse. Albert et Mr Brown étaient présents, c'était bien agréable. Pour en revenir à mon élève, cette fois, j'ai cru avoir Terry en face de moi. Il m'a d'abord, élégamment invité en s'inclinant devant moi. Puis, il s'est très vite énervé car il n'arrivait pas à garder le rythme et m'a dit qu'il ne voulait pas continuer la séance. Je l'ai revu au souper, il était totalement changé. Il était passionnant à écouter. Malgré son jeune âge, il a déjà beaucoup d'expérience de vie et a rencontré tellement de gens et de cultures différentes. Je crois qu'il n'est pas fait pour les choses futiles comme cette réception et il fait des efforts pour son père et Albert. Après le repas, je lui ai dit qu'il y arriverait et cela l'a réconforté, je l'ai senti quand il a souri.

Ta Candy.




Le 17 octobre,


Cher journal,

Je suis très embêtée. Aujourd'hui, la leçon de danse s'est très bien passée. J'avoue que j'aime me rendre à Lakewood pour cette leçon. J'aime la valse et je crois que j'apprécie Wilfried. Il m'a confié qu'il n'avait toujours pas trouvé de cavalière et qu'il ne savait comment faire pour en trouver une, qu'il trouvait ça dommage d'en avoir une devant ses yeux et que celle-ci ne voulait pas. Et là, petit journal… mon cœur s'est serré et je suis restée muette. Je m'étais juré de ne plus rien ressentir mais mon rempart semble céder… Je suis partie en le laissant sans réponse. Et maintenant, je regrette. Je n'arrête pas d'y penser. Je crois que je vais accepter son invitation.

Ta Candy.


(Ecrit par miss capucine)



Mensonge




• Doucement, mon ange, ne pleure plus, doucement mon ange, ne pleure plus chantonnait la jeune maman, en essayant de taire ses propres larmes.

Elle enfouit sa belle chevelure blonde dans les langes de la petite Candy Elle respira profondément sa chair, la baisa dans tous les petits recoins et plis de sa peau. La petite Candy était maintenant toute propre et Suzanne la serra fort contre elle :

• Maman sera toujours là pour toi, et papa rentrera bientôt, il nous aime.

Un air frais s'engouffra dans la chambre et Suzanne se dépêcha d'aller accueillir sa mère.

• Alors, vous l'avez vu ? Lui avez-vous parlé ? Dit-elle précipitamment.
• Elle s'agrippait à la porte d'une main et tenait fermement la petite Candy de l'autre.

La mère marqua un temps d'arrêt, n'osait regarder sa fille et finalement affronta la situation :

• Non, ma fille, dit-elle sèchement, il n'était pas là.

Elle tourna ensuite le dos à sa fille et se dirigea vers le salon, Suzanne ne parvenait à croire sa mère, comment n'aurait-il pu être pas là, elle si persuadée qu'il la retrouverait le jour même, comment avait-elle pu suivre sa mère dans ce logement sinistre prêté par une connaissance douteuse. Comment avait-elle fui le foyer conjugal elle, sa propre femme, comment arriverait-il à lui pardonner après cela ? L'avoir privé de sa petite Candy.

• Comment ? Comment n'était-il pas là ? Il n'est pas rentré ? Avez-vous vérifié si le lit était défait ? Et ses affaires mère ? Mais où êtes-vous ?

Suzanne tentait de se déplacer rapidement et recherchait à présent des explications plus détaillées. Elle en voulait à sa mère. Tout ceci ne se serait pas produit si elle ne l'avait pas écoutée.

• Je t'en prie, mon ange, il faut l'oublier, ce n'est pas un garçon pour toi.
• Ce n'est pas un garçon, c'est mon mari mère, et cela vous ne l'avez jamais accepté. Dites-moi s'il vous plait, regardez combien je souffre, n'est-il pas du tout rentré à la maison ?

La mère, contrariée par le mensonge qu'elle venait de produire ne pouvait plus reculer, et puis elle ne le souhaitait pas vraiment :

• Non mon enfant...
• Vous mentez mère, vous mentez ! Je le lis dans vos yeux.

Suzanne révulsée ne parvenait à accepter les mots si durement lâchés et elle connaissait effectivement bien sa mère. Cette dernière ne pouvait soutenir son regard, elle savait donc que les propos rapportés n'étaient pas la réalité.

• Eh bien soit mon ange...Je l'ai vu ! Elle marqua un temps d'arrêt.
• … Comment...
• Oui, je l'ai vu. Veux-tu vraiment savoir la vérité ?
• Oui mère.
• Il ne veut plus te voir. Voilà pourquoi je ne t'ai rien dit.

Suzanne, tout d'abord choquée ne put émettre quelques sons. Un coup douloureux lui déchira la poitrine. Cela ne pouvait être vrai. Il l'aimait, elle le sentait, il aimait sa fille, comment un père pourrait-il abandonner son enfant ?

• Mère vous mentez, vous mentez, vous mentez !

Suzanne était déchainée. Elle ne pouvait l'accepter. Hors d'elle, elle serra trop fortement le bébé. A présent, elle hurlait sans que sa mère ne puisse la faire revenir à la raison.

• Calmez-vous mon enfant, calmez-vous mon enfant, c'est pour votre bien. Ne le laissez pas vous tuer, il ne le mérite pas...Mon enfant, mon cher enfant.... Pleurait la mère.
• Taisez-vous ! Taisez-vous ! Vous mentez, vous mentez... il est là-bas.

Et sans réfléchir, Suzanne enveloppa la petite Candy dans son manteau de laine, et sortit précipitamment dans la rue, dans l'espoir de rejoindre l'homme qu'elle aimait plus que sa propre vie.
Dehors, il faisait froid. Les premières chutes de températures avait été rigoureuses pour tous, une jeune mère courrait éperdument sans manteau sur les longs boulevards de la grande ville. Elle tenait sur sa poitrine un petit être, enveloppé chaudement et qui semblait dormir profondément.


(Ecrit par paola)






Autre choc




Lorsqu'il découvrit sur le perron de la porte le journal du matin déposé, Terry pensait y découvrir de nouveaux articles concernant ses médiocres performances de la semaine. Mais ce qu'il trouva lui enleva tout souffle et toute raison :

« Après ses dernières frasques avec un acteur en vogue, la jeune héritière semble avoir arrêté son choix sur un beau parti, le fils Brown. Pas plus tard qu'hier, ils ont été surpris entrain de valser, leurs regards et leurs attitudes ne trompent personne, gageons qu'avant la fin de la saison, une date soit prise pour les noces. Rappelons le passé sulfureux de la jeune héritière décrite comme une séductrice vénale, il est inutile de revenir sur ses frasques passées : vol de bijoux, trahison et atteinte aux bonnes mœurs, un lourd palmarès pour une si jeune personne au physique si angélique.... » La photo reflétait toute la tendresse des deux jeunes gens. Terry ne put s'empêcher d'émettre un cri douloureux, il déchira le journal, et froissa les bouts de papier, mais il ne pouvait réduire et faire disparaître les écrits. Quelques minutes plus tard, il sortit coiffé d'un chapeau mou, et d'un imperméable, et tenait une valise en cuir souple. Ses pas agités le porteraient jusqu'à la gare.


(Ecrit par paola)






Un sérieux doute



Suzanne pénétra dans le vestibule en serrant très fort la petite Candy dans ses bras. Un air glacial la fit frissonner et elle comprit que personne ne se trouvait là, sans quoi le feu de la cheminée eut été allumé. Néanmoins, elle appela Terry à plusieurs reprises ...aucun bruit n'indiquait quelque présence que ce soit.

Elle posa la petite Candy chaudement enveloppée sur le canapé, tenta de réchauffer ses doigts. Paralysés par le froid et par son absence de précaution : dans sa précipitation, elle était sortie peu vêtue, Suzanne souffla donc à plusieurs reprises dans ses mains, et cela lui occasionna quelques brûlures. Elle n'avait jamais allumé l'âtre, mais cela ne l'arrêta pas, et elle alla prendre quelques bûches rangées dans le placard. Il lui fallut attendre une bonne heure avant d'entendre crépiter de belles flammes. Posément, elle reprit la petite Candy qui s'était réveillée entre temps, lui sourit :

• Tu verras mon ange, nous allons y arriver. Toutes les deux. Nous attendrons le retour de Papa, il va revenir tu sais, il va revenir.

Elle partit ensuite dans la cuisine pour vérifier l'état des denrées alimentaires, estima leurs pérennités et entreprit de se rendre chez les voisins, afin de faire appeler la servante. Mais avant de quitter le vestibule, son regard se porta sur les morceaux de journaux épars. Elle crut d'abord que ce fut les pages qu'elles avaient elle-même froissées et quand bien même ce fut douloureux de les relire, elle le souhaitait, mais elle se rendit compte qu'il s'agissait en fait d'un nouvel article. Seule la photo de Candy et son mystérieux cavalier avait été préservée. Sans avoir la totalité du texte, elle comprit que Terry avait lu l'article et était sûrement parti la retrouver. Cette nouvelle ne l'attrista pas plus car elle comprit également qu'il était resté là, à l'attendre. Elle le savait maintenant. Elle était décidée, c'était ici que la petite Candy avait été conçue, c'était ici qu'elle vivrait, qu'elle l'attendrait. Il reviendrait, elle en était sûre.

Après avoir couché son ange, Suzanne s'assoupit dans le canapé, celui là même où Terry, quelques jours plus tôt avait passé ses nuits et jours à l'attendre. Elle l'avait senti dès son arrivée, car il l'avait laissé sur la table jouxtant l'assise, verres et flacons. Elle pouvait, à regarder les moindres détails de la pièce, imaginer l'attente douloureuse de son amour. Fatiguée par toutes les émotions de la journée, elle s'allongea sur le canapé mais se releva presque aussitôt, car elle avait ressenti une piqure le long du cou. En regardant de plus près, elle trouva dans les plis du revêtement, le petit peigne nacré. En le portant à la lumière, elle comprit qu'il ne s'agissait pas du sien, ni de celui de sa mère. Elle n'alla pas plus loin dans sa déduction et jeta le peigne au feu. Les larmes ne purent être refoulées et le doute s'installa.


(Ecrit par paola)





Tom et Clémentine



Tom et Clémentine étaient assis l'un en face de l'autre, au bord du lac Michigan. Muets, ils contemplaient leur reflet dans l'eau du lac. Ces derniers jours, Tom avait appris à connaître Clémentine. C'était une jeune fille discrète, serviable. Clémentine était très douce, gentille et aimable avec tout le monde, malgré tout, elle était un peu taciturne, et restait méfiante à l'égard des personnes qu'elles connaissaient mal. Les seules et rares paroles qu'elle prononçait dans la journée, étaient destinées à Tom ou à son père. Elle était très nerveuse et timide quand un étranger lui demandait son chemin, par exemple. Clémentine commençait à faire une place à Tom dans son cœur, en tant qu'ami, et non en tant que maître de la ferme où elle travaillait.

- Clémentine ? appela doucement Tom.
- Oui.

Ce fut la seule réponse de Clémentine; elle avait ainsi pour habitude de répondre par des interjections, ou des brides de phrases, telles que : "Oui" "Si" "Non" "Pourquoi ?" "Comment ?" "Où"? " !"Eh" ! "Ah"! "Oh" ! et je vous en passe de nombreuses pour que la lecture de ceci soit plus commode et moins ennuyeuse.

Un certain temps s'écoula entre le moment où Clémentine avait répondu, et le moment où Tom reprit la parole.

- J'aimerais t'emmener à un endroit.
- Où ?
- Tu verras bien; nous avons le temps, le souper n'est servi qu'à huit heures du soir.

Clémentine se leva. Tom l'observa furtivement. Du haut de ses dix-sept ans, elle paraissait beaucoup plus mûre; ses mains avaient été confrontées aux durs travaux de la lessive, de l'astiquage et du balayage. Elle paraissait fatiguée, mais elle était si jolie...

- Allons-y, Tom, je suis impatiente de savoir ou tu m'emmènes.

"Elle a dit toute une phrase !" se dit Tom. Heureux d'avoir éveillé la curiosité de la jeune fille, Tom se leva à son tour.
Ils marchèrent quelques temps, et arrivèrent au sommet d'une colline. Du haut de celle-ci, on apercevait, comme une grande chaumière ; à l'intérieure, on sentait qu'il régnait une certaine agitation.
"C'est l'heure du repas, là-bas." se dit Tom. En effet, Sœur Maria et Mlle Pony avait pour coutume de servir le repas à sept heures trente, si bien que les tables étaient dressées à sept heures vingt.
Tom scruta les environs; puis il regarda attentivement leur vieil arbre. Candy aimait tellement y monter ! "Sacrée Candy" se dit Tom. "J'espère que je pourrais te trouver là-bas aujourd'hui, j'ai tellement de choses à te dire, et cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas vus !".

Tom descendit la colline, suivi de près par Clémentine.

- Attention à ne pas glisser sur les feuilles mouillées, dit-il.

En effet, il avait plu dans l'après-midi. "Telle que je la connais, Candy est tout de même allée voir son arbre aujourd'hui" se dit-il.
Ils arrivèrent enfin devant la Maison de Pony, ce lieu si paisible, qui avait bercé l'enfance de Tom.

- Peux-tu nous dire ce que nous faisons devant cet orphelinat ?

Cela faisait un moment déjà qu'elle n'avait pas prononcé un mot. Tom comprit qu'elle avait réfléchi intensément, ces dernières minutes. Elle avait compris, à cause de la Croix, de l'agitation régnant à l'intérieure, et de la proportion de la chaumière, qu'il ne pouvait pas s'agir d'une habitation ordinaire.

- Je voulais te montrer l'endroit où j'avais grandi, les enfants avec qui je me suis tant amusé, et les deux femmes qui m'ont élevé pendant douze années.
- Tom, pourquoi ne m'a jamais tu dis que tu avais perdu tes parents ?
- Je ne voulais pas t'embêter avec tout cela.
- Tu sais, Tom, moi j'ai perdu ma mère; mon père travaillait dur à sa ferme; il est mort quand j'avais douze ans. Mon frère aîné a hérité de la ferme, mon frère cadet a reçu les effets de mes parents, et moi, la benjamine, je n'ai rien eu qu'une maigre bourse et un baluchon. Dès cet âge peu avancé, j'ai travaillé, allant de bourg en bourg, de ferme en ferme, de maison en maison. J'aurais compris ce que tu ressentais; nous aurions dû parler de tout ça plus tôt.
- Clémentine, viens, murmura juste Tom.

