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Posts written by Leia

view post Posted: 6/2/2021, 20:17 Les fanarts de "Lettres à Juliette" - Les Fanarts
Je sais que je me fais rare sur le forum et que la suite de Lettres à Juliette se fait attendre. Pinkureha vient de me donner un joli coup de fouet grâce au magnifique fanart de Candy qu'elle a réalisé. J'en suis encore toute éblouie et émue car je n'aurais jamais imaginé qu'on puisse un jour vouloir illustrer, et d'aussi belle façon, mon humble fanfiction. Je vous laisse découvrir cette petite merveille ci-dessous. A votre avis, de quel chapitre s'est-elle inspirée ? ;)

Merci encore du fond du coeur, Pinkureha, pour ce magnifique cadeau ! <3 <3 <3

j80x
view post Posted: 30/9/2020, 13:14 Ne vous fait-il pas penser à quelqu'un ? - Candy Candy
C'est un film sympathique avec le beau Henry Clvill en sus ! Celui qui joue son frère n'est malheureusement pas à son avantage alors qu'il est très séduisant dans d'autres films.
view post Posted: 29/9/2020, 16:54 Ne vous fait-il pas penser à quelqu'un ? - Candy Candy
Mon coeur à bondi quand je l'ai vu dans le film "Miss Holmes" sur Netflix. Leurs chamailleries m'ont rappelé tant de délicieux souvenirs. Et vous, qu'en pensez-vous ?

#louispartridge #enolaholmes

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view post Posted: 31/1/2020, 11:35 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (zouzou66 @ 30/1/2020, 13:55) 
Merci Leia d'avoir repris ta fic 😘

Merci zouzou ! :Amour14:

QUOTE (phambe @ 30/1/2020, 16:43) 
Hello Leia!!!
Merci pour ce nouveau chapitre toujours aussi passionnant et divertissant!!!
Je suis assez soulagée que la situation n’ait pas dégénéré au-delà de ce gênant incident entre Terry et Valentino.
Tuer quelqu’un volontairement ou non, n’est pas sans conséquences. En plus d’une peine de prison, le scandale aurait mis fin à sa carrière et sa relation avec Candy aurait été encore une fois mise en stand-by. Sans parler des bavardages venimeux et impitoyables sur les circonstances ambiguës du crime qui auraient été dévastateurs pour Candy et lui. J’imagine déjà les titres: « Melle André, trompée par son fiancé avec un homme! », « M. Graham tue son amant pour l'empêcher de révéler la vérité sur la nature de leur relation »... Heureusement, rien de grave n’est arrivé. Et certainement, Valentino ne pourra pas causer des problèmes au couple sans se mettre lui-même dans une situation compromettante, étant donné que ça ne lui conviendrait pas de révéler son homosexualité.
Merci encore pour tout!
Bises. Take care. À bientôt.

Merci Phambe ! Je me suis beaucoup amusée à écrire ce chapitre (même s'il n'a pas été simple à écrire) car je voyais la tête de Terry et sa stupéfaction devant une situation qu'il n'attendait pas ! C'est une bonne leçon pour lui. Il n'a plus de cerveau quand il est jaloux ! Il a frôlé le pire, mais aussi Valentino, qui, lui, a pris beaucoup de risques en se révélant ainsi. Mais bon tout est bien qui finit bien (en fin, à peu près !) :D
view post Posted: 29/1/2020, 17:50 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (Nanie85 @ 28/1/2020, 17:23) 
Merci Leia pour cette suite pleine de surprise. Merci de ne pas abandonner cette histoire, on attend la suite avec impatience :bisou:

Merci Nanie ! Je vais faire au mieux ! ;)
view post Posted: 28/1/2020, 17:07 Lettres à Juliette - Fanfics pour tous les âges
Le chapitre suivant présente un contenu qui, par sa nature, s'adresse à un public, disons, "ADULTE"... Afin d'éviter toute réaction négative envers cette fiction, veuillez donc prendre en considération cet avertissement...



Chapitre 23



- Tu es vraiment certaine qu'il n'a rien ? - demanda une nouvelle fois Terry, la respiration en suspend.
- Oui, oui, ne t'inquiète pas. Il se réveillera avec une belle bosse au front (et une dent en moins malheureusement). - - Allez, aide-moi plutôt à le coucher. J'aimerais qu'on soit parti d'ici avant que quelqu'un ne nous surprenne...
- Aucun risque, il avait donné congé à tout son personnel... - dit Terry sur un ton faussement détaché tout en hissant avec peine sur le lit le corps inanimé de la star hollywoodienne.
- Ah bon, mais pourquoi ? - fit Candy, la bouche ronde d'étonnement. Embarrassé, le jeune homme la regardait en se mordillant la lèvre.
- Tu ne me croirais pas si je te le disais...
- Vraiment, Terry, je ne comprends rien à cette histoire ! - s'écria-t-elle, agacée - Vas-tu me dire ce qui s'est passé dans cette chambre, oui ou non ?

Son regard se heurta alors à une paire de menottes en fourrure pendue à la tête de lit. Elle fronça les sourcils d'interrogation, de drôles de pensées lui venant à l'esprit confortées par la décoration chargée autour d'elle, les draps de soie de couleur pourpre, et ce parfum de cocotte qui flottait dans la chambre... Elle n'avait pas fait attention à tout cela en arrivant, trop absorbée qu'elle était à examiner l'hôte des lieux, mais à présent qu'elle avait retrouvé son calme, elle ne pouvait ignorer l'étrangeté de ce qui l'entourait.

- On dirait une boite à bonbons croisée avec une maison close... - se dit-elle, gênée d'être involontairement témoin de ce dont elle n'aurait pas dû être.

Un gémissement l'interrompit alors dans ses pensées. C'était l'endormi qui commençait à émerger de son sommeil forcé.

- Vite, vite, ne trainons pas ici ! - dit-elle tout bas en agitant les mains de panique. Elle vérifia une dernière fois son pouls et ses pupilles, puis d'un coup de menton, fit signe à Terry de la suivre. A pas de loup, ils sortirent de la chambre, traversèrent le salon, fermèrent le plus discrètement possible la porte derrière eux, puis s'éclipsèrent, à la limite de la téléportation tant ils étaient pressés de rentrer chez eux !

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Terry n'avait pas poussé la porte de sa cabine qu'il sentit une forte pression dans son dos. Déséquilibré, il tituba sur quelques mètres pour s'écraser avec fracas contre la table basse du salon. Surpris par la violence du coup, il se retourna, étonné. Candy le fixait, les bras croisés, d'un air déterminé.

- Maintenant, Terrence Grandchester, tu vas te mettre à table ou je te promets que tu vas le regretter jusqu'à la fin de tes jours !

Aux yeux furibonds qu'elle lui jetait, il comprit que sa menace était réelle. De toute façon, tarder encore ne faisait que reculer l'échéance inutilement. Autant affronter le couperet avec courage ! Avec un peu de chance, elle serait magnanime...

- Assieds-toi, je t'en prie... - lui dit-il en lui indiquant du regard le canapé. Puis, prenant une forte inspiration, il se lança dans son récit...

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Fou de rage, Terry s’apprêtait à défoncer la porte de son rival quand un éclair de lucidité lui traversa l'esprit. Puisque c'était Candy que cet « enfoiré » attendait, autant lui laisser croire que c'était bien elle qui le rejoignait... Il frappa donc à la porte tout doucement, s'amusant à en griffer le bois comme l'eut fait une demoiselle impatiente. Sans surprise, la porte s'ouvrit sur le playboy gominé, vêtu de ses plus beaux atours, compte tenu de la qualité de l'étoffe du kimono qu'il portait, largement ouvert sur sa poitrine imberbe...

- Haaaaa, Terrence, quel empressement ! - s'écria Rudolph en sautillant de joie tout en l'invitant à entrer d'un geste gracieux de la main.

Devant cet étrange comportement, Terry eut un mouvement de recul, mais plus désireux encore d'avoir une explication, il hocha la tête et pénétra dans la pièce, dont l'éclairage tamisé l'interpela...

- J'ai donné congé à mon personnel pour que nous soyons plus tranquilles... - lui dit tout bas Rudolph avec un clin d'oeil complice tout en lui tendant une coupe de champagne.
- Je n'ai pas peur d'affronter vos gardes du corps, vous savez ! - répliqua Terry en refusant la coupe.
- J'en suis certain mon ami, mais pour ma part, j'aime bien faire ce genre de choses dans la discrétion...
- Je comprends, il ne serait pas de bon ton que tout le monde soit au courant de votre attitude envers tous ces maris ou compagnons dont vous convoit'...

Son interlocuteur l'interrompit en fouettant l'air d'un revers de la main.

- Rhoooo, oublions ces histoires de bonshommes !... L'essentiel, c'est que vous soyez venu, Terrence, les autres ne comptent pas... ou ne comptent plus...

Devant la singularité de ces propos, le front de Terry se plissa tandis que tout son corps se raidit, sur la défensive.

- Qu'est ce qu'il mijote, celui-là ? - se dit-il tout en l'observant du coin de l'oeil se diriger en chantonnant vers le gramophone. D'un geste aérien, ce dernier déposa le bras de l'appareil sur le disque et une douce musique se mit jouer. La tête penchée sur le côté, les yeux fermés, ses bras virevoltant au rythme de la mélodie, il revint vers Terry en se balançant, ses mules en cuir frôlant le sol.

- Décidément, ce type est vraiment bizarre ! - se dit-il, déconcerté par l'allure et le comportement de plus en plus étranges de la star américaine. Il se moquait de lui, il n'y avait pas de doute ! Comment pouvait-il fanfaronner devant lui tel un paon tout en faisant semblant d'ignorer la raison de sa visite ?! A bout de patience, Terry le saisit au vol et l'empoignant par le col de son kimono, plaqua son nez contre le sien.

- Valentino, je ne suis pas venu ici pour cueillir des pâquerettes ! Nous avons à parler !!!

Terry vit alors passer une lueur étrange dans le regard du bourreau des cœurs, lequel, profitant de cette providentielle proximité, s'enhardit et d'un bond, lui plaqua un baiser sur la bouche ! En réaction, le jeune aristocrate le repoussa vivement et bascula dans son élan contre la banquette derrière lui.

- Q... Qu'est ce qu'il vous prend, Rudolph ??? - s'écria-t-il d'une voix hystérique. Il tenta de se relever, mais déjà ce dernier s'asseyait à côté de lui, le buste penché en avant et le cou tendu vers lui.
Excusez-moi, Terrence, mais ce fut plus fort que moi .Vous étiez si près de moi que je n'ai pas pu résister à la tentation de vous embrasser. Vous m'en voulez ?

Terry était tellement choqué que rien de compréhensible ne sortait de sa bouche. Rudolph se glissa alors contre lui et nullement effarouché, se mit à jouer avec les boutons de sa chemise, tandis que son autre main remontait le long de son biceps (bandé et surtout tout disposé à user de sa force de catapultage !...)

- Otez vos mains de moi !... - grogna Terry, mâchoires serrées.

Sa voix, cette fois, avait repris un aspect normal, ferme et menaçante, mais visiblement pas assez convaincante, son entreprenant interlocuteur persistant dans son entreprise de charme.

