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Posts written by Leia

view post Posted: 18/12/2015, 13:23 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (Anneth White @ 18/12/2015, 03:26) 
Well DO IT!!! the descriptions you write about him are AMAZING!!!

Also i forgot to tell you that for me was so tender and beautiful the moment when candy was looking at the see and then looking at him!! and later when he woke up!!!

also i want to read about that encounter with Cookie, and most the special one with ELIZA!!!!

:lv8: :lv5: :lv10:

Thank you ! Thank you ! Thank you ! :lv5: :lv5: :lv5:

I'll do my best to get you satisfied :Demon12:
view post Posted: 17/12/2015, 17:13 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (Anneth White @ 17/12/2015, 12:36) 
Hi my dear Leia, i saw the same way you describe that visit to Saint Paul, and i love every part of it... the visit to the fake ponny´s hill and the demostration of their love there. And then that normal conversation as adults, and of course terry being mad but he was right.

I like that healing need for his heart you mention, and now i understand better the gift sister gray made him... really lovely!!!

and now talking about the last chapter!!!

Oh por Dios!!!!!!!! the descritption of that perfect boy!!!! I LOOVED IT!! also because is was a totally romantic scene, with Mr. and Mrs Darcy :Demon09: and Candy´s memories about the beautifu moments she is having with her love!!!

I liked so, so much his description, not only of his body, but his soul expressed though the intimate moments they live as the most wonderful couple in love....

really a so lovely description dear Leia... i like all the passion and love they share, and also i like that Candy too, that is so shy but is ready to live the love she has for him!!!

thanks so much for this amazing and beautiful part!!!

:lv6: :happy: :lv12: :lv7: :thx1:

You are making me blush ! :lv12:
You guess how much I enjoyed working on that part. I could write about Terry all day long ! hahahaha !!! That Candy is soooooooo lucky to be loved by that man !
Thank you so much for your enthusiasm ! :)
view post Posted: 16/12/2015, 19:11 Lettres à Juliette - Fanfics pour tous les âges



Chapitre 17



Candy sortit de la salle de bain, enveloppée d'un peignoir, puis se dirigea vers la porte-fenêtre de leur chambre qui s'ouvrait sur un petit balcon avec vue sur la mer. En arrivant la veille au soir à Plymouth, ils avaient fait le choix d'un hôtel plus commun que de coutume mais propre et très confortable. De cette manière, Terry ne courait pas le risque que des relations de sa famille le reconnaissent en compagnie d'une femme avec laquelle il n'était pas (encore) marié. Ce n'était pas le micro-scandale que cela aurait occasionné qui le gênait car cela faisait bien longtemps qu'il se fichait de ce que les gens pensaient de lui, mais plutôt la réputation de Candy qui aurait pu être engagée, ce qu'il souhaitait plus que tout éviter. Ils s'étaient donc présentés à l'accueil sous le nom de monsieur et madame Darcy, dont l'allusion plaisante n'avait pas manqué de faire sourire Candy, grande admiratrice de Jane Austen et de ses œuvres. Le réceptionniste avait noté leur nom sur son registre sans sourciller et leur avait remis la clé de leur chambre en leur souhaitant de passer une agréable nuit dans son établissement.

La nuit avait été des plus agréables en effet et encore une fois bien trop courte pour les jeunes amoureux passionnés l'un de l'autre qu'ils étaient. Cela faisait bien des jours qu'elle ne s'était pas réveillée avec lui à ses côtés et le plaisir de sentir la chaleur de sa peau contre la sienne au réveil, l'avait tant émue qu'elle en avait presque pleuré. Bientôt, elle pourrait partager la même couche en toute liberté, sans crainte des jugements, et cette perspective la rendait encore plus impatiente de voir venir ce jour béni. Mais avant cela, il lui faudrait passer par quelques étapes qui allaient s'échelonner encore sur plusieurs semaines ; une éternité pour elle, mais une éternité avec Terry était loin de représenter un supplice...

La tête penchée sur le côté, elle achevait d'essuyer ses cheveux humides avec une serviette, le regard perdu vers l'horizon. Le ciel sans nuage se reflétait sur l'eau calme en un bleu azur éclatant, que seules quelques mouettes rieuses venaient perturber de leur vol rasant au dessus des flots. Elle l'entendit soupirer fortement et se retourna. Saisie d'émotion devant la vue, irréelle, qui s'offrait à elle, elle prit appui contre le battant de la fenêtre et se laissa aller à le contempler. Non, vraiment, jamais elle ne pourrait s'y habituer...

Il se tenait là, devant elle, couché sur le ventre, dans ce lit auréolé du soleil du matin. Même endormi, il lui donnait toujours l'impression déstabilisante d'être une pauvre mortelle en présence d'un dieu grec, un dieu de lumière assurément, tant irradiait de sa personne la perfection. Ses bras fins et musclés enfouis sous l'oreiller, il dormait paisiblement, la respiration lente et régulière, les traits détendus sans aucun tressaillement d'inquiétude. Sa mèche rebelle recouvrait en partie ses yeux bordés de cils noirs qui dissimulaient avec délicatesse ses vertes prunelles dont le pouvoir hypnotique savait lui ôter toute résistance. Son nez droit et fin, ses pommettes hautes, sa longue bouche relevée aux commissures dans un subtil et perpétuel sourire, sa mâchoire à la fois raffinée et virile, s'harmonisaient en un ensemble esthétique parfait qui lui renvoyait, sans aucune retenue, l'indécence de sa beauté qu'elle ne se lassait point d'admirer. Son regard émerveillé se déplaça vers son torse nu, révélant un ventre musclé aux abdominaux saillants, des épaules rondes dont la ligne se prolongeait en courbe douce vers la chute de ses reins qu'un drap froissé recouvrait, dont un pli, légèrement écarté sur le côté, révélait l'ombre naissante de son intimité. Ses oreilles rosirent à l'évocation de ce que ce troublant organe était capable de lui procurer, le souvenir de leurs joutes nocturnes ravivant en elle un émoi violent qui s'empara d'elle avec fulgurance. Une confusion de gémissements, de soupirs, de cris sourds se répandait en écho dans son esprit tandis que chaque parcelle de sa peau, frémissante, revivait avec intensité ces moments de fusion où leurs membres se nouaient et se dénouaient au rythme de leurs caresses, le balancement de leurs corps qui s’intensifiait jusqu'à la rage, le plaisir contrôlant leur chair et leur âme qui s'abandonnaient dans l'étourdissement, jusqu'à la rupture ultime de la jouissance...

Haletante, elle laissa échapper sans se rendre compte la serviette qu'elle tenait à la main, qui tomba sur le sol dans un bruissement feutré. Elle leva les yeux et croisa son regard à lui, qui semblait l'observer depuis un petit moment. Rougissante, la bouche entrouverte, elle le fixa, les yeux écarquillés de surprise car elle devinait sans peine, au sourire narquois qui se dessinait sur ses lèvres, qu'il avait compris les pensées inavouables qui l'avaient traversée. Il bascula sur le côté en s'étirant, la tête en appui sur son bras replié, exhibant sa poitrine divinement musclée, véritable tentation pour ses doigts désireux de la toucher. Intimidée, elle n'osait avancer de peur qu'un geste maladroit de sa part vienne briser le charme. Il lui tendit la main.

- Approche... dit-il d'une voix douce et rassurante.

Elle marcha vers lui, hésitante, et posa un genou sur le lit. La tête lui tournait du trouble qu'il lui procurait. Mais avant qu'elle ait eu le temps de reprendre son souffle, il l'attira à lui, ses bras l'enserrant comme un étau dont elle voulait plus que tout rester la captive. Il roula au-dessus d'elle et plongea son regard pénétrant dans le sien empreint de curiosité et d'impatience.

- Tssss, tsssss ! Vous n'auriez pas dû me regarder de cette manière, mademoiselle André... - fit-il, les yeux mi-clos, tel un félin taquinant sa proie. Il lui tenait fermement les poignets au dessus de sa tête, l'empêchant de bouger. Il était si proche, ses lèvres humides effleurant les siennes qui lui échappaient au moindre arc-boutement de sa part. Elle était au supplice !
- Mais... Mais tu dormais... - bredouilla-t-elle d'une petite voix plaintive alors que tout son être ne souhaitait que se libérer pour l'étreindre à son tour. Il sourit, amusé, puis détacha sa main de son poignet pour aller recouvrir tendrement sa joue jusqu'à la naissance de sa nuque, son pouce caressant amoureusement le haut de sa pommette. Ses traits à lui se crispèrent soudain comme sous l'effet d'une intense émotion. Elle y lut la fièvre de la passion et sentit son corps en frémir de vertige.
- Plus maintenant... - l'entendit-elle alors prononcer d'une voix rauque tandis qu'il enfouissait sa tête dans le creux de son cou. Elle ferma les yeux, accueillant ce corps qui s'appesantissait contre le sien et cherchait un passage entre ses cuisses, puis, dans un soupir langoureux, se laissa emporter vers ce monde d'éternelles découvertes dont il était le guide, fort habile, sa bouche grande ouverte se scellant dans une plainte étouffée à la sienne, comme un sésame vers la volupté...

Fin de la première partie du chapitre 17 :Demon12: :Demon12: :Demon12:



Edited by Leia - 24/9/2016, 12:24
view post Posted: 15/12/2015, 10:41 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
My dearest Anneth,
Thank you so much for taking from your precious time to comment my humble fanfiction. :)
Going back to Saint paul might have a been a huge effort for Terry. He really hated that place ! It's only when Candy arrived that he started to appreciate some moments there. But it's also the place that separated them. So he had many things to repair there. I wanted to show Saint-Paul from an adults point of view. It used to be described as a prison because of its extreme rigor, watched by austere and unpleasant nuns. When Candy and Terry come back, the attitude of the nuns is different. They are talking to adults and they are not under their responsability. They can look more likebale and welcoming. Sister Margareth always behaved kindly with Candy and the other pupils, Mother Grey had to show her authority as the mother in chief. Time has elapsed, Candy and Terry are young adults now who have planned to get married, she does not have anymore to behave that way in front of them. Futhermore, she feels guilty for having been so unfair with Candy and Terry has never forbidden her for that. This is why there is so much tension in the beginning. But I wanted Terry to heal his injuries. He needs so much to be in peace, may be much more than Candy who was always surrounded by people who cared for her. He really needs to fulfill his heart with compassion and love, this is why Candy brought him to Saint Paul. I guess that she wanted also innerly to see again that place that gave birth to their mutual love.
The final lines are announcing tender moments between them. They have so much delay to recover... :Demon12: :Demon12: :Demon12:
I hope you'll like the sensual Terry's description I'm preparing for next chapter. I've to confess that it's always my favorite part to write. He's so perfect ! :Demon09:
Thank you again for your support and faithfulness :lv12: :lv9:
view post Posted: 13/12/2015, 19:51 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (CandyTerryforever @ 7/12/2015, 23:57) 
Bonjour Leia,
eh bien si j'avais imaginé un jour avoir de l'admiration et de la pitié pour cette pauvre vieille Mère Grey ! :o: Tu as réussi à en faire une vieille dame charmante qui accomplit son mea culpa, qui se repent d'avoir elle aussi fait son devoir au lieu de chercher la vérité, d'avoir "condamné" deux jeunes gens qui s'aimaient , ce qu'elle avait déjà deviné ! ;) Mais au fond elle leur a rendu service, ils ont trouvé leur chemin, en avançant seuls, déterminés, et leur amour aux fils invisibles mais si solides les a conduit irrémédiablement l'un vers l'autre. :lv5: :lv4:
Ainsi Mère Grey se comporte également comme une midinette ? La petite cachotière ! :MDR2: Elle détient un enregistrement de Romeo et Juliette avec Terry dans son rôle fétiche ! Ce sera collector ! De surcroît avec la signature de son ancien élève !

J'ai vraiment eu les larmes aux yeux ! Voir que la "vieille chouette" comme disait Terry au temps de son âge rebelle, vit sans doute ses dernières années, cela m'attriste. Mais je suis satisfaite que nos deux jeunes amoureux aient pu faire la paix (pour Candy c'était déjà acquis) avec cette directrice qui les avait séparés. Pour Terry, cela lui a coûté un bel effort, mais il a un cœur généreux quand on sait le toucher.. :lv5: . Quant à Mère Grey, ses erreurs passées, ses douleurs familiales et personnelles, le poids des ans et l'approche de la mort lui donnent une humanité qu'elle n'avait jamais su montrer auparavant... :)

Merci Leia, pour ce passage qui nous réconcilie avec l'un des personnages les moins aimés de notre univers candiesque. :bravo1:

Merci de ton talent dont on ne se lasse pas.

Merci de mener nos deux amoureux sur les chemins d'un passé révolu mais pas totalement oublié...