Tom frappa deux coups à la porte de bois. Ce fut sœur Maria qui vint ouvrir.

- Tom ! s'écria-t-elle.
- Sœur Maria !
- Entre donc vite, il y a un vent glacial dehors, tu ne trouves pas ?

Tom entra, suivi de Clémentine.

- Oh, mais je vois que tu es accompagné par une charmante demoiselle, dit Sœur Maria. Qui est-ce donc, Tom ? demanda-t-elle, alors qu'elle savait pertinemment qui était la jeune fille en question, Tom lui ayant fait de Clémentine des descriptions fantastiques des dizaines de fois.

- Sœur Maria, je vous présente Clémentine. C'est... euhhhh... C'est une amie, acheva Tom.
- Enchantée, Mlle Clémentine, dit simplement sœur Maria.
- Sœur Maria, où est donc Candy ?
- Oh, je vais la chercher tout de suite.

Clémentine eut un léger serrement au cœur. Malgré tout, elle avait appris à s'attacher à Tom, à l'aimer, et elle se demanda qui était Candy.

- Qui est-ce Tom, cette jeune personne ? ne put-elle s'empêcher de souffler à Tom.
- C'est une amie d'enfance; c'est en partie grâce à moi qu'on l'a découverte, dans la neige. Je vais te la présenter, je suis sûr que vous vous entendrez très bien toutes les deux.

Candy arriva. Quand elle vit Tom, elle ne put s'empêcher de le serrer amicalement dans ses bras.
- Tom ? Que deviens-tu ?
- Oh, ça va comme-ci comme-ça à la ferme, des hauts et des bas, mais ça fonctionne bien dans l'ensemble...

Mais Candy n'écoutait déjà plu l'explication de Tom. Elle détaillait Clémentine du regard. Candy comprit tout de suite qui était Clémentine; elle vit aussi que Tom était aux anges. "Tom est à amoureux" se dit Candy. "Mon Tom amoureux" ! S'il y a dix ans quelqu'un m'avait dit que le petit bonhomme de rien du tout que j'avais devant moi, allait un jour tomber amoureux d'une si ravissante jeune fille, et qu'il serait presque patron d'une grande ferme, je l'aurais sans aucun doute traité de fou !".
Candy tendit sa main à Clémentine :

- Enchantée, je me nomme Candice Neige André. Et vous ?
- Tom ne vous l'a pas dit ? répondit Clémentine brusquement.
- Non, point du tout, répondit Candy en jetant un regard en coin à Tom.
- Je me nomme Clémentine, c'est tout ce que vous avez à savoir sur moi, dit Clémentine.

Cette réaction si brutale étonna Tom, mais il voyait bien que Clémentine imaginait des choses entre lui et Candy... D'accord, un moment, quand ils étaient encore tout gamins, il avait été charmé par la personnalité de cette petite demoiselle, et en était tombé amoureux. C'était de l'histoire ancienne, et maintenant Candy était sa meilleure amie.

Candy et sœur Maria, suivis de Tom et Clémentine, entrèrent dans la salle à manger bruyante. Aussitôt, tous les regards se portèrent sur le brun et la rousse. Gêné, Tom dit simplement :

- Bonsoir Mlle Pony, bonsoir les enfants ! Je voudrais vous présenter ma nouvelle amie, Clémentine.

Ils allèrent ensuite tous les quatre auprès de Mlle Pony, qui allait beaucoup mieux à présent. Sur leur passage, les enfants chuchotaient : "Vous avez vu, la nouvelle fiancée de Tom !" "Elle est très jolie, mais elle à l'air si fatiguée ". "Elle ressemble un peu à Candy en rousse, avec ses taches de son, vous ne trouvez pas ?" "A quelle date est fixé le mariage" ? Etc. etc. Ce n'était ni par méchanceté, ni par jalousie que les enfants de la maison de Pony disaient cela, mais, simplement, parce que, si comme d'après eux, Tom et Clémentine se mariaient, ce serait un grand événement, eux qui ne voyait jamais rien de nouveau, ni de particulier. Si, une fois, on leur avait dit que le père de Tom comptait fiancer son fils à une jolie petite fille, Diana. Malheureusement, Diana avait six ans de moins que Tom, et elle ne lui plaisait pas du tout. Les fiançailles n'eurent pas lieu, et ainsi Tom ne se maria point.

Le souper commença. Tout le monde mangeait de très bon cœur, à sa façon, les enfants gloutonnement, Sœur Maria religieusement, Mlle Pony lentement, Candy avec appétit, tous à leur manière, sauf Tom et Clémentine, qui ne mangeaient rien.

- Vous ne mangez rien, Mlle Clémentine ? demanda poliment Candy. Et toi, Tom ?
- C'est gentil à vous de vous intéresser à nous, Candy, répondit Clémentine d'une voix douce et tranquille, mais qui laissait transparaître son agacement. Toutefois, il est inutile à Tom et à moi de manger à votre table.

Candy faillit se fâcher. Cette fois, elle comprit que l'antipathie qu'elle avait ressentie envers Clémentine dès le premier regard était justifiée. Celle-ci lui en voulait, elle ne savait pourquoi, elle avait assez à faire de son côté, elle avait Terry ("Oh, Terry..."), Wilfried (à qui elle tentait désespérément d'apprendre à danser), alors pourquoi "s'intéresserait"-elle à Tom ? D'accord, c'était un de ses meilleurs amis; mais au point d'imaginer quelque chose d'autre... "Souviens-toi, Candy, quand tu as vu qu'Elisa aimait Anthony, n'as-tu été en colère ? N'as-tu cru qu'ils s'aimaient d'un amour réciproque" ? "Oui, je l'ai bien cru, aux premiers abords. Ensuite, j'ai appris à connaître Anthony, et j'ai su que c'était moi qu'il aimait." s'avoua à elle-même Candy. "La seule différence, est qu'Elisa aimait Anthony. Mais, à ma connaissance, ni Tom, ni moi, ne sommes amoureux de l'autre." se rappela-t-elle alors. "Ainsi, Clémentine n'a aucun souci à se faire à cause de moi."

Toute plongée dans ses pensées, Candy oublia même de demander la raison pour laquelle c'était inutile que Tom et Clémentine mangent avec eux. Ce fut Tom qui reprit la parole :

- Nous mangeons à huit heures à la ferme, dit-il. C'est pour cela que nous ne mangeons pas ici.

Candy chercha quelque chose à dire. L'ambiance était tendue à table. Elle se souvint alors du bal, qui lui avait causé tant de soucis au premier abord. Si elle y allait, elle pourrait sans aucun doute inviter Tom et Clémentine, puisqu'Annie et Archibald y allait aussi, malgré l'état de santé d'Annie.

- Tom, je ne sais pas si ça t'intéresse, mais les André donnent un grand bal à la mi-novembre, pour accueillir officiellement le demi-frère d'Anthony, Wilfried, dans la famille.

Tom saisit la perche que Candy lui tendait, et dit :

- Qu'en penses-tu, Clémentine, cela pourrait être amusant, non ?
- Je n'ai rien à me mettre, répondit Clémentine.
- Ne vous inquiétez pas, je vous offrirai une robe pour l'occasion.

Candy avait fait un gros effort pour dire cela à celle qui la considérait à présent comme sa "rivale".
Celle-ci approuva :

- C'est d'accord, si vous insistez. Nous serons présents, Tom et moi, à cette réception.


(Ecrit par Lou99)




Au rythme de la «Boston»




Une semaine plus tard, Candy se rendit au domaine de Lakewood pour la quatrième leçon de danse qu'elle donnait à Wilfried. Une voiture était garée devant l'entrée principale. Elle n'y prêta pas plus d'attention se disant qu'il s'agissait sûrement d'une visite de courtoisie à Mr Brown ou à Albert. Elle ne savait pas encore qu'Elisa était dans les lieux avec son fiancé Harry…

Elle se rendit dans la grande salle et n'y vit personne. Elle enleva son manteau et se dit qu'elle allait attendre un petit moment l'arrivée de Wilfried. C'est aujourd'hui qu'elle allait lui dire qu'elle acceptait son invitation au bal. Tout à coup, elle le remarqua, le fameux carnet recouvert de cuir de Wilfried. Il était posé sur un petit guéridon près d'une porte fenêtre. Elle s'approcha et regarda aux alentours si elle était seule. Puis, elle ne put s'empêcher de l'entrouvrir discrètement. Elle découvrit d'après quelques esquisses, le grand talent caché du jeune homme. Il dessinait merveilleusement bien. Parmi les fleurs et les paysages, il y avait quelques portraits. C'était saisissant, il savait «voir» les gens ! Comme s'il dessinait leurs âmes… Candy en resta toute émue. Puis, elle entendit des bruits de pas et referma aussitôt le recueil. Wilfried entra dans la salle d'un pas décidé. Il était d'une grande élégance et fort bien habillé. Candy se surprit en train de le dévisager avec attendrissement.

-Bonjour Wilfried ! dit-elle, ayant repris ses esprits.

-Bonjour Candy, pardonnez-moi mon retard. J'ai eu du mal à quitter les hôtes de mon père, il y avait là, une jeune femme et son fiancé qui ne me lâchaient plus, m'assaillant de questions.

Il remarqua tout de suite que Candy était à proximité de son carnet qu'il avait dû laisser là dans la précipitation. Il ragea intérieurement et espéra qu'elle n'y avait pas vu son portrait… et même ses portraits ! Il passait beaucoup de temps à la dessiner.

-J'ai une bonne nouvelle pour vous, dit-elle d'une manière enjouée.

-Ah, je vous écoute charmante demoiselle ! répondit-il d'un air curieux et taquin.

-Je suis d'accord… pour être votre cavalière au bal. Je ne tiens pas à vous laisser dans l'ennui et…

-C'est vrai, quelle merveilleuse nouvelle ! coupa-t-il. Vous êtes sûre que cela ne vous ennuie pas ?

-Non, je vous le propose avec plaisir, j'aime…

Elle marqua une pause car elle allait lui dire qu'elle appréciait sa compagnie puis reprit :

-J'aime beaucoup danser. De plus, des amis seront présents et je serais heureuse de les voir.

-Je suis ravi que vous acceptiez tout de même, c'est un honneur pour moi de vous avoir comme cavalière. Non parce que vous êtes une riche héritière mais parce que vous êtes touchante de bonté envers les autres et j'apprécie votre enthousiasme. De plus, vous êtes…

-Assez, assez… dit Candy en souriant, nous devrions nous y mettre sinon je pourrais changer d'avis.


Wilfried se déplaça jusqu'au gramophone. Il mit en marche la musique et retourna se placer face à Candy.

-J'aimerais être le danseur aujourd'hui, Melle « la » professeur, dit-il en mettant sa main droite dans le dos de Candy et en la rapprochant de lui.

-Bien, si vous voulez, répondit la jeune fille un peu troublée de l'audace de son cavalier. Nous allons danser la « Boston » à 3 temps en alternant à droite et à gauche. Allons y, 2…3…

Et le couple enlacé se mit à virevolter dans l'immensité de la salle vide et raisonnante. Candy se laissa entrainer. Elle regardait Wilfried dans les yeux et souriait. Il pénétrait dans la profondeur du regard émeraude de sa partenaire et son visage exprimait un désir brûlant. Candy ressentit cette chaleur en elle, elle était tellement bien, elle n'aurait pas voulu que le temps s'arrête… il sentait si bon, ses mains étaient si douces, elle frissonnait. Elle n'avait jamais ressenti cela auparavant, à part dans les bras de Terry et brièvement. Là, rien ne pouvait l'empêcher de savourer, elle était libre, elle pouvait écouter son cœur sans remord, sans culpabilité. La valse qui avait duré une éternité s'arrêta et le couple de danseur aussi. Ils étaient immobiles, pétrifiés. Ni l'un, ni l'autre, ne voulait se détacher… Il la serra un peu plus fort contre lui, sa bouche effleurait la sienne. Tout naturellement, leurs lèvres se touchèrent. Ils s'embrassèrent…

Candy s'écarta doucement de Wilfried, tout en le regardant des larmes lui coulèrent sur les joues.

-Terry, murmura-t-elle d'une toute petite voix presque inaudible.

-Comment, questionna le jeune homme encore tout fébrile.

-Je dois partir Wilfried, pardonnez-moi.

Puis, elle se dirigea vers son manteau, l'attrapa d'une main si vive qu'elle fit tomber le carnet posé à proximité. Il atterrit sur le sol et s'ouvrit en deux. La double page était recouverte des portraits de Candy. Lorsque Wilfried vit cela, il blêmit d'un seul coup, comme s'il sortait d'une opération à cœur ouvert. Elle s'enfuit en courant lui tournant le dos, elle ne pouvait affronter son regard.


(Ecrit par miss capucine)






Journal intime





Le 24 octobre,


Cher journal,

Que m'arrive-t-il ? Je ne sais plus où j'en suis. Mes sentiments amoureux s'entremêlent. Je ne sais plus quoi penser. Je ne sais plus qui aimer. Je ne sais plus ce que veux dire aimer. Pourquoi le baiser de Wilfried m'a tant émue ? Pourquoi me parait-il si fade face à ceux de Terry ? Pourquoi ai-je tant besoin d'être avec Wilfried ? Je l'apprécie, je le comprends. Il est amoureux de moi depuis que je l'ai vu dessiner la première fois et que j'ai insisté pour voir le contenu de son carnet. Il ne voulait pas l'ouvrir parce qu'il m'avait dessinée. J'ai le cœur si lourd ce soir... Je vais lui parler, j'ai confiance en lui. Je vais lui dire pour Terry. Je lui confirais mes secrets les plus intimes maintenant que je connais les siens. Je ne veux pas qu'il soit triste. Je crois que je l'aime…

Qu'en penses-tu petit journal ?

Ta Candy.