- Haaa, Terrence ! Si vous saviez comme je suis heureux ! Au fond de moi subsistait un doute, mais maintenant que vous êtes là, je n'en ai plus...
J... J'ai peur de ne pas très bien comprendre... - protesta Terry tout en essayant de se dégager de cette emprise de plus en plus embarrassante.

L'envie d'envoyer valser Valentino dans le décor le démangeait, mais paradoxalement, il ressentait aussi de la pitié pour l'énergumène qui s'alanguissait contre lui. Comment avait-il pu s'imaginer que... ? Ce n'était pas la première fois qu'un homme s'amourachait de lui. Le théâtre regorgeait de comédiens sensibles à la gent masculine et il était habitué à leurs regards énamourés. Néanmoins, il n'aurait jamais imaginé que le plus grand séducteur d'Hollywood, celui que toutes les femmes idolâtraient, celui que les maris détestaient et jalousaient, puisse préférer les hommes ! Il imaginait déjà la tête qu'allait faire Candy en l'apprenant. Cette perspective le réjouissait intérieurement...

Désireux de s'extirper de cette situation incommode au plus vite, il saisit fermement son admirateur par les épaules et l'écarta de lui. Ce dernier parut surpris de ce soudain rejet et battit des cils d'incompréhension tandis que l'objet de tous ses désirs se dirigeait à grandes enjambées vers la porte. Vif comme l'éclair, il courut lui barrer le passage.

- Pourquoi m'évitez-vous, Terrence ? Nous avons tant de choses à nous dire pourtant...

Agacé, Terry essayait de forcer le passage, mais Rudolph, motivé par ses sentiments, freinait chacune de ses tentatives, si bien qu'ils tournaient l'un autour de l'autre.

- Au secours !!! - gémit Terry intérieurement – Comment vais-je me sortir de ce pétrin ???

Il se dirigea alors vers la chambre avec l'espoir d'y trouver une autre issue. Malheureusement, comme il le craignait, c'était un cul de sac. Il se retourna et aperçut Rudolph qui, nullement découragé, s'approchait de lui avec une lenteur hypnotique...

- Ecoutez, Rudolph... - bredouilla Terry, gêné, alors que ce dernier posait à nouveau ses mains sur sa poitrine, ses yeux implorants cherchant les siens, qu'il fuyait en gémissant d'agacement – Je regrette mais... Vous vous méprenez...
- Tsss... Tssss... Mon ami... J'en ai dompté des plus récalcitrants que vous... Avouez, vous ne seriez pas là si...
Je n'avoue rien du tout, bien au contraire ! - rugit Terry en se débattant plus fermement - Et pour tout vous dire, je trouve que tout ceci prend une tournure vraiment déplaisante, monsieur !
- Désagréable ? Mais je ne veux en rien vous êtes désagréable, Terrence ! - s'écria Rudolph en s'agrippant à lui - Mon cœur bat pour vous depuis que je vous ai vu au théâtre à New-York ! Vous étiez un Hamlet si... ! Les mots me manquent pour qualifier l'émoi que j'ai éprouvé ce soir là ! Puis, quand je vous ai vu sur le pont du bateau au premier jour de la traversée, j'ai vraiment cru que j'allais m'évanouir de bonheur tant votre présence était inattendue et inespérée. J'ai bien tenté de dissimuler mon émotion à ce moment là, mais mon regard croisant alors le votre et j'ai remarqué que vous me dévisagiez à votre tour... J'en ai été si bouleversé que je ne n'ai pu dormir de la nuit !... Depuis, je n'ai eu de cesse de chercher à vous approcher, de vous parler et... de vous séduire... Confirmation m'en a été faite alors que mon pied cherchait le votre sous la table l'autre soir. Le regard que vous m'avez lancé en retour était si éloquent !..

La mâchoire de Terry se décrocha à l'écoute de cette improbable déclaration. Les bras ballants, il n'en croyait pas ses oreilles. Depuis le début du voyage, il avait cru que c'était Candy qui était l'objet des assiduités de la star. Comment avait-il pu être aussi naïf et aveugle ? De cette interrogation émana tout aussi vite la réponse : son amour pour Candy, à la fois possessif et adorateur, lui interdisait à l'évidence tout discernement. Chaque homme devenait naturellement une menace, un rival, qui ne pouvait que la désirer, elle, et vouloir la conquérir. Comme il se sentait stupide à présent devant cet homme qui soupirait devant lui, le revers de la main sur le front, tel le fils du scheik devant la belle Yasmin.

Ils avaient bonne mine tous les deux...

Honteux de son manque de jugement qui l'avait entrainé dans cette situation embarrassante, il bredouilla quelques mots d'excuses et sans autre forme de procès, pivota sur ses talons en direction de la porte d'entrée.

- Mais ? Que vous arrive-t-il Terrence, vous partez, alors que je vous ai ouvert mon cœur ??? - gémit dans un trémolo son soupirant tout en agrippant de plus belle à lui.
- Ecoutez, Rudolph... - fit Terry, terriblement gêné. Il se rendait compte qu'il avait affaire à un homme très amoureux de lui et il ne savait comment l'éconduire sans le blesser... - Tout ceci est un malheureux malentendu... Il se trouve que je suis très amoureux de ma future épouse, et je regrette sincèrement d'avoir involontairement pu vous faire croire que j'avais des sentiments pour vous. Si parfois je vous ai donné à penser, par l'insistance de mes regards, que vous m'attiriez, c'est parce qu'au contraire, j'étais convaincu que vous aviez des vues sur ma fiancée...
- Mademoiselle André ??? - couina Rudolph en relâchant sa proie – Elle est assurément une personne ravissante et charmante mais... C'est bien à vous que je m'adressais en permanence et non à elle...
- Je regrette, Rudolph – soupira Terry devant la mine déconfite de son interlocuteur – Je n'ai jamais été attiré par les hommes,..
- Mais, c'est peut-être parce-que vous n'avez jamais essayé ? - fit ce dernier en se collant une nouvelle fois contre lui dans une ultime tentative de séduction.

Cette fois, c'en était trop ! Il n'en pouvait plus de ce type fardé qui battait des cils devant lui, de ses mains qui glissaient sur lui, le touchaient sans vergogne, sourd à son refus et n'écoutant que son désir. Il l'empoigna par le col et le repoussa violemment, lequel dans sa bascule, emporta un morceau de sa chemise. Il tomba avec fracas au sol, jambes écartées, révélant un magnifique « service trois pièces » parfaitement épilé... Un vrai moment de grâce !...

- Dieu du ciel !!! - s'écria Terry horrifié par ce désolant spectacle. Il ne savait plus s'il devait en rire ou s'en alarmer, mais une chose était sûre, il devait s'échapper de cet endroit au plus vite ! Il traversa le salon mais au moment où sa main s’apprêtait à tourner la poignée de la porte vers la liberté, il entendit derrière lui la voix hystérique de Rudolph l'interpeler. Il tourna la tête en réaction et aperçut ce dernier qui se relevait, empêtré dans les larges manches de son kimono.

- Je vous interdis de partir, Terrence ! - s'écria-t-il, rouge de colère, en sautillant sur place de rage.
- Cause toujours ! - se dit Terry en tournant la poignée de la porte. Etrangement, elle ne cédait point...
- Si tu veux sortir mon mignon... - ricana alors Rudolph en agitant la clé de la porte au dessus de sa tête – Il va falloir que tu viennes la chercher !...

Fulminant de rage, Terry se précipita à la poursuite de son geôlier, lequel, en bon danseur qu'il était, esquivait avec dextérité chacune de ses tentatives pour l’attraper. S'en suivit alors une course poursuite dans toute la cabine jusqu'à ce que sa main parvienne à s'emparer d'une des extrémités de la ceinture en soie qui retenait le kimono. Terry tira d'un coup sec, espérant ramener vers lui le fuyard, lequel, stoppé net dans son élan, se mit à patiner sur place, entrainé par le cuir de ses mules qui glissaient joyeusement sur le sol moquetté. Sentant que ce dernier perdait l'équilibre, Terry relâcha sa proie ce qui eut pour effet, tel un élastique sur lequel on a trop tiré, de propulser en avant le dom Juan italien, qui, tête première, partit s'écraser, dans un soleil majestueux, sur l'épaisse moquette ! Ejectée par la violence du choc, une des mules alla se figer dans le miroir de la commode tandis que sa jumelle accrochée au lustre au dessus d'eux, tremblait d'ultimes soubresauts.

Terry resta quelques secondes sans réaction, hébété. Rudolph Valentino, à moitié nu sur le sol, ne bougeait plus... La chanson sur le disque bien que terminée depuis longtemps, continuait à tourner, dans un silence de mort, avec un bruit de craquement répétitif. Le cœur battant, Terry s'approcha du corps et le secoua légèrement avec le pied. L'inanimé restait désespérément inerte....

- Mon Dieu, je l'ai tué !!! - se dit-il en prenant sa tête entre ses mains. Il tournait dans la pièce en gémissant, s'imaginant déjà en prison pour le restant de ses jours. Il ne verrait plus jamais Candy, qui deviendrait de son côté la risée du pays pour s'être fiancée à un assassin ! Un a-ssa-ssin ! Voilà bien ce qu'il était devenu, tout cela par la faute de sa stupide jalousie !!!

C'est ce moment là qu'on choisit de frapper à la porte...

- Misère, misère, me voilà définitivement perdu ! - murmura-t-il, une goutte de sueur perlant à son front. Il regarda autour de lui : le désordre qui y régnait ne penchait pas en sa faveur. Il était facilement reconnaissable qu'il y avait eu affrontement physique. Valentino au sol et sa chemise à lui déchirée en étaient des preuves flagrantes.

Derrière la porte, la personne se faisait insistante.

- Terry ? Terry, ouvre-moi !!! - entendit-il alors. C'était la voix de Candy ! L'espace d'une seconde, il se sentit soulagé, puis il réalisa qu'elle allait le découvrir dans cette triste posture. Comment allait-elle réagir ? Elle ne lui laissa pas le temps de réfléchir à la question, tambourinant de plus belle à la porte. Il se décida enfin à lui ouvrir avant qu'elle n'ameute toutes les chambres alentour, et se mit en quête de la clé. Il se souvint que Valentino la tenait avant de tomber. Il devait donc l'avoir encore en sa possession. Il revint vers lui, le palpa non avec une certaine réticence, et finit par retrouver la clé nichée sous son poitrail. Il le souleva légèrement, récupéra l'objet de malheur et se dirigea vers la porte, d'un pas lent et lourd, engourdi du choc émotionnel qu'il venait de subir.

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- Et c'est ainsi que tu m'as trouvé... - soupira Terry en baissant piteusement le nez.

Candy se leva, pensive. Il s'attendait à une nouvelle remontrance de sa part mais ce qu'elle laissa échapper le laissa pantois :

- Rudolph Valentino aime les hommes ! - s'écria-t-elle en parcourant la pièce de long en large – Rudolph Valentino aime LES HOMMES !