Bises. A bientôt.

Florence

MDR ! J'ai trouvé amusant de présenter ces bonnes soeurs d'apparence austères avec des comportements de groupies. :D Me revenait en mémoire la religieuse des gendarmes de st tropez avec son rire communicatif et sa folie. Bien sûr, mère Grey est loin de lui ressembler, mais sous leur coiffe, ces femmes là n'en sont pas moins femme et j'imagine qu'elles savent apprécier la beauté et le talent, surtout celui ensorcelant de Terrryyyyyyy ! ;)
J'ai voulu montrer aussi un aspect plus positif de Mère Grey car j'avais remarqué dans le dessin animé qu'elle avait fini par comprendre combien elle avait été flouée par Elisa. De plus, les menaces du Duc de supprimer ses dons l'avaient particulièrement secouée. On la sentait très dévouée à son collège qui était toute sa vie. Bref, sous ses aspects moralisateurs, elle pouvait aussi avoir du coeur et je tenais à montrer cet aspect de sa personnalité.

Je suis ravie que cette fin de chapitre t'ait plu. J'espère que tu auras la patience d'attendre la suite, en espérant qu'elle te plaira tout autant. Merci pour ta fidélité et à bientôt ! :)
view post Posted: 7/12/2015, 19:24 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (Anneth White @ 18/11/2015, 03:45)
Oh my dear Leia!!! the last chapter is SO TENDER AND ROMANTIC!! :lv5:

I loved Candy´s enthusiasm and happiness writing to her adoptive father how is she feeling, and giving thanks for all his help to make her going to N.Y and then to make possible to meet terry :wed: . It is so sweet to read how happy she is, and the doubts she has for all being real!!! while she writes I imagine also terry´s smile and presence near her!!! :lv8:

And then the lovely scene of these two rebels of the Saint Paul going to their old school. :bravo2: I loved all the fear, candy and also terry felt with the old memories, and they feelings when they left the school ten years before :sad2: . Also was so funny and lovely to find sister Margaret is now the most important nun with all the changes she did on the school.:happy2:

I never though she can be embarrassed asking for the signature of this great actor and blushing with that (a real tender moment :emu: ) and then....

OMG you write very passionate and amazing scenes between this lovely couple, :youpi: the way they look to each other, the arguing, the nicknames terry uses to make her feel mad...but so in love... :bravo3: the kisses and the romantic moment they share..... and at the end the ring of the bell (oh I wanted to kill you leia :marteau: ... :lol: ... although they are at the school....)

I want to read about the encounter with sister Grey!!!!!!!!

Thanks my dear for this beautiful chapter!!! here you have a faithful fan of your story!!!!

:lv6: :lv10: :lv9: :lv8: :lv6: :lv5: :bravo1: :thx1:

Thank you my dearest ! I liked the idea to bring them back to St Paul where everything started. I hope you'll like the end of chapter 16 too. :Demon12: :Demon12: :Demon12:

QUOTE (jeanne 29 @ 6/12/2015, 21:05)
Alors je vais donc être la 1er à commenter ce Deuxième partie du chapitre 16, mais que dire !!! Merci ? Bravo? Félicitation? Oui tout ça à la fois !!! Mais surtout Leia sache que j'ai eu les larmes au yeux cette description de Sœur Grey m'a particulièrement émue :o: En même temps j'ai bien ri en imaginant Candy se précipitant au toilette!!! Voilà comme tu sais je suis pas douée pour commenter , mais je pouvais pas ne rien dire devant un tel talent , encore merci et à bientôt :D :lv11:

Je suis ravie que ce passage t'ait émue Jeanne car c'était bien sûr ma volonté de montrer un côté plus fragile de Mère Grey. Alors si je suis parvenue à te toucher, tu me rends très heureuse. Merci d'avoir pris la peine de me donner ton opinion sur ce chapitre. En espérant que la suite te plaira tout autant. :)
view post Posted: 4/12/2015, 14:21 Lettres à Juliette - Fanfics pour tous les âges

Deuxième partie du chapitre 16


- J'espère que tu sauras bien te tenir... - fit Candy en réajustant le nœud de cravate de Terry - Je sais que tu ne gardes pas un très bon souvenir de la mère supérieure...
- C'est peu de le dire... - l'interrompit-il en grimaçant tout en ôtant à son tour une brindille des cheveux de la jeune blonde qu'elle fit mine d'ignorer.
- Mais... - reprit-elle sur un ton plus ferme, en serrant un peu plus le col de ce dernier – Tu vas lui prouver que tu es devenu un jeune homme très bien élevé et que le voyou qui la faisait enrager autrefois n'existe plus !
- Bien mon général ! - fit-il en soupirant tout en tirant sur son nœud de cravate qui l'étouffait. Candy fronça les sourcils avec un air qui se voulait menaçant lequel ne parvint qu'à le faire ricaner bêtement. Elle allait lui donner un petit coup dans les côtes quand la porte devant eux s'ouvrit brutalement, les faisant sursauter de surprise.
- Aaaaaah, je savais bien que j'avais entendu quelqu'un parler derrière la porte ! J'ai encore l’ouïe fine vous savez. Entrez, je vous en prie !

De sa main noueuse bardée de veines apparentes, Mère Grey les invita à la suivre jusqu'à la terrasse de son modeste mais confortable appartement. Le dos courbé, en appui sur une canne, elle se dirigea à petits pas vers un des fauteuils en osier qui attendaient autour d'une table, sous l'ombre protectrice d'un tilleul. Candy s'empressa de caler au mieux les coussins du fauteuil dans le dos de la vieille femme qui soupira d'aise en s'asseyant.

- Je reconnais bien là votre naturel prévenant, mon enfant... - fit la religieuse en lui tapotant affectueusement la main – Vous n'avez pas changé, Candy. Toujours aussi attentionnée. Je me réjouis de vous revoir... Tous les deux...

Elle avait insisté sur ces trois derniers mots avec une certaine gravité comme pour leur prouver sa sincérité. Elle était vraiment heureuse de les revoir, de les savoir sains et saufs après cette guerre qui avait tant fait de mal, de constater qu'ils étaient devenus de jeunes et beaux adultes avec le profond désir de faire quelque chose de bien de leur vie. Mère Margareth lui avait rendu visite quelques minutes auparavant et elle savait déjà par son intermédiaire, l'heureux projet qu'ils avaient en commun. Comme elle, elle n'avait pas été surprise de cette nouvelle même si elle aurait préféré, il fut un temps, de ne pas avoir eu à les surprendre dans une grange... C'était ce qu'elle tenait d'ailleurs à leur expliquer afin de briser définitivement la glace qui était en train de se former entre eux malgré la chaleur de cette fin de journée d'été. Elle attendit que sœur Adélaïde, venue leur servir le thé, ait terminé, pour se lancer, non sans une certaine fébrilité.

- J'aurais voulu éviter cela... - fit-elle en fixant la table ronde en métal ajourée autour de laquelle ils étaient installés – Je ne pouvais pas faire autrement que de vous renvoyer de l'école. Je ne pouvais pas mettre en jeu sa réputation. J'espère que vous me comprenez...

Les deux jeunes gens reposèrent en même temps leur tasse de thé, et s’observèrent un instant, interloqués. Ils ne s'attendaient pas à une telle entrée en matière. Peut-être auraient-ils pu l'évoquer au cours de la conversation, mais le faire ainsi, de but en blanc, les laissaient passablement désarçonnés.

- Je vous comprends, ma Mère – dit finalement Candy, timidement. Elle n'avait pas envie de faire des reproches à cette vieille femme qu'elle avait tant craint auparavant mais sur laquelle le temps, comme à tout un chacun, avait oeuvré : le teint jadis hâlé de sa peau s'était terni, laissant apparaître des rides profondes qui creusaient son visage fatigué par les ans. De courtes mèches blanches dépassaient de sa coiffe qui retombait sur ses épaules voûtées, perdues sous le drap de coton gris qui lui servait de tunique. L'imposante montagne de roches qu'elle avait toujours représentée aux yeux de Candy s'était bel et bien effondrée, laissant apparaître sous les débris, une silhouette racornie, minuscule et frêle, dont seule la voix encore ferme et assurée rappelait son autorité d'antan. Non, à quoi bon retourner le couteau dans la plaie...

Terry, visiblement moins impressionné, se sentait d'attaque pour lui dire le fond de sa pensée et n'hésita à le démontrer.

- Vous oubliez, ma Mère, le traitement de faveur dont j'ai fait l'objet alors que vous condamniez impitoyablement Candy à l'expulsion ! J'étais congédié dans ma chambre tandis qu'elle était enfermée dans un cachot !

L'ancienne directrice soupira en secouant la tête et répondit :

- J'avais vos lettres entre mes mains ! J'étais furieuse de découvrir vos agissements qui n'étaient pas dignes de jeunes gens de votre rang ! Votre père, le Duc, nous versait des dons conséquents et je ne pouvais pas me permettre de perdre ces fonds qui nous aidaient énormément. J'ai sacrifié Candy à votre égard, Terrence, car malheureusement, c'était la meilleure décision à prendre pour le bien du collège. On m'aurait reproché de mettre au même niveau une jeune américaine et le fils du Duc de Grandchester et cela nous aurait porté préjudice. Je ne voyais pas d'autre solution à ce moment là ...
- Vous oubliez que nous n'avions pas écrit ces lettres, que c'était un piège tendu par Elisa Legrand ! Vous auriez pu faire machine arrière - rétorqua Terry, maîtrisant difficilement sa colère.
- Je le sais, mon enfant... - soupira-t-elle de plus belle – Mais quand la vérité m'a sauté aux yeux, vous étiez tous les deux déjà partis... J'ai été flouée par cette petite peste et je m'en suis toujours voulu d'avoir cru ses mensonges au lieu d'écouter la vérité que vous me hurliez. Croyez-moi, je regrette profondément ma décision et le tort que je vous ai causé. J'ai bien tenté de me racheter en tentant de dénoncer les agissements de cette petite chipie, mais sa famille avait des relations dans le clergé et je n'ai pu que la congédier dans sa chambre pendant deux semaines... Soyez assurés que j'ai bien retenu la leçon et que je ne me suis plus jamais laissée berner par ce genre de donzelle...

Elle avait dit cela sur un ton méprisant qui les déstabilisa, peu habitués qu'ils étaient à ce qu'elle laisse entrevoir la moindre émotion. Le comportement d'Elisa l'avait manifestement profondément blessée et on la devinait rongée par la culpabilité.

- Quelques mois après votre départ, Candy – poursuivit-elle d'une voix plus douce - j'ai reçu une lettre des dames qui vous avaient élevée avant votre adoption par la famille André. Elle voulaient me remercier de l'éducation que nous vous avions donnée à Saint-Paul. Elles me relataient aussi votre enfance, vos difficultés mais voulaient par-dessus tout insister sur votre honnêteté et votre bonté d'âme. Ce dont je n'ai jamais douté, Candy, et je regrette de n'avoir pas eu le courage de vous défendre à ce moment là. Malheureusement, les circonstances m'en empêchaient car vous vous étiez tous deux jetés dans la gueule du loup devant de nombreux témoins. J'étais pieds et poings liés !

Candy ignorait que Soeur Maria et mademoiselle Pony avaient écrit à la mère supérieure et elle se réjouit intérieurement devant leur farouche volonté à redorer son blason. Elle en était d'autant plus touchée que Mère Grey semblait très émue en lui racontant cela. Devant cette fragilité manifeste, elle se leva pour aller la rejoindre et s'agenouilla devant elle, en lui prenant la main.

- Rassurez-vous, ma Mère, je ne vous en veux pas. Je ne sais pas comment j'aurais agi à votre place. J'imagine combien il doit être difficile d'administrer un collège comme celui-ci. Vous savez, même si ce fut un moment terrible à traverser, je ne regrette rien car sans cela, je n'aurais jamais peut-être trouvé ma voie et Terry ne serait jamais devenu le comédien talentueux qu'il est à présent. Par expérience, j'ai acquis la certitude que rien n'arrive par hasard et que c'était notre destin de quitter Saint-Paul. Je regrette seulement de vous avoir déçue. Nous n'avions rien à faire dans cette grange ce soir là et nous savions ce que nous risquions de toute façon. Je voudrais juste que vous sachiez qu'il ne s'est jamais rien passé là-bas dont nous ayons à rougir...
- Pour ma part, je regrette de ne pas avoir cassé la figure d'Elisa avant de partir... - intervint Terry en scrutant ses doigts, les faisant remuer devant son beau visage comme pour contrôler leur agilité. Mais devant la mine courroucée des deux femmes, il ajouta – Et bien quoi, puisque nous en sommes aux regrets, j'ai bien le droit d'exprimer les miens !...
- Je n'irai pas jusqu'à approuver cela, mon jeune ami, mais je crois pouvoir dire que nous sommes nombreux dans ce collège à avoir souhaité que la foudre s'abatte sur elle... - répliqua étonnamment Mère Grey en gloussant de rire – mais le diable qui sévit en elle ne doit pas nous abaisser à sa vulgarité. Elle est une pauvre âme qui mérite notre pitié...
- Ou notre mépris... - ajouta Terry d'un air de dégoût. Les belles paroles de la religieuse n'exerçaient aucun effet sur lui et il était plus qu'impatient de retourner en Amérique pour régler son compte à sa future cousine...
- Voulez-vous une nouvelle tasse de thé, Ma Mère ? – demanda alors Candy pour changer le cours de la conversion. C'était fou le pouvoir de zizanie qu'Elisa pouvait avoir même sans être là !
- Volontiers, Candy.