(Ecrit par miss capucine)






Une décision difficile




La vapeur sifflait bruyamment le long des quais, tout n'était que grincement mécanique et bruits stridents. La foule grouillait et se dépêchait de prendre les correspondances ; parmi elle, un jeune homme, tête baissée avançait doucement, à chaque pas, il semblait hésiter sur la destination à prendre. Un contrôleur sonna le départ pour Chicago : « Dernier embarquement pour Chicago, dépêchez-vous messieurs dames ».
Terry commençait à prendre appui sur la marche du wagon, lorsqu'il lâcha finalement la poignée. Il fit un pas en arrière et regarda les portes du train se refermer. « Je ne peux pas, non, je ne peux pas » pensa-t-il. Il ferma les yeux pour ne pas voir le train filer maintenant vers son être aimée. Il était dans l'impossibilité de se décider, revenir sur ses pas l'amenait une fois de plus à croiser le chemin de madame Marlowe, ce qu'il ne souhaitait pas. Cela faisait bien quatre jours qu'il errait à travers la ville, trouvant refuge dans un sombre hôtel. Candy, sa Candy, qu'il avait dit aimer jusqu'à l'éternité, sa Candy ne pouvait être heureuse avec lui, et c'était suffisamment dur à accepter, alors la savoir heureuse dans les bras d'un autre était chose intenable, la savoir irrémédiablement perdue lui occasionnait une telle douleur, si profonde et si sourde qu'il fallait lutter. Il l'aimait trop, il ne pouvait vivre sans elle....Qu'avait-elle pu ressentir lorsqu'elle avait appris pour la petite Candy ? Oh ! comme cela avait dû être horrible...Comme il le savait maintenant. Sa chère Candy, si bonne, si douce, si généreuse, pourquoi tant de souffrance ? Et puis à présent, il y avait la petite Candy, elle était là, et n'avait pas demandé à souffrir, il connaissait le manque d'une mère, il connaissait l'absence affective d'un père....Et puis, il y avait Suzanne, si égoïste par amour, mais si douce et si vulnérable. Elle ne méritait pas une douleur de plus. Il s'était cru aimé de Candy, avec ce sentiment, il pouvait affronter le quotidien sans elle, mais fallait-il qu'elle l'oublie si vite dans les bras d'un autre ? Il voulait la rencontrer, il voulait savoir, savoir, savoir à quoi bon ? Qui ferait-il souffrir ?
Il n'avait pu monter dans ce train, la vue de Suzanne serrant chaudement la petite Candy l'en avait empêché. Il fallait qu'il les retrouve. Il fallait qu'il les retrouve.


(Ecrit par paola)



Edited by Régina - 31/3/2012, 09:32
 
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view post Posted on 26/11/2011, 12:38
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Souffrances intérieures




Le feu crépitait dans la cheminée, et les flammes ondoyaient le long du foyer. Il faisait tellement bon à présent, blottie dans le canapé et enveloppant la petite Candy de ses deux bras, Suzanne repensait à son arrivée la semaine dernière où bravant le froid, elle s'était décidée à rejoindre Terry. Il n'était pas encore revenu, mais elle l'attendrait. Sa mère par contre, avait bien tenté de retrouver sa fille, mais l'accueil glacial qu'elle lui avait réservé n'avait pu aboutir à une réconciliation, et madame Marlowe était partie partagée entre les larmes et la fureur. «Pourquoi fuis-tu ton propre bonheur ma fille, tu te perdras, tu te perdras... ».

Non, et elle le savait à présent.

La petite Candy étirait ses petits membres et commençait à babiller gaiement, entraînant le rire de Suzanne. Depuis combien de temps n'avait-elle pas ri ? Lisa, la domestique, accourut au cri pensant qu'il était arrivé quelques malheurs et à la vue de la mère tenant tendrement sa petite fille dans les bras, elle fut soulagée.

Des bruits se firent entendre sur le perron et la porte ne tarda pas à s'ouvrir. Dans le vestibule, Lisa avait accouru, afin d'éviter toutes accommodations à sa maîtresse. On appréhendait tellement le retour de madame Marlowe. Lorsqu'elle vit Terry, les traits tirés, si fatigué, si aminci, elle resta sans voix. Déjà, la voix de Suzanne, enjouée demandait au loin :

• Lisa, qui est-ce ? Je n'attends personne....
• …
• Lisa ?

Au son de sa voix, Terry s'était précipité dans le petit salon, au même moment où Suzanne prise d'un doute s'était levée pour accourir :

• Terry !
• Suzanne !

Alors que le jeune acteur n'osait faire un mouvement, Suzanne s'élançait déjà vers lui, quand elle refréna son élan. De là où ils se tenaient, tous deux pouvaient sentir le souffle agité de l'autre.


Le feu crépitait, au loin on attendait les cliquetis de vaisselle que nettoyait la domestique. Déjà, le regard embué de Suzanne voilait la perception de son être aimé, déjà elle tentait vainement de rabrouer les larmes. Ce fut elle, qui la première brisa le silence :

• Oh Terry ! Oh mon amour ! murmura-t-elle. Ces paroles ne furent qu'un souffle chaud, à peine perceptible.
• Suzanne....
• Oh Terry !….Ne reste pas là, viens..... Je savais que tu reviendrais....Je savais que tu reviendrais....Je t'attendais....
• Suzanne....

Terry ne parvenait à prononcer autre mot que son nom. Il commençait à se rapprocher d'elle lorsqu'au dernier moment, il inclina la tête sur le côté et ferma les yeux. Ses belles mèches brunes glissèrent sur l'ovale du visage. Il sanglotait et murmura à son tour :

• Suzanne....pa...pa...pardon....pardonne moi....Suzanne, je ne veux pas te voir souffrir....
• Oh Terry !...Ne pleure pas mon amour.....Je savais que tu reviendrais....Je te pardonne....Ce n'est pas de ta faute....Comme je suis heureuse que tu soies là....Viens près de moi....

Suzanne n'osait faire un pas de plus vers l'être aimé, mais elle attendait. Dans sa robe de taffetas émeraude, qui rehaussait sa chevelure blonde, elle était magnifique. Ses cheveux peignés en arrière et maintenus par un lacet de perles fines ajoutaient une prestance singulière à sa physionomie. Elle avait attendu ce moment depuis le premier soir, elle s'était préparée chaque jour, avait soigné ses tenues et ses coiffures. Suzanne s'approcha tendrement de l'acteur et tendit ses doigts tremblants, effleurant doucement les premières mèches brunes.

Que s'était-il passé en une semaine pour qu'ils ne puissent même plus s'épandre l'un et l'autre. Que d'amours rendus.

• Je te pardonne mon amour, je te pardonne tout, tes errances....Je te pardonne ton amour....
• Non !

Sa voix vive et emportée avait raisonné brutalement dans toute la maison. Terry empoigna de ses poings fermés sa cape. Quelle lutte intérieure devait-il vivre.
Ses lèvres tremblaient et le regard toujours baissé, il ne parvenait à poursuivre. Suzanne reprit avec un ton plus affirmé, doucement au départ et plus assuré ensuite :

• Pardonne-moi.... Je t'aime tant.....Je t'aime à y perdre ma raison....je....
• …
• Je connais à présent la souffrance...La douleur du mal d'amour.....Je.....Oh Terry.....C'est elle....Je le sais..... C'est elle.....
• Non, ce n'est plus elle, parvint-il à dire indistinctement.
• Tais toi....Je le sais....Je....Ne me mens pas.....Je ne le supporte pas....Et pourtant....Je ne le supporte pas.....de te savoir si malheureux....Comme je suis égoïste....Terry....Comme je suis égoïste par amour...

A ces derniers mots, Terry releva doucement sa tête et remarqua alors à travers les yeux secs de Suzanne, sa détermination profonde :

• Je ne le supporte plus....Comme je la déteste...Comme elle t'aime......Comme tu l'aimes....Je ne peux plus...
• Suzanne, ne dis pas ça...

Terry, regardait intensément sa femme, sans pouvoir faire un mouvement de plus. Son regard lourd et froid trahissait ses luttes internes.

• Laisse moi finir Terry, tu me dois bien cela. Comment vivre à tes côtés, toi qui en aime une autre. Je pensais qu'avec le temps, avec tout mon amour, avec tout notre amour (Suzanne dirigeait son regard vers la petite Candy), on aurait pu....être heureux....Suis-je donc si idiote ? Est-ce donc si dur d'aimer un peu...Un tout petit peu....Quand tu te couchais près de moi le soir, et que tu enveloppais mon corps de tes bras.....Je pleurais de joie....Je pensais que......tu m'aimais un petit peu...et quand....et quand.....

Suzanne céda aux larmes. Elle prit ses mains et tenta d'essuyer doucement ses yeux. Elle se recula au moment où Terry, tentait de faire un pas vers elle...

• Suzanne, dit-il, ne dit plus ….Je suis là...Je reste là.....
• Non ! S'emporta-t-elle. Je ne le veux plus....Je ne veux plus....Comment savoir...Trembler tous les jours....Lorsque tu auras un peu de retard...Lorsque tu recevras du courrier...Lorsque tu te produiras sur scène...Comment savoir....
• A chaque instant....Ton coeur n'est pas ici....Quelle vie pour moi ! Quelle vie ! Pour nous.....Il n'y a plus de nous....
• Non Suzanne, je suis revenu...Il lui prit la main, mais elle se dégagea violemment :
• Non ! Va t-en ! Va t-en ! Va la rejoindre ! Laisse-moi ! Laisse-nous !
• Suzanne ! Je ne le pourrais jamais ! Tu m'entends....Jamais.

Il se mit à genoux et empoigna ses chevilles. Il sanglotait et implorait son pardon :

• Suzanne, pardonne moi, pardonne moi....Je ne peux pas partir....Je ne peux pas......
• Je sais Terry...Ce sera dur...Mais fais-le... Pour moi...Pour elle....Regarde....Je n'aurais plus la force de cacher mes larmes...Je n'aurais plus la force d'attendre ton amour....Je ne veux pas qu'elle découvre sa maman ainsi....Je veux pourvoir être forte pour elle....S'il te plait....Laisse-nous ! Laisse-nous !
• Suzanne, c'est impossible...Non....
• Va t-en ! Va t-en ! Hurla-t-elle sèchement.

Sans un mot de plus, elle se dégagea de son emprise et enfila sa capeline. Elle baisa tendrement la petite Candy qu'elle remit à Terry.

• Je t'ai pardonné...Je t'ai pardonné...Mais je ne peux plus....Je suis.....épuisée.....Je n'ai plus la force....De lutter....Reste près d'elle un peu...Jamais je ne te séparerais d'elle...Jamais...A mon retour....Je ne veux plus te voir...Ou j'en mourrais...
• Suzanne....Non !

Suzanne sortit en serrant chaudement sa capeline, il faisait si froid dehors. Terry ne put la retenir, La petite Candy pleurait à chaudes larmes.


(Ecrit par Paola)






Confidences près de la rivière…




Il restait deux leçons avant la date officielle du bal. Candy avait essayé des robes dans une boutique de confection à Chicago. Elle en avait trouvé une charmante. Pour la choisir, elle s'était inspirée de celle que portait Rosemary sur son portrait. Elle était ceinturée à la taille, le décolleté était raffiné et agrémenté de fines dentelles. C'était une robe sans manche, à crinoline et en étoffe satinée, faite pour la valse. Sa couleur était celle du soleil. Candy porterait des gants montant blancs et un collier de perles. Il y avait juste quelques retouches à faire afin de l'ajuster à la taille fine de la jeune femme. Aujourd'hui, était le jour où elle allait la chercher, elle pourrait ensuite la mettre pour les dernières leçons en tenues de soirée. Elle avait fait demander à Wilfried de se tenir prêt pour ces dates, lui aussi serait en tenue officielle. Tout en ayant l'esprit à la joie, Candy pensait à ce qu'elle devrait lui dire lors de cette prochaine leçon. Il faudrait qu'elle s'excuse d'être partie comme elle l'avait fait avec dans ses yeux ses merveilleux portraits. Depuis cette dernière leçon qui s'était terminée en baiser, elle ne cessait de penser à lui, elle en rêvait, elle voulait le revoir.
Le 31 octobre, elle arriva en calèche puisqu'elle était chargée de sa robe. Elle descendit et Dorothée vint l'aider à porter ses paquets. Elle demanda à la jeune et ravissante servante où était Wilfried.
-Ah, je suis désolée Melle Candy, je ne peux pas vous répondre. Depuis ce matin, il est introuvable. Il n'était pas présent au déjeuner et son père était mécontent car il voulait faire le point sur la soirée du bal puisque beaucoup de réponses aux invitations ont déjà été faites.

-Où peut-il être ?

-Aucune idée.

-Dorothée, sais-tu par hasard si Annie et Archi seront présents.

-Oui, Melle Candy.

-Et Tom Steeve ?

-Oui aussi, il sera accompagné.

Candy sourit intérieurement et songeait à Clémentine.

-Merci Dorothée, je vais voir si je peux trouver Wilfried. Je reviens tout à l'heure pour mettre la robe. Tu verras, elle est magnifique !

Candy était sur un petit nuage de bonheur, elle se dit que Wilfried était peut-être en train de dessiner près de la rivière. Sans attendre, elle s'y dirigea en courant. Lorsqu'elle fut en contre haut, elle se mit à marcher prudemment afin de ne pas dévaler la pente jusqu'à l'eau. Elle l'aperçut, il ne dessinait pas, il regardait au loin et avait un air pensif.

-Wilfried, cria Candy en lui faisant signe de la main.

Il ne répondit pas et resta de marbre.

-Wilfried, répéta-t-elle plus doucement lorsqu'elle fut tout près.

Il ne se retourna pas.

-Qu'y-t-il Wilfried ? Vous ne me répondez pas, vous ne voulez pas me parler ?

-Non, je ne tiens pas spécialement à vous parler, répondit-il enfin sèchement.

Candy comprit assez vite que le jeune homme lui en voulait. Elle se sentit confuse tout à coup.

-Vous m'en voulez d'être partie si vite l'autre jour alors que nous venions de…

-Non, je ne vous en veux pas d'être partie, je comprends que vous ayez pu être troublée. Je vous en veux de ne pas être venue me voir plus tôt, je pensais, comme un idiot, que mes sentiments étaient partagés mais vous avez une attitude qui prouve le contraire. Vous arrivez comme s'il ne s'était rien passé, vous me faite passer un message qui me parle de tenues de bal et rien sur nous, sur notre baiser. Vous êtes insouciante et moi cela me ronge de ne pas savoir quoi penser.