Sa voix montait crescendo au rythme de sa prise de conscience. Jamais elle n'aurait imaginé que celui qui avait incarné les plus grands héros de la littérature, celui pour lequel elle avait pleuré en le voyant mourir dans les bras de sa bien aimée dans « Arènes Sanglantes », celui qu'elle était allée voir à plusieurs reprises au cinéma de La Porte en compagnie de Soeur Maria et de Mademoiselle Pony (ses plus grandes fans après Terry), celui là, ma foi, aurait préféré se lover dans les bras d'Armand Duval que dans ceux de la Dame aux camélias !

- Rudolph Valentino est gay ! - ne cessait-elle de répéter en agitant les bras, visiblement abasourdie par la nouvelle.
- C'est tout ce que tu retiens de cette histoire ? Que Valentino est gay ??? - rétorqua Terry vexé - Tu oublies que j'ai frôlé la prison ! Cela n'a pas l'air de te bouleverser outre mesure !

La réflexion du jeune homme eut tôt fait de la ramener sur terre. Piquée au vif, le nez froncé de colère, elle lui rétorqua :

- Tu n'as rien frôlé du tout ! Il s'est assommé en tombant et voilà tout !
- Cela aurait pu être plus grave !
- Hé bien ce ne fut pas le cas ! Et n'oublie pas que si tu en es là, c'est parce que tu es un JALOUX MALADIF et PARANOIAQUE de surcroit ! Même pas fichu de remarquer que c'était à toi qu'il faisait du gringue !
- Cela te va bien de te moquer ! Ce n'est pas toi qui t'es trouvée dans cette situation ! Il m'a vraiment fichu la frousse, tu sais !
- Je n'ai aucun mal à te croire ! - ricana Candy – Toi qui voulais lui casser la figure, bien mal t'en a pris ! Haha !
- Je t'avoue que je suis un peu déçu de ne pas avoir pu coller mon poing sur sa face fardée, mais que veux-tu, je n'allais pas frapper quelqu'un en situation de faiblesse ! – fit Terry avec un léger sourire.
- J'en conviens ! - pouffa Candy – Nu sous un kimono n'est pas une tenue pour se défendre. La preuve, il a glissé comme une savonnette !

A ces mots, ils ne purent retenir un rire qui rapidement devint fou, au point de les obliger à s'asseoir. La tension de la nuit se libérait et jaillissait comme un geyser, par éclats tonitruants. Ce n'est qu'au bout de longues minutes, (après surtout que leur voisin de chambre les informât par quelques coups fermes contre la cloison qu'ils étaient un peu trop bruyants) qu'ils se calmèrent, le visage baigné de larmes d'avoir trop ri.

- J'espère qu'il va vite se remettre... - fit Terry entre deux derniers hoquets.
- C'est surtout son dentiste qui va avoir du travail... J'ai trouvé une belle incisive sur la moquette. Les dents de devant, ça ne pardonne pas, surtout pour une vedette comme lui...

Terry sentit le fou rire le reprendre.

- Arrêtons d'en parler sinon nous allons encore faire du bruit et il y aura des plaintes... - fit-il en essayant de retrouver un peu de maîtrise – On ferait mieux d'aller se coucher. Tu viens ?
- Où ça ? - répondit Candy d'un air interrogatif.
- Hé bien, au lit, avec moi, voyons !
- Tu plaisantes ??? Après la soirée que tu viens de me faire passer ??? Figurez-vous monsieur Grandchester, que c'est bien la dernière chose que j'ai envie de faire ! Pour une fois, je trouve que l'idée d'avoir pris des chambres séparées (pour éviter de faire jaser) est excellente et me rend bien service ce soir. Vous dormirez dans votre chambre et moi dans la mienne, ce sera très bien ainsi !
- Ma parole !!!! Mais quelle mouche t'a piquée ??? Tu as vraiment un fichu caractère !
- Je te renvoie le compliment !...

Déstabilisé par tant d'effronterie, il resta quelques instants muet, puis redressant orgueilleusement, le nez, il tourna les talons tout en levant un bras en l'air en signe d'indifférence.

- Soit... Je mérite ce châtiment... Mais pour une nuit seulement, mademoiselle Taches de son ! Entendez-vous bien, une nuit !

De rage, elle lança vers lui le premier coussin qui se trouvait à sa portée, mais manqua sa cible qui, déjà, avait disparu dans sa chambre d'où lui provint cet insupportable ricanement moqueur qui avait le don de l'horripiler. Fulminant de rage, elle ouvrit la porte communicante qui la séparait de sa propre cabine et la claqua avec fracas, bien déterminée à ne pas lui adresser la parole pendant plusieurs jours !

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Elle se réveilla en sursaut milieu de la nuit. En dépit du sang-froid admirable qu'elle avait affiché devant Terry, les émotions de la soirée l'avait passablement secouée. Sans surprise, ses rêves avaient rapidement cédé la place à un affreux cauchemar dans lequel Rodolphe, le frère de Terry l'attaquait de nouveau tout en prenant peu à peu l'apparence de Rudolph Valentino. Malgré tous ses efforts pour paraître sereine, elle ne s'était pas encore bien remise de l'agression de son beau-frère, dont le souvenir la surprenait parfois, sournoisement, dans son sommeil. Le cœur battant et la respiration haletante, elle chercha d'une main tremblante l'interrupteur de sa lampe de chevet. Tout était calme dans la pièce et elle secoua la tête, contrariée de n'avoir pu contrôler sa peur. Elle se leva, se versa un verre d'eau pour se nettoyer de toute cette noirceur intérieure, puis se rendit dans le salon où la lumière de la nuit se reflétait sur les meubles en ondoyant. Un silence paisible régnait dans la pièce et pourtant, une envie irrépressible de rejoindre Terry la saisit. Lui seul avait le pouvoir de chasser ses craintes et d'adoucir son âme meurtrie.

Elle tourna la poignée de la porte communicante, et contre toute attente se retrouva nez à nez devant lui, uniquement vêtu de son pantalon de pyjama. Surprise, elle resta quelques secondes sans rien dire.

- Toi aussi tu ne dors pas ? - lui dit-il enfin en posant tendrement une main sur sa joue. Elle opina de la tête tout en plongeant son regard émeraude dans le sien. Comme elle était heureuse de le revoir ! Oubliées les disputes, oubliée la colère, elle ne voulait qu'une chose, être accueillie dans ses bras protecteurs.

Elle se lova contre lui et nicha sa tête au creux de sa poitrine. Il sentait son cœur battre très vite, comme un animal apeuré, et la serra un peu plus fort contre lui pour la rassurer. Dieu qu'il détestait la savoir dans cet état, lui qui s'était juré de toujours la protéger.

Peu à peu, la chaleur de leurs deux corps les enveloppèrent. Le cœur de Candy ralentit et sa respiration devint plus régulière. Elle sentit l'étreinte de Terry se resserrer, ses mains caressantes glisser vers ses reins. Elle releva la tête et aperçut, dans la faible clarté de la nuit, ses yeux qui brillaient d'un trouble qu'elle reconnaissait, celui qu'elle mourait d'envie de partager avec lui. Dressée sur la pointe des pieds, elle passa ses bras autour de sa nuque et partit en quête de sa bouche, qu'elle rencontra en chemin, pressante et affamée. Emportés dans un baiser fougueux, ils se sentirent aspirés dans un vertige voluptueux qui les étourdissait. S'abandonnant sans retenue aux caresses de Terry, elle sentait ses doigts courir sur sa poitrine nue, qu'il avait, d'un geste vif, dégagée de toute contrainte. Collée à lui, elle ne pouvait ignorer la passion qui le possédait, et elle y répondit d'un imperceptible mouvement de tout son corps. Soudain, elle se sentit soulevée et transportée avec empressement dans sa chambre, puis posée sans grande précaution sur son lit où il la rejoignit, délesté à son tour de son vêtement de nuit...

Elle s'alanguit sur la couche et l'attendit, soumise avec délice au souffle court qui la caressait, impatiente d'accueillir ce corps qui maintenant s'appesantissait sur elle. Elle entrouvrit les lèvres et sentit le doux contact de sa langue sur la sienne tandis qu'il ramenait ses fines jambes autour de lui. Elle se cabra légèrement quand il entra en elle, laissant échapper un long soupir d'extase. Un plaisir violent, paralysant, prit alors possession d'elle, une brûlure intense et exquise qui pénétrait chacun de ses muscles, jusqu'à l'éblouissement. Le balancement sensuel de leurs corps sous tension rythmait leurs plaintes lascives, excitant leurs sens qui vibraient sous leur peau.

C'est alors qu'audacieuse, elle le renversa par surprise, se positionnant en amazone pour mieux le dominer. Troublé, frémissant et haletant, Terry l'observait, maîtresse de son corps dont elle voulait combler le sien. Assise au-dessus de lui, elle commença à le stimuler, se mouvant en lui, à l'écoute de ses soupirs qui allaient crescendo tandis que son regard se voilait de fièvre. Se sentant perdre pied, il se redressa, caressa longuement, d'une main brûlante, sa poitrine, pour, à bout de résistance, s'emparer goulument d'un des tétons, et jouer de sa langue avec lui, suscitant chez elle des sensations aiguës, excitantes, qu'elle encourageait par des petits cris de plaisir. Ses lèvres se crispèrent et sa respiration se fit de plus en plus haletante, signes annonciateurs d'une jouissance prochaine. Il empoigna alors ses hanches et se mit à guider ses mouvements, lesquels prirent force et vitesse, poussés par la hâte d'atteindre la satisfaction céleste. La respiration rauque et sifflante de Terry résonnait dans la tête de la jeune femme, une musique enivrante qui précipitait en chute libre vers le plaisir ultime. Le flot violent et irrésistible de la délivrance les emporta soudain, dans un cri de volupté libérateur, les laissant sans souffle, à demi inconscients sur le lit.

Haletant, Terry se tourna vers Candy, échouée à côté de lui. Les lueurs de la nuit jouaient sur son doux visage, dont les traits détendus par l'amour bouleversaient toujours autant le jeune homme. Il caressa tendrement sa figure, traçant du bout des doigts la courbe de sa bouche entrouverte d'où s'échappait le son paisible de sa respiration. Il comprit qu'elle dormait déjà et un sourire ému se dessina sur ses lèvres. Il rabattit le drap sur sa peau délicate et s'allongea à côté d'elle, les yeux rivés sur elle, longuement, émerveillé, l'esprit débordant de mots tendres pour elle jusqu'à ce que la fatigue s'empare à son tour de lui et l'emporte dans un sommeil sans rêve jusqu'au petit matin...

Fin du chapitre 23

view post Posted: 1/1/2020, 17:13 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (Une fin heureuse @ 22/9/2019, 10:30)
Coucou Leia,

J'ai fini ta fanfiction que j'adore, tu nous laisses languir lààà !! :lol: Comme Floco et Jeanne, j'attends avec impatience la suite, penses à nous !! hihihi

Comme promis, je viens te donner mes impressions !!

J'espère que Terry n'a pas commis l'irréparable, ce serait trop atroce, que va devenir notre Candy surtout qu'elle a déjà consommé avant le mariage et risque de devenir "mère célibataire " !! :cry:

Hâte de connaitre la suite, s'il te plait, ne nous laisse pas trop attendre !!!