La jeune femme souleva la théière et remplit les tasses du liquide ambré à l'arôme de bergamote, puis reprit sa place à côté de Terry qui avait du mal à retirer son air renfrogné. Elle lui prit la main et son regard s'adoucit comme par magie. Ce lieu était peut-être celui qui les avait séparés mais c'était aussi en ce lieu qu'il se trouvait avec elle à présent. Ils s'étaient aimés à Saint-Paul et s'y aimaient encore en y retournant. C'était le même endroit mais tout était différent car il était heureux désormais avec elle à ses côtés qui tenait tendrement sa main. La boucle de leurs errances se refermait avec pour ultime témoin, le regard bienveillant de Mère Grey posé sur eux.

Tout à coup, Candy se leva, les sourcils froncés d'embarras.

- Pardon, ma mère, pourriez-vous me dire où se trouve la salle de bain, je vous prie ?

Tout ce thé qu'elle avait bu commençait à faire son effet. Elle avait eu beau essayer de penser à autre chose, la dernière tasse de thé s'était avérée fatale pour sa vessie qui menaçait d'exploser. Sur les indications de son hôte, elle traversa le salon puis suivit un couloir qui menait à la chambre et au cabinet de toilette contigu à celle-ci. La porte de la chambre était ouverte et on pouvait apercevoir dans un coin le lit de la mère supérieure avec, accroché au dessus, sur le mur, un crucifix de bois. A côté du lit, se trouvait une table de chevet de fabrication modeste sur laquelle reposaient la bible et un verre d'eau : la chambre ordinaire d'une bonne sœur, simple et monacale. Candy ne s'attarda pas plus longtemps et tourna la poignée de la porte suivante, se précipitant à l'intérieur comme si le diable était après elle. Quelques minutes plus tard, soulagée et allégée de son douloureux encombrement, elle était de nouveau dans le couloir et s’apprêtait à repartir vers la terrasse, quand, tandis qu'elle repassait devant la chambre, son regard s'arrêta sur la bibliothèque qu'elle n'avait pas remarquée en sens inverse, sur laquelle étaient posées des photos anciennes. Poussée par la curiosité, elle s'enhardit jusqu'à entrer, prétextant pour se rassurer qu'il n'y avait pas de mal à regarder et approcha du meuble. Les photos de ton sépia piquetées de tâches brunes, rappelaient un autre temps, celui d'Alice au pays des merveilles, avec ces petites filles coiffées d'anglaises, aux robes bouffantes qui laissaient apparaître leurs mollets ronds sous des bas de soie blanc. Un portrait retint plus particulièrement son attention : celui de deux fillettes blondes au visage semblable, si identique qu'on avait du mal à les distinguer l'une de l'autre. Au regard familier qu'elles avaient, Candy comprit que cela devait être Mère Grey enfant et sa sœur jumelle dont le grain de beauté au menton permettait de la différencier. C'étaient deux jolies petites filles aux joues rebondies et au sourire espiègle dont la complicité apparente rappelait à Candy celle qu'elle avait connue avec Annie. Un sourire nostalgique se dessina sur ses lèvres et elle poursuivit sa découverte, remarquant une autre photo où les deux sœurs, un peu plus âgées, posaient l'une à côté de l'autre avec leur jeune chien. La photo suivante représentait Mère Grey, aux alentours d'une vingtaine d'années, vêtue de ses habits de religieuse, entourée de ce qui devait être toute sa famille ainsi que du chien qui avait bien vieilli, mais étrangement, ne figurait pas sa sœur... D'instinct, Candy retourna le cadre où se trouvait la photo avec les deux fillettes et leur chien, et remarqua quelque chose d'écrit à la main : 1865, Elisabeth et notre chère Audrey, disparue trop tôt...

Le cœur de Candy se serra immédiatement en lisant ces mots et des larmes brouillèrent sa vue. Tant d'information soudaine ressortait de ces objets ! Ainsi, Mère Grey, avait été une petite fille du nom d'Elisabeth, avant d'en changer au moment d'entrer en religion... Elle avait eu une sœur jumelle qu'elle aimait tendrement et qui était décédée quand elle était encore enfant... Etait-ce ce drame qui avait par la suite influencé le cours de sa vie et qui l'avait orientée vers cette vocation ? Etait-ce cette terrible déchirure qui l'avait rendue si dure ? Tant de questions s'entrechoquaient dans son esprit avec pour toute réponse de multiples hypothèses qu'elle ne pourrait jamais vérifier à moins d'aller questionner directement Mère Grey et mourir de honte pour son inconséquente indiscrétion... Mais elle n'avait que trop tardé, et séchant ses larmes, elle repartit la rejoindre avec le secret espoir qu'elle n'ait pas remarqué son absence.

Débouchant sur le salon, elle fut étonnée de les y découvrir tous deux, penchés au-dessus d'une table, en train de feuilleter un livre.

- Ah Candy ! C'est extraordinaire ! Figure-toi que Mère Grey a en sa possession une des premières éditions de Roméo et Juliette ! - s'écria Terry, extatique, en l'apercevant – Viens donc voir cette petite merveille !

Candy opina et s'approcha d'eux. Le visage du jeune homme exprimait une joie indescriptible, à la limite de la ferveur. Pouvoir toucher ce livre que Shakespeare avait peut-être tenu entre ses mains le faisait exulter. Cette édition de 1597 était dans un incroyable état, conservée à l'abri dans un linge puis dans une boite, derrière les vitres de la bibliothèque de la mère supérieure. Il contemplait l'ouvrage d'un regard ému, poussant régulièrement des exclamations au rythme des pages qui se tournaient. Au bout d'un moment, Mère Grey referma le livre et le lui tendit.

- Tenez, il est pour vous.
- Pardon, ma mère ? - éructa-t-il, comme si on venait de lui assener un coup violent dans le ventre – Vous, vous me le donnez ???
- En effet, vous en ferez un meilleur usage que moi...
- Mais je ne peux pas accepter ! Ce livre vaut une fortune ! Avez-vous une idée de ce que les gens seraient capables de dépenser pour l'acquérir ???
- J'ai fait vœu de pauvreté en rentrant dans les ordres, mon fils. Ce prétexte ne peut donc pas m'influencer...
- Mais... Mais... - bredouillait-il, cherchant ses mots avec agitation – Vous devez beaucoup y tenir ! Pourquoi vous en séparer ?
- Cher Terrence... Ce livre est dans ma famille depuis des générations. Ce fut mon père qui me le donna le jour où je prononçais mes vœux. Nous étions tous les deux de grands admirateurs de Shakespeare et j'imagine que de me le confier symbolisait le lien qui nous unissait dans ce nouvel univers dans lequel j'entrais et qui m'éloignait de lui. Je n'ai pas d'enfant, ni de neveu ou de nièce. Je voudrais que ce livre revienne à quelqu'un qui le chérirait autant que moi, et cette personne, je l'ai trouvée. C'est vous, Terrence... Je n'ai jamais pu vous voir sur scène mais je possède néanmoins quelque chose qui peut justifier mon choix.

Disant cela, elle se dirigea vers la bibliothèque et en retira une pochette en papier d'une trentaine de centimètres et de forme carrée, à l'intérieur de laquelle se trouvait un disque phonographique. C'était un enregistrement de la pièce Roméo et Juliette interprétée par Terry en 1920 à Broadway !

- Vous voyez ! - dit-elle, en brandissant fièrement le 78 tours – Le monde moderne n'a aucun secret pour moi ! Dieu, dans sa bienveillance, a voulu que ce progrès technique parvienne jusqu'à moi et que je découvre par son intermédiaire votre talent. Quel don du ciel, vous possédez, mon enfant !

Saisi de surprise, le jeune homme se tenait devant elle comme statufié, la bouche grande ouverte et les yeux de la taille d'une soucoupe. C'était bien sa silhouette qu'on devinait en filigrane sur la couverture ainsi que son nom imprimé sur le côté avec celui des autres comédiens principaux. Il connaissait ces enregistrements mais n'aurait jamais imaginé en retrouver un dans la bibliothèque de l'ancienne mère supérieure du Collège Saint-Paul de Londres !!!

- M'accorderiez-vous une faveur en échange, Terrence ? - demanda-t-elle en penchant la tête pour attirer son attention qui restait fixée sur le disque.
- Tout ce que vous voudrez, Ma Mère – parvint-il à articuler en revenant peu à peu à la réalité.
- Pourriez-vous me le signer, je vous prie ? - fit-elle avec un sourire de jeune fille tandis que ces yeux à lui s'agrandissaient encore plus d'étonnement. En retrait, observant la scène, Candy se mit à pouffer intérieurement, se demandant si après toutes ces émotions, ils parviendraient à retrouver un jour leur taille normale...
- Vous serez bien aimable – ajouta à voix basse la vieille femme en lui tendant un stylo plume - de ne pas en parler à Mère Margareth. Elle me le reprocherait...

Terry retint un sourire tout en signant la couverture du disque, se gardant bien de lui confier que quelques heures auparavant, cette dernière lui avait fait une requête identique...

- Voilà, Ma Mère ! - dit-il en lui rendant le disque. Elle le remercia avec chaleur et gratitude, puis, tenant le disque entre ses mains, elle lut d'un air ravi l'affectueux message qu'il lui avait écrit, et, rougissante, s'empressa de le ranger dans sa bibliothèque. Elle referma la porte vitrée avec précaution puis rejoignit le jeune couple qui la regardait avec amusement et curiosité.
- Je vous le confie donc... - fit-elle en tendant de nouveau à Terry le livre qu'il avait reposé sur la table.
- Vous me faites vraiment trop d'honneur, ma mère... - dit-il en s'inclinant poliment.
- L'honneur est pour moi, Terrence ! - répondit-elle en retrouvant son ton ferme et assuré d'antan – Voyez-vous, cette école a vu passer nombre de futurs ministres et hommes d'affaires. Il n'y a pas de gloire à être ce qu'ils sont car ils étaient formatés depuis leur naissance pour cela. Mais il n'y a pas plus grande gratification pour la directrice que j'ai été, de voir des élèves improbables comme vous, réussir dans la voie qu'ils se sont choisie. Vivre de sa passion est un luxe que les grands de ce monde ne peuvent pas s'offrir. Vous, vous avez su faire ce sacrifice, quitte à tout perdre. Par votre travail, votre ténacité, votre courage, vous nous avez prouvé que cela est possible. Je commets un péché d'orgueil en vous disant cela, mais, je ne mentirai pas non plus – ce qui m'évitera de commettre un deuxième péché - en vous avouant que je suis fière et honorée que Saint-Paul vous ait eu comme élève, Terrence Grandchester...

L'émotion se lisait sur le visage blême du jeune homme. Candy s'approcha au plus près de lui et, de crainte qu'il s'évanouisse, lui prit la main. Il n'était pas commun que la mère supérieure se répande en éloges sur quelqu'un, et plus particulièrement sur un élève comme Terry, qui lui avait fait vivre un enfer pendant toutes les années où il avait été pensionnaire. La sincérité de la vieille femme venait de nettoyer son cœur des dernières rancoeurs et reproches qu'il éprouvait à son égard. Il n'était plus cet adolescent orgueilleux et revanchard mais un jeune adulte rempli d'un sentiment nouveau qui le surprenait lui-même : celui d'un profond respect pour cette vieille dame qui, cachée sous son ample habit gris, l’impressionnait encore et toujours.

Une atmosphère étrange mêlée de paix et de sérénité s'était instaurée dans la pièce, les laissant tous trois silencieux et méditatifs. Mais c'est alors que le replet chérubin, allongé sur l'horloge de style Louis XVI qui trônait sur une des étagères de la bibliothèque, se mit à égrener les six coups de six heures, brisant tout net le phénomène paranormal qu'ils étaient en train de vivre.

- Doux Jésus ! - S'écria la mère supérieure en s'agitant comme si on venait de lui piquer le derrière – Je vais être en retard pour les vêpres !