Candy s'assit à côté de Wilfried, prit ses genoux dans ses bras et pencha sa tête vers lui. Le moment était venu, elle l'avait repoussé autant qu'elle le pouvait mais maintenant, elle ne pouvait plus reculer.

-Wilfried, je suis désolée. Je m'excuse de m'être comportée ainsi. Il y a une explication…

Il tourna la tête vers elle et vit couler une larme sur la joue de la jeune fille.

-Que se passe-t-il Candy ?

-J'ai aimé Anthony, votre frère quand j'étais une enfant. Sa mort m'a profondément choquée. J'ai mis du temps à m'en remettre et il est toujours présent dans mon cœur. Je ne pensais plus aimer à nouveau lorsqu'un autre garçon est apparu dans ma vie. Cet autre garçon je l'ai aimé plus que tout.

-Lui aussi est mort ? questionna Wilfried qui voyait bien l'émotion encore vivante dans les yeux de celle qu'il aimait.

-Non, il est vivant, marié et… père.

La voix de Candy s'étouffa dans ces dernières paroles prononcées comme une vérité qui lui faisait face, qui la défiait.

-Il ne vous aimait pas ? Comment est-ce possible ?

-Si nous nous aimions d'un amour pur et vrai. Mais le destin s'en est mêlé. Il s'appelle Terrence Granchester, il est acteur. Il a beaucoup de talent, c'est une star montante de Broadway. Une jeune actrice faisant partie de sa troupe lui a sauvé la vie. Elle s'est sacrifiée et en a perdu l'usage d'une jambe. Terry… enfin Terrence n'a pas voulu la laisser, elle était amoureuse de lui et lui avait prouvé son amour. Nous nous sommes séparés d'un commun accord. Cela nous a déchirés. Nous nous sommes promis d'être heureux chacun de notre côté. Ensuite, il s'est marié avec elle et a eu une petite fille qu'il a appelé Candy. Il y a quelques temps, il m'a écrit pour me l'annoncer pensant me faire honneur.
Mais, j'ai souffert encore plus. J'ai même décidé d'aller le voir à Chicago. Je lui ai révélé que je l'aimais toujours et lui aussi m'a prouvé qu'il tenait encore à moi. Je suis repartie la mort dans l'âme. Il est retourné auprès de sa femme et de sa fille. Je l'aimais encore jusqu'à ce que petit à petit vous entriez dans mon cœur malgré ma résistance.

-Candy, je suis très touché que vous me confiez toute votre histoire. Pourquoi le faites-vous ?

-Parce que j'ai confiance en vous. J'attends de l'aide pour mieux comprendre. Je sais que vous savez voir les gens pas seulement avec vos yeux mais aussi avec votre cœur.

-Je vous admire, vous et cet acteur, Terrence. Vous êtes des personnes d'une grande profondeur d'âme. Vous avez été d'un courage innommable. J'attendrais qu'une paix intérieure revienne en vous.

-Comment le saurez-vous ?

-Quand je vous verrais rire comme lorsque vous étiez enfant. Albert m'a confié que c'était votre véritable nature.


(Ecrit par miss capucine)






Une scène comique




-Bien, dit Candy, si nous allions nous exercer un peu avec nos habits de bal !

-Si vous voulez, mais avant je voulais vous donner ça…

Wilfried lui tendit un rouleau de papier, c'était un de ses dessins.

-Oui, je tiens à vous l'offrir, c'est un des premiers portraits que j'ai fait de vous.

Candy déroula doucement le papier et vit apparaître une sorte de petit lézard sur une brindille, elle écarquilla les yeux et se mit à éclater de rire.
Wilfried ne comprenait pas.

-Qu'est-ce qui vous fait tant rire ? Vous ne vous reconnaissez pas ? dit-il sans regarder.

Candy retourna le dessin dans tous les sens et fit mine d'essayer de trouver une ressemblance. Son rire s'intensifia. Wilfried intrigué, vint se mettre à ses côté et n'en revint pas de sa maladresse.

-Oh non ! Je me suis trompé de page… Je suis désolé…

Il ne put finir sa phrase car il fut gagné par le fou rire lui aussi.

De loin, on les voyait tous les deux se tordre de rire. Pour finir, Candy reprocha à Wilfried d'avoir combiné tout cela pour qu'elle retrouve une paix intérieure rapidement !


(Ecrit par miss capucine)






Des moments partagés




La dernière semaine avant le bal, Candy et Wilfried passèrent beaucoup de temps ensemble. Ils se sentaient bien l'un avec l'autre. Ils parlaient de leurs enfances, des bons et des mauvais souvenirs. Candy raconta sa traversée de l'atlantique en passagère clandestine et le jeune marin fut très impressionné même s'il pensait jalousement que c'était l'amour de Candy pour cet acteur qui lui avait donné ce courage. Lui, raconta ses voyages de gamins auprès de son père et des hommes d'équipage.

Ce qui était amusant, c'est qu'il avait navigué sur un bateau baptisé « Saint-Paul » à peu près au même moment où Candy étudiait au collège Royal de Saint-Paul.

Les après-midis, ils faisaient de longues promenades à cheval et prenaient des chocolats chauds afin de se réchauffer en rentrant. Le froid de l'hiver commençait à se faire sentir. Wilfried faisait du feu dans la cheminée du salon de la roseraie, celui au petit balcon, et ils se blottissaient l'un contre l'autre pour se réchauffer comme les meilleurs amis du monde. Wilfried aimait respirer le parfum de Candy, il était frais, fleuri et sensuel.

Candy aimait être dans la chaleur protectrice de Wilfried, les bras du jeune homme l'entouraient de douceur, ses doigts longs s'amusaient avec les boucles de ses cheveux. On aurait pu dire qu'ils étaient faits l'un pour l'autre…


(Ecrit par miss capucine)



Le bal




Le domaine de Lakewood était méconnaissable. Les éclairages extérieurs brillaient de mille feux dans la nuit noire. Deux lignes sinueuses et parallèles formées de petits points lumineux dessinaient l'allée centrale. De nombreuses calèches passeraient par ce chemin féérique. L'intérieur du château était agrémenté de draperies et de tables nappées recouvertes de mets délicieux. Des serveurs se tenaient prêts à contenter le moindre désir des hôtes de la soirée. La salle de bal était majestueuse, l'orchestre répétait afin de parfaire son répertoire de morceaux à valser. Candy se préparait avec l'aide et la complicité de Dorothée. Wilfried, en queue de pie, était en compagnie de son père qui lui offrit pour l'occasion la montre à gousset de son père. Ce moment fut à la fois très solennel et rempli d'émotions fortes entre le père et le fils. Mr Brown laissa une larme lui échapper en pensant à son autre fils perdu si jeune…

Les fleuristes venaient de déposer leurs bouquets d'automne dans les vases. Albert était sur le qui-vive. Dans une demi-heure, les premiers invités feraient leurs entrées
.

(Ecrit par miss capucine)




Candy était à la fois nerveuse et impatiente. Elle avait peur de faire mauvaise impression devant la tante Elroy, mais elle était aussi très impatiente de danser avec Wilfried ; elle l'aimait tellement ! Mais si jamais il se trompait dans les pas... C'était lui qui était censé guider, pas elle ! Simplement, Candy pensa que Wilfried s'en sortirait bien, qu'il avait beaucoup appris lors des leçons qu'elle lui avait données. Elle se promit aussi de rester calme en toutes circonstances. De toute façon, elle pouvait compter sur le soutien de ses amis : Annie et Archibald seraient là, Tom et Clémentine aussi. C'était pour Clémentine que Candy avait peur. Elle se souvint du bal où elle avait dansé avec Anthony, c'était son premier bal. On avait tout de suite fait remarqué qu'elle n'était qu'une servante. Tom savait danser un temps soit peu, mais Clémentine ?

Tout ira bien, se rassura encore Candy.

Mais quelque chose vint assombrir ses jolies pensées. Elisa et son fiancé seraient là ! Et Daniel aussi !

"Quels mauvais tours vont-ils encore s'amuser à me jouer" ? se demanda Candy.

Patricia sera-t-elle là ? Candy ne savait pas.


(Ecrit par Lou99)




-J'ai l'impression de vivre un conte de fée, Dorothée !

-Ce n'est, peut-être, pas tout à fait faux, Candy. D'ailleurs, ça me fait plaisir de te voir à nouveau sourire.

-C'est vrai, j'ai souri là ? questionna Candy d'un ton inquiet.

-Ben oui… répondit Dorothée qui la regardait en se demandant pourquoi elle posait cette question. Et lorsqu'elle vit la jeune fille lui faire un clin d'œil et tirer un petit bout de langue, ça la rassura et elle rigola de bon cœur.

Tout à coup, elles furent coupées dans leur élan, entendant du bruit venir du couloir.

-DOROTHEE !!!!! hurlait quelqu'un.

La jeune servante reconnut la voix qui l'appelait d'une façon hystérique. C'était Elisa. Elle s'excusa auprès de Candy et quitta la pièce rapidement. Candy ne la retint pas, elle ne voulait pas embarrasser Dorothée et se dit qu'elle allait finir de s'apprêter seule. Elle se regarda dans un grand miroir et ne se reconnut pas. Elle n'avait pas l'habitude de se mirer ainsi et ne se souciait que très peu de son apparence habituellement. Mais là, c'était avec plaisir qu'elle se découvrait. Sa belle robe dorée à crinoline accentuait sa taille fine, son décolleté de fines dentelles laissait découvrir un collier de perles blanches nacrées à deux rangs déposé sur sa peau délicate et parfumée. Dorothée s'était appliquée à la coiffer d'un chignon laissant retomber de jolies mèches blondes et bouclées sur les côtés de son visage. Elle était légèrement maquillée et gardait ainsi un teint frais et naturel. Elle allait mettre ses gants pour descendre rejoindre Albert quand quelqu'un frappa à la porte.

-Oui, répondit-elle. Qui est-ce ?

-C'est moi, Wilfried, chuchota le jeune homme qui, apparemment, tenait à se faire discret.

-Entre !

Lorsqu'il ouvrit la porte, ce fut une surprise pour Candy de voir l'élégance du jeune homme en queue de pie. L'ensemble était noir excepté le gilet, qui était blanc.

-Candy, à l'aide !… Il s'arrêta un instant de parler, capté par la beauté de la ravissante jeune fille. Je n'arrive pas à nouer cette cravate, je n'ai pas l'habitude de faire ça. Je suis d'une maladresse. C'est simple, je m'énerve tout seul et c'est de pire en pire !

Candy vit alors le désastre accroché à son cou. Elle regretta le départ de Dorothée car elle aussi n'était pas trop douée pour ce genre de chose.

-Bon, je vais essayer, dit-elle pour le calmer.

Elle s'approcha de lui et commença à dénouer la cravate tout doucement afin de comprendre ce qui n'allait pas. Wilfried savourait ce moment, il se laissait faire et fut tout à coup beaucoup plus calme. Des frissons lui parcouraient le cuir chevelu si bien qu'il avait l'impression que ses cheveux se hérissaient. Le parfum de Candy l'enivrait, il n'osait pas bouger. Le joli petit minois de la jeune fille se souleva et son regard émeraude parcourut le torse, le cou, le menton, puis la bouche du jeune homme, pour finir par se poser sur ses yeux qui étaient fermés. Elle ne put se retenir et déposa un tendre baiser sur ses lèvres. Il ouvrit d'un coup les yeux, la prit dans ses bras et l'embrassa à nouveau comme la première fois à la leçon de danse.

Le baiser fut fort agréable et cette fois, Candy ne s'enfuit pas. On frappa à la porte. C'était Dorothée qui revenait. Heureusement qu'elle revenait car Candy ne s'en sortait pas mieux que Wilfried à propos du nœud de cravate. Son travail donna une autre sorte de désastre. Cette vision et le regard espiègle de Candy détendirent la jeune servante qui venait de se faire réprimander par Elisa.

-Monsieur Albert a demandé que vous descendiez tous les deux, les premiers invités s'annoncent, dit-elle en serrant la cravate du jeune homme parfaitement apprêté maintenant.

Lorsqu'Albert vit arriver sa fille au bras de Wilfried, il fut émerveillé par sa beauté et sa grâce. L'élégance et la tenue du jeune marin qui avait pris l'allure d'un prince, l'éblouirent tout autant. Mr Brown qui se tenait aux côtés d'Albert, était heureux de voir son fils en si bonne compagnie. Ils se placèrent à l'entrée afin d'accueillir les hôtes. La tante Elroy était assise dans la grande salle avec Elisa et Harry à ses côtés. C'est Albert qui avait distribué les postes ce qui avait rendu Elisa insupportable durant tous les préparatifs.


(Ecrit par miss capucine)




Patty se faisait une joie ! Elle serait près de ses amies ce soir...
La voiture roulait à vive allure, les rues étaient désertes et le soleil disparaissait peu à peu pour laisser place à une magnifique lune ce soir-là. Patty regardait par la vitre soucieuse.

Quelles seraient leurs réactions à Candy et Annie en le voyant ? Elle ne leur en avait encore pas parlé... Elle respira profondément et tourna la tête vers lui ; Charles... C'était grâce à lui qu'elle avait retrouvé le sourire. Sa bonne humeur et sa gentillesse l'avaient conquise.

Elle l'avait rencontré en France, après la disparition d'Alistair. Il était dans l'armée française et avait combattu aux côté d'Alistair pendant cette horrible guerre qui continuait à faire des ravages. Ils étaient tous deux devenus très amis.

Charles fut d'un grand soutien pour elle. Tout avait été tellement difficile...

Oui, ce garçon à côté d'elle lui avait redonné de l'espoir. Il était pourtant très différent d'Alistair ; c'était un beau jeune homme, très distingué, avec des cheveux blonds qui lui tombaient sur les épaules et des yeux bleus qui respiraient l'intelligence. Comment ne pas résister à son charmant petit accent français quand il lui parlait !

Il tourna la tête vers elle et lui sourit...

Patty et Charles entrèrent timidement dans la salle. Cette salle immense et peuplée d'inconnus.

Elle se remémora ce fameux jour où elle avait reçu une lettre d'Amérique ; une lettre d'Albert ! Quelle ne fut pas sa surprise en l'ouvrant !

Elle, Patty, était invitée à un grand bal organisé par Albert, cet oncle William qui avait adopté son amie Candy.