Dis-moi, le séjour chez les Grandchester sonne comme un petit clin d'oeil à Downton Abbey, j'ai retrouvé Carson le majordome, Mrs Hugues la gouvernante et Sybille le prénom de la demi-soeur de Terry !! Toi aussi tu as regardé "Downton Abbey " Leia ? :lol:

Sinon, j'ai adoré plein de passages, notamment quand Patricia arrive en France, elle a fait le deuil d'Allistaire et comme par enchantement, elle reçoit un message de la mouette qui lui apporte une orchidée, sa fleur préférée, comme c'est touchant, j'ai été trop émue de ce passage, trop bien narrée !!

Et puis ensuite, les filles de la maison de Juliette, quelle charmante compagnie, j'ai trop aimé ce séjour à Vérone, la ville symbolique de Roméo et Juliette, et la photo que tu as jointe m'a trop émue, j'ai trouvé que cette narration était au top !! :wub:

Et le personnage du comte Italien me plait beaucoup, heureusement qu'il était là pour sauver Terry de cette terrible méprise et la troupe de Sydney, trop mignon !! Ils sont adorables !!

Merci d'avoir ressuscité le personnage Cookie, il est adorable et j'adore sa verve, il n'a pas peur de la duchesse de Grandchester, mais il est maintenant seul, sans Candy et Terry, j'espère son infirmière va bien s'occuper de lui, il mérite le bonheur !!

Terry et le duc de Grandchester, quelles retrouvailles, enfin il reconnait qu'il avait négligé son fils Terry !! Hâte de le voir devant Eléanor Baker pour le mariage de Candy et Terry, il a toujours le béguin pour elle !!

J'espère que tu nous laisses pas trop longtemps languir !! :lol:
Merci en tout cas pour cette merveilleuse fanfiction. :)

QUOTE (phambe @ 25/9/2019, 15:33)
Hello Leia!!!
j'ai été ravie de constater ton retour sur ce site, mais surtout de savoir que tu ne nous as pas abandonnées!!!
Comme toujours, je suis là, à attendre patiemment et fidèlement la suite de ton histoire!
Le temps de répit est court avec toi! hahaha!!! Je dois avouer que je ne m'attendais pas à cette fin si tragique, en fait je pensais que ce serait d'un tout autre genre, plutôt burlesque. OUI, j'ai cru que le fameux message de Rudolph était vraiment destiné à Terry, pas pour le provoquer, ni pour semer la zizanie dans le couple, mais parce que Terry était celui qu'il convoitait réellement!!! Et donc, j'imaginais la grande surprise ou le choc de Terry devant les avances de Rudolph et ensuite l'embarras pour éclaircir le malentendu.
Cela dit, le chapitre était très divertissant et émouvant, comme toujours!!! J'aime l'image de Candy que tu véhicules, celle d'une femme de caractère, de tempérament, humaine (avec des défauts, des failles...) qui aime Terry, tel qu'il est, sans perdre sa personnalité et son essence pour lui plaire. J'ai toujours pensé que ce qui avait attiré et captivé Terry était justement que Candy n'avait pas peur de lui tenir tête, outre de son côté malicieux et garçon manqué, sa combativité, son audace, son optimisme et son enthousiasme, sa fraîcheur, sa spontanéité, ses maladresses, son indépendance...(trop à dire).
Merci beaucoup pour partager avec nous tes belles et folles idées!!!! j'adore!!!!
bises. take care. à bientôt

Merci pour votre enthousiasme ! Je regrette de ne pas être plus rapide. :( J'ai beaucoup de mal avec ce chapitre 23 sur lequel je reviens régulièrement sans parvenir à le terminer. Pourtant il n'est pas loin de l'être. J'espère que la vie réelle me laissera un peu plus de temps cette nouvelle année pour m'y consacrer. Mais rassurez-vous, je n'ai pas abandonné. Merci du fond du coeur pour votre soutien et vos gentils commentaires !

QUOTE (Perth77 @ 6/11/2019, 06:57) 
hi leia

i know, im like a pest... everywhere.. here, wattpad, fanfiction... ahahahh
its always so cool reading this fiction over and over... i simply adore it... waiting for the new chapter! thanks so much... ps: forget rodolfo valentino... we will always prefer terry ahahah

Thank you Australia ! You are the kind of pest who does not bother me. hahaha! ;)
Thank you for your kind comments and for loving Terry. You are right, Valentino is just a crumb compared to Terry. :D
view post Posted: 15/9/2019, 17:21 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (jeanne * @ 15/9/2019, 17:39) 
Bonjour Leia,

Coucou Leia, je viens de finir le chapitre 22, j'aimerais tant que cette histoire soit un roman pour pouvoir lire la suite à ma guise, car à chaque fois je ressens un terrible sentiment de frustration... Ici tout n'est qu’émotion, j'ai adoré le tête à tête père-fils, cet aveu " Tu es un enfant de l'amour, ne l'oublie pas... Tu es ce que j'ai de plus cher au monde..." :love3:
J'ai adoré aussi la dispute entre Candy et Terry, notre Candy ne se laisse pas faire !! En même temps je comprends Terry, je pense que n'importe quel homme aurait été jaloux en entendant sa dulcinée s’émerveiller de la beauté d'un autre <_< Et puis cette fin :cry: mon cœur s'est emballée, j'ai regardé les dates des précédents chapitre, soudainement prise de panique ... Leia pitié pas encore 1 an d'attente :priere:

Ne te fais pas de souci, Jeanne, j'ai un peu de temps devant moi alors je pourrai me consacrer au chapitre 23, d'autant plus que j'ai plein d'idées pour sa construction, ce qui facilite bien les choses. Merci pour ta fidélité et pour tes commentaires si bienveillants et constructifs. C'est encourageant ! :love3: :love2: :bisou:

QUOTE (Une fin heureuse @ 15/9/2019, 17:51) 
Je ne fais que de commencer cette fanfiction mais c'est un vrai régal,style d'écriture sublime !! J'ai adoré le passage où le chauffeur d'Albert fait visiter New-York à Candy !! La description de la gare, l'horloge, le parc, le quartier de Broadway, vraiment on dirait un roman.

Et ensuite, il fait un détour dans le quartier où vit Terry et là grosse surprise, la gouvernante de l'acteur fait visiter l'appartement à Candy et elle voit un tabelau représentant la maison de Pony, elle est très émue et prend la fuite... Quel charme dans cette narration. Et plus tard leur brève rencontre au quai !! J'ai trop adorée cette scène :wub:

Comme je venais de la commencer, j'ai peur de la finir sachant que je dois attendre comme toi Jeanne !! :lol:

Merci à toi Leia de nous régaler avec cette belle fanfiction !! :wub:

Merci fin heureuse pour ton enthousiasme ! :Amour14: L'immeuble de Terry existe bel et bien. J'ai pu aller le voir lors d'un voyage à New-York. C'était très étrange car j'avais vraiment l'impression qu'il allait surgir de derrière la porte ! J'avais mis des photos d'ailleurs sur le forum mais je ne sais plus où. Mon cerveau devient tout chamallow ! :D
view post Posted: 14/9/2019, 11:03 Lettres à Juliette - Fanfics pour tous les âges

Chapitre 22



Appuyée contre la balustrade, les cheveux balayés par le vent, Candy regardait le port de Southampton s'éloigner tout doucement au rythme tranquille du paquebôt qui les transportait. Malgré l'immense joie qu'elle éprouvait à repartir en Amérique, elle n'en avait pas moins le cœur gros de quitter John et Humphrey, mais aussi Cookie qui était encore loin d'être rétabli. Le Duc de Grandchester lui avait promis de prendre soin de lui. Elle n'avait bien entendu aucun doute sur ce point, mais elle n'en restait pas moins contrariée de les avoir tous retrouvés et de n'avoir pu rester auprès d'eux plus longtemps. Décidément, ce pays lui avait apporté bien des bonheurs mais aussi bien des peines, distillant à petites gouttes des moments de douceur pour les lui retirer tout aussi rapidement. C'était néanmoins dans ce pays qu'elle avait rencontré Terry, un soir de nouvel an, et malgré tous les obstacles que la vie avait semés par la suite sur son chemin, il en resterait pour cette raison, éternellement cher à son cœur.

Une semaine s'était écoulée depuis l'agression de Rodolphe, tragique événement qui avait précipité leur départ. Candy n'était pas revenue au château des Grandchester, mais Terry avait tenu à rendre une dernière visite à son père, et surtout à affronter ces deux vipères de Beatrix et Sybille, lesquelles, sentant le vent tourner en leur défaveur depuis quelques jours, s'étaient fait sans surprise excuser, fuyant quelque part en province. Cette visite d'adieu, avait rapidement pris la tournure d'un règlement de compte. Ne s'étant pas remis de l'épisode funeste qui s'était déroulé le soir de ses fiançailles, il avait saisi l'occasion qui se présentait à lui, alors qu'il se trouvait seul avec son père dans son cabinet de travail, pour condamner fermement le silence coupable de la famille sur le comportement déviant de son frère, silence qui lui avait permis d'agir en toute impunité pendant des années.

- Vous rendez-vous compte, père – s'était-il écrié en tapant du poing sur le bureau - que si Candy n'avait pas pu se défendre, il aurait pu... Il aurait pu !...

Les mots s'étaient étranglés dans sa gorge en repensant à cette scène insoutenable. Le duc avait baissé les yeux d'un air grave. Il avait les traits tirés de ceux qui n'avaient pas beaucoup dormi depuis des jours. Remarquant sa détresse, Terry s'était senti coupable. Il devinait l'avoir blessé avec ses reproches et la colère qu'il avait éprouvée en arrivant, s'était aussitôt évanouie. En signe d'apaisement, il était allé se servir un verre de whisky et en avait tendu un à son père, que ce dernier avait accepté d'un hochement de tête.

- Je... Je regrette profondément ce qui s'est passé ici... - avait finalement prononcé ce dernier après plusieurs gorgées, le regard fixé sur le liquide ambré qui dansait dans son verre – Je n'ai pas voulu reconnaître le mal qui sommeillait en ton frère. J'ai préféré voir en lui un séducteur, un homme à femmes plutôt qu'un... Vois-tu, Terrence, c'est très dur pour un père d'accepter que son fils soit un... monstre...

Sa main avait tremblé à cette évocation puis il s'était repris, et avait poursuivi, tristement :

- J'ai commis l'erreur de fermer les yeux, préférant ne pas voir, comme si cela n'existait pas.. Mal m'en a pris ! Je suis bien puni, et notre famille aussi...

Il avait dit ses mots en grimaçant de douleur, meurtri par le déshonneur qui les avait frappés, conscient que bien des années devraient s'écouler avant qu'ils puissent s'en relever. Il était convaincu qu'il ne verrait pas ce jour arriver... Bien que seulement quelques personnes et membres du personnel fussent au courant, il savait combien les rumeurs se propageaient vite, telles une infection, répandant des horreurs plus crédibles que la vérité... Son impuissance à combattre ce mal le rongeait intérieurement et l'affectait profondément.