Tournant la tête dans tous les sens, elle semblait chercher quelque chose.

- Où donc ai-je pu mettre mon missel ? - gémit-elle en poursuivant, d'un air désemparé, sa recherche dans tous les coins de la pièce.
- Est-ce cela que vous cherchez ? - demanda Candy en apercevant la tranche d'un livre sous un coussin du canapé.
- Ouiiiii, en effet ! Merci ma chère enfant ! - s'écria la vieille femme en enfouissant le livre dans la poche de son habit – A mon âge, on a tendance à égarer beaucoup de choses...

Elle rajusta son crucifix qui pendait autour de son cou puis se tourna vers eux, l'oeil humide et avec une pointe de déception dans la voix, leur dit – Je dois vous dire adieu à présent. Il est temps pour moi de rejoindre mes sœurs à la chapelle.
- Nous comprenons ma mère et nous n'allons pas vous retarder plus longtemps... - fit Candy en lui prenant affectueusement les mains.
- Je vous remercie d'être venus me voir mes enfants. Vous m'avez rajeunie de quelques années. Vous continuerez à me donner de vos nouvelles, n'est-ce pas ?
- Bien entendu, ma mère. Ne vous inquiétez pas pour cela.

La religieuse opina de la tête sans rien dire, la gorge nouée par l'émotion, réalisant qu'à l'âge avancé qu'elle avait, c'était peut-être la dernière fois qu'elle les voyait. Elle avait toujours eu horreur des séparations qui la laissaient à chaque fois désarmée et fragile et c'était bien cette fragilité qu'elle s'était toujours efforcée de dissimuler. Ils échangèrent quelques dernières paroles d'adieu puis se séparèrent au seuil de la porte d'entrée avant de prendre chacun une direction opposée.

- Comme c'est étrange... - fit Terry alors qu'ils regagnaient leur automobile - Je n'aurais jamais imaginé pouvoir éprouver de l'affection en pensant à Mère Grey, et pourtant, c'est bien ce que je ressens en ce moment...
- Tu avais besoin de faire la paix avec cet endroit, Terry, et surtout avec la mère supérieure... - lui dit Candy en effleurant d'un geste taquin son menton.
- N'en avais-tu pas besoin, toi aussi ? - l'interpella-t-il, sur la défensive.
- Plus depuis longtemps... - répondit-elle en lui prenant la main, sentant la contrariété l'envahir – Moi aussi j'en ai voulu à la Mère Supérieure puis j'ai réalisé que c'était ici que je t'ai vraiment rencontré et que je t'ai aimé. J'étais arrivée à Saint-Paul, meurtrie et désespérée, et j'en suis repartie libre et le cœur plein d'espoir de te revoir. Cela a été plus long que je ne l'avais prévu, mais nous y sommes arrivés. Ce lieu et ces gens qui y vivent sont le point d'ancrage de tout ce qui nous unit. Je voulais que tu le voies avec des yeux différents et non pas déformé par l'amertume.
- Tu y es parvenue... - fit-il en entraînant vers sa bouche la main qu'elle tenait pour baiser la sienne – Tu arrives toujours à tes fins, n'est-ce pas ?
- Tu commences à bien me connaître... - roucoula-t-elle.
- De mieux en mieux, en effet... - lui chuchota-t-il à l'oreille sur un ton éloquent qui ne laissait aucune équivoque. Elle rougit, cherchant à tâtons la poignée de la portière, pour se réfugier dans la voiture. Il éclata de rire devant son embarras tandis qu'elle se hâtait de s’asseoir du côté passager.
- Aurais-tu peur de moi ? - demanda-t-il, le sourcil arqué d'ironie tout en s'asseyant à son tour.
- Non, j'ai peur de ce que tu serais capable de me faire faire...

Il simula l'étonnement par un bref mouvement de recul, mais ne put se retenir de rire devant le regard en biais qu'elle lui lançait.

- Je n'ai pas autant de pouvoir que cela sur toi, voyons...
Elle répondit par une moue dubitative, se remémorant la passion qui les avait étreint sur la fausse colline de Pony. Un peu plus et... Ils auraient pu... Elle baissa la tête, les joues en feu et le cœur battant.
- Ecoute – finit-il par dire en lui relevant le menton d'un geste tendre – Je n'ai pas envie de rentrer au château. Que dirais-tu si nous continuions notre route jusqu'à Plymouth ? J'aimerais revoir Cookie et m'assurer qu'il va bien...
- Plymouth ? Mais c'est très loin d'ici !!!
- On trouvera bien en chemin un hôtel pour y passer la nuit... - fit-il en arquant des sourcils de manière répétitive. Il n'allait faire qu'une bouchée d'elle ... Elle déglutit péniblement. Elle était à sa merci...
- Mais je n'ai pas de vêtements de rechange ! - couina-t-elle dans une ultime tentative de bravoure devant le sourire carnassier qu'il lui déployait - On ne va pas se présenter tout chiffonnés devant Cookie !
- Nous demanderons au service d'étages de les faire nettoyer... Tu n'en auras pas besoin d'ici demain de toute façon...
- Devant de tels arguments – soupira-t-elle, vaincue, cachant son émoi derrière ses boucles blondes - Je ne peux qu'accéder à cette honnête proposition...
- Sage décision... - fit-il en enveloppant sa nuque de sa main pour la rapprocher de lui. Ses lèvres si proches effleurèrent les siennes. Elle crut qu'il allait l'embrasser. Son corps s'engourdissait. Elle ferma les yeux...
- Plus tard, belle impatiente... - murmura-t-il en s'éloignant d'elle, un sourire goguenard au coin des lèvres. Elle le toisa, les bras croisés, la bouche ronde de stupéfaction, tandis que l'effronté tournait d'un air innocent la clé qui actionnait le moteur, lequel démarra sans encombre, désireux de ne pas retarder leur voyage.... Ni leurs étreintes... La voiture s'engagea sur la route en direction de la côte, laissant derrière elle les hautes grilles du collège Saint-Paul, qui ne devinrent rapidement plus qu'un point dans l'horizon, pour disparaître définitivement et retourner vers un passé destiné désormais à le rester...

Fin du chapitre 16



Edited by Leia - 6/12/2015, 15:52
view post Posted: 12/11/2015, 16:27 Commentaires pour "le coffret" - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (luamar @ 4/11/2015, 16:52)
Bonjour Leia,
Je tenais vraiment à vous dire que de toutes les fics sur Candy que j'ai pu lire jusqu’à présent, même si celle-ci est très courte, c’est de loin celle que j’aime le plus car, par votre talent d’écriture, non seulement vous arrivez à nous combler pleinement dans nos attentes mais en plus à nous surprendre.
Le choix du moment est absolument magique, je m’étais souvent posée la question : qu’aurait pu ressentir Candy juste avant de dire oui a Terry? et vous ne m’avez pas déçue Leia car tout est là dans vos quelques courtes lignes.
La scène de Candy, la main contre la vitre, ressentant la chaleur de Terry sur sa joue est la plus belle et la plus forte que j’ai lu jusqu’à présent dans les fictions sur Candy car vous réussissez à décrire, comme personne, de manière simple mais chargée de sensualité la fusion hors du commun qui existe entre ces deux êtres.
La seconde scène absolument magnifique est le discours d’Albert à sa fille quelques instants avant de la confier à Terry. Vous m’avez beaucoup émue, des larmes oui… Toute la force des sentiments est dans votre texte, vraiment.
« Le coffret » est un véritable bijou qui mériterait d’être inclut dans une fanfiction plus grande, ayant pour trame l’amour incommensurable qui li nos héros, comme vous seule savez le faire Leia.
Surtout ne vous arrêtez pas d’écrire, merci, merci encore.
PS. Je me demande pourquoi le cinéma ne s’est pas encore approprié de Candy Candy, ou bien Walt Disney, maintenant que le litige entre les auteures est résolu, ce serait une bonne idée non ?
Luamar

Merci Luamar :) Le coffret a été écrit avant Lettres à Juliette, et c'est ce coffret qui m'a donné ensuite envie d'écrire ce qui s'était passé avant et qui avait mené à ce mariage. Le coffret est évoqué dans Final Story. Il a été donné par Anohito à Candy. C'est un objet très précieux qui est donné de père en fils, de génération en génération. J'ai beaucoup aimé écrire cette petite fic car cela faisait longtemps que je n'avais pas écrit sur les sentiments de Candy et Terry. Ils ne peuvent pas encore se toucher et pourtant c'est tout comme. J'ai vraiment passé un bon moment en leur compagnie en l'écrivant et je suis très heureuse de savoir que tu l'as apprécié à ton tour. Merci ! :)

Quant à Candy au cinéma, malheureusement, tant que mizuki et igarashi seront en conflit, cela ne pourra se faire. De mon côté, j'aurais trop peur que les acteurs ne me plaisent pas... :Hein33:

QUOTE (Terry4Candy4Ever @ 9/11/2015, 09:27)
Hello Leïa,
Encore une très belle histoire. Merci beaucoup pour ces "moments d'évasion" que tu nous offres :)
Au plaisir de te relire très vite dans d'autres fictions,
Bonne inspiration... ;)

Merci Terry4Candy4Ever ! :)
Je suis ravie que tu découvres cette "vieille" fic et que tu as passé un bon moment avec elle ! A bientôt ! :)
view post Posted: 12/11/2015, 11:51 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (jeanne 29 @ 11/11/2015, 22:43)
Merci beaucoup leia pour ce début de 16em chapitre , vraiment très beau et très bien écrit, j'aime beaucoup la façon que tu as d’écrire certaine scènes avec retenu et pudeur , comme je l'avais écrit à Sophie dans 1 échange Mp tu as vraiment beaucoup de talent et il est bien dommage que Keiko ne nous es pas offert une telle suite . J'en arrive a penser que l’élève à surpassé le maitre... je suis pas douée pour commenter alors ne m'en veut pas de faire court !!!
A bientôt Jeanne :lv12:

Chère jeanne, merci pour ces quelques mots qui me font chaud au coeur. Tu es beaucoup trop indulgente avec moi. Si j'arrive, comme tu dis, à faire passer ces émotions c'est parce que Kyoko Mizuki a su dès l'origine très bien décrire ses personnages et leur donner une âme. Je ne fais que me servir de ce qu'elle nous a si généreusement donné. Merci en tout cas de continuer à me lire ! :)

QUOTE (satellite72 @ 12/11/2015, 00:40)
Chapitre 16 : enthousiasme intact !!!
Débuter ce chapitre par une lette est une excellente idée et rend tellement bien hommage à la relation entre Albert et Candy que j'en ai été émue...

Haaaa ! je suis ravie d'avoir pu faire couler une larmichette de tes doux yeux, chère Sat ! :)

QUOTE
S'ensuit l'arrivée à StPaul de nos 2 protagonistes et là aussi Leia, on te suit pas à pas, à leurs côtés dans cet établissement où tout a commencé... Mon visage a affiché plusieurs sourires lorsque Terry fait un lien très humoristique entre soeur Grey et le pape, lorsque Soeur Margareth (excellente idée d'en avoir fait celle qui succède à "l'animal" qu'était la mère Grey) ose demander un autographe à Terry ( dédicace très sympathique et qui lui correspond tout à fait!) ou lors de leur course-poursuite comme à la "belle époque" qui les conduit à l'ancienne colline de Pony, leu hautement symbolique...

Tout y est, tout est tellement bien dit,tout est tellement "eux" une fois de plus que je suis encore et toujours très enthousiaste et définitivement fan de "Lettres à Juliette"!!!
Il ne m'a jamais autant tardé de prendre le thé et j'attends avec impatience ce face à face avec soeur Grey qui, avec les années en plus et la fonction qu'elle occupait en moins, se sera peut-être "humanisée"... En tout cas ces retrouvailles sont prometteuses... Une nouvelle fois Leia : MERCI !😃

Tu sais que j'ai eu beaucoup de mal à écrire leurs échanges dans le parc ??? :wacko: :wacko: :wacko:
J'ai bloqué pendant quinze jours ! mdr ! Enfin, j'y suis parvenue aux forceps c'est pourquoi je ne suis pas vraiment enchantée de ce passage et il se peut que je le modifie quand je trouverai mieux. ;)
Quant à soeur Grey, elle va en effet révéler de nouvelles facettes de sa personnalité et on en apprendra un peu plus sur elle... Tu devines tout, hein, Sat ! ;)
Merci en tout cas d'avoir aussi vite commenté ce chapitre, j'ai été très étonnée ce matin en les découvrant. C'est très encourageant ! :lv7: :lv7: :lv7:

QUOTE (CandyTerryforever @ 12/11/2015, 03:07)
Coucou Leia,
Encore une superbe performance dans ce 16 e chapitre qui n'a rien à envier à tous les précédents. Quelle constance dans ton style et cette écriture par laquelle toutes les images peuvent venir se superposer les unes devant les autres, devant nos yeux gourmands de voir ainsi notre si beau couple évoluer dans ce lieu symbolique, comme le dit Satellite 72, qui fut le berceau de leurs sentiments naissants. :wub:

Merci Florence ! :)
J'ai voulu imaginer cette nécessité pour eux de revenir sur leurs pas pour briser cette malédiction qui s'était abattue sur eux. Ils découvrent le même lieu et se rendent compte que ce qui les hantait n'existe plus. Ils sont là, ensemble, plus rien ne peut leur arriver. :)

QUOTE
Je me suis encore délectée, ralentissant volontairement le rythme de la lecture, relisant les mots avec application, pour ne pas arriver trop vite aux dernières lignes de ce post.