Toute la famille ainsi que les proches étaient conviés. Il voulait tout naturellement que Patty vienne pour Candy. Et un refus quel qu'il soit n'était pas permis; c'étaient les termes exacts qu'il avait employés.

Sa présence serait une surprise !

A présent, elle se trouvait dans cette si belle salle, aux décors somptueux, digne d'un conte de fée et dans laquelle les hommes et femmes défilaient dans leurs plus belles robes et costumes.

Patty jeta un œil rapide sur sa tenue ; Charles lui avait offert pour l'occasion en France, après qu’il ait accepté de l'accompagner en Amérique pour ce grand bal. Elle portait une belle robe crème avec un bustier qui mettait en valeur sa silhouette.

Elle sentit les regards sur elle et sur Charles qui se tenait à côté d'elle droit et fier dans son beau costume noir.

« Avec lui à mes côtés, tout se passera bien et je vais enfin pouvoir serrer dans mes bras mes chères amies Candy et Annie » se dit-elle.


(Ecrit par Salfie)




Au fur et à mesure, la grande salle de réception commençait à se remplir. De nombreuses personnes apparentées à la famille André arrivaient en grande tenue et prenaient place sur des sièges situés à proximité des grandes fenêtres de la pièce. Les domestiques, habillés eux aussi pour la circonstance, se tenaient également à leur place. Cette grande salle était magnifiquement décorée ; le grand lustre en cristal attirait quelques-uns des regards tandis que la grand-tante Elroy surveillait attentivement le déroulement des événements. Annie et Archibald arrivèrent peu après à l’entrée de la demeure. Lorsqu’Annie se trouva en face de son amie, elle ne put s’empêcher de s’exclamer :

- Oh ! Candy ! Comme tu es magnifique ce soir ! Cette coiffure te va à ravir ! Elle s’accorde merveilleusement à cette robe dorée que tu portes. Tu ressembles à une vraie princesse !

- Merci Annie ! Je sais que tu aimes me voir avec les cheveux relevés, tu me l’as souvent dit. Mais je pourrais te retourner le compliment, tu es ravissante dans cette robe turquoise à volants.

- Tu vas la faire rougir ! dit Archibald qui se trouvait à ses côtés. Annie craignait que l’on aperçoive son petit ventre… Je lui ai répété qu’elle est splendide dans cette robe, tout comme toi ma chère Candy !

- Merci Archibald !

Candy se rapprocha de Wilfried et lui présenta ses amis intimes :

- Wilfried, je te présente Archibald et sa femme Annie. Ce sont là mes plus proches amis !

- Enchanté cher cousin ! s’exclama Wilfried en serrant chaleureusement la main d’Archibald. Soyez les bienvenus à ce bal !

Archibald portait un costume noir avec une belle chemise en soie et un nœud papillon. Il regarda un court instant le jeune homme distingué qui avait su le recevoir élégamment.

- Merci cher Wilfried ! répondit-il. Je suis heureux de faire enfin votre connaissance. Nous nous étions croisés la dernière fois que je suis venu ici sans que nous ayons été présentés l’un à l’autre. Nous aurons beaucoup de choses à nous dire, je pense, car j’étais très proche de votre demi-frère Anthony. Cela me fait d’ailleurs une curieuse impression de vous rencontrer ; je trouve que vous lui ressemblez étrangement.

Annie et Archibald s’avancèrent dignement dans la grande salle de réception et allèrent saluer la grand-tante Elroy ainsi qu’Elisa et Harry.

- Ah ! Annie ! s’exclama Elisa. Eh bien, ce n’est pas trop tôt ! A voir les minutes défiler, j’ai cru un instant que vous ne viendriez pas !

- Et pourquoi ça ? demanda Archibald d’un ton un peu agacé.

- J’ai appris la nouvelle concernant Annie… lui dit Elisa. Et j’ai pensé qu’elle était peut-être souffrante…

- Eh bien détrompe-toi Elisa ! lui répondit Annie. Je vais très bien et suis ravie d’être présente à ce bal.

- Bravo ma chérie ! dit Archibald discrètement à l’oreille de sa femme. Tu lui as bien répondu !

Archibald prit place au côté d’Harry et engagea la conversation avec son ami.

- Harry, je me demande comment tu fais pour supporter Elisa ! Tu me surprendras toujours !


- C’est une question d’habitude, lui répondit Harry. Et puis, je te rappelle que nous sommes seulement fiancés… ; j’ai encore le temps de changer d’avis ! lui dit-il pour plaisanter.

(Ecrit par Régina)


Soudain, un élégant jeune homme que Candy ne crut tout d'abord pas connaître, fit irruption dans la salle de bal. Il était accompagné d'une jolie jeune fille que Candy ne reconnut pas non plus. Celle-ci était vêtue d'une longue robe violette. Cette robe était magnifique et accompagnée de gants fins également violets.

Clémentine salua poliment la tante Elroy, tandis que Tom lui présentait ses hommages. Ensuite, le couple s'avança majestueusement vers les autres invités. Ce n'est qu'à ce moment-là que Candy reconnut ses amis.

- Candy ! s'écria Tom. Je te cherchai du regard, mais en fait la jeune fille si belle dans cette robe dorée c'était toi ! Tes cheveux sont superbement coiffés...

- Tom ! J'ai eu peur que tous deux vous ne veniez pas ! Je te retourne le compliment, cet habit de bal te va fort bien ! Quant à vous, Mlle Clémentine, toujours aussi élégante !

- Ah ! Candy, dit simplement Clémentine. Tom a eu écho qu'on avait parlé de vous dans la presse. Honte à ces journalistes !

Clémentine parlait sincèrement. L'information était parvenue très vite aux oreilles de tous.

- Je voudrais aussi vous remercier pour cette tenue que vous avez faite acheter pour moi. C'était très gentil de votre part !

Les trois jeunes personnes se dirigèrent alors vers le reste des invités, et Candy fit les présentations :

- Archibald, Annie, Tom est venu accompagner de la charmante Clémentine ! dit Candy, tout enjouée tout à coup.

La dite Clémentine rougit un instant, puis bafouilla mécaniquement quelques phrases qu'elle avait dû s'efforcer d'apprendre :
- Les amis de mes amis sont mes amis ! Je suis très heureuse de faire votre connaissance ! Veuillez accepter ma présence parmi vous ce soir.

- Inutile de faire autant de cérémonie, Mlle Clémentine. En tous cas, je suis très heureuse de faire votre connaissance moi aussi, ainsi que mon mari Archibald. Cette robe vous va à merveille ! Clémentine rougit de nouveau.


(Ecrit par Lou99)



Candy était heureuse, entourée de tous ceux qui lui étaient chers. Soudain, elle n'en crut pas ses yeux, une jeune fille ressemblant à Patty venait d'entrer dans la grande salle accompagnée d'un jeune homme très distingué. A ce moment là, elle se dit que son imagination lui jouait des tours, elle chercha Annie du regard. Celle-ci était en compagnie de la tante Elroy et d'Elisa.

-Annie, je suis désolée de te déranger mais pourrais-tu venir m'aider un instant ? demanda Candy qui s'était approchée de son amie.

-Mais bien sûr Candy, que puis-je faire ? dit-elle en s'excusant du regard auprès de la grande tante. Je suis contente que tu sois venue me sortir des griffes d'Elisa, chuchota-t-elle discrètement.

Elisa les regarda partir avec un air pincé, vexée de ne pas avoir été invitée. « Elles ne perdent rien pour attendre ses deux là !» pensa-t-elle.

-Je crois avoir vu Patty ! reprit-elle. Peux-tu me dire si le champagne à commencer à me faire de l'effet ?

-Oh, non… Tu as raison, c'est elle, je la vois, elle vient vers nous ! Qu'elle est jolie… et très bien assortie à son élégant cavalier… gloussa Annie dans l'oreille de son amie.

-Ah, ça alors… Pour une surprise, c'est une surprise !!! Patty, Patty ! s'exclama la jeune fille blonde en se dirigeant vers elle et en tirant par la main Annie qui essayait de la suivre sans se prendre les pieds dans sa robe.

Les trois jeunes filles laissèrent éclater leur joie de se revoir, elles s'embrassèrent et se contemplèrent les larmes aux yeux tellement leur émotion les submergeait. De loin, Albert savourait son œuvre, il était heureux de sa surprise.

-Vous avez l'air d'être satisfait Mr André, dit une douce voix taquine derrière lui.

-Oui, c'est vrai, dit-il en se retournant vers une magnifique jeune femme châtain aux yeux noisette. Elle était d'une beauté hors du commun et sa robe bleu nuit la rendait mystérieuse. A qui ai-je l'honneur ?

-Je suis une des jeunes sœurs de Mr Brown, une des tantes de Wilfried. Je me nomme Arwen.

-Enchanté, vous avez l'air de déjà me connaître… vous êtes mon invitée aujourd'hui. Que puis-je faire pour vous adoucir la soirée ?

-Eh bien, pour tout vous dire, mon grand frère m'envoie vous tenir compagnie et valser avec vous si vous le désirer.

-C'est très gentil à lui d'avoir autant d'attention à mon égard, je reconnais bien là sa générosité. M'accorderez-vous la première danse tout à l'heure ?

-Avec plaisir cher Albert.

-Je dois faire un petit discours avant que Wilfried et Candy n'ouvrent le bal. Prenez mon bras Arwen, je dois y aller maintenant.

Albert était fort bien accompagné, plus d'une jolie dame fut jalouse d'Arwen à son passage ! Ils se dirigèrent vers la grande tante Elroy et s'installèrent sur une petite estrade. Le père de Wilfried, son fils et Candy les rejoignirent. Tout était prêt pour l'allocution d'Albert. Il fit alors un signe au chef d'orchestre qui joua une petite musique afin de faire taire le public. Tous les regards se tournèrent vers eux, Albert commença :

Bonsoir,

Je suis heureux de vous accueillir ce soir dans ce domaine de Lakewood si cher à mon cœur. Ce lieu est depuis plusieurs générations la propriété de la famille André. J'ai tant de souvenirs ici… Mon grand-père et mon père en font partie, ma sœur Rosemary aussi. Mais… ils ont disparu alors que j'étais si jeune… Ma grande sœur m'appelait « petit Albert », ces mots raisonnent encore dans ma tête. Je l'admirais, son caractère était déterminé, elle savait mener sa vie tel qu'elle le désirait. Elle a su aimer en toute liberté et a bravé les codes sociaux. Elle a donné son amour à un marin, Mr Brown et celui-ci lui a si bien rendu qu'il est tombé malade en la voyant souffrir dans les derniers mois de sa vie. Cet homme, mon beau frère, n'aurait en aucun cas survécu aux drames ayant touché sa famille, le décès de sa femme, puis de son jeune fils, sans l'aide d'une personne qui lui a, pour ainsi dire, sauvé la vie ! Cette personne qui vit aujourd'hui en France, n'a pas voulu venir parmi nous aujourd'hui par simple discrétion mais nous lui devons d'avoir mis au monde mon neveu ici présent, Wilfried Brown ! Cette soirée lui fait honneur, ma fille Candy et moi-même, sommes heureux de vous le présenter.

Albert lança les applaudissements et le jeune couple descendit majestueusement les marches d'escaliers de l'estrade. Ils se dirigèrent dans un silence admiratif, vers le centre de la grande salle sous le grand lustre de cristal. Ils se positionnèrent et restèrent un long moment, immobiles, les yeux dans les yeux. Ils étaient magnifiques et se concentraient, attendant le départ de la musique. L'orchestre se mit à jouer l'introduction de la première valse. Puis, après quelques notes, Mozart les fit tournoyer devant toute l'assemblée ébahie.

C'était tellement d'émotions pour Candy, elle se revoyait dans les bras d'Anthony lorsqu'elle avait valsé dans cette salle, quelques années auparavant. Puis, elle se vit avec Terry, en train de valser sur la colline retrouvée au collège Royal de Saint-Paul. Elle repensa à son premier baiser, à la complicité qui les réunissait et à la dernière étreinte de Chicago. Ses yeux regardaient sans voir, Wilfried et elle étaient entourés de plein d'autres couples qui valsaient dans le même tempo. Et… elle avait envie de fuir, tout cela ce n'était pas elle, ça ne lui ressemblait pas. Elle attendit patiemment et poliment la fin de la danse et s'excusa auprès de Wilfried prétextant vouloir parler à Patty. Elle se dirigea vers les escaliers extérieurs allant aux jardins et les descendit à toute allure retenant ses larmes.

Le froid la saisit d'un seul coup comme pour la réveiller d'un rêve, elle décida d'aller chiper discrètement sa petite capeline de fourrure blanche dans le vestiaire du grand hall puis elle ressortit et s'enfonça dans les allées éclairées par les bougies. Après avoir parcouru quelques mètres, elle quitta la lumière comme si elle ne voulait pas se montrer en spectacle. Pourtant, elle était seule, personne ne risquait de la voir ainsi….


(Ecrit par miss capucine)




La soirée se déroulait dans une ambiance de fête avec cet orchestre symphonique qui entraînait de nombreux invités sur la piste de danse. Wilfried était à l’honneur. Depuis qu’Albert l’avait présenté publiquement comme membre de la famille André, beaucoup de regards indiscrets étaient tournés vers lui. Archibald qui s’était levé de son siège pour aller prendre un verre de vin rosé s’approcha du jeune homme et engagea la conversation.

- Alors Wilfried, aimeriez-vous que nous discutions quelques instants ?
- Avec plaisir cher cousin ! lui répondit Wilfried, d’autant que je ne vois pas pour le moment ma chère cavalière…

Ils se dirigèrent, verre à la main, dans un coin reculé de la salle de réception et commencèrent à converser.

- Vous faites désormais partie de la famille André de manière officielle ! lui dit Archibald. C’est un grand événement !

Et Archibald entama ainsi une conversation. Au fur et à mesure, il raconta en détail à Wilfried les liens étroits qui l’unissaient autrefois à son demi-frère Anthony, ce garçon dont il était lui-même le cousin. Cette demeure était remplie de souvenirs... Depuis leur jeunesse, ils avaient grandi ensemble et partagé beaucoup de choses en commun. L’unique passion d’Anthony était ses roses qu’il cultivait avec grand soin. Aussi, c’est avec une peine immense qu’il avait ensuite poursuivi ses études à Londres après sa disparition.