Devant cette fragilité affichée, le sentiment de culpabilité s'était accru dans le cœur de Terry. Il ne reconnaissait plus son père, cet homme si dur en apparence, était finalement humain, avec ses forces et aussi ses faiblesses. Le cœur serré devant tant de désarroi, il s'était approché de lui et avait posé une main sur son épaule :

- Ce qui est fait, est fait, père. Tout au long des siècles, notre famille a connu bien des drames et des tragédies, et ce n'est pas celle-ci qui va nous abattre. Vous avez pris la bonne décision en chassant Rodolphe. Je devine combien cela a dû vous coûter. Si Dieu le veut, je serai père à mon tour un jour, et je n'ignore pas la complexité de la tâche qui m'attend. Et si je devais avoir à affronter une situation identique à la votre, je sais que je passerai par des tourments similaires. Renier la chair de sa chair, reconnaître les démons qui l'habitent, demande beaucoup de courage. Ce courage vous me l'avez démontré ce soir là, fermement et sans hésitation aucune. Vous nous avez défendus, Candy et moi, devant votre femme et votre fils, devant tous ces gens qui en aparté, s'interrogent encore sur ma filiation. Ce soir là, pour la première fois, j'ai ressenti que j'étais vraiment votre fils...

Le duc de Grandchester avait levé vers Terry des yeux emplis de larmes contenues et avait balbutié:

- Pardonne-moi, encore une fois, Terrence, d'avoir été... un si mauvais père... De t'avoir fait penser, par pudeur, que tu m'importais moins que mes autres enfants, alors que tu m'as toujours rempli de fierté. J'ai été très maladroit et cruel envers toi, je le sais et je le regrette... Tu es mon fils, et tu en es assurément plus digne que ton frère et ta sœur qui ne sont que perpétuelle déception...
- Père... - avait murmuré Terry en déglutissant avec peine.
- Tu es un enfant de l'amour, ne l'oublie pas... Tu es ce que j'ai de plus cher au monde... - s'était exclamé le Duc en l'attirant contre lui.

Bouleversés, les deux hommes s'étaient longuement étreints en soupirant bruyamment, pour s'écarter enfin, le visage baigné de larmes.

- Vous... Vous viendrez à mon mariage, n'est-ce pas, père ? - avait bredouillé Terry, la voix cassée par l'émotion.
- Ce sera un honneur pour moi d'y assister... - avait-il répondu tout aussi ému, tout en se demandant en même temps si Eleonore serait présente. Quelle imbécile ! Bien entendu que la mère de son fils le serait ! Et son cœur s'était mis à battre un peu plus vite à cette perspective...

Les deux hommes avaient discuté pendant encore un moment puis l'heure de se séparer était arrivée. Toutes ces confessions les avaient bouleversés et ils éprouvaient du mal à se quitter. Au moment de franchir le seuil, Terry s'était retourné une dernière fois.

- En venant ici, je voulais aussi vous faire part d'une décision que j'ai prise, père... - Et devant le regard interrogatif de ce dernier, il avait ajouté – Je vais reprendre le nom des Granchester...

Et sans laisser à son père le temps de réagir, il avait disparu dans le couloir. Secoué par cette nouvelle inattendue, les jambes du Duc s'étaient mises à flancher, et il s'était laissé tomber dans un fauteuil, la vue brouillée par l'émotion qui le submergeait...


**************************




Au moment où Terry rejoignit Candy sur le pont, elle remarqua qu'il affichait une mine des plus maussades...

- Que se passe-t-il mon aimé, tu as l'air bien contrarié ?

Il ouvrit la bouche pour lui répondre, mais le son de cris stridents en provenance de l'intérieur, l'interrompit dans son élan.

- Qu'est-ce donc ? - fit-elle avec un sourire moqueur tout en cherchant du regard la cause de ce vacarme, – Tes admiratrices Véronaises t'auraient-elles suivies jusqu'ici ?
Pfff ! - grogna Terry en haussant les épaules – Si tu savais !...

Apparut alors sur le pont une nuée de jeunes donzelles, qui telles des abeilles sur un pot de miel, se regroupaient autour d'une silhouette que Candy avait du mal à distinguer.

- Rudolph, Rudolph ! - hurlaient-elles en sautillant autour de l'inconnu dont elle n'apercevait toujours pas le visage. Un cours instant, en entendant ce prénom, son sang se glaça à la pensée que cela pouvait être l'horrible frère de son futur époux, mais elle réalisa bien vite que cela était impossible, d'autant plus que le visage du jeune homme qu'elle venait d'entrevoir entre deux têtes bouclées n'avait rien de commun avec la laideur du fils banni des Grandchester.
Rudolph Valentino... - murmura-t-elle tout en portant une main à son cœur – Mon dieu, Terry, C'est RUDOPLH VALENTINO !!!
- Je le vois bien, je ne suis pas aveugle... Ni sourd !... - maugréa-t-il tout en croisant les bras.
- Mon dieu, Terry, j'ai vu tous ses films, tu sais !
- Tu m'en diras tant ! - soupira-t-il en levant les yeux au ciel.

Indifférente au ton sarcastique qu'il avait employé, elle poursuivait son monologue d'une voix fébrile, le regard fixé sur le séduisant jeune homme brun qui tournoyait au milieu des jeunes femmes avec la grâce d'un danseur de ballet.

- Je n'arrive pas à croire qu'il soit là devant moi, en chair et en os ! Il est si beauuuuu, encore plus beau qu'au cinéma !
- Beau ? - s'offusqua Terry, d'une voix suraiguë - Ce bellâtre gominé ??? Mais qu'est ce que vous lui trouvez toutes ??? Il n'est bon qu'à battre des cils devant une caméra ! Il... Il ne sait même pas parler !!!
- Ma parole, Terry, tu es jaloux !
- Moi, jaloux ??? Tu n'y penses pas ?!!! - ricana ce dernier en redressant fièrement le menton – Comment pourrais-je être jaloux de cette escroquerie ambulante ?

Peu convaincue, Candy se mit à pouffer de rire ce qui eut pour effet d'accroître son irritabilité qu'il peinait à dissimuler. C'est à ce moment là que l'attroupement se déplaça vers le ravissant couple qu'ils formaient. Rudolph Valentino eut alors un léger moment d'arrêt devant Candy dont le charme innocent ne laissait aucun homme indifférent. En réaction au regard éloquent que le beau ténébreux posait sur elle, Terry la rapprocha de lui en passant un bras ferme et protecteur au tour de sa taille. Rudolph Valentino leva la tête et écarquilla les yeux de surprise en découvrant ceux, furieux, de Terry qui lui lança, les dents serrés :

- Prends garde, guignol ! Chasse gardée !

Faisant mine de n'avoir rien remarqué, le célèbre acteur pivota sur ses talons et s'éloigna dans la direction opposée, emportant avec lui la horde de jeunes filles énamourées qui le poursuivaient depuis son arrivée. D'un air stoïque, indifférent au vacarme ambiant, il tourna son regard vers l'horizon et se mit à penser que ces cinq jours de voyage jusqu'à New-York allaient lui paraître bien longs dans ces conditions...


*****************************




Terry fulminait de rage ! Il avait beau tout faire pour l'éviter, ce Rudolph Valentino se trouvait en permanence sur leur chemin. La meute de groupies du premier jour s'étant évaporée, grâce aux bons soins de la garde rapprochée qu'il avait emportée dans ses bagages, ce dernier se pavanait désormais librement, se délectant des regards et murmures admiratifs sur son passage. Tout ce manège ridicule pour attirer l'attention laissait Terry perplexe, n'ayant jamais compris l'engouement pour cet homme qui ne devait sa célébrité qu'à des rôles incongrus de sheik ou de torrero. C'était du moins la haute opinion qu'il avait des acteurs de cinéma, et ce bellâtre aux yeux de braise ne méritait pas un jugement plus complaisant, d'autant plus qu'il n'avait de cesse de tourner autour de sa fiancée ! Heureusement, la traversée arrivait à son terme. Selon les dires du capitaine, il était prévu qu'ils atteignent New-York le lendemain après-midi, avec quelques heures d'avance, Inutile de préciser qu'il était impatient d'arriver à destination, ce jeu du chat et la souris ayant mis ses nerfs à rude épreuve.

En effet, chaque soir, le jeune couple était convié à la table du capitaine en compagnie d'autres convives de haut rang ainsi que celle de ce poil-à-gratter de Valentino qui s'arrangeait toujours pour prendre place en face d'eux. Bien que muet dans ses films, le bougre savait manier sa langue en public, révélant un esprit vif et un grand talent pour divertir son entourage, et en particulier Candy qui ne se cachait pas d'apprécier sa compagnie. Combien de fois n'avait-il pas souhaité écraser son poing aristocratique sur le nez de ce pizzaiolo du dimanche qui faisait les yeux doux à sa dulcinée à longeur de journée. Pas une seconde de répit il ne leur laissait ! Quoi qu'ils fassent, où qu'ils aillent, le timbre infernal de sa voix à l'accent chantant et roucoulant surgissait au détour d'une allée ou d'une pièce, comme s'il guettait le moindre de leurs mouvements. Tout ceci avait tendance à agir sur l'humeur de l'héritier des Grandchester mais surtout sur sa relation avec Candy qu'il trouvait bien trop indulgente vis à vis de cette célébrité de pacotille.

- Je t'en prie, Terry – était-elle en train de lui reprocher alors qu'il la raccompagnait à sa cabine (qu'une simple porte séparait de la sienne...) - Essaie d'être un peu plus aimable avec Rudolph. On dirait à chaque fois que tu vas lui sauter à la gorge !
- Ce n'est pas l'envie qui me manque ! Je n'aime pas la façon qu'il a de te regarder...
- Tu te fais vraiment des idées ! Il essaie juste d'être sympatique ! Tu n'as pas remarqué combien il s'intéresse à ton métier, et toutes les questions qu'il te pose à ce sujet ? Même quand il m'invite à danser c'est pour me parler de toi. Il est vraiment admiratif de ta carrière !
- Mouais... C'est juste un moyen détourné pour mieux m'amadouer pendant qu'il te fait du charme... Je ne suis pas dupe ! J'ai bien vu tout à l'heure son pied en quête du tien alors que je me penchais sous la table à la recherche de ma serviette ! J'ai bien failli lui mettre mon poing à la figure !!!
- Dieu que tu es soupçonneux ! Il essayait certainement d'étendre ses jambes. Ce repas de gala était d'une longueur, il y a de quoi avoir les membres engourdis ! Je t'assure, Terry, ta jalousie n'est vraiment pas justifée !
Pas justifiée ??? Elle est bien bonne celle-là ! Comment veux-tu que je ne sois pas jaloux quand je te vois t'extasier à la moindre de ses plaisanteries !
- C'est peut-être parce-qu'elles sont amusantes ! Il faut dire qu'avec la tête renfrognée que tu affiches à chaque fois qu'il est là, tu ne donnes pas trop envie qu'on te fasse la discussion ! Et pour ta gouverne, je ne m'extasie pas. J'avoue que j'apprécie sa compagnie car je le trouve sympathique, c''est tout.
- Tu vois, tu viens de l'avouer ! Tu apprécies sa compagnie !