Quelle joie pour Terry et Candy de retourner à l'école de leur rencontre, même si l'appréhension a pu faire une halte un moment, elle s'est vite esquivée devant l'accueil qui leur a été réservé et devant le sourire et la jovialité de la nouvelle mère supérieure, mère Margareth. Pour moi il ne pouvait pas en être autrement. Mère Grey semblait déjà bien âgée -Terry ne l'avait-elle pas traitée de vieille chouette?- et dix années ont passé. Il fallait bien une autre soeur pour prendre la succession, et bienheureux sont les nouveaux élèves de ce collège ! Margareth est bien plus humaine ! Et son caractère est bien plus appréciable pour Terry et Candy qui ne s'y sont jamais trompés.

Femme sincère, Margareth est enthousiaste au destin lié de nos deux amoureux, et montre sa réelle affliction à l'annonce de la mort d'Alistair à la guerre. Vraiment, il était un élève, un ami, un cousin qui aura compté pour beaucoup. C'est bien d'y avoir fait encore référence, renvoyant aussi à l'idée que de nombreux jeunes hommes ont subi le même sort. En ce 11 novembre, on ne pouvait faire plus beau rappel du sacrifice subi par une multitude d'êtres fauchés en pleine jeunesse. :(

Oui, Alistair est le symbole de toutes ces victimes. Les anglais ont connu comme nous d'énormes pertes humaines et le collège st paul ne pouvait malheureusement pas y échapper... :(

QUOTE
Quelle midinette cette mère Margareth ! Sa demande d'autographe, que Terry lui accorde avec ce petit mot qui le décrit si bien et ce petit coup d'oeil complice, démontre effectivement une parfaite connaissance de la carrière de l'acteur. Elle va jusqu'à avoir une photo de lui ! Comme Archie en son temps, admirateur ( voire plus ?) d'Eleonore Baker. :MDR2:

J'ai voulu croire que soeur margareth, femme avant tout sous son voile, avait conservé un intérêt pour les arts. N'a-t-elle pas fait installer un poste de radio dans la salle commune ? ;) Il était évident qu'elle avait suivi la carrière de Terry, et s'était enthousiasmée de sa réussite. C'était aussi un petit clin d'oeil à soeur maria qui avait rempli un véritable album des prouesses de Terry et qui l'avait montré en rougissant à Candy. Ce passage est très amusant dans le DA. Je ne sais plus d'ailleurs si on le trouve dans le manga... :confus2:

QUOTE
Et enfin, la colline retrouvée, cette fameuse colline, lieu des exaspérations, des provocations, fumoir improvisé, puis lieu des confidences ou des non-dits... Heureuse de lire que, de là, rien n'a changé. C'est toujours l'appréhension que l'on a quand on retourne sur les lieux de l'enfance... Quel baiser aussi ! Il a le goût non plus de l'amertume, de la frustration et de la colère, mais d'un sentiment épanoui, partagé et assumé sans aucune réserve. :lv5: :lv5:

Je voulais vraiment qu'il l'embrasse sur la colline ! :lv8: J'ai imaginé le retour à st paul rien que pour cela ! :) Je voulais qu'il l'embrasse et qu'il concrétise ce à quoi ils avaient souvent pensé mais jamais osé. Maintenant tout leur est possible puisqu'ils peuvent ENFIN s'aimer librement. :)

QUOTE
J'attends avec impatience de rencontrer Mère Grey. Qu'as-tu choisi d'en faire ? Toujours une vieille chouette, ou une femme âgée, adoucie par les ans ? En tout cas, l'heure a sonné, il est temps de faire face à celle qui a, une première fois, participé à la séparation de nos tourtereaux. Quelle sera la réaction de Terry ? :marteau:

Tu découvriras cela très bientôt mais tu n'es pas très loin, comme Sat, de la vérité... A moins que.... ;)

Merci pour avoir pris la peine de me donner ton opinion sur ce chapitre, ce qui me donne d’autant plus d'énergie et de volonté à écrire la suite ! A bientôt ! :)
view post Posted: 11/11/2015, 19:07 Lettres à Juliette - Fanfics pour tous les âges

Chapitre 16



Cher Albert,

J'aurais bien voulu te donner de mes nouvelles plus tôt mais comme je te l'ai annoncé dans mon télégramme, un événement bien précis a bouleversé le cours de mon voyage mais aussi celui de mon existence, ce qui a fait je n'ai pu jusqu'à ce jour trouver le temps nécessaire pour t'écrire. J'espère que cette lettre t'arrivera néanmoins avant mon retour. J'aurais pu t'envoyer encore un télégramme, mais c'est un moyen de communication qui m'oblige à être succincte et tu sais combien j'aime parler ! J'ai tant de choses à te raconter qu'une lettre ne suffira pas mais je vais essayer de t'en dire le plus possible.

Figure-toi que je me trouve depuis quelques jours à Londres. Pour être plus précise, je me trouve à la campagne, à une dizaine de kilomètres de la capitale, dans la demeure des Grandchester, pour la future célébration de mes fiançailles avec qui-tu-sais. Contre toute attente, le Duc de Grandchester s'est montré très chaleureux avec moi et très enthousiaste vis à vis de ce mariage même s'il aura lieu en Amérique. C'est la raison pour laquelle nous allons célébrer nos fiançailles en Angleterre, afin de satisfaire un peu tout le monde. Je n'ai pas encore rencontré les autres membres de la famille, mais Terry m'a fait comprendre qu'ils étaient un peu particuliers et peu avenants. J'angoisse un peu à l'idée de faire leur connaissance mais je sais que Terry sera à mes côtés et ensemble nous pouvons tout affronter sans crainte aucune.

Le château des Grandchester est si grand que l'on peut s'y perdre et le parc, immense, est une véritable merveille. Quand je m'y promène, j'ai l'impression de me retrouver à Lakewood, avec ses statues, ses fontaines, ses gazons d'un vert immaculé et ses haies épaisses et verdoyantes plantées tout autour pour protéger le domaine. Il ne manque que les roses blanches d'Anthony, si belles et si odorantes, pour parfaire le lieu. Je suis si heureuse que tout me semble irréel !

J'aimerais tant que tu sois là pour pouvoir partager avec toi ce bonheur qui m'habite depuis mon séjour en Italie... Ce que je ressens est tellement fort qu'il m'est impossible de le décrire avec des mots. Je crois n'avoir jamais été aussi heureuse et je n'aurais jamais imaginé pouvoir l'être à ce point un jour... Je peine encore à croire que j'ai retrouvé Terry ! Que je l'ai retrouvé et qu' il m'aime ! Qu'il ne m'a pas oubliée, qu' il n'a cessé de m'aimer pendant tout ce temps, et bien que je sois en train de l'écrire, il m'est toujours difficile de me convaincre que cela est la réalité.

Il m'aime et il veut m'épouser ! Je vais bientôt m'appeler madame Candice Neige Grandchester et j'ai beau le répéter à haute voix, j'ai toujours l'impression que cela concerne une autre personne ! Aurais-tu pu penser qu'un jour ce que je n'avais même pas osé espéré se réaliserait ? Une petite voix intérieure me dit que tu y es certainement pour quelque chose car quand je repense à mon excursion à New-York, je réalise combien le trajet avait été orienté vers Terry, n'est-ce pas ? Patty m'a aussi avoué votre petite conspiration pour faciliter nos retrouvailles... Pour être vraiment honnête, cette incursion dans ma vie privée m'a tout d'abord contrariée puis j'ai rapidement réalisé mon erreur. Si vous ne nous aviez pas aidés à forcer le destin, nous serions certainement encore ces deux idiots incapables de revenir l'un vers l'autre. Vous aviez confiance en nous alors que nous en étions incapables, emmurés que nous étions dans nos certitudes, aveugles et sourds à cette chance qui s'offrait à nous. Je frisonne d'effroi à présent en imaginant l'obscurité dans laquelle nous serions restés plongés sans votre initiative... Comment pourrais-je un jour vous remercier, tous ?

Tu as toujours été là, mon cher Albert, prêt à m'aider ou à me consoler. Tu as tant fait pour moi. Toi, ce protecteur et bienfaiteur bien-aimé qui agissait dans l'ombre jusqu'à ce que tu te révèles à moi, mon mystérieux Oncle William. Comme j'ai été surprise et en même temps soulagée ce jour là ! Ce ne pouvait être que toi de toute manière car personne d'autre que toi ne pouvait aussi bien me connaître et me comprendre. Je me demande encore comment j'ai pu l'ignorer pendant toutes ces années passées à tes côtés. Tu as toujours su ce qui était bon pour moi, c'est pourquoi tu as décidé de m'envoyer en Angleterre après le décès d'Anthony alors que je refusais d'y aller. Si tu ne l'avais pas fait, je n'aurais jamais rencontré Terry, et je ne me serais peut-être jamais remise de la perte incommensurable qu'avait représenté pour moi sa disparation. Je n'aurais jamais compris qu'on pouvait tomber amoureuse une nouvelle fois, d'une autre façon certainement mais tout aussi fort assurément. Tu le savais, toi, c'est pourquoi tu m'as fait traverser l'océan, pour que la distance et le temps guérissent ma peine, et pour qu'une autre personne aussi merveilleuse qu'Anthony croise mon chemin. Je te dois mon bonheur présent, Albert, et je ne sais comment te chérir au delà de ce qu'une fille puisse éprouver pour son père. La force de ce lien invisible qui nous relie fait que je sais, d'ors et déjà, que quoi qu'il advienne, nous resterons toujours unis et cela me remplit de joie. J'ai trop besoin de toi dans ma vie et je nous la souhaite la plus longue possible ensemble. J'espère pouvoir un jour te rendre tout ce que tu m'as donné, mais je crois que je n'aurais pas assez d'une vie tant tu m'as apporté et comblée. Merci Albert, merci du fond du cœur...

J'ai hâte de retourner en Amérique pour te revoir, et je sais que Terry est tout aussi impatient. Tu comptes beaucoup à ses yeux et ton opinion sur notre union l'importe tout autant. Je crois qu'il sera vraiment en paix avec lui-même quand seulement tu lui auras donné ton consentement. Je le sens si fragile et si perdu parfois...

Très bientôt, tu me conduiras à lui, le long de cette allée qui nous mène à l'autel de la chapelle de la Maison Pony. Je serrerai ton bras fort et solide, les yeux troublés de l'émotion qui me submergera, puis je poserai mon regard sur toi qui me souriras avec bienveillance et toutes mes craintes s'envoleront, comme elles l'ont toujours fait quand tu es avec moi. Tu as été de toutes mes difficultés, je te veux à présent de toutes mes joies. C'est pour cela que j'ai hâte que ce grand jour arrive car je pourrai le partager pleinement avec toi...

J'entends qu'on frappe à ma porte. Cela doit être Terry qui vient me chercher car nous allons cet après-midi (tu vas trouver cela bien étrange, j'en suis sûre), revoir le Collège Saint-Paul. Je sens que cela va nous rappeler bien des souvenirs...

Je t'embrasse, cher Albert, en attendant de pouvoir te serrer contre mon cœur. Je te laisse faire part de mes tendres pensées à tous nos amis qui me manquent eux aussi un peu plus chaque jour.

A très bientôt,
Très affectueusement,

Candy


*************************



Alors qu'ils approchaient du collège Saint-Paul, Candy eut du mal à reconnaître les lieux. On avait construit partout ! La campagne environnante s'était passablement réduite sous l'effet de l'urbanisation, et bien que l'établissement se situât en périphérie de la ville, il se trouvait à présent cerné de toute part de petites maisons identiques les unes aux autres. La route qui menait au collège avait été élargie pour permettre une meilleure circulation dans les deux sens, dont le bruit sourd et régulier s'imposait en bruit de fond comme une désagréable litanie.

La jeune femme laissa échapper un soupir de soulagement en apercevant au loin les hautes grilles du collège, lesquelles n'avaient pas changé, similaires à ses souvenirs. La lumière du soleil qui se projetait sur les barreaux leur donnait néanmoins un aspect plus accueillant malgré leur austère architecture.