- La vie ne finira pas de m’étonner ! lui avoua Archibald. Après avoir perdu Anthony et mon cher frère Alistair, je fais aujourd’hui connaissance avec un autre de mes cousins !

- C’est peut-être la providence qui m’envoie ! lui répondit Wilfried sur le ton de la plaisanterie. Je suis ravi que l’on se rencontre !


(Ecrit par Régina)




- Votre frère Alistair vous m'en parlez peu… Sans vouloir me montrer indiscret, quelle en est la raison ? demanda Wilfried.

A ces mots Archibald s'avança un peu et resta silencieux quelques instants. Wilfried se tint immobile et attendit patiemment. Archibald se rapprocha de son compagnon et sortit deux photographies de son portefeuille. Puis il montra la première à Wilfried.

- Voici mon cher frère Alistair ! Ah ! Qu'est-ce qu'il me manque ! Sa disparition a été et reste très douloureuse pour moi. Pour nous tous ; c’est difficile à accepter. Nous l'aimions tant !

Archibald sentit une larme lui venir à l'œil à la pensée de son cher frère disparu.

- Que lui est-il arrivé ? demanda Wilfried avec précaution.

- Il a disparu en haute mer dans un tragique combat d'aviation en France. Alistair était un grand inventeur ; c'était sa passion ! Pas un mois ne se passait sans qu'il ne créé une nouvelle invention ! Et puis quand cette guerre a été déclarée en Europe, il a changé, est devenu taciturne et mélancolique. Il ne supportait pas que des innocents se fassent tués pour leur patrie sans que lui-même ne fasse quelque chose. Il en parlait sans cesse !
Ah ! Je m'en veux ! J'aurai dû deviner ce qu'il allait faire et l'en empêcher !
Un matin, sans rien nous dire, il se porta volontaire et partit pour la France. Il laissa simplement une lettre d'adieu…

- Je suis sincèrement désolé Archibald, c'est bien triste ! répondit Wilfried.

Et Wilfried continua de parler pour tenter de chasser les douloureux souvenirs qu'Archibald avait en pensée.

- Quelle est la deuxième photo que vous avez dans les mains, mon cher cousin ?
- Ah ça ! C'est la plus belle des inventions qu'a créé Alistair ; c'est un ballon !

Et Archibald montra la photo à Wilfried.

- Mais c’est Candy avec un parachute sur la photo à côté de votre frère ! demanda Wilfried avec surprise.
- Oui, en effet, répondit Archibald. Il faut que vous sachiez que mon frère Alistair avait toujours besoin d'un cobaye pour essayer ses inventions et que Candy était la seule d'entre nous à avoir assez de courage pour oser s'y risquer et à vouloir les tester.

A ces mots Wilfried reconnaissait bien là sa téméraire Candy.
Et il ajouta :
- Qu'est devenu le ballon ?

Archibald répondit :
- Il s'est désagrégé en plein vol ! Mon frère avait de bonnes idées mais ses inventions résistaient à peine quelques minutes. Tout s'est bien fini, fort heureusement. Candy et Alistair ont pu sauter en parachute avant qu'il ne soit trop tard ; mais qu'est-ce qu'on a eu peur !

A ces mots, Wilfried pensa à sa Candy chérie, aux aventures et aux risques qu'elle avait pris et se dit qu'elle était très casse-cou pour une jeune fille !

Il regarda autour de lui, ne la vit pas dans la grande salle et dit à Archibald :

- Je ne vois toujours pas notre chère Candy… Je vais de ce pas la retrouver.
Je suis heureux d'avoir parlé avec vous Archibald et d'avoir fait plus ample connaissance !
- J’étais également enchanté, cher cousin, et je vais moi aussi aller retrouver ma chère dulcinée.

Tous les deux se séparèrent ainsi et partirent chacun d’un côté opposé de la salle.


(Ecrit par HYPOTHESIS39)




En direction du petit banc...




Clémentine et Tom avaient tellement virevolté ! Clémentine n'en pouvait plus; elle était à bout de souffle. Ces ballerines, assorties à sa robe, lui donnait un ton très chic et distingué mais commençaient à lui faire mal aux pieds. Etant trop fatiguée pour continuer à valser, elle déclara à Tom :

- Tom, si nous allions nous asseoir sur l'un de ces jolis bancs dans le jardin !

C'était une proposition. Tom hésita un instant, regardant les autres couples valser. Puis, voyant que la jeune femme commençait à s'impatienter, il dut céder :

- Bon, c'est d'accord. Mais pas trop longtemps, car je veux absolument entendre la prochaine valse qui promet d'être la plus magnifique de toutes.

Ils descendirent lentement l'escalier, et arrivés en vue d'un petit banc, Clémentine demanda :

- Mais où est Mlle André ? L'aurais-tu vu ? J'aurais voulu la remercier de nous avoir convié à ce bal. Même si à la fin on a le tournis, c'est bien plus amusant que les tâches ménagères !

- Je ne sais pas non plus où est Candy.

- Je trouve que son jeune cavalier, qui fait à présent partie de la famille André, a fort belle allure. De plus, ils m'ont l'air d'être tous deux faits l'un pour l'autre, tu ne penses pas ?

- Oui, Wilfried et Candy sont faits l'un pour l'autre; toutefois, il demeure quelque chose dans le coeur de la jeune Candy... Cette chose-là n'est pas faite pour arranger nos deux tourtereaux. Tu sais ce que l'on raconte dans tous les quotidiens de New York et de Chicago, Clémentine ?

- Qu'elle a longuement fréquenté le beau Terrence ; cet insolent aristocrate devenu acteur, c'est cela ?

Tom opina.

- J'en ai effectivement entendu parler, reprit Clémentine. Tout cela me semble étrange, mais connais-tu cette Elisa Legrand dont sont issues les informations de l'article ?

- C'est cette jeune fille qui avait un air si hautain tout à l'heure, l'as-tu vu ? C'est une véritable peste et ça a toujours été la pire ennemie de Candy, depuis leur enfance.

- Je comprends maintenant pourquoi Mlle André a toujours l'air triste. Puis-je te demander une autre chose, mais totalement différente ?

- Laquelle, Clémentine ?
- Est-ce que tu m'aimes ?

Tom l'embrassa amoureusement en guise de réponse.


(Ecrit par Lou99)


Retrouvailles dans la pénombre de la nuit


                                   

Lorsqu'il devina depuis les fins branchages, une forme blanche scintiller et s'évanouir dans la pénombre, il ne put supposer à cet instant que ce put être elle. Mais quand il la vit s'approcher vers l'endroit retiré où il se trouvait, il comprit. La main agrippée à la branche, de peur de tomber, il ne cessa plus que de la regarder. Qu'elle était belle, dans sa belle robe dorée, et cette capeline qui rehaussait son teint de porcelaine, une véritable beauté diaphane... Il poursuivait sa rêverie éveillée sans s'apercevoir qu'un léger mouvement avait entrainé un craquement de branche. A ce bruit, elle se retourna.
Découvert, c'est avec des yeux pleins de flammes et d'orgueil qu'il tendit la main :

- Un temps on prétendit que l'habit ne fit pas le moine ...et ... la robe aujourd'hui, si belle soit-elle, fait-elle encore la grande dame ?

- Oh...Terry ! s'écria Candy surprise par la scène qu'il venait de jouer devant elle. Ses mains recouvraient sa bouche et ses yeux écarquillés lançaient de petites étincelles émeraudes. C'était un moment magique, venu de nulle part. Elle avait du mal à y croire...

- C'est bien toi ? dit-elle doucement.

Un bref instant surpris par la douceur de sa voix, il reprit le ton qu'il s'était promis de conserver, car la découverte dans les journaux de sa récente union avec le jeune Brown brûlait encore la poitrine du jeune homme :

- Eh bien, te voilà surprise ! Tu pensais peut-être trouver ton ami, que dis-je ton fiancé ! Il aime les roses lui aussi ricana- t-il, avant de reprendre :

- sur les bateaux, cela doit être difficile...

Il marqua une pause :

- Ah ! Mais non... après tout s'il en a une qui l'attend bien sagement à la maison...

Le jeune homme regardait à présent Candy et ne parvint plus à contenir son émotion, les yeux humides et rageurs il tacla :

- Mais les roses, ça pique, il faudra lui expliquer Candy !
- Ce n'est pas à toi de me dire ce que je dois faire avec Wilfried, tu ne le connais même pas... D'ailleurs, je peux t'affirmer qu'il n'y a pas que les roses qui piquent !
- Tiens donc, la jolie dame joue l'offensée !

A ces mots, il s'approcha de Candy la forçant à reculer d'un pas.

Candy aperçut le visage de Terry, elle remarqua tout de suite l'émotion que son regard humide trahissait. Au fond d'elle, elle se radoucit, elle ressentait sa souffrance...

- Serais-tu jaloux ? dit-elle, en regrettant déjà d'avoir laissé échapper ses mots-là qui ne lui seraient d'aucun réconfort ! Mais, c'était plus fort qu'elle, elle voulait connaître les sentiments qui l'animaient et ce qui l'avait mené jusqu'à elle.

Jaloux ! Jaloux ! Bien sûr qu'il l'était. Il ressentait encore les effluves du dernier baiser... Comment ne pouvait-il pas souffrir dans sa chair la plus profonde le désir trop injustement écourté. C'était trop, elle qui, quelques jours seulement après leur étreinte, pavanait avec un jeune inconnu... Comment ne pas ressentir de jalousie. Fallait-il vraiment qu'elle ne l'ait pas aimé !

- Me serais-je donc trompé Candy ! Durant ces deux dernières années... Mes sentiments m'auraient donc fourvoyé à ce point ! Suis-je donc si inconscient pour avoir imaginé être aimé !

Ses yeux loin d'être assagis trahissaient la colère du jeune acteur.

-Bien sûr que non ! s'écria-t-elle sur un ton presque hystérique. Sa voix s'étranglait, elle laissait transparaître toute la rancœur accumulée depuis trop longtemps maintenant.
Mais enfin Terry, continua-t-elle, tu as choisi ta vie, penses-tu que je doive souffrir de cela toute ma vie pour ton bon plaisir !

- Com...Co...Comment ? .... J'ai choisi ! J'ai choisi ! Qui a fui ! Qui a fui !

Les larmes trop longtemps contenues fusaient à présent.

- Candy....C'est trop injuste....C'est trop....

Il se détourna et murmura :

- J'ai essayé....tu peux me croire... j'ai essayé... C'est... c'est impossible...
- Qu'as-tu essayé, Terry ? Qu'est-ce qui est impossible ?
- Tout... Suz...Suzanne... T'oublier... C'est impossible... Je ne peux plus... Je ne peux plus...

Les points serrés, la légère brise balayait les mèches de cheveux du jeune homme et emportait jusqu'à eux, quelques notes de musique...
Elle n'en croyait pas ses oreilles, elle se demandait si la valse et le champagne ne l'avaient pas étourdie pour toute la nuit. Et si tout ceci était réel... Elle se rapprocha doucement de lui et entreprit de lui soulever délicatement les mèches brunes qui dissimulaient son visage qu'elle aimait tant, sa main effleura sa peau brûlante... Il était là, devant elle... et pour elle. La mélodie portée par le vent léger pérennisait cet instant...

- Voudrais-tu danser avec moi Candy ?

Il releva légèrement la tête, la regarda profondément, cette main si douce, cette main si chaude, qu'il souhaitait prendre et baiser, cette main, s'il l'avait, il ne la lâcherait plus, il ne pourrait plus reculer...Ce parfum...Son souffle......Il renouvela sa demande tendrement :

- Voudrais-tu danser avec moi ?

- Oh !... Terry, murmura la jeune fille... Elle plongeait son regard dans le sien, des larmes perlaient sur ses joues. Avec plaisir, mais je t'en prie... Si tu me prends dans tes bras... ne me lâche plus jamais...


(Ecrit par paola et miss capucine)




Elisa remise à sa place




Elisa et Harry avaient dansé plusieurs valses et retournaient régulièrement tenir compagnie à la grande tante qui recevait la visite de quelques invités de temps à autre. La jeune fille ne tenait plus, elle s'ennuyait à mourir et devait passer la soirée entourée de personnes âgées. Elle s'excusa un instant auprès de son fiancé et partit à la rencontre de Wilfried. Elle avait repéré qu'il était seul depuis un moment et sa curiosité la poussa à aller lui demander pourquoi.

-Tiens, Wilfried, vous êtes seul ! Votre cavalière vous a abandonné ! Il faut dire qu'elle ne connaît pas les bonnes manières, elle n'a jamais réussi à se les mettre en tête.

-Ah, Elisa ! Vous, vous connaissez les usages de la bonne société. Vous les avez tous en tête. Ils sont si nombreux qu'ils ne vous laissent aucune place pour penser !

Wilfried laissa la jeune femme abasourdie derrière lui et se dirigea vers le grand hall, jetant des regards à droite et à gauche. Où pouvait-elle être ? Elle était soi-disant partie voir Patty et celle-ci discutait allègrement avec son compagnon et Annie. Il décida de sortir voir à l'extérieur, il connaissait le goût de Candy pour les promenades nocturnes dans le jardin…


(Ecrit par miss capucine)




Une terrible scène




Il sortit un peu énervé de cette situation inattendue. Le baiser qu'il avait échangé avec Candy juste avant le début du bal l'avait transporté sur un petit nuage de bonheur, il espérait fortement que cela annonçait des lendemains heureux et que la jeune fille avait retrouvé son insouciance enfantine. Il aimait l'entendre rire, il adorait la regarder, il buvait ses paroles et les moindres émotions se lisant sur son visage. Son regard scrutait les environs, il décida de ne pas rester dans l'allée aux bougies se disant qu'elle ne serait pas restée dans la lumière si elle avait voulu s'isoler un instant. Il la connaissait déjà bien comme s'ils avaient partagé plusieurs années ensemble.

