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Pour la Saint Valentin..., Petite mise à jour du texte

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view post Posted on 16/2/2012, 19:00
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Avec un peu de retard, je souhaitais partager avec vous un passage que je viens d'écrire et que j'ai prévu d'introduire dans un des prochains chapitres de "lettres à Juliette". Je trouvais qu'il correspondait bien au jour des amoureux et j'espère qu'il vous plaira. :)

*********************

Adossé contre le mur, Terry observait la lune dans le ciel, soutenue par un rideau d’étoiles. On aurait dit qu’elle jouait avec son reflet sur les eaux ondoyantes du fleuve Adige qu’ils pouvaient admirer de la hauteur de leur point de vue. Il se tourna vers Candy et il lui sembla qu’on avait brodé des fils d’argent dans ses cheveux. Sa peau d’albâtre brillait d’un éclat irisé sous la lumière blanche, telle une apparition.

« Comme elle est belle ! - se dit-il - On dirait un ange, mon ange… »

Sa frêle silhouette éclairée par l’astre lunaire laissait deviner, à travers la toile fine de sa robe d’été, les formes graciles de son joli corps. Appuyée contre le muret qui surplombait la ville, elle lui faisait face en souriant, ne soupçonnant point la sensualité troublante qui émanait d’elle. Devant cette délicieuse vision, un flot de pensées inavouables l’égara un instant et il tressaillit devant la fertilité de son imagination. Il baissa les yeux pour cacher son embarras, et de ses lèvres frémissantes, s’échappa sa voix tendre et profonde :

Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse;
Ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins,
Qui d'une main distraite et légère caresse
Avant de s'endormir le contour de ses seins,

Sur le dos satiné des molles avalanches,
Mourante, elle se livre aux longues pâmoisons,
Et promène ses yeux sur les visions blanches
Qui montent dans l'azur comme des floraisons.

Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive,
Elle laisse filer une larme furtive,
Un poète pieux, ennemi du sommeil,

Dans le creux de sa main prend cette larme pâle,
Aux reflets irisés comme un fragment d'opale,
Et la met dans son cœur loin des yeux du soleil.



- Dieu que c’est beau, Terry ! De qui est-ce ? – s’écria Candy en s’approchant de lui.
- C’est un poète français du nom de Baudelaire. Il a baptisé ce poème « Tristesse de la lune ».
- Tristesse ? Je ne vois pas de tristesse dans cela mais seulement de la beauté ! Ce poème est magnifique, Terry, mais récité par toi, cela devient une ensorcelante mélodie. Comment… Comment te vient cette aisance ? Cela a toujours été un mystère pour moi qui suis incapable de prononcer une ligne sans avoir l’air gauche et ridicule. Je t’en prie ! Quel est ton secret ?

Le jeune homme s’appuya un peu plus contre le mur de la vieille bâtisse et promena son regard dans le ciel nocturne en soupirant.

- Je ne sais pas d’où me vient cette facilité à jouer, mais je rends grâce à Dieu chaque jour de m’avoir donné cette faculté. C’est quelque chose que je ne peux expliquer, qui fait partie de moi. Quand je lis un texte, les sons qui en émanent s’emparent de moi et une force irrésistible me saisit. C’est comme si la scène se déroulait sous mes yeux et que je me changeais en cette personne. Ses mots deviennent les miens sans que je m’en rende compte. Cela pourrait paraître prétentieux à certains alors que je n’ai jamais vraiment suivi de cours de théâtre, mais je ne suis jamais autant meilleur que lorsque je ne réfléchis pas à mon jeu. Je me laisse simplement aller, emporter par la richesse du texte. C’est comme une libération. Oui… Je ressens un vrai sentiment de liberté !