Terry tira sur la chaîne de la cloche fixée au mur de clôture et Candy retint son souffle, revivant avec violence son arrivée au collège dix ans auparavant et l'accueil glacial qu'elle avait reçu. Il lui adressa un regard complice mais aussi empreint d'une certaine inquiétude, comme si à son tour, il revoyait avec intensité le film de cette période de sa vie et dont il n'avait pas gardé d'excellents souvenirs, si ce n'étaient ceux avec Candy...

Au bout d'un petit moment, le bruissement de pas sur le gravier de l'allée se fit entendre. En réaction, Candy saisit la main de Terry pour se rassurer, craignant de voir apparaître le visage sévère de la sœur de ses souvenirs. Une jeune religieuse se présenta alors, dont le sourire chaleureux fit instantanément oublier le noir lugubre de son habit.

- Monsieur Grandchester et mademoiselle André, je présume ? - fit-elle en écartant les larges battants de la grille. Et tandis qu'ils opinaient du chef, elle ajouta - La mère supérieure vous attend. Veuillez bien me suivre...

Le jeune couple franchit la grille et se mit à marcher à côté de la sœur qui semblait très heureuse d'avoir de la compagnie. La plupart des élèves se trouvait en camp d'été en Ecosse, laissant le collège comme vidé de sa substance, et particulièrement silencieux. En temps normal, on entendrait des murmures, des éclats de rire, des gloussements moqueurs, on verrait des bouquets d'uniformes blancs et noirs dispersés sous les grandes arches de la cour intérieure, sous l'oeil vigilant et soupçonneux des religieuses, à l’affût du moindre rapprochement entre les filles et les garçons. Heureusement le parc du collège était immense et permettait quelques accrocs à la règle, mais Candy savait par expérience combien il était risqué de contrevenir au règlement en vigueur. Elle aperçut au loin la grange dans laquelle elle s'était faite surprendre en compagnie de Terry, et elle frissonna d'effroi au douloureux souvenir que cela lui évoquait.

Ils remontèrent la longue allée bordée de platanes centenaires tout en écoutant sœur Adélaïde – c'était son nom – leur exposer les modifications qu'avait connues le collège depuis leur départ : la rénovation du réfectoire, la modernisation des chambres qui disposaient toutes désormais de l'électricité, l'agrandissement de l'aile gauche du bâtiment pour pouvoir accueillir plus d'élèves, et même l'installation d'un poste de radio dans la salle commune !

- Je ne savais pas sœur Grey amatrice de ce genre de... distractions... - fit Candy qui avait gardé en mémoire la rigidité de la mère supérieure.
- Disons que certaines choses ont évolué depuis qu'elle a pris sa retraite – répondit la religieuse avec un petit sourire en coin tout en poussant la lourde porte du bâtiment qui grinça en s'ouvrant, laissant le bruit se répercuter en écho sur les parois d'un long couloir sombre et vide au sol carrelé de larges dalles noires et blanches.
- Soeur Grey a pris sa retraite ? - s'écrièrent ensemble Terry et Candy. Ils n'avaient jamais songé qu'elle puisse un jour s'arrêter...
- J'imaginais que cette vieille toupie occuperait son poste comme le pape, jusqu'à sa mort !... - se dit Terry en fronçant les sourcils de déception, contrarié de devoir renoncer à l'opportunité qui lui était donnée de la faire enrager comme autrefois...
- Cela va faire quatre ans qu'elle s'est retirée – répondit sœur Adélaïde tout en les conduisant vers le fond du couloir – mais elle habite toujours dans le collège.
- Qui donc a a pris sa suite ? - s'enquit Candy, intriguée. Les noms et visages des sœurs pouvant prétendre à la succession défilaient dans sa tête sans qu'elle puisse déterminer un choix particulier. Pour elle, elles étaient toutes aussi rigides et glaciales les unes que les autres !
- Vous allez le savoir très rapidement... - fit la religieuse en toquant à une porte avec un sourire énigmatique. Le bruit sourd d'un fauteuil qu'on recule leur parvint tandis qu'elle poussait la porte laissant apparaître une pièce que le jeune couple avait eu l'occasion de fréquenter plus que de coutume... La silhouette debout derrière l'imposant bureau releva la tête et Candy sursauta de surprise.
- Soeur Margareth, vous, ici ??? - s'écria-t-elle, oubliant toute formule d'usage.

Un sourire amusé s'étira sur les joues replètes de la religieuse.

- En effet, Candy, c'est bien moi...

La jeune blonde restait immobile sur le pas de la porte, stupéfaite. Soeur Margareth, Soeur Margareth était la nouvelle mère supérieure !

- Et bien, Candy, je vous ai connue beaucoup plus loquace!... - fit la soeur en s'avançant vers elle. Elle aperçut Terry en retrait, et un nouveau sourire, cette fois plus éloquent, apparut sur son visage. Quand elle avait été informée de la visite des ses deux anciens élèves, elle n'avait pas parue surprise, devinant ce qu'ils étaient devenus l'un pour l'autre. Elle l'avait compris rapidement à l'époque en les observant et s'était émue de cet amour qui naissait sous ses yeux. Deux beaux jeunes adultes se tenaient à présent devant elle, visiblement très amoureux l'un de l'autre mais aussi très étonnés de la découvrir ici.
- Pardonnez-moi, ma ssss..., pardon ma mère – bredouilla Candy en la saluant – Cela doit être l'émotion. Je suis si heureuse de vous revoir !
- Moi aussi, Candy... - fit sœur Margareth en lui prenant les mains – Cela me réchauffe le cœur de voir la ravissante jeune femme que vous êtes devenue. Nous nous étions fait tellement de souci quand vous avez subitement quitté le collège ! Heureusement, votre oncle nous avait écrit quelque temps plus tard pour nous rassurer...
- Je regrette le souci que j'ai pu vous causer, ma mère. Mon départ fut en effet très précipité... – fit Candy, embarrassée, en regardant du coin de l'oeil Terry, dont les traits s'étaient durcis à l'évocation de ce triste souvenir - Je ne manquerai pas de remercier mon oncle pour cette attention quand je le reverrai...

La religieuse les invita à s'asseoir sur un canapé de velours marron, placé contre le mur, face au bureau. Le mobilier n'avait pas changé mais on avait repeint la pièce en blanc et changé les rideaux. La lumière du jour à travers les grandes fenêtres apportait une atmosphère chaleureuse insoupçonnée qui contrastait singulièrement avec celle qu'ils avaient gardée en mémoire. On distinguait le parc par une porte-fenêtre entrouverte d'où remontait le chant des oiseaux qui jouaient à cache-cache dans le feuillage des arbres, à l'ombre des rayons ardents du soleil estival.

Le temps s'est arrêté ici... - se dit Candy, mélancolique, absorbée par le charme serein des lieux. Elle ne regrettait pas d'être venue au collège, qu'elle redécouvrait avec des yeux nouveaux, libérée de ses tourments d'alors. Le voile gris de ses souvenirs se déchirait peu à peu, et le regard empreint de tendresse que Terry lui adressait acheva de le consumer.
- Combien de temps restez-vous à Londres ? - l'interrompit dans ses pensées Soeur Margareth tout en prenant place à son tour dans un fauteuil.
- Nous restons ici pour deux semaines seulement – intervint Terry, ayant remarqué la mine songeuse de son amoureuse – Le temps pour nous de célébrer nos fiançailles, puis nous retournerons dans la famille de Candy, pour notre mariage... - poursuivit-il en s'enfonçant un peu plus dans les coussins du canapé. Il avait dit cela avec un naturel déconcertant qui le surprit lui-même, lui, si secret auparavant. Mais il était si heureux et si fier d'épouser Candy, qu'il aurait pu le crier à la terre entière !
- Quelle merveilleuse nouvelle ! - s'exclama la mère supérieure – J'espérais secrètement que vous alliez m'annoncer cela en venant ici. Vous m'en voyez ravie !

Elle les observait, les yeux pétillants de joie, un sourire béat sur les lèvres. Soeur Adélaïde revint alors, poussant un chariot sur lequel étaient posés théière fumante, tasses et petits fours. Candy jeta un œil gourmand sur la pyramide de scones qui s'offrait à ses papilles, la faisant saliver d'envie, mais le regard en biais que lui lança Terry l'obligea en grimaçant, à rentrer la langue qu'elle s'apprêtait à passer sur ses lèvres.

Le service effectué, sœur Adélaïde s'éclipsa en les saluant discrètement de la tête.

- Bien ! - fit alors sœur Margareth en soupirant d'aise – Maintenant que nous sommes seuls, vous allez pouvoir me raconter ce que vous êtes devenus tous les deux. J'aimerais bien aussi que vous me donniez des nouvelles de tous vos amis. Cela me rajeunira un peu.

Elle avait dit cela en gloussant, son corps tout secoué de rire . Candy se souvenait de la personne charmante et compréhensive qu'elle avait été avec elle, mais découvrait une personne plus détendue, affranchie de l'autorité absolue de sœur Grey. Elle n'avait pas beaucoup changé, si ce n'étaient quelques rides au coin des yeux qui lui donnaient un air plus sage malgré l'espièglerie qui y pétillait.

Ce fut Candy qui prit la parole, Terry se contentant d'acquiescer par endroit. Il n'était pas facile de résumer dix ans d'une vie en quelques minutes, sachant qu'elle devait en occulter certains aspects douloureux. Soeur Margareth n'ignorait rien de la brillante carrière que connaissait Terry mais ne savait pas que Candy était devenue infirmière, et exprima un grand enthousiasme à cette annonce. Quand elle apprit la mort d'Alistair à la guerre, elle ne put retenir ses larmes et dut se moucher à plusieurs reprises.

- Mon dieu, quelle tristesse ! - sanglotait-elle – Nous avons malheureusement perdu de nombreux anciens élèves pendant cette maudite guerre. Dire que ce pauvre monsieur Cornwell en fait partie... Quel malheur !... Il était si sympathique et si attachant. Cela va secouer Soeur Grey quand elle le saura...
- Comment va-t-elle ?
- Très bien pour quelqu'un de son âge. Vous pourrez la rencontrer tout à l'heure si vous le souhaitez. Pour l'instant, elle fait la sieste mais elle ne devrait pas tarder à se réveiller. Pourquoi n'iriez-vous pas visiter les lieux en attendant ?
- Ce n'est pas de refus ! - fit Terry qui s'était aussitôt levé, évitant de croiser les gros yeux que lui faisait Candy, trop impatient qu'il était de se dégourdir les jambes,.
- Parfait ! - s'écria Soeur Margareth, en se levant à son tour – Prenez votre temps. Il fait très bon dans le parc aujourd'hui. Je ne pense pas que vous vous y perdrez. Il n'a pas beaucoup changé depuis votre départ.

Elle se dirigea vers la porte pour l'ouvrir mais s'interrompit dans son élan au dernier moment, comme embarrassée. Un sourire nerveux crispait son visage tandis que ses joues rosissaient d'un certain émoi.

- Pourrais-je juste vous demander une petite faveur, Terrence, avant de partir ? - finit-elle par prononcer d'une voix presque inaudible en regardant le bout de ses chaussures.
- Bien entendu ma mère, que puis-je pour vous ? - répondit-il, le sourcil froncé de curiosité devant le comportement subitement étrange de la religieuse.

Il la vit hésiter et rougir de plus belle, puis plonger la main dans la poche de son habit et en sortir une photo du jeune comédien qu'elle lui tendit en baissant les yeux.

- Auriez-vous l'amabilité de me signer un autographe, Terrence ?

Terry émit un hoquet de stupéfaction devant la demande inattendue de la mère supérieure, puis se reprit, ne voulant en aucun cas la mettre mal à l'aise. Elle était si rouge qu'elle en irradiait la pièce !

Il se dirigea vers le bureau et se munissant d'un stylo-plume, griffonna un mot à son attention puis lui rendit la photo qu'elle saisit avec empressement comme si elle craignait qu'on la lui reprenne.

- « Pour sœur Margareth, avec toute mon affection, votre élève rebelle et dévoué, Terrence » - lit-elle tout bas, comme si elle se parlait à elle-même. Puis elle releva la tête, à la fois émue et ravie – Merci, merci beaucoup Terrence...

Puis dissimulant de nouveau la photo dans sa poche, elle ajouta avec une moue de petite fille fautive :

- Surtout n'en parlez pas à Soeur Grey, elle me le reprocherait...
- Ne vous en faîtes pas ma mère, cela restera entre nous... - lui répondit-il avec un clin d'oeil complice. Puis il pivota sur ses talons en direction de Candy qui l'attendait sur le seuil de la porte, avec un sourire attendri.