Soudain, il entendit murmurer et vit deux ombres s'enlacer. Les silhouettes d'un homme et d'une femme échangeant un long baiser amoureux apparurent devant lui. Il se dit qu'il était bien normal que lors d'un bal cela arriva… Sauf que là… Il s'agissait de Candy, il la reconnut au moment même où elle se détacha d'un bel inconnu. Il ne fit aucun bruit, ne voulant pas les surprendre. Mais il s'avança doucement et aperçut celui dont il avait entendu parler, celui dont il redoutait le retour. Il ressentit comme un coup de poignard dans le cœur. Il baissa le regard vers le sol pour reprendre ses esprits mais il ne réussit pas. L'émotion le paralysa, il ne put entendre les quelques mots que le couple échangea avant de se séparer. Candy retourna vers l'entrée principale en courant et laissa seul derrière elle son amour retrouvé. Elle ne pouvait se douter que Wilfried était là et avait tout vu.

Le verdict venait de tomber. Il n'avait pas voulu s'engager car il savait au fond de lui-même que cela était susceptible d'arriver. Il avait très vite comprit les tourments de Candy. Il avait espéré en vain. Il se retrouva démuni, un grand vide s'ouvrait devant lui… Il fallait à tout prix qu'il reprenne ses esprits, il fallait y retourner et voir ce que Candy aurait à lui révéler.

De son côté, Candy courait, ses larmes étaient partagées entre le bonheur d'avoir retrouvé Terry et le malheur de devoir quitter Wilfried. Quelle serait sa réaction ? Que deviendrait-il, lui qu'elle appréciait tant, lui qui l'aimait tendrement ? Pourquoi tout était toujours si compliqué ? Elle pénétra dans le grand hall sans avoir trouver de réponse.


(Ecrit par miss capucine)


 



Edited by Régina - 25/6/2013, 23:57
 
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view post Posted on 26/11/2011, 13:04
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En pleine réflexion




Dans le train qui le ramenait à la ville, le jeune homme tentait de se reposer, mais l'esprit agité par les récents événements qu'il venait de vivre, l'en empêcha. Elle s'était abandonnée dans ses bras, portée par la douce mélodie, et leurs corps s'étaient à nouveau unis autour d'un long et doux baiser. Et puis, il avait fallu fuir rapidement, les pas d'un inconnu se rapprochant trop vite, il ne l'avait lâchée qu'après s'être promis de proches retrouvailles. Elle avait tremblé, peur d'être surprise, elle savait que c'était lui...Et Terry, juste avant d'enjamber le muret, s'était retourné pour le voir, Wilfried. Son sang n'avait fait qu'un tour, bouillonnant de rage, il avait hésité à revenir, mais à quoi bon ? Se battre..et la corrompre. C'était un homme marié, leur situation aurait été indéfendable. Et trop de personnes auraient souffert....Alors, il avait serré les dents et escaladé rapidement le muret.

Il arriverait rapidement sur Chicago. Maintenant, le jeune homme pensait à Suzanne. La dernière fois qu'il l'avait vue, elle ne souhaitait plus son retour, et l'avait même mis à la porte, mais le jeune acteur avait noté qu'elle n'était pas dans un état normal, poussée par la colère et la déception....Qu'en serait-il à présent, lorsqu'il viendrait la voir, pour lui expliquer...Pour lui expliquer la séparation inéluctable... Pour vivre convenablement avec Candy, comment prendrait-elle la chose ? Terry appréhendait fortement les retrouvailles. Son cœur battait plus fort à l'annonce faite du prochain arrêt, il était arrivé à destination.)

(Ecrit par paola)


 


Terry s'interroge...




Lorsqu'il se trouva sur les marches du perron, il hésita encore. Tout semblait calme. Il faisait encore frais, on était au petit matin. Il sonna et attendit un temps. Il ne pouvait pas décemment ouvrir la porte après être parti si longtemps. Le jeune acteur ne se sentait plus chez lui. Il essaya à nouveau, surpris tout de même de l'attente prolongée. On avait sans doute soulevé les rideaux de l'étage pour vérifier l'auteur des sonneries. On avait sûrement hésité à ouvrir en proie à un questionnement, quelle attitude prendre ? C'était si soudain cette visite. Lorsqu'il comprit, après cinq minutes d'attente qu'on ne lui ouvrirait pas, il prit le parti d'utiliser ses propres clés, qu'il n'avait jamais remises à Susanne. Dès que la porte céda, il fut surpris par l'atmosphère fraiche du vestibule. Il avait déjà connu cela une première fois, lorsque Suzanne était partie chez sa mère, et un rapide coup d'œil dans le salon lui indiqua qu'il n'y avait personne. L'appartement semblait inhabité. Terry se dirigea vers la cuisine où tout était parfaitement rangé à sa place. Il fit un tour dans chaque pièce, les meubles boisés avait été recouverts par de vieux draps de coton, signe d'une absence prolongée. Dans la chambre, il remarqua que plus aucun effet de la petite candy se trouvait là. Soudain, il prit peur. Que s'était-il passé durant son absence ? Où étaient-elles ? Que leur était-il arrivé ? Un rapide coup d'œil dans les placards lui indiqua qu'aucun vêtement de Suzanne n'était présent. Il retourna tout le mobilier, fouilla sous les lits pour comprendre. Rien. Rien n'indiquait le départ et surtout la destination où vraisemblablement Susanne s'était dirigée. Il quitta l'appartement et fit quelques pas dans la rue. Que faire ? Sonner à une heure si matinale chez les voisins ? Cela éveillerait les soupçons ? Mais après tout, il fallait savoir.

La rencontre s'avéra infructueuse. On n'avait pensé Suzanne en voyage, pas de surprise pour cette proche voisine qui lisait la presse tous les jours et connaissait donc la situation du couple.

Terry se résigna à se rendre chez la seule personne qui pourrait l'aider. La seule qu'il ne souhaitait pourtant pas rencontrer. Madame Marlowe.

(Ecrit par paola)


 


Terrence et Madame Marlowe




Lorsqu'il frappa à sa porte, c'est elle même qui ouvrit, n'attendant pas de visite.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle découvrit le jeune homme, visiblement inquiet, tout penaud devant elle....qui ne parvenait à trouver ses mots.

. Terrence Granchester !
. Bonjour Madame Marlowe. Puis-je m'entretenir avec vous ?
. Pourquoi donc ? Est-il arrivé quelque chose à ma fille ?

Le regard livide, Terry comprit qu'elle ne lui serait pas d'un grand secours.

. Je ne sais pas. Je ne la trouve pas.
. Comment cela ! Qu'avez-vous encore fait ? Ma fille ne voulait plus me voir ! Où est-elle ?
. Je....Je....ne sais pas.....Elle est partie avec notre enfant.....Les meubles sont recouverts.....Je n'ai aucune idée de l'endroit où elle peut se trouver....Aidez-moi s'il vous plait. C'est important.
. Tiens donc, c'est nouveau, cette envie de la revoir.....Que se passe-t-il Terrence ? Allez-vous me le dire ? Qu'avez-vous fait ?
. Il ne se passe rien. J'ai besoin de la revoir, de la retrouver. Elle est ma femme. Et nous avons une petite fille.
. Il est bien temps d'y penser. Je ne sais rien. Vous m'inquiétez ! On ne peut alerter les pouvoirs publics sans faire ombrage à nos familles, c'est impossible. Comment faire ? Il faut nous aider. Rentrez !

La porte se referma derrière les pas du jeune homme.


(Ecrit par paola)



 


Des aveux




Wilfried était dans un endroit discret du grand hall, il était adossé à une colonne et fumait une cigarette. Il l'avait allumée pensant qu'elle le soutiendrait et qu'elle parviendrait à le calmer. Il regardait le bout incandescent rougir et il lui semblait contempler son cœur. Qui pourrait adoucir cette brûlure intérieure, qui pourrait l'aider ? Tout à coup, il la vit pénétrer à l'entrée, elle était si belle, ses larmes dessinaient les lignes de son doux visage. Elle paraissait être envahie par le désespoir. Pourquoi était-elle si triste ? Et si elle venait d'échanger un long baiser d'adieu pour enfin tourner la page de son amour de jeunesse perdu ! Wilfried se raccrocha à cet espoir et jeta son mégot par terre, il l'écrasa sous son pas décidé et se dirigea vers la jeune fille. Il voulait savoir, il s'approcha d'elle et l'attrapa par le bras l'incitant à se diriger vers le vestiaire. Là, il demanda au domestique présent de quitter les lieux et se retourna vers elle pour affronter son regard.

-Que se passe-t-il Candy ? Où étais-tu ? Je t'ai cherché partout, même dans les jardins…

-Dans les jardins… coupa-t-elle. Tu as cherché dans les jardins… et tu m'as trouvé ?

-Oui, je t'ai vu dans les bras de cet acteur, ce Terrence dont tu m'as parlé. Celui qui est marié et qui a une petite fille. Tu l'embrass…

Wilfried ne put finir sa phrase tant il souffrait, ses poings se serraient tellement son émotion était forte.

-Wilfried… Je vais être honnête avec toi. D'ailleurs, je l'ai toujours été. Mes sentiments pour toi étaient sincères et ils le sont toujours mais…

-Mais ?

-Mais, j'aime Terry et il m'aime aussi.

-Et nous ? Que devenons-nous dans cette histoire ?

-Oh… Wilfried… Je souffre tellement de cette situation. Je ne sais plus quoi faire… Aide-moi, je t'en supplie, aide-moi…

Et elle se jeta dans ses bras en pleurant, son corps fragile faisait des soubresauts, il sentit sa détresse…

Il la réconforta. Il savourait cette étreinte tout en pensant qu'il ne pourrait jamais lui faire du mal, il l'aimait par-dessus tout. Il désirait qu'elle soit heureuse et ceci, quel qu'en soit le prix. Wilfried était un prince. Il n'était pas celui de la colline mais celui venu des mers. Il comprit très vite qu'il lui fallait épauler sa princesse et lui venir en aide de n'importe quelle manière. Il avait une force intérieure inébranlable.

-Candy, je suis là, je t'aiderai quoi qu'il arrive et quel que soit ton choix… murmura-t-il dans le creux de son oreille.

Tout en prononçant ses paroles, il sentit Candy s'apaiser. En un instant, le feu qui brûlait en lui, disparut.


(Ecrit par miss capucine)





Un pli




Terry reposa la tasse de thé sur le napperon. Il s'apprêtait à lire les nouvelles du journal et vérifier si d'aventures, dans les quelques faits divers relatés, on ne mentionnait pas de nouvelles inquiétantes sur Suzanne. Depuis une semaine qu'il était rentré, et qu'il avait revu madame Marlowe, il n'avait pu trouver la trace de sa femme. Toutes les recherches effectuées n'avaient porté aucun fruit, et il se résignait à passer une longue période, et une attente infinie ici, car sans nouvelles de sa femme, il ne pouvait pas rejoindre Candy. Cette dernière avait été prévenue in extremis, pour éviter un déplacement fortuit. Terry s'apprêtait donc à ouvrir le journal lorsque la sonnerie retentit. Il se leva péniblement du canapé, car la nuit avait été véritablement courte. Lorsqu'il découvrit une minute plus tard le visage de madame Marlowe, un frisson lui parcourut rapidement le corps suite à une pensée sombre et furtive de sa venue :

. Terrence, bonjour, puis-je entrer ?
. Bien entendu.
. Avez-vous des nouvelles ?
. Non, je pensais que votre venue supposait une....
. Oui....Oui....Terrence. J'ai effectivement reçu ce matin même un pli.....Il faut que vous puissiez le lire....Je suis désolée....J'avais pensé que....Enfin, voyez vous même.

Et sans attendre, elle lui remit le pli en question. La vieille dame se dirigea ensuite vers le canapé, avant même d'avoir été invité, elle s'y assoupit, visiblement marquée par sa récente lecture. Terry décacheta lentement la lettre, après avoir reconnu l'écriture de sa femme, le pire n'était peut être pas à craindre et la lut silencieusement :


Ma chère mère,

Pardonne mes silences et mes absences. Il fallait que je m'éloigne un temps de vous, de lui et de toi. Avant tout, laisse moi te rassurer. Nous allons bien. A l'heure où tu découvriras cette lettre, nous serons loin de New-York, voire même du continent américain. C'est ainsi. Je l'ai voulu..... Lorsque je me suis rendue compte que Terrence ne m'aimerait jamais autant qu'il l'aime elle. Je ne peux pas encore écrire son nom. Notre fille ne porte d'ailleurs plus le même nom. Nous avons changé d'état civil. Cela n'a pas été simple, mais j'ai trouvé une aide, là où je n'espérais plus. Je ne peux pas te contacter pour le moment, il est encore trop tôt. Si tu décides de quitter le continent, chère mère, notre porte te sera toujours ouverte. Je t'envoie un courrier dans lequel je souhaite entreprendre des démarches pour divorcer. Je sais, c'est dit immoral, et impropre à notre condition. Mais cela me paraît être la meilleure solution. Si mon mari n'y trouve rien à redire, la démarche pourra être simplifiée et peut être échapperons-nous aux quolibets de la presse. De là où je suis, peu m'importe, mais je pense à lui. Sa réputation est à protéger. On peut arranger l'affaire rapidement m'a-t-on dit.

Je ne te remercierai jamais assez pour toute l'aide que tu nous as apportée, et je me sens tellement lâche de t'abandonner. Mais je n'avais pas le choix, il le fallait. Pour elle, pour notre petite fille.

Ne cherche pas à me retrouver pour le moment, tu t'épuiserais. De là où je suis, il ne peut rien m'arriver. Je te recontacterai. Et surtout préviens bien Terrence des dispositions dans lesquelles je me trouve, prête à accepter. Je pense qu'il n'omettra pas d'objections, si c'est le cas, travaille à ce que les papiers soient signés le plus rapidement. Je t'enverrai un second pli, dans la quinzaine avec les formulaires.

Avec tout mon amour.

Ta fille Susanna.


(Ecrit par paola)




Une lettre d'adieu




Cela faisait déjà plusieurs jours que Candy était retournée à la maison de Pony. Elle voulait réfléchir à ce qui était arrivé au bal. Il était venu jusqu'à Lakewood pour lui parler et lui dire tout son amour. Elle l'avait reconnu, bouillant intérieurement, fidèle à lui-même. Terry était un passionné, un passionné d'elle… Elle rougit en pensant cela. Elle ressentait encore la volupté de son étreinte, la douceur et la chaleur humide de son baiser. Elle était dans ses rêves lorsqu'elle entendit au dehors le bruit d'un galop de cheval s'arrêtant précipitamment devant la maison.