Excédée, Candy haussa les épaules et pressa le pas en direction de sa cabine qu'elle apercevait au loin.

- Cette conversation devient ridicule ! Je préfère aller me coucher (sans toi) en espérant que tu auras retrouvé tes esprits demain matin !
- N'y compte pas ! - rugit-il tout en maltraitant de rage la serrure de sa propre cabine – Je ne veux plus qu'il t'approche, m'as-tu compris ?
- Tu ne veux plus ??? Mais je ne suis pas ta chose, figure-toi !
- Ma chose, peut-être, mais ma femme, prochainement, oui !
- Ça, c'est à voir ! Je n'ai nullement envie d'épouser un homme jaloux et possessif, qui ne supporte pas qu'un autre homme m'adresse la parole !
- Quel joyeux portrait tu fais de moi ! Il est encore temps de changer d'avis, mademoiselle André, je ne voudrais pas vous embarrasser de ma détestable compagnie !
- C'en est assez, je ne veux plus t'entendre ! Bonne nuit ! - s'exclama-t-elle en claquant la porte.
- C'est ça, bonne nuit !!! - répondit-il en claquant la sienne à son tour.

C'était sans compter leur fichu caractère ! A travers la cloison qui les séparait, leurs échanges, bruyants et animés, se poursuivirent, l'un reprochant à l'autre le ridicule de son comportement. Le ton montant de plus en plus, Terry s'apprêtait à ouvrir la porte communicante pour affronter l'effrontée quand il remarqua une petite enveloppe qu'on venait de glisser sous sa porte. Abandonnant Candy à son virulent monologue, il alla ramasser l'enveloppe, l'ouvrit, et resta quelques secondes bouche bée à la lecture du mot qu'elle contenait :

L'intérêt que j'ai lu dans votre regard ce soir me pousse à la hardiesse. Rejoignez-moi dans ma cabine et gouttons à cette nuit d'amour qui s'offre à nous... Rudolph

C'en était trop !!! Et dire que cet imbécile était assez stupide pour glisser son mot sous la mauvaise porte ! Haha ! Quelle belle surprise tu vas avoir mon gaillard ! Je te promets une belle nuit étoilée, tu vas voir !!!

Sur ces belles pensées, il jeta au sol le billet tout chiffonné, ouvrit la porte avec emportement, et partit à grandes enjambées en direction de son rival...


*************************************




Au bout d'un petit moment, Candy réalisa qu'elle parlait dans le vide, aucun écho à ses attaques ne lui parvenant.. Elle décida d'ouvrir la porte communicante et ne put que constater alors l'absence de Terry. Contrariée qu'il l'ait laissée choir en pleine joute (qu'elle menait, elle en était convaincue, avec entrain), elle remarqua le morceau de papier qui jonchait le sol et le ramassa. Sa lecture la laissa à son tour pantoise, mais aussitôt la surprise passée, l'angoisse lui étrégnit la gorge, l'étouffant de son emprise.

Mon dieu, il va le tuer ! - se dit-elle, haletante – Il faut que je le retrouve avant qu'un drame ne se produise.

A ces mots, elle s'élança à son tour par la porte que Terry dans sa hâte avait laissée ouverte, et le cœur battant, courrut aussi vite que ce peut, sa longue robe de soirée la gênant dans ses mouvemente, vers les quartiers du célèbre acteur.


*******************************




Quand elle arriva à destination, elle fut surprise de n'entendre aucun bruit. Elle cogna à la porte, attendit, puis réitéra son geste. Pas de réponse... Elle colla son oreille contre la porte et c'est alors qu'elle perçut du mouvement ! D'une main tremblante, mue par l'inquiétude horrible qui l'envahissait, elle tourna la poignée. Contre toute attente, la porte s'ouvrit, révélant aux yeux de la jeune femme une scène épouvantable :

- Mon dieu, Terry, que c'est-il passé ici ????

Rudolph Valentino, visiblement nu sous un kimono de soie, gisait immobile sur le sol, face contre terre ! Terry, tout échevelé et la chemise déchirée, se tenait devant lui, le fixant d'un air hagard.

- Candy... - bredouilla-t-il, le visage blême – J'ai bien peur de l'avoir l'ai tué...


Fin du chapitre 22



Edited by Leia - 15/9/2019, 12:08
view post Posted: 10/2/2019, 18:56 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (floco @ 6/2/2019, 21:55) 
Chère Léia,
J'aime beaucoup cette fin et j'espère que l'inspiration ne t'a pas laissé ;-)car j'aimerai beaucoup te lire.
Cette fin est très prenante et excellente, vraiment.
Hâte de pouvoir te suivre.
A bientôt.
Bises

Merci Floco pour ton intérêt ! :Amour14: Non, je ne me suis pas lassée d'écrire et j'ai commencé la moitié du nouveau chapitre mais je voulais attendre qu'il soit fini pour le mettre en ligne. Si tu comprends l'espagnol, tu trouveras cette partie sur le site wattpad : www.wattpad.com/myworks/60472433/write/654052658 ;)
view post Posted: 18/6/2018, 08:54 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (zouzou66 @ 18/6/2018, 09:33) 
Bonjour Leia,
Merci d'avoir repris l'écriture de cette fic. Je l'attendais avec impatience.
J'aime ton écriture
😊

Merci du fond du coeur Zouzou ! je suis ravie qu'elle te plaise toujours ! A bientôt ! :)
view post Posted: 18/6/2018, 08:16 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (angele700 @ 17/6/2018, 21:40) 
Magnifique quel talent j attends la suite avec impatience !!!

Merci Angele700 ! J'espère ne pas te décevoir avec le prochain chapitre. A très vite ! :)
view post Posted: 14/6/2018, 14:41 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (floco @ 14/6/2018, 11:25) 
Bonjour Leia,

Je viens de lire ton dernier chapitre et que nous réserves tu encore comme épreuve à notre pauvre Candy!! :o:
Est ce en rapport avec les éventuels soucis de maladie d'Albert? Ou la vengeance de Mme Legrand?
Pitié laisse les se marier!!
Bref, à chaque fois on est sur notre faim!! ^_^ ;)
Mais j'aime toujours ton écriture et est toujours hâte de pouvoir lire la suite ;-)

Alors à bientôt dans la suite des aventures de Candy et Terry ;-)

Bises

Merci Floco ! :) Je laisse planer le suspense mais disons que s'il n'y a plus de drames dans la vie de Candy, ce ne serait plus Candy... ;)
view post Posted: 13/6/2018, 21:49 Lettres à Juliette - Fanfics pour tous les âges

Chapitre 21



Assis dans la pénombre sur un fauteuil à côté du lit, les yeux rougis par le manque de sommeil, il l'avait regardée dormir tout au long de la nuit. Il redressa la tête et aperçut par la fenêtre les lueurs rosées de l'aube naissante. C'était déjà le matin. Il avait perdu la notion du temps tant son esprit peinait à s'apaiser.

Quand ils étaient arrivés dans l'appartement de John, Candy avait immédiatement demandé à aller se coucher et s'était écroulée comme une masse sur le lit. Terry lui avait ôté ses chaussures, l'avait recouverte d'une couverture, et s'était assis à côté d'elle pour ne plus bouger, se contentant, à la lueur pâle d'une lampe de chevet, de l'observer dans son sommeil, guettant le moindre froncement de sourcil ou plissement du front.

Pensif, les coudes en appui sur les genoux, les mains jointes devant sa bouche, il soupira de découragement face à son incapacité à chasser les terribles images qui repassaient en boucle dans son esprit depuis l'insoutenable scène à laquelle il avait assisté au château.

En entrant dans la chambre, il avait tout d'abord poussé un soupir de soulagement en la découvrant vivante tant il avait craint le pire pendant qu'il courrait à sa rescousse. Elle était vivante, pour sûr, mais aussi à moitié dévêtue et toute échevelée, et pendant quelques secondes, il s'était trouvé incapable de réagir, trop choqué par ce qui se déroulait sous ses yeux. Son frère se tenait roulé en chien de fusil sur le sol, essayant tant bien que mal de se protéger tandis qu'elle le frappait de ses poings et de ses pieds avec des cris étranglés de rage. Pourtant, avec sa haute stature, Rodolphe aurait pu d'un seul geste la repousser, mais il semblait terrorisé par la fureur qui émanait d'elle, saisissant contraste avec son petit corps frêle qui, sans aucune pitié, s'acharnait sur lui. C'était quand elle s'était dirigée vers la cheminée et qu'elle avait saisi l'énorme chandelier qui trônait sur le manteau, que Terry s'était précipité vers elle pour la retenir. Elle avait levé la tête de surprise et ce qu'il avait lu alors dans ses yeux l'avait horrifié : un regard fou, empreint de colère mais aussi de terreur et de dégoût.

- Dieu du ciel ! - avait-il gémi en la prenant dans ses bras - Que t'a-t-il fait ? Que t'a-t-il fait ????

Il l'avait serrée fort contre lui, bredouillant à son oreille des mots qui se voulaient rassurants, mais emportée dans sa confusion, elle ne l'avait pas entendu et s'était débattue en geignant comme une bête apeurée. Finalement, sa voix, cette voix tendre et grave qu'elle chérissait tant, était parvenue à franchir les barrières de son esprit tourmenté, et elle s'était effondrée dans ses bras en sanglotant.

- Tu n'as rien ? Dis-moi que tu n'as rien ! - lui avait-il demandé, la voix brisée, tout en palpant ses épaules, ses bras, ses mains.

- Je... Je n'ai rien... - avait-elle répondu en hoquetant. Il lui semblait qu'elle émergeait d'un cauchemar. Mais cette fois, le monstre de ses rêves gisait à ses pieds, terrassé, et elle en éprouvait une véritable délivrance. Plus jamais, plus jamais elle ne laisserait quelqu'un poser ses mains ainsi sur elle !

Le bruit d'un frottement sur le sol avait alors interpellé Terry qui s'était retourné et avait aperçu son frère, qui, profitant de leur effusion, s'était redressé et avait entrepris de leur fausser compagnie. Ne pouvant plus refréner plus longuement l'envie furieuse de lui régler son compte, il s'était jeté sur lui et l'avait secoué sans aucun ménagement.

- Tu vas le payer, fumier !!!! - avait-il hurlé en le tirant par les cheveux, le déplaçant ainsi sur plusieurs mètres, sans aucune compassion pour ses cris de douleur. Puis sa furie s'était abattue sur lui, froidement, sans aucun mot, juste des coups. Il était dans un tel état second, qu'il était incapable à présent de se souvenir exactement du traitement qu'il lui avait infligé, ni du temps que cela avait duré. Il se rappelait seulement les supplications de Candy pour qu'il arrête de cogner sur ce pauvre diable qui ne représentait plus rien d'humain à ses yeux. Il n'avait alors qu'une idée en tête : éliminer cette vermine pour qu'elle ne fasse plus jamais de mal à la femme qu'il aimait ! Il l'aurait certainement tué si elle n'était pas parvenue à le ramener à la raison. Grâce à elle, il n'était pas devenu un assassin, mais il conservait ce goût d'inachevé qui l'empêchait d'être délivré de la culpabilité de n'avoir pas été là quand il le fallait. Il savait que désormais il ne pourrait s'empêcher de craindre pour elle à tout moment et cela l'angoissait terriblement.