Il lui prit la main et l'entraîna dans le couloir qu'ils parcourent à vive allure jusqu'à la sortie, riant comme des adolescents. Le parc s'étendait majestueusement sous leurs yeux, identique à leurs souvenirs et un sentiment étrange s'empara d'eux, la nostalgie d'un passé révolu qui réveillait tout un flot de sensations et d'émotions. Ils se promenèrent tout d'abord autour du collège, longèrent le dortoir des filles, puis celui des garçons, peinant à déterminer quel balcon correspondait à leur chambre. Le temps avait fait son œuvre et effacé ce petit détail de leur vie d'alors, mais ce fut Terry qui parvint le premier à identifier avec certitude la chambre de Candy.
- Tu sais que j'avais l'habitude de t'observer chaque soir de mon balcon ? - lui dit-il, songeur - Je suivais ta silhouette à travers les rideaux, guettant le moment où tu ôterais ta robe de chambre...
- Tu m'espionnais ??? - s'écria-t-elle, indignée, la bouche grande ouverte de stupéfaction.
- Oui, et je n'ai pas honte de le dire. Il n'y avait pas plus belle vision avant de s'endormir... - répondit-il, tel un chat se pourléchant les babines.
- Je n'en reviens pas que tu me dises ça ! Dire que je croyais que tu étais un gentleman... - fit-elle en croisant les bras, retroussant le nez d'un air faussement scandalisé.

Il se tourna vers elle, les poings appuyé sur ses hanches, enchanté de se prêter au jeu de mauvaise foi vers lequel elle l’entraînait.

- C'est vraiment cocasse de se voir reprocher ça par quelqu'un qui n'hésitait pas à se transformer en chimpanzé à jupons pour aller, la nuit de surcroît, visiter le dortoir des garçons !!!
- Alors ça ! Ça ! C'est vraiment malhonnête !!! - s'écria-t-elle, abasourdie par la fourberie de sa remarque – Cela t'a bien arrangé, un soir que tu étais complètement saoul et blessé, que je fasse le mur pour aller chercher de quoi te soigner !!!
- Hé, tout doux ! Pas la peine de prendre la mouche pour si peu, mademoiselle Tarzan-Taches-de-son ! – répliqua-t-il en ricanant tout en appuyant son index sur son joli nez parsemé de taches de rousseur que la colère accentuait.
- Roooooohhhhh ! Je t'interdis de m'appeler comme ça ! - rugit-elle tandis qu'il s'enfuyait en riant - Tu vas voir si je t’attrape !

Furieuse, elle courut à sa poursuite, désireuse de lui demander des comptes. Mais ses élégantes chaussures ne faisaient pas le poids face à de longues jambes masculines. Elle manqua de chuter à plusieurs reprises et se mit à maudire cet être exaspérant aux rires moqueurs insupportables qu'il était redevenu en cet instant.

- Grrrrr ! Ce qu'il peut être énervant parfois ! - se dit-elle tout en enlevant ses souliers qui commençaient à la faire souffrir – Il ne perd rien pour attendre !

Grommelant intérieurement, elle réalisa qu'elle était arrivée au pied de la nouvelle colline de Pony et pressa l'allure pour atteindre le sommet. Adossé contre le vieux chêne, une jambe repliée contre le tronc, il l'attendait tout en mâchonnant la tige d'un trèfle d'un air ironique.

- Tu en as mis du temps, mademoiselle Tach...
- Cela suffit, tais-toi ! - fit-elle, toute essoufflée, en s'adossant à son tour contre l'arbre. Elle aurait plus tard sa revanche, mais pour l'instant, elle ne voulait qu'une chose : se reposer et reprendre des forces - pour pouvoir le ficeler comme un porcelet ! Elle mourait de soif aussi et elle était en nage ! Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris de lui courir après ! Il aurait été bien attrapé si elle ne l'avait pas suivi. Pourquoi fallait-il qu'elle réponde à chacune de ses provocations ??? Peut-être parce-que leur relation fonctionnait ainsi, entre disputes et réconciliations...

Elle tourna la tête vers lui. Son air narquois avait disparu et il avait le regard perdu vers l'horizon.

- A quoi penses-tu, Terry ? - demanda-t-elle.
- Je me disais... Je me disais que cette colline était certainement l'endroit où je me sentais le mieux quand j'étais au collège. Personne ne venait me déranger ici, à part toi qui t'étais approprié le lieu et qui apparaissais à la moindre occasion...
- J'ai bien l'impression que cela ne t'enchantait pas... - observa-t-elle, un brin contrariée.
- Oh non, au contraire ! J'aimais te regarder arriver et je riais en moi-même, car tu parlais souvent toute seule. Je m'étais même un peu demandé au début si tu avais bien toute ta tête...
- Suis-je parvenue à te convaincre du contraire ? - fit-elle, vexée, ses yeux se plissant en deux fentes minuscules sur son joli visage.
- Oh très rapidement, mon cœur ! - dit-il en prenant sa main pour en baiser la paume. Elle se dérida instantanément, fondant comme neige au soleil, incapable de résister à la chaleur de ses lèvres sur sa peau – J'ai vite compris que tes monologues s'adressaient à tes horribles cousins qui te menaient la vie dure en permanence et que tu libérais ainsi toute cette colère en toi. Tu m'as attendri car j'éprouvais la même colère mais je n'avais pas d'exutoire comme le tien...
- Tu as fini par le trouver avec le théâtre...
- Oui, et j'aurais bien voulu que tu sois près de moi à ce moment là...
- On ne peut pas revenir en arrière, Terry...
- Non, tu as raison, mais il y a bien quelque chose que je peux faire à présent et qui m'était impossible autrefois...
- Quoi donc ?
- Ça !

Disant ces mots, il la plaqua violemment contre l'arbre, s'empara des deux mains de son visage et l'embrassa à pleine bouche. Surprise, elle voulut le repousser, mais y renonça tout aussi vite, incapable de résister au doux contact de ses lèvres sur les siennes, à la fois tendres et audacieuses. Quand elles s'écartèrent, elle émit un gémissement de regret qui le fit sourire de satisfaction.

- Tu ne me gifles pas cette fois ? - demanda-t-il sur un ton qui laissait deviner sa fierté d'avoir réussi l'exercice. Elle le fixait amoureusement sans rien dire, les lèvres rougies de la pression de ses baisers. Sur cette colline, entre ses bras, elle lui semblait être transportée dans le temps, ce temps où elle portait un uniforme blanc et lui un costume noir, où leur visage avait conservé les rondeurs de l'enfance et où leurs yeux brillaient encore d'une certaine naïveté jusqu'à ce que tout s'effondre brutalement un soir de septembre... Comme dans un flash, lui revenaient en mémoire ces moments merveilleux qu'ils avaient passés ensemble et toutes les fois où elle avait secrètement espéré qu'il osât l'embrasser de nouveau. Elle n'aurait pas été assez bête pour le gifler cette fois... Mais ils n'avaient pas eu le temps de réitérer l'expérience...

Elle battit des cils, émergeant de sa torpeur et regarda autour d'elle. Rien n'avait changé. C'était les mêmes couleurs, les mêmes odeurs, la même ville de Londres qui s'étendait au loin, à la seule exception près que le jeune homme d’antan qui la tenait dans ses bras n'avait plus peur d'afficher ses sentiments pour elle et n'hésitait pas à le lui prouver. Elle enroula ses bras autour de son cou et l'attira à elle.

- Non, je ne te giflerai pas – finit-elle par répondre – Tant... Tant que tu continueras à m'embrasser...

Il eut un léger mouvement de recul, comme surpris de sa requête, puis son visage s'illumina, et, un sourire aux lèvres, il s’exécuta, d'abord par touches puis avec plus d'ardeur, le souffle de sa respiration se mêlant au sien qui s'échappait de sa bouche entrouverte. Peu à peu, la flamme du désir s'éveilla en eux, crispant leurs gestes, accentuant leurs soupirs, pressant leurs mouvements qui devenaient plus langoureux. Ils perdaient pied, sans équivoque, emportés par la sensualité de leurs élans auxquels le tintement salvateur de la cloche du collège vint mettre un terme avec ses cinq coups qui annonçaient l'heure du thé.

Ils s'écartèrent l'un de l'autre tout essoufflés avec les yeux troubles de ceux que la fièvre emporte. Reprenant peu à peu leurs esprits, ils s'observèrent, à la fois embarrassés et complices, conscients de leur faiblesse commune. Terry haussa finalement les épaules avec un soupir de résignation et, lui tendant la main, lui dit avec un tendre sourire :

- Viens, ne faisons pas attendre sœur Grey...

Fin de la première partie du chapitre 16



Edited by Leia - 19/12/2015, 17:43
view post Posted: 26/10/2015, 17:32 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (Nolwenn @ 20/10/2015, 21:27)
Coucou Leia
Ah... l'embarras de Terry devant la question de Candy, ses pensées à ce moment précis et la culpabilité qu'il ressent, comme c'est bien décrit ! J'ai adoré que Candy l'arrête avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit...
Et, enfin, maintenant on en est sûr : il ne s'est rien passé entre Suzanne et Terry. Quel soulagement !
J'ai parfaitement senti la fureur qui habite encore notre héros préféré au seul souvenir de celle qui l'a tant fait souffrir. D'ailleurs j'avais encore plus envie de l'étrangler, cette affreuse intrigante, même si ce n'est plus d'une très grande utilité à présent.
Et Candy, toujours prête à tout pardonner. On la reconnaît bien là !
J'ai bien ri aussi en lisant le passage sur les moustaches de la mère supérieure...
Bref encore un excellent moment passé grâce à toi. Merci Leia !

Chère Nolwenn,

Ce passage fut un véritable cas de conscience pour moi car comment ne pas écorner l'image si parfaite de Terry en évoquant son passé. Même si le Terry de ma fic est adulte et qu'on peut donc supposer qu'il a eu des expériences avec d'autres femmes, il était difficile pour moi de "dénaturer" le personnage dans le sens où pour la plupart des gens il n'appartient qu'à Candy et ne peut pas se permettre de tenir quelqu'un d'autre entre ses bras, voire plus si affinités... :Demon12: J'espère donc que ce passage n'a pas trop froissé les puristes. ;) Je voulais faire apparaître un Terry moins idéalisé, plus humain et en conséquence plus trouble avec ses démons et ses failles. C'est pour cela aussi que j'ai voulu que Candy ne cherche pas à en savoir plus. Cela lui suffit après tout. Le passé est le passé et elle n'a pas de raison de le lui reprocher. Mais il est vrai que je tenais à préciser la relation uniquement platonique qu'il avait maintenue avec Suzanne (contrairement à ma fic "un passé trop présent", même si dans cette fiction, leur relation éphémère tenait plus de l'alcoolisme de Terry que de ses véritables sentiments...). Final Story nous apprend qu'elle avait caché des lettres de Candy et que Terry finit par le découvrir. C'est moche et indigne d'une personne qui prétend l'aimer. C'est digne d'une intrigante, égoïste et possessive. Je ne pouvais pas lui faire ce cadeau pour sa conduite impardonnable à mes yeux.

J'espère aussi que les fans de la mère supérieure me pardonneront les moustaches que je lui ai accolées. ;)

Merci encore pour ton commentaire Nolwenn. En espérant te lire bientôt (avec ta fic, bien sûr !) :lv12:

QUOTE (satellite72 @ 23/10/2015, 00:48)
Coucou Leia !!!

Ca y est je trouve enfin le temps de mettre un commentaire et avant de l'écrire, je me suis fait plaisir en relisant l'intégralité de ce chapitre 15 qui tient toutes ses promesses... Tout d'abord, nous découvrons un Albert comme on l'aime et qui sait remettre la mère d'Elisa à sa place... avec en plus une interrogation suscitée par la fin de ce passage : de quoi souffre Albert ? (bien que nous en ayons hélas une idée) et surtout quelles conséquences cela va engendrer ( pour lui bien sûr mais aussi pour notre couple préfèré ?)

Disons que j'ai dû prendre cette orientation suite aux révélations de Final Story et j'ai essayé d'apporter une explication à ces révélations. :)

QUOTE
L'arrivée émouvante de Candy et Terry en Angleterre et cet accueil si rassurant du duc m'ont beaucoup plu d'autant plus que tu sais ponctuer toutes ces étapes de momnts à la fois touchants et humoristiques.... Tu connais si bien les personnages de Candy et Terry que cela donne le sentiment qu'ils sont en quelque sorte les tiens... Leurs réactions, leurs propos sont tellement naturels, sont "tellement eux" que lorsqu'on te lit c'est une évidence qu'il ne peut en être autrement...