C'était Arwen, la tante de Wilfried. Elle descendit de cheval et accompagna celui-ci jusqu'à la barrière où elle l'attacha. Candy se tenait sur le perron pour accueillir la jeune et élégante jeune femme. Son regard noisette était inquiet et elle dévoila au plus vite l'objet de sa visite.

- Candy, je suis venue vous prévenir contre l'avis d'Albert qui voulait laisser son neveu tranquille… que…

- Oui, je vous en prie Arwen, continuez !

- Que … Wilfried était parti à l'aube ce matin pour reprendre la mer, il nous a laissé un mot d'adieu et une lettre qui vous est adressée. Albert voulait vous la donner demain comme Wilfried le lui a demandé mais j'ai pensé que vous regretteriez toute votre vie de ne pas avoir pu lui dire «adieu » !

- Oh merci Arwen.

Candy prit le pli que la jeune femme lui tendait et décacheta l'enveloppe. Puis, elle lut attentivement.


Ma chère Candy,

Lorsque tu liras cette lettre je serai déjà loin de toi. Je t'en prie, n'en veux surtout pas à Albert, il n'a fait que respecter mon choix en te donnant ce message seulement aujourd'hui.

Oh ma Candy, j'avais rêvé de t'emmener avec moi en voyage, j'avais espéré que tu entres dans mon doux rêve de parcourir le monde en bateau et découvrir de nouveaux horizons.

Mais le destin a fait son choix et je m'y plie car rien ne me rend plus heureux que ton bonheur. Et j'ai bien compris qu'il n'y avait qu'un seul homme capable de te combler… Je ne suis pas cet homme, ou peut-être le suis-je un peu en me retirant malgré mon amour brulant pour toi.

Je ne cesserai jamais de sillonner la mer afin de me perdre à jamais dans la couleur de tes yeux.

Adieu

Wilfried



Candy n'en croyait pas ses yeux. Partir… Comme ça, sans lui dire au revoir… Son sang ne fit qu'un tour, elle se précipita vers le cheval d'Arwen, enfourcha la monture et partit en criant :

-Arwen ! Je vous prête mon cheval « Caramel » en attendant, et merci !

Elle galopait vers la gare de Chicago espérant que Wilfried ne soit pas déjà dans le train en direction de New York.


(Ecrit par miss capucine)




Une douloureuse séparation




Ses boucles dorées volaient au vent et Candy espérait arriver à temps pour dire adieu à… Elle se demanda un instant ce qu'il représentait à ses yeux. Ah… S'il n'y avait pas eu Terry… Elle aurait pu l'aimer comme il le souhaitait.

Elle arriva à la gare et entendit siffler le train, elle se précipita dans le hall et demanda au chef de gare dans quelle direction allait le train qui venait de partir. Il répondit qu'il s'agissait du train de New York. Elle devint toute rouge d'émotion. L'avait-elle manqué ? Si oui, elle ne le reverrait jamais… Ses jambes commençaient à ne plus vouloir la soutenir lorsque tout à coup, elle entendit la voix du jeune homme. Elle se retourna mais ne le vit pas. Elle chercha du regard autour d'elle et l'aperçut, se frayant un passage pour venir jusqu'à elle.

-Candy ! Que fais-tu ici ? Tu comptes prendre le train ? lui demanda-t-il, pensant qu'elle ne savait rien.

-Non, Wilfried… Je suis venue te dire au revoir et te souhaiter d'être heureux.

-Comment Albert a-t-il pu trahir ma confiance ? déclara-t-il, furieux.

-N'en veux pas à ton oncle, ce n'est pas lui qui m'a confié ta lettre, c'est Arwen.

-Arwen… ça ne m'étonne pas, elle a toujours voulu me trouver des filles pour me courtiser ne supportant pas de me voir seul.

-Mais Will, je ne suis pas une courtisane, je suis Candy… Ta Candy.

-Arrête ! s'écria-t-il brusquement. Tu as fait ton choix, tu aimes Terrence Granchester. Je ne voulais garder de toi que les bons souvenirs qui remplissent mon cœur et partir avec cet unique bagage. Arwen et toi… vous venez de détruire cela en un éclair.

Candy resta sans voix, elle venait de réaliser qu'elle lui faisait du mal, qu'elle n'avait pensé qu'à elle et que cela ne lui ressemblait pas. Elle le vit se retourner et s'éloigner dans la direction opposée. Il partit sans même la regarder. Les larmes ruisselaient sur ses joues, elle regrettait déjà son geste mais ne pouvait rien changer. C'était fait, Wilfried venait de la quitter… il était plein de rancœur à présent et tout ce qu'il avait dit dans sa lettre n'était peut-être plus tout à fait vrai…


(Ecrit par miss capucine)


 


Les confidences de Candy




Cet après-midi là, Candy devait rendre une visite à son amie Annie qui l’avait invitée à venir prendre le thé chez elle, dans sa jolie maison située près de Lakewood. Durant le bal organisé chez les André, Annie s’était en effet un peu inquiétée de la longue absence de Candy dans la grande salle de réception pendant qu’elle-même discutait avec Patty et Charles. Elle avait bien compris qu’il avait du se passer quelque chose d’assez important pour perturber son amie, car, à son retour dans la pièce où il régnait une ambiance de fête, Candy avait eu un air troublé… Plus tard, lorsque les invités commencèrent à prendre congé et que tous les amis saluèrent les occupants, Annie avait également remarqué que le visage de Wilfried était devenu triste… Qu’avait-il bien pu se passer ? Candy et Wilfried se seraient-ils disputés ? Tous deux avaient pourtant l’air de former un couple parfaitement assorti lorsqu’ils valsaient ensemble.

Annie qui restait la confidente de Candy, voulait aider son amie à s’épancher, elle savait qu’elle avait quelque chose sur le cœur depuis quelques jours... C’est la raison pour laquelle Annie l’avait conviée à passer un moment avec elle. Pour éviter de la gêner, Annie avait préféré ne pas inviter Patty qui devait pourtant repartir prochainement. Patty semblait maintenant heureuse, elle avait réussi à retrouver le sourire auprès de ce jeune soldat français. Il n’y avait donc pas de raison que Candy ne connaisse pas le bonheur à son tour !

Pour mettre un peu d'entrain, Annie se mit à jouer au piano un petit morceau de la valse de Chopin. Depuis quelques temps, elle passait des heures entières à jouer ou à tricoter en attendant l’heureux événement qui allait changer sa vie.

Puis Candy arriva. La domestique lui ouvrit la porte et la conduisit dans le petit salon réservé aux invités. Annie se dirigea vers le salon et retrouva son amie assise sur un petit canapé.
- Que t’arrive-t-il Candy ? demanda Annie d’une voix inquiète. Je vois que ton visage est triste ; tu ne m’as pas l’air bien…
- Oh Annie ! Si tu savais…

Annie prit la peine de s’asseoir près de son amie.

- Comme je t’envie d’avoir pu trouver la sérénité ! Tu as une vie bien stable contrairement à la mienne qui ne cesse d’être agitée. Tu vois Annie, je viens de tout gâcher avec Wilfried ! dit-elle avec émotion.
- Comment ça tout gâché ? Que veux-tu dire ? J’ai bien senti qu’il s’était passé quelque chose entre vous deux le soir du bal…
- C'est vrai Annie ! Sans m’en rendre compte, je l’ai fait souffrir… lui avoua Candy.
Cela a commencé au début de la soirée. Je m’étais réfugiée un instant dans les allées du parc afin de me soulager… J'avais ressenti une émotion m’envahir lorsque nous avions ouvert le bal ; tous mes souvenirs m'étaient alors revenus. Mais j’étais loin de me douter de la rencontre que j’allais faire…
- Une rencontre ? De qui veux-tu parler Candy ? questionna Annie. Ne me dis pas que c’est encore Daniel !

Candy fit un signe de la tête pour lui répondre non. Elle tourna alors son regard vers celui d’Annie et une lueur apparue dans ses yeux clairs. Candy n’eut pas besoin de prononcer son nom… Son amie avait deviné.

- Terry ? C'est bien Terry que tu as vu ? Ce n’est pas possible, s’exclama Annie ! Pourquoi est-il revenu ? Qu’avait-il donc en tête ? Ah ma pauvre Candy ! On pourra dire qu’il te fait souffrir !
- J'étais si heureuse de le revoir... lui confia Candy. Mais j'ignorais que Wilfried nous observait de loin. Il nous a surpris en train de nous embrasser dans l'obscurité...
- Oh mon Dieu ! s'écria Annie.
- Tu comprends à présent... soupira Candy. J'ai trahi sa confiance ! Il a été blessé ! Je pense que c’est la vraie raison qui l’a finalement poussé à repartir. Je n'ai su que trop tard qu'il voulait regagner la France. Avant de partir, il m'a simplement laissé une lettre d'adieu...
Tiens, regarde Annie ! lui dit Candy en lui montrant la lettre. Tu peux lire ses quelques lignes... J'ai vainement essayé de le rejoindre avant qu'il ne prenne son train, mais ma présence n'a fait qu'aggraver les choses.

L'expression du visage d'Annie changea, elle blêmit et resta sans voix. Elle sentit qu'elle allait fondre en larmes mais, par égard pour Candy, fit tout ce qu'elle pu pour se contenir. Comment une situation aussi douloureuse pouvait-elle encore arriver à son amie ! Depuis toujours, elle savait que Candy gardait au fond de son coeur des sentiments très forts pour Terry mais elle ne s’était pas imaginée un seul instant que ce dernier aurait été prêt à revenir vers elle… Annie ne s'était pas non plus doutée que Wilfried, le jeune homme élégant qu'elle croyait être fait pour Candy, n'était pas en réalité l'élu de son coeur. « Comment tout ceci allait donc se terminer ? » se demanda Annie chagrinée.

Candy apprécia ce moment d’intimité au cours duquel elle avait pu révéler à son amie tous les tourments de son cœur. Après avoir savouré quelques petits gâteaux avec une bonne tasse de thé que leur avait préparé la domestique, Annie se remit au piano. Elle savait que c’était là un bon moyen pour retrouver un peu de gaieté.

Lorsque Candy repartit pour regagner la maison de Pony, Annie médita longuement sur les tous les événements que venaient de vivre son amie et pensa qu’il n’était pas possible que cette situation perdure. Pourquoi Terry avait-il fait tout ce chemin pour retrouver Candy dans le jardin des André alors qu’il lui avait également envoyé une lettre d’adieu par le passé ? Qu’est-ce que tout cela signifiait ? Candy parviendrait-elle un jour à être heureuse comme autrefois ?
Une idée traversa l’esprit d’Annie. Et si elle écrivait à Terry ! De cette manière, elle pourrait peut-être le faire réagir ! Annie était consciente que cette démarche s’avérait délicate, mais elle ne pouvait plus voir Candy souffrir ainsi sans qu’elle-même ne fasse quelque chose. Après avoir réfléchi aux paroles qu’elle allait lui adresser, Annie prit son courage à deux mains et rédigea ces quelques lignes :


(Ecrit par Régina)






Lettre d'Annie




Mon cher Terry,

Cette lettre que tu as entre les mains est un appel que je te fais pour une importante décision qu’il te faudra prendre. Je sais que je m'initie dans tes affaires personnelles mais en l'occurrence il ne s'agit pas que de toi mais surtout de ma meilleure amie et sœur Candy. Elle avait besoin de se confier à moi et j'ai su que tu étais venu à Lakewood le soir du bal et que vous vous étiez retrouvés dans les jardins. Je ne sais pas dans le détail ce qu'il s'est réellement passé entre vous et ni ce que tu lui as dit mais j'en sais assez pour savoir qu'elle en a été toute bouleversée. Elle est très malheureuse, elle t'aime toujours très très fort et je sais qu'elle pleure beaucoup même si elle s'en cache.

Il faut que tu saches que le cousin Wilfried n'est plus à Lakewood depuis une semaine environ, il est reparti pour la France. Le soir du bal il a pu se rendre compte à quel point tu étais encore attaché à Candy. Il a compris que tu étais et que tu resterais son éternel amour… L'affection que portait Candy à Wilfried ne représentait rien comparé à l'immensurable amour qu’elle a pour toi. Il a pris, à son plus grand regret, la seule décision qu'il lui semblait être la meilleure, celle de partir pour te laisser la place dans son cœur, partir pour ne plus souffrir et oublier.

Candy pleure énormément à cause de toi. Je t'en veux de faire souffrir ainsi mon adorable sœur. Alors je t'en supplie si toi aussi tu l'aimes autant, ce que je ne doute pas, écoute ton cœur pour prendre la meilleure décision, l'avenir de votre bonheur est dans l'attente de ton choix, ton véritable amour t'attend.

J'espère que peu de jours se seront écoulés quand je te reverrai à Lakewood au bras de ton unique amour.

Amicalement.

Annie.


(Ecrite par HYPOTHESIS39)


 



Edited by Régina - 6/8/2014, 10:20
 
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view post Posted on 27/3/2018, 08:08
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qui adore Candy et Terry, et qui aime aussi Albert

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Bonjour.
La fin de cette fic a-t-elle été écrite ?
Merci.
 
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view post Posted on 23/3/2020, 00:13
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Très belle histoire, ya t'il une fin ?
 
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view post Posted on 24/3/2020, 17:22
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Coucou à tous et à toutes,

Et merci beaucoup pour vos derniers messages, ça me fait super plaisir de voir que cette fic, près de dix ans après, trouve toujours des lecteurs :Amour14:

Il n'y a pas, à ma connaissance, de suite au dernier message publié par Regina. Cette fanfiction a essentiellement été écrite sur l'ancien forum et depuis le déménagement du forum (il y a cinq ans ou quelque chose comme ça, je dirais), la chaîne d'écriture s'est dans mes souvenirs rompue, principalement parce que chacun des membres n'avait plus trop d'inspiration et/ou d'envie pour continuer. C'est ce dont je me souviens même si je ne peux pas parler au nom des autres contributeurs.

Merci et bon voyage au pays de Candy :Amour14:
 
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view post Posted on 24/3/2020, 18:21
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Merci pour ces explications !

Ohhh, ce c'est bien dommage😦, jaurais bien ete curieuse de découvrir la fin !
Bonne continuation pour tes prochaines oeuvres 🤗
 
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view post Posted on 7/3/2021, 23:57

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Dommage, cette fic mérite bien une fin ...
 
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