Comment n'ai-je rien soupçonné de ce qu'il avait en tête... ? - n'avait-il de cesse de se demander. Il s'en voulait terriblement d'avoir sous-estimé son frère, ce frère qu'il n'avait pas vu depuis des années et dont il ignorait tout. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, il n'était qu'un jeune adolescent prétentieux et méprisant, dont le regard fourbe aurait dû l'alerter sur les démons intérieurs qui l'animaient déjà. Il le savait stupide et cruel, mais jamais il n'aurait imaginé qu'il puisse se comporter ainsi. Et pourtant, il semblait bien que ce n'était pas la première fois qu'il se montrait violent avec une femme car, alors que Candy et lui s'enfuyaient par les cuisines pour rejoindre John et son compagnon qui les attendaient dehors, il avait surpris une des domestiques dire à une autre :

- J'espère que nous n'entendrons plus jamais parler de monsieur Rodolphe ! Il a fallu qu'il s'attaque à mademoiselle Candy pour qu'enfin le maître réagisse ! Pourtant, ce n'est pas faute de l'avoir alerté sur la brutalité de son fils. Combien de fois n'avons-nous pas failli tomber dans les pièges qu'il nous tendait, combien de fois n'avons nous pas manqué d'être frappées ou violées ??? Je ne devrais pas dire ça mais c'est une bonne chose qu'il ait tenté de violenter mademoiselle Candy, sinon ce monstre aurait continué à faire ce qu'il voulait de nous !

A ces mots, Terry avait stoppé net devant elles. Les deux jeunes femmes avaient sursauté, paralysées de peur en réalisant qu'il les avait entendues.

- Ex... Excusez-moi My Lord, je ne voulais pas, je ne pensais pas... - avait bredouillé l'une d'elles en tremblant tandis que le regard glacial de ce dernier passait attentivement de l'une à l'autre. Elles allaient être renvoyées, c'était sûr ! Contre toute attente, son regard s'était adouci et il s'était adressé à elles en se courbant respectueusement.

- Veuillez excuser ma famille, et plus particulièrement mon frère pour tout ce qu'il vous a fait subir, mesdemoiselles. Je ne peux imaginer l'enfer que vous avez vécu en sa compagnie. Je puis vous promettre qu'il ne vous importunera plus désormais car je veillerai personnellement à ce qu'il ne ne vienne plus jamais souiller ces lieux de sa présence.

Les yeux ronds de stupéfaction, les deux jeunes femmes, pour toute réponse, avaient opiné de la tête. Elle s'attendaient à être renvoyées et recevaient en retour les excuses du jeune Duc ! Cette soirée là resterait gravée dans leur mémoire à tout jamais... et dans les esprits de tous !...

Ainsi, le caractère violent et pervers de Rodolphe n'était qu'un secret de Polichinelle... Comment son père avait-il pu rester sourd aux plaintes de son personnel ? Par son inaction, il avait laissé son frère croire qu'il pouvait tout se permettre et que rien ne pouvait lui arriver en retour. Combien de femmes avait-il agressé sous couvert de la « bénédiction » familiale ? Décidément, cette famille lui soulevait le coeur et il était plus qu'heureux de la quitter !

Des coups discrets à la porte l'interrompirent dans ses pensées et il tourna la tête. John se tenait dans l'entrebâillement, une tasse de thé à la main.

- Humphrey a préparé du thé. Tu viens nous rejoindre au salon ?

Le regard de Terry se promena de Candy à John avec hésitation.

- Elle est en sécurité ici... - lui dit ce dernier d'une voix rassurante - Allons, viens avec nous, cela te changera les idées plutôt que de rester dans cette chambre à te morfondre.

John avait raison. Candy dormait paisiblement et il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. De toute façon, il ne serait pas très loin d'elle, à quelques mètres tout au plus...

Rassuré, il accepta d'un signe de tête la proposition de John et se leva, non sans laisser la porte entrouverte pour plus de tranquillité. Ainsi, il pourrait l'entendre si elle venait à se réveiller...

L'appartement de John et Humphrey était situé dans un des quartiers les plus huppés de Londres, non loin de la galerie d'art que possédait Humphrey. Les œuvres de John y étaient exposées mais aussi nombre d'autres jeunes talents, comme un certain Christian Blake, dont les magnifiques nus commençaient à faire de l'ombre au frère de cœur de Candy. Contre toute attente, cette concurrence, loin de le démoraliser, stimulait le jeune artiste qui voyait dans cette rivalité une motivation nouvelle.

- J'ai connu le succès très vite - expliquait John à Terry alors qu'il contemplait une de ses œuvres - Et ce n'est pas très bon pour un artiste, surtout si jeune. J'ai rapidement cru que j'étais arrivé au sommet et que rien ne pourrait m'en faire redescendre. Heureusement que des petits nouveaux comme Blake m'ont ramené à la réalité sinon je ne me serais jamais remis en question et je serais vite devenu un peintre démodé. Je soupçonne d'ailleurs Humphrey d'avoir surexposé Blake pour me mettre à l'épreuve.

- Tu avais besoin d'un électrochoc, mon aimé - intervint Humphrey tout en tendant une tasse de thé à Terry - Et j'ai bien fait car tes derniers tableaux sont les plus beaux que tu aies jamais réalisés. Ils sont promis à connaître un grand succès.

- Espérons que tu dises vrai - fit John en levant sa tasse en guise de vœu de réussite. Terry leva la sienne à son tour puis la porta à ses lèvres, mais l'étrange tête qu'il fit à la première gorgée provoquèrent le rire bruyant de ses interlocuteurs.

- Hahaha !!! J'ai oublié de te préciser qu'Humphrey est écossais - gloussa John - Et que par conséquent, il a tendance à mettre du whisky un peu partout, et notamment dans le thé.

- Vous avez dû y tomber la bouteille, Humphrey !... - s'écria Terry en toussant bruyamment - Mais en tant qu'écossais moi-même, je ne peux que louer cette initiative... néanmoins surprenante !

- Vous m'en voyez ravi, Terrence ! - fit Humphrey en trinquant à son tour - Il n'y a pas mieux qu'un peu de whisky pour chasser les soucis.

- Puissiez-vous avoir raison... - fit Terry en soupirant tristement.

- Elle s'en remettra, ne t'inquiète pas - lui dit John en posant une main réconfortante sur son épaule - Il n'y a pas plus forte et courageuse que Candy, je peux en témoigner !

Devant l'air interrogateur que Terry lui renvoyait, il l'invita à s'asseoir sur le canapé et lui narra le jour où, alors qu'il vivait encore à la maison Pony, il était allé en cachette lui rendre visite chez les Legrand. Il avait fini par découvrir qu'elle vivait dans une étable, qu'elle était leur domestique et qu'ils la maltraitaient. Sa vie là-bas n'était pas facile et pourtant, elle n'avait rien perdu de sa bonne humeur ni de sa bienveillance.

- Elle a toujours été un modèle de courage et d'espoir pour moi. J'ai souvent pensé à elle quand ça n'allait pas dans ma vie et cela m'a beaucoup aidé. Je sais qu'elle se remettra de cette triste expérience avec Rodolphe, certainement plus rapidement que ce dernier, vu l'état dans lequel elle l'a laissé... Cet abruti ignorait à qui il avait affaire !

Terry ne répondit pas, se contentant de fixer d'un air perdu le contenu de sa tasse.

- Elle a beaucoup plus de ressources que tu ne l'imagines...

- A vrai dire... - fit Terry en soupirant - Je ne doute pas de la capacité de résilience de Candy. Je pense que celui qui aura le plus de mal à s'en remettre, c'est moi... Candy s'est défendue et a vaincu son assaillant. Alors que de mon côté, je garde une impression d'inachevé qui ne me laisse pas en paix...

- D'inachevé ?

- D'inachevé, oui. Et je sais que si je ne fais pas quelque chose cela me hantera jusqu'à la fin de mes jours.

A ces mots, il se leva et demanda à John.

- Puis-je te confier Candy quelques heures ?

- Bien entendu, mais... mais... Où vas-tu ?

- Finir ce que je n'ai pas pu terminer... - répondit-il en se dirigeant vers la porte d'entrée.

- Ne commets rien d'irréparable, Terry ! - s'écria John alors que le jeune comédien franchissait déjà le seuil de leur appartement - Candy a trop besoin de toi !

Terry lui répondit d'un vague signe de la main et disparut dans le couloir sombre. Les deux compères se tournèrent l'un vers l'autre d'un air ahuri et se laissèrent tomber sur le sofa avec lassitude. Qu'allaient-ils raconter à Candy si elle venait à se réveiller avant le retour de son fiancé ? Qu'ils l'avaient laissé partir achever son frère ? John secoua la tête pour chasser cette angoissante pensée qui avait toutes les chances malheureusement de se réaliser. Autant se préparer à la réponse adéquate qui éviterait de l'alarmer, réponse qu'il devait se hâter de trouver, son amie venant de faire son apparition au milieu du salon en baillant.

- John... Humphrey... Mais où est donc Terry ?...

*************************



Les couleurs ocres du soleil levant se déployaient lentement sur les façades des immeubles qui bordaient le port. Au loin, on apercevait les silhouettes des bateaux de retour de leur pêche nocturne, leurs filets gonflés de poissons et de crustacés pour être vendus à la criée. Il était tôt mais déjà beaucoup de gens s'affairaient sur les quais, ne portant que peu d'intérêt à la voiture de couleur sombre qui passait à côté d'eux en direction d'un bateau de marchandises amarré plus loin. La voiture s'arrêta devant le cargo. Le chauffeur sortit, contourna le véhicule et ouvrit la portière arrière, laissant apparaître la tête de Rodolphe Grandchester, dont le front soucieux témoignait de sa profonde contrariété. Il sembla hésiter quelques secondes, puis redressant fièrement le menton, il descendit de la voiture.

Il réajusta le revers de sa veste, et leva les yeux vers le paysage urbain qui s'étendait pour la dernière fois derrière lui. Encore sous le choc des événements de la soirée, il peinait à réaliser ce qu'il était en train de vivre. Le chauffeur venait de poser à côté de lui l'unique valise qu'il avait eu le droit de prendre et il la regarda avec consternation.

Banni comme un malpropre, lui, le fils du Duc de Grandchester ! Comment avait-il pu en arriver là ?... C'était la faute de cette fille, cette aguicheuse de Candice qui lui avait fait les yeux doux toute la journée pour ensuite se refuser à lui après l'avoir attiré dans sa chambre ! Sale garce d'Américaine ! Si elle ne s'était pas lâchement attaqué à lui, il n'aurait pas été pris par surprise et aurait pu lui montrer qui était le maître et elle aurait aimé cela, la bougresse ! Ses cris de plaisir auraient attiré cet abruti de Terrence qui l'aurait découverte en pleine jouissance entre les bras d'un homme, d'un vrai !... Comme il regrettait d'avoir été aussi naïf ! Il avait été trop bon avec elle, il aurait dû lui casser la mâchoire dès le début, cela l'aurait bien calmée, cette furie ! Et si cela n'avait pas suffi, il lui aurait aussi brisé le nez ! Il en avait maîtrisé des plus récalcitrantes, et elles ne s'étaient jamais plaintes en retour ! Encore une qui ne savait pas ce qu'elle voulait!...