J'avoue que cela me fait toujours plaisir de lire ça, tu le sais, Satellite ! ;) J'ai toujours peur de passer à côté, que mes répliques ne correspondent pas aux personnages, que cela me met vraiment en joie si ce que j'ai imaginé qu'ils pourraient se dire corresponde à tes attentes.

QUOTE
Et enfin cette complicité et cette intimité si palpables dans la dernière scène accompagnées de cette demande de retourner à St Paul me ravissent toujours autant !!! ( et là Leia je sens d'emblée que tu vas nous gâter quand ils seront de retour dans le fameux collège où tout a commencé...)

Tu ne seras donc pas surprise si je te dis que je suis toujours aussi impatiente de te lire et de découvrir ce que ta superbe écriture et non moins superbe imagination vont nous offrir dans quelque temps... Une fois de plus un grand MERCI Leia et au plaisir de te lire 😃

J'ai hâte moi aussi de travailler sur saint-paul ! Cela doit être bouleversant de revenir dans ces murs où tout a commencé, non ? :Demon12: :Demon12: :Demon12:
Merci d'avoir pris la peine de me laisser ce si gentil commentaire, et aussi pour ton indéfectible fidélité ! :) A très bientôt ! :lv9:
view post Posted: 25/10/2015, 18:51 Commentaires pour "Le point de vue de Terry" - Commentaires pour les Fanfictions
ENFIIIIIIIIIIN, une nouvelle partie de ta délicieuse fic, ma chère Nolwenn ! Dire que j'étais impatiente est un faible mot, mais comme tu as su si bien me le rappeler, je n'ai pas trop à la "ramener" vu le temps que j'ai mis pour écrire mon chapitre 15... ;)
Halalaaaaaaa ! Quelle joie de les retrouver à Saint-Paul et comme cette période de leur vie m'a manqué ! J'adore les pensées que tu fais naître dans l'esprit de Terry, ses interrogations, ses remarques assassines, ses faiblesses qui le rendent d'autant plus humain et réel. La réactivité de Candy n'est pas en reste, c'est un régal de les observer et de voir naître cet amour qu'ils ont encore du mal à comprendre. La présence bienveillante et rassurante d'Albert nous réconforte nous aussi, nos petits coeurs battants à l'unisson des leurs. L'épisode devant la grille du collège est subtil et bien pensé car quand Albert n'est pas là, c'est Alistair qui reprend toujours le flambeau et qui veille sur Candy et ses amis. Il a tout compris cet Alistair ! Son grand coeur et son espièglerie seront toujours d'une grande aide pour tous deux. Alistair est lui aussi amoureux de Candy mais il sait où est sa place et sait s'en contenter contrairement à son frère. Il a déjà compris que Terry va occuper une place importante dans le coeur de Candy et il va se mettre à prendre soin de lui aussi. J'aime beaucoup cet Alistair que tu décris, car c'est vraiment lui, l'ami fidèle qui agit pour le bonheur de son amie. J'ai vraiment hâte de lire la suite car le festival de mai va bientôt approcher et là, je trépiiiiiiigne car je sais que tu feras des merveilles ! Merci, merci pour ce bon moment de lecture que je viens de passer avec toi. Et à très vite, j'espère ! :)
view post Posted: 23/10/2015, 21:20 Commentaires pour Une rencontre inattendue - Commentaires pour les Fanfictions
Chère Nolwenn,

Je voudrais te remercier pour ce beau cadeau que tu m'as fait. Cela fait des mois que tu me l'as envoyée et déjà à la première lecture, j'avais vraiment été émue et touchée par cette jolie fic dont tu m'avais faite l'héroïne. En effet, comment ne pas se sentir honorée en lisant ta prose, car tu sais combien je suis admirative de ton immense talent. Voir mon prénom évoluer au fil des lignes que tu as imaginées, découvrir ton interprétation de ce moment de ma vie qui m'a beaucoup marquée puisque j'ai bel et bien été devant cet immeuble, dans ce joli quartier de Greenwich village, ont réveillé en moi bien de délicieux souvenirs. Eh oui, étrangement, comme dans ta fic, bien que le choix de cet immeuble soit le fruit de mon imagination, la présence de Terry était bel et bien palpable, et je m'attendais à le voir sortir dans la rue à un moment ou un autre. Il n'en fut pas le cas bien sûr mais ta fic a réparé cette frustration avec brio. Alors, merci, merciiiiiii chère Nolwenn pour ce magnifique cadeau que tu m'as fait et qui restera à jamais très cher à mon cœur. :lv7: :lv7: :lv7:

view post Posted: 20/10/2015, 15:04 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (Terry4Candy4Ever @ 19/10/2015, 00:42)
I agree; Suzanna does NOT deserve Terry at all. He's all for Candy... only ;)
Leia, you are welcome for the comment and I look forward to reading chapter 16... It is as if I was seeing all the scenes of the fiction on a TV screen because I'm so into it ;) ;)

Merci Terry4Candy4Ever ! Je vais me mettre au travail ! :)

QUOTE (CandyTerryforever @ 19/10/2015, 02:11)
SaLut Leia,
Bravo pour cette suite , encore un admirable épisode, la discussion dans le lit après la nuit d'amour. On met les choses au point. Rien de tel qu'une bonne explication pour mettre tout à plat.
J'attends les prochains chapitres avec impatience. Ton talent continue de m'éblouir. :happy:
A bientôt.

Merci CandyTerryforever :)
J'espère ne pas avoir trop écorné l'image parfaite de Terry ;) Dans de parfaites conditions, il aurait pu attendre Candy et se réserver que pour elle. Puis je me suis dit qu'il était loin d'être parfait, qu'il le lui avait assez souvent prouvé, et que ce n'était pas plus mal qu'il ait acquis une certaine expérience, expérience dont il saurait tirer bénéfice pour l'appliquer ensuite avec Candy. :Demon12:

QUOTE (Glynda08 @ 19/10/2015, 17:01)
Bonjour Leia,

La réputation de cette fic traverse le Candyword depuis un moment. Et m'a été vanté plus d'une fois par des copines.

ha bon ?????? :blink: :blink: :blink:
Cela me fait très plaisir en tout cas de l'apprendre. Merci à tes copines pour cette gentille publicité. :)

QUOTE
Je suis donc arrivée aujourd'hui dans cette histoire, avec curiosité certes, mais aussi l'assurance de passer un bon moment de lecture en cette journée de repos.

Mais ce que je n'avais pas prévu, c'était de me faire littéralement happer dans ton inspiration féconde entre imaginaire et réalité !


L'amour impossible de nos chers héros dans une suite possible a toujours été un sujet en or dans mes choix de fics à lire, je ne m'en cache pas. Qu'elles se déclinent sous mille et une formes. Tragédies bouleversantes, comédies rafraîchissantes, tout est bon pour nous faire vivre les plus belles émotions.

Mais ton histoire représente à elle seule le huitième art qui peut émouvoir jusqu'aux larmes les plus durs à cuire d'entre nous et nous transporter vers les sommets du romantisme !

Je suis totalement sous le charme de ton histoire alors que je ne suis qu'au chapitre 5 :P de cette longue fic !
J'ai encore presque tout à découvrir et je me réjouis d'avance qu'il me reste beaucoup de pages à feuilleter fébrilement avant de rattraper mon retard :P

Je vais essayer de commenter épisodiquement entre mes lectures si tu veux bien. En tout cas j'ai déjà pris rendez-vous avec le chapitre 6 :D

Merci Leia

À bientôt !!

Merci Glynda pour toutes ces belles paroles même si le mérite revient à 90% à Kyoko Mizuki qui a créé ces personnages. Je suis très heureuse de savoir qu'elle te plait et que tu prends plaisir à découvrir chaque nouveau chapitre. Au moins, toutes ces idées farfelues qui me passent par la tête et que je mets à plat par la suite, ont une utilité. ;) C'est toujours encourageant de savoir que ce qu'on écrit plait à d'autres. On a beau dire, cela a son importance même si à l'origine j'avais commencé Lettres à Juliette sur l'insistance de Josephine Hymes, et je ne pensais pas que j'écrirais autant de chapitres. J'espère que ça ne te découragera pas ! :lol:

A très bientôt j'espère ! :)

QUOTE (Anneth White @ 20/10/2015, 00:25)
Hi dear Leia, finally i READ ALL THE AMAZING 4 LAST CHAPTERS.. i was a fool! i only read the last one, but i was confused!! but now I understans everything, i am totally fascinted. i love everything of it:

Dearest, you're so dithyrambic with me that I'm blushing ! :D

QUOTE
- The intimate conversations... and more lovely encounters since terry and candy declared openly their love in Verona (thanks for those romantic moments.)
- Patty and Alessando story (i have to read that minific... i just loved it)

I'll write a mini fic about them as soon as I've ended letters to juliet ;)

QUOTE
- candy saying goodbye to her friends in Verona, and also the way the people accepted their love and were respectful about that.
- Eliza in a hospital... well that is the perfect end for her... keep her there :lol:

Well, that sounds a bit easy as an ending but I could not resist doing that to her. But who knows if she'll really end like that ?... ;)

QUOTE
- Albert taking the correct decisions about his cousins... including neal and his mother... :fight:
- Is albert ill? his heart is giving him problems? mmm..... so bad.... :sad2:

Well, I'll develop it more in future chapters...

QUOTE
- Terry holding Candy in the ship and that sugestive conversationg (oh... I love this couple) before arriving to southampton.... :lv5: :lv9: really i love all the romanticism, and erotism at the same time that they exhale!!! :lv6:
- Arriving to the Duke´s castle was so funny but at the same time so tender, with candy feeling with nouseus because she feels so nervous.

The castle from Downton abbey inspired me... ^^

QUOTE
- The wedding will be at Pony´s (YES!! i remember that wedding wrote by you in the past...and don´t know if you will create another scene...that i read some years ago is still in my heart, as one of the most beautiful memories of a bride!!!)

I really loved writing that scene indeed ! But that time, there will be some changes...

QUOTE
- Terry wanting to expend the night with her... and she refuising... althougt for only some minutes.... i loooove that part of the conversation!!

What a disappointment for him ! jajajaja !!!!

QUOTE
- Does terry still smoke?? a surprise for me!! with candy close to him...would be his last moments with a cigarette for sure...

I fear he does and drinks too, but I think Candy will put some order in those vices.

QUOTE
- candy walking alone in the castle at night!! i love that part too.!!

She's very brave ! I would have never dared walking alone in an old castle ! :Hein33:

QUOTE
Well my dear THANKS for the romantic reading you have gave me!! i enjoyed SO MUCH all the new chapters... and i will be wating for the continuation...

- and again really james frasier his ancestor??? i love that part too....

I looooove so much that character that I could not resist adding him in my fanfiction.

Muchas gracias for your so nice comments my friend. I really hope you'll like next chapters as you did. ;)
view post Posted: 18/10/2015, 14:40 Commentaire pour Lettres à Juliette - Commentaires pour les Fanfictions
QUOTE (Terry4Candy4Ever @ 9/10/2015, 16:44)
Chère Leia,

Je ne sais comment exprimer la plaisir que j'ai à lire cette histoire... Merci, Merci, Merci et, of course, j'attends la suite avec impatience :rolleyes: :rolleyes:

Bon courage!!!

Merci Terry4Candy4Ever ! :)
Maintenant, il ne me reste plus qu'à attaquer le chapitre 16 ;)

QUOTE (Ajamaiscandyneige @ 11/10/2015, 20:48)
Oh Leila,
Merci de nous régalé de ton talent.... Je suis partagée entre attendre un plus long chapitre ou lire tout de suite.😉😉😉
Pour l'instant je ne tient pas longtemps.
Bravo encore et j'attend avec impatience la suite 😁😁😁

Merci Ajamaiscandyneige ! :)
J'espère que cette fin de chapitre t'a plu :)

QUOTE (Anneth White @ 18/10/2015, 03:24)
Oh my dear Leia, I hadn´t see the new chapter AND IT WAS AMAZING!!, I was as surprised as Terry... candy must not ask those uncomfortable questions!! but she realize.... and about Susana!! there is no option of terry having any affair with her!!. Yes!! I want to know about Terry and his new cousin encounter (=Eliza), also about them going to Saint Paul College again!!. I love, love, that intimacy!! and really?? James Fraser????!!! thanks my dear Leia!! I love your fic!! you know that!!!

Dearest Anneth,
I understand you missed it because of the long time it took me to write it ! ;)
I hope you liked that introduction to Terry's hometown and the way the Duke welcomes Candy.
Of course I could not imagine Terry between's Suzanna's harms. She does not deserve it at all, after what she did later to Terry. Hiding Candy's letters is really evil.
And yes, I could resist to add a nod to Jamie Fraser from Outlander since he's scottish ! i hope Diana Gabaldon will not blame me for that. ;)
248 replies since 11/10/2011