Candy, la tête légèrement inclinée sur le côté, l’écoutait en silence, à la fois attentive et interrogative. Il baissa des yeux pénétrants vers elle et elle frissonna d’émotion. Elle se demanda si elle pourrait un jour s’habituer à ne plus être autant bouleversée à chaque fois qu’il la regardait. Son cœur se mit à battre plus vite tandis que tous ses membres s’engourdissaient, si bien qu’un simple souffle de vent aurait pu la faire basculer. Mais le voile obscur qu’elle vit soudain ternir l’éclat de ses iris aigue-marine la soutira immédiatement de ses rêveries.

- Tu sais, chaque soir, j’attendais avec impatience d’être sur scène… - reprit-il. (Il secoua la tête et sa voix se fit chancelante.) - … J’étais impatient car c’était la seule chose qui me donnait encore l’impression d’exister. Pendant quelques heures, j’oubliais, j’oubliais que tu n’étais plus là et que je t’avais perdue à jamais. Mais dès que les lumières s’éteignaient, je replongeais dans ce néant qui résumait ma vie…

Les yeux de Candy commencèrent à se troubler de larmes et cela n’échappa pas à Terry qui posa une main affectueuse sur sa joue. Elle perçut un frémissement de sa pomme d’Adam qui témoignait de l’émotion qui le saisissait à son tour. Mais c’est un regard serein qu’il lui adressa cette fois.

- Le théâtre m’a sauvé la vie mais toi, Candy, tu as sauvé mon âme ! J’errais sans but, ouvrant avec indifférence mes yeux chaque jour et les refermant sans plus d’enthousiasme chaque soir. Je n’ai aucun souvenir de cette période si ce n’est une sensation de vide absolu que rien ne pouvait combler. Et puis, tu m’es réapparue, Candy, et tout m’a semblé si simple alors ! Tout ce qui m’entourait retrouvait du sens, des couleurs, des odeurs ! J’avais l’impression de me réveiller d’un long sommeil, et j’ai su que… que je ne pourrais plus supporter de vivre de nouveau sans toi… Oh Candy, si je devais te perdre une nouvelle fois, je ne sais pas si je pourrais surv…. Je…. Si je te perdais, je…
- Cela n’arrivera pas !… - l’interrompit-elle en posant son index sur les lèvres tremblotantes du jeune homme – Jamais !!!

Elle esquissa un timide sourire qui se voulait réconfortant et rassurant. Elle le fixait de son regard émeraude tandis qu’il opinait légèrement des paupières. Il lui sembla qu’il pouvait lire dans ses pensées, qu’il comprenait tout ce qu’elle voulait lui dire.

« Cela n’arrivera pas car rien ne pourra plus jamais me séparer de toi. Plus rien ne peut nous atteindre désormais ! J’en fais le serment sur ce que j’ai de plus cher en ce monde. Non, crois-moi, Terry, je me défendrai farouchement pour que plus rien ne m’éloigne de toi ! »