- Il est temps que vous montiez dans ce bateau, monsieur Rodolphe... - intervint alors Carson d'une voix sans émotion. Le Duc lui avait demandé de s'occuper du départ de son abominable fils, départ qu'il souhaitait discret, et surtout, rapide ! Le majordome s'était plié à cette exigence avec un enthousiasme et une ardeur difficiles à dissimuler. Il n'avait jamais apprécié cet être odieux et méprisant, dont il n'ignorait point la perversité, et éprouvait un grand soulagement d'en être enfin débarrassé.

Tiré de ses sordides pensées, Rodolphe tourna son visage tuméfié vers lui et grimaça :

- Rassurez-vous, Carson, je vais le prendre ce fichu bateau ! Mais ne vous réjouissez pas trop vite tous autant que vous êtes ! Mon père n'est pas éternel, et le moment venu, je reviendrai, oui, je reviendrai ! Je serai le nouveau Duc et vous vous prosternerez à mes pieds !

- Tu devrais vraiment monter dans ce bateau avant que je ne puisse plus résister à l'envie de te jeter à l'eau !...

Rodolphe se retourna en sursaut et reconnut son frère dont la silhouette en ombre chinoise se découpait sous le soleil levant.

- T.... Terry ??? Mais que fais-tu ici ??? - s'écria-t-il en reculant prudemment.

- Je voulais m'assurer de ton départ... Tu es si lâche que tu es bien capable de t'enfuir ! Tu n'es pas à un déshonneur près !...

- Tu es bien mal placé pour parler de déshonneur, toi qui n'a pas hésité à molester ton propre frère !

- Mon... Frère ??? Mais de quel frère parles-tu ? - fit Terry en s'approchant de lui, si près que sa poitrine frôlait celle de ce dernier, qu'il sentait tremblotante, secouée d'une peur incontrolable - Je n'ai plus de frère depuis que j'ai découvert sa véritable nature... Nos ancêtres doivent se retourner dans leur tombe !

Rodolphe leva les yeux au ciel en haussant les épaules.

- Cesse donc ce ton moralisateur avec moi, frérot ! On sait bien qu'elles disent toutes « non » mais que c'est tout le contraire qu'elles veulent ! J'aurais pu te le prouver si tu ne nous avais pas interromp...

Un uppercut en pleine mâchoire le fit basculer violemment en arrière, l'entrainant vers le bord du quai. Cette fois, il n'allait pas y échapper ! Tandis qu'il se redressait lentement, Terry l'empoignait déjà par le col, et, sans autre forme de procès, le soulevait au dessus de l'eau noirâtre.

- Mais... Qu'est-ce qu'il te prend ??? Tu es malade ??? Nooooon ! Arrête !!! - hurla Rodolphe, penché en arriere, en équilibre sur la pointe des pieds. Paralysé de frayeur, il n'osait se débattre, jetant des regards inquiets vers l'eau profonde qui clapotait sous ses pieds.

Attirés par les cris, quelques marins occupés à finir de charger le fret, levèrent la tête dans leur direction, puis secouant la tête d'un air désabusé, retournèrent à leur travail en maugréant dans leur barbe.

Un règlement de comptes entre aristos, ici... On aura tout vu !...

- Pardon, Rodolphe, mais... - fit Terry, d'un air moqueur - Tu viens bien de dire « non » là, n'est-ce pas ? Dois-je alors interpréter cela comme un « oui » ? Parce que je n'ai pas très bien compris ton raisonnement de tout à l'heure. C'est donc un « non » qui veut dire « oui », ou un « non » qui veut dire « non » ? Sois plus explicite, « frérot » !

- Non, non, noooooon ! - gémit son frère en secouant la tête - Je t'en supplie Terry, ne me lâche pas !!! Je suis un... un très mauvais nageur, tu le sais bien ! Par pitié !!!

Pour une fois, Rodolphe disait vrai. Il avait manqué se noyer dans la rivière quand il était enfant et avait conservé depuis lors une peur maladive de l'eau. Il devait vraiment être effrayé, suspendu ainsi au dessus de l'eau. Tétanisé, il gémissait et couinait comme une bête apeurée. L'agresseur de femmes sans défense n'avait vraiment pas fière allure !

Terry hésita encore quelques secondes, puis, avec un soupir de lassitude, le tira sans ménagement vers lui, lequel expira de soulagement en touchant de plein pied la terre ferme.

- Tu n'es vraiment qu'une merde, mon pauvre Rodolphe !!! - fit Terry avec une moue de dégoût - Allez, déguerpis d'ici au plus vite avant que je ne change d'avis !!!!

Mais alors que son frère s'éxécutait, il le retint une dernière fois par le col, et ajouta sur un ton des plus menaçants.

- Tu n'auras pas de seconde chance, Rodolphe. Je ne veux plus jamais te revoir, plus JAMAIS entends-tu, sinon, sinon... JE TE TUE !!! - lui dit-il, la mâchoire serrée - M'as-tu bien compris ?

Rodolphe opina fébrilement de la tête, terrorisé par ce qu'il avait lu dans le regard de son frère qui ne laissait aucun doute sur sa détermination, et s'écarta de lui d'un air piteux.

- Va, maintenant ! Que l'on oublie jusqu'à ta misérable personne !...

Sans se laisser prier, il prit d'un geste vif sa valise et s'engagea sur la passerelle qui reliait le quai au bateau de marchandises. Mais parvenu de l'autre côté, il pivota sur ses talons, et levant le poing, s'adressa en hurlant à Terry et Carson :

- Je me vengerai ! Un jour vous regretterez la façon dont vous m'avez traité !

- File d'ici ou je mets tout de suite ma menace à exécution ! - s'écria Terry en s'approchant d'un pas vif vers la passerelle, déterminé à rosser une fois pour toute son couard de frère.

Courageux mais pas téméraire, le jeune homme courut s'abriter à l'intérieur du bateau pour ne plus, cette fois, réapparaître.... Terry et Carson guettèrent néanmoins avec inquiétude le départ du bateau et reprirent seulement leur souffle quand ce dernier disparut à l'horizon. Visiblement éprouvés, ils échangèrent un regard des plus éloquents et se dirigèrent en silence vers la voiture. Mais au moment où Terry allait monter dans le véhicule, il s'arrêta et se tourna vers Carson.

- Je suis désolé, Carson, que vous ayez dû assister à tout cela... J'ai tellement honte de ce qu'est ma famille...

- My Lord, ce que j'ai vu aujourd'hui n'a fait que confirmer la grande estime que vous m'inspirez. Vous auriez pu jeter à l'eau votre frère et l'humilier devant tous ces gens. Il n'aurait eu après tout que ce qu'il mérite. Mais vous ne vous êtes pas abaissé à cette médiocrité. Vous êtes noble de sang mais par dessus tout, vous êtes noble d'âme. Ceci, à mes yeux, symbolise la véritable noblesse que vous incarnez naturellement. Vous êtes un homme bien, Terrence et c'est pour moi un grand honneur et une immense fierté de pouvoir vous servir...

Le majordome porta immédiatement la main à sa bouche, horrifié par la familarité de ses paroles.

- Mille excuses, my Lord, je ne sais pas ce qu'il m'a pris de m'adresser à vous par votre prénom...

- Rassurez-vous, mon ami - répondit Terry en posant une main affectueuse sur son épaule - Je n'en suis point formalisé. Bien au contraire ! Et si vous le voulez bien, j'apprécierais grandement que vous continuiez à m'appeler ainsi quand nous sommes tous les deux...

- Je... Je veux bien essayer My Lord, pardon, Terrence... Mais je crois que je n'y parviendrai jamais vraiment...

- Hahaha ! C'est ce que nous verrons, Carson ! Comptez sur moi pour vous le rappeler !

A ces mots, il s'apprêtait à monter dans la voiture quand une voix féminine l'interpella.

- Terry ?

- Candy ! - s'écria-t-il, surpris, tandis qu'elle se jetait dans ses bras avec un soupir de soulagement.

- Oh mon dieu, Terry, j'ai eu tellement peur pour toi !!!

- Mais pourquoi donc, mon aimée ? - demanda-t-il tout en lui caressant tendrement la joue. Les rayons du soleil jouaient avec l'iris de ses yeux, les rendant translucides. Comme elle était belle et comme il mourrait d'envie de l'embrasser !

- Quand j'ai compris que tu serais ici - répondit-elle d'une voix troublée par l'émotion - j'ai eu si peur que tu commettes l'irréparable !

- Pour être honnête, je n'ai pas pu résister à lui mettre mon poing dans la figure...

- Et ? - s'enquit-elle d'un air inquiet en cherchant Rodolphe autour d'eux.

- Et rien de plus... Je l'ai regardé et je n'ai vu qu'un être pitoyable pour lequel je n'éprouvais que mépris. Je n'avais pas envie d'être atteint par sa souillure. Je me suis donc principalement assuré qu'il partait bel et bien, et qu'il avait bien compris qu'il ne devait plus jamais revenir... Il est loin maintenant, mon aimée. N'aie plus aucune crainte...

- Oh, Terry ! - s'écria-t-elle en se blotissant de plus belle dans ses bras - Ne disparais plus ainsi, je t'en prie. J'ai vraiment cru mourir d'angoisse !

- Je ne te quitterai plus jamais, Candy. Nos destins sont liés à tout jamais. Allons, rentrons preparer nos bagages et partons d'ici ! Je veux rentrer en Amérique au plus vite pour faire de toi ma femme !

- Tu ne pouvais pas me faire plus belle proposition ! - fit-elle en souriant malicieusement.

- Mais avant cela, me laisseras-tu ?...

- Quoi ?

- Me laisseras-tu t'embrasser une dernière fois sur le sol britannique, mademoiselle tâches de son ?

Candy fronça les sourcils en attendant ce surnom qu'elle détestait mais ne le repoussa point alors qu'il prenait son joli visage entre ses mains et posait ses lèvres contre les siennes. La chaleur de son souffle l'envahit toute entière et elle répondit à son baiser avec une tendre pudeur, les joues en feu de désir contenu. Dans quelques heures, dans quelques jours, ils seraient libres, loin de toutes entraves. Libres et plus forts à deux, pour l'éternité... Ce que Candy ignorait, c'est qu'elle aurait besoin de toute cette force pour surmonter les nouvelles épreuves qui l'attendaient à son retour...

Fin du chapitre 21

view post Posted: 28/3/2018, 14:48 Commentaires pour Un Passé Trop Présent - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (zouzou66 @ 27/3/2018, 09:51) 
Bjr Leia,
J'ai trouvé sur le site le chapitre 8, mais pas la suite. As tu écrit la fin ?
Merci

Non malheureusement zouzou66 car je travaille actuellement sur mon autre fic, "Lettres à Juliette"
Quand je l'aurai finie, je terminerai celle-ci. Merci du fond du coeur pour ton intérêt. :lv10:
248 replies since 11/10/2011