Bouleversée par la vague d’amour qui la submergeait, elle ne put retenir une larme qui vint rouler sur sa joue puis sur la main de Terry qui la caressait. Sa main à elle rejoignit la sienne et elle la pressa contre son visage pour mieux sentir le doux contact de sa peau contre la sienne. Ils restèrent ainsi un moment, yeux plongés l’un dans l’autre, sans rien dire, avec pour tout écho le rythme paisible de leur respiration. Peu à peu, le regard de Terry se mit à briller d'une lueur qui la troubla en retour. La main qu'il avait posée sur sa joue s’écarta et descendit effleurer le creux de sa gorge. Son cœur se mit à battre plus vite tandis qu’elle sentait ses longs doigts raffinés poursuivre leur chemin vers la naissance de sa poitrine, que sa robe légère recouvrait. De sa main, elle guida timidement son poignet à lui, les pommettes rosissant de sa propre audace, et ferma les yeux. Le vol de papillons qu’elle avait senti tourbillonner dans son ventre précédemment reprit en vigueur et elle eut un hoquet de stupéfaction. Terry se tenait à présent tout contre elle et elle pouvait sentir son souffle caresser ses cheveux et venir balayer son visage. Ses mains à lui se retirèrent pour venir se poser autour de sa taille, qu’il enlaça puissamment par peur de la voir disparaître. Elle releva la tête. Son regard croisa les lèvres entrouvertes du jeune homme qui se rapprochaient tout doucement pour finir par se sceller aux siennes par fines touches au début, puis avec adoration. Soudain, il pivota sur lui-même et il la plaqua au mur contre lequel il se tenait deux secondes plus tôt. Les yeux écarquillés, elle chercha à reprendre sa respiration. Le sourire que lui renvoya l'impétueux assaillant dont elle était prisonnière la rassura et de ses bras, elle referma avec empressement le piège en les enroulant autour de sa nuque. Les lèvres belles et pleines de Terry retrouvèrent les siennes, avides et mordantes, joueuses et conquérantes. Mais quand elle sentit sa langue fraîche venir à la rencontre de la sienne, elle étouffa un gémissement. C’était encore pour elle une impression étrange, déconcertante, mais qui éveillait en elle des sensations inconnues, qu’elle devinait délicieusement indécentes et qui l’étourdissaient. Elle prenait plaisir à goûter une part plus intime de Terry, et les baisers enfiévrés qu’ils échangeaient présageaient de découvertes encore plus subtiles et savoureuses. Emportée par leurs élans, elle s’abandonna avec jouissance aux tendres assauts qu’il lui livrait, toute disposée à se perdre dans le feu intérieur qui était sur le point de l’embraser toute entière…

Contre toute attente, il s’interrompit. Etonnée, elle leva des yeux interrogatifs vers lui. Il se dégagea d’elle et posa ses mains crispées en arc de cercle au dessus d’elle. Haletant, il appuya son front contre le sien, cherchant à reprendre contrôle sur lui-même.

- Je crois qu’il serait préférable de te raccompagner à la pension – murmura-t-il d’une voix rauque - Je m’en voudrais trop que mon manque de retenue porte atteinte à ta respectabilité. Candy, tu fais naître en moi des sentiments que je n’aurais jamais cru être capable de ressentir, et j’ai bien peur de perdre toute maîtrise si nous poursuivons ce que nous étions en train de faire…

Les joues en feu, la jeune femme se blottit contre lui tandis qu’il refermait son étreinte sur elle.

- Rien ne nous interdit de rester ainsi, n’est-ce pas ? – demanda-t-elle, un brin friponne, en enfouissant de plus belle sa tête dans le creux de sa poitrine.

Un sourire complice se dessina sur les lèvres de Terry et il opina du chef, ravi de cette initiative.

- Alors, laisse-moi te serrer contre moi ! – fit-elle en l’enlaçant plus fort contre elle – Laisse-moi me remplir de ta chaleur, des battements de ton cœur ! J’ai tant rêvé de ce moment là, Terry, que je veux qu’il dure aussi longtemps que possible ! J’ai trop peur de me réveiller et de…

De l’index, il releva son menton et l’obligea à le regarder. Eblouie par les traits séraphiques de son magnifique visage qui frémissaient d’émoi sous la lumière bleutée du clair de lune, et elle crut, un instant, qu’elle allait de nouveau sombrer devant tant de perfection.

- Peu importe, ma douce, du moment où nous faisons le même rêve… - répondit-il d’une voix caressante et rassurante - Peu importe puisque nous ne nous quitterons plus…

Tressaillant de contentement, elle sentit qu’il la rapprochait de lui et qu’il plongeait sa main dans ses boucles dorées. Elle ferma les yeux au doux contact de sa paume contre sa nuque et s’emplit les narines de l’odeur de sa peau. Leurs corps blottis l’un contre l’autre, ils restèrent ainsi sans bouger, incapables d’en calculer l’instant, sous l’œil bienveillant de la lune qui les contemplait avec attendrissement…

Edited by Leia - 17/2/2012, 17:53
 
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