candycandy, candyterry, candycandyfinalstory, anohito
Forum candyneige.com

Lettres à Juliette, (sans rapport avec une autre fanfic du nom de "les lettres à Juliette"...)

« Older   Newer »
  Share  
Leia
view post Posted on 15/5/2013, 17:01 by: Leia
Avatar

Membre Actif >100 messages

Group:
Member
Posts:
326

Status:


Chapitre 11



Patty se regarda dans le miroir de sa salle de bains et un sourire de satisfaction se dessina sur ses lèvres. C’était la première fois depuis son arrivée impromptue à l’hôpital qu’elle revêtait une robe, et elle s’en réjouissait. Alessandro allait enfin pouvoir la découvrir dans autre chose qu’une chemise de nuit. Cela la mettait toujours mal à l’aise d’être devant lui dans cette tenue. Qui ne l’aurait pas été ? Il n’est pas commun de recevoir son soupirant en pyjama…

Elle réajusta le col bateau de sa robe jaune pâle et serra un peu plus le fin ruban qui ceinturait sa taille pour la mettre un peu plus en valeur. Elle fit quelques pas dans la chambre et ne ressentit aucun trouble tel que celui qu’elle avait éprouvé la veille et qui l’avait faite échouer dans les bras puissants du médecin. Soulagée, elle alla s’assoir sur le bord du lit, en position d’attente. Il allait certainement être surpris de la voir ainsi, habillée élégamment et marchant droit vers lui sans trébucher. En pensant à cette éventualité, une pointe de regret lui serra le cœur car cela signifiait qu’il allait certainement l’autoriser à quitter l’hôpital, et bien que ce ne fût pas l’endroit le plus palpitant de la ville, elle n’en restait pas moins désolée de devoir en partir. Elle ne voulait pas se séparer de lui. Comment pouvait-elle être assurée qu’ils continueraient à se voir si elle s’éloignait de lui ? C’était une question qu’ils allaient devoir assurément évoquer et elle commença à en élaborer quelques unes dans sa tête pour être sûre de ne rien oublier.

Le bruit de cognements précipités contre sa porte la soutira de sa rêverie.

C’était lui !!! Par chance, Candy avait du retard et elle espérait secrètement qu’elle prendrait son temps pour la rejoindre. Elle se redressa sur son lit, mit une dernière fois de l’ordre dans ses cheveux, et répondit d’une voix chantante :

- Ouiiiii ? Entrez !...

La porte s’ouvrit et le sourire radieux qu’elle arborait s’arrondit instantanément d’étonnement. Bouche bée, blême et tremblante, elle prit appui sur le rebord du lit pour ne pas s’évanouir. La personne qui venait d’entrer était bien la dernière dont elle aurait imaginé la présence à Vérone, encore moins dans sa chambre !

- Bonjour Patty – fit Terry, essoufflé d’avoir trop couru dans les couloirs. Il balaya la pièce du regard et ajouta – Pourrais-tu me dire où se trouve Candy ?

*********



Candy allait frapper à la porte de la chambre de Patty quand elle s’interrompit dans son élan. Elle percevait le murmure de plusieurs voix à travers la cloison. Son cœur bondit dans sa poitrine. Elle ne pouvait les distinguer clairement mais elle était certaine d’une chose : Terry était là !!! C’est ce que Sidney Wilde lui avait déclaré une demi-heure auparavant. Terry savait qu’elle était à Vérone et il savait aussi que Patty se trouvait dans cet hôpital. Il devait être elle maintenant et il l’attendait…

Elle n’avait plus qu’à baisser la poignée de la porte et elle le retrouverait… Hésitante, elle avança la main sans aller jusqu’au bout de son geste. Comment allait-il réagir en la voyant ? Il avait l’air si désespéré dans sa lettre ! Peut-être allait-il lui cracher tout son mépris à la figure puisqu’il la croyait mariée ? Allait-il accepter de l’écouter ? Allait-il la croire ?

Elle réalisa alors que Patty avait déjà dû tout lui expliquer, que tout ceci n’était qu’un tissu de mensonges et qu’il n’y avait pas une once de vérité dans tout cela. Tout le long du chemin jusqu’à l’hôpital, elle s’était demandée comment cette information erronée avait pu lui parvenir et comment il avait pu y accorder crédit aussi facilement. En y réfléchissant, elle comprit qu’elle aurait pu commettre la même erreur si elle avait été à sa place. Ils étaient tous deux tellement imperméables au bonheur depuis si longtemps, on le leur avait interdit à de si nombreuses reprises, que le moindre soupçon pouvait leur paraître une évidence, une nouvelle raison pour ne pas vouloir y croire…

Mais à présent qu’il se tenait là, à quelques mètres derrière cette porte, elle était bien résolue à lui prouver qu’il pouvait abandonner ses doutes et ses craintes car il était bel et bien celui qu’elle aimait éperdument, celui qui occupait toutes ses pensées depuis le collège : le grand amour de sa vie…

D’une main plus assurée, elle poussa enfin la porte, le cœur battant à tout rompre, la respiration frémissante. Mais alors qu’elle pénétrait dans la chambre, la cruelle désillusion qu’elle ressentit en croisant l’unique regard masculin de la pièce, celui du docteur Biazini, la laissa interdite. Un soupir d’abattement s’échappa de sa poitrine et elle éclata en sanglots…

**********



Le taxi s’arrêta devant la petite place ombragée où se trouvait la trattoria qui abritait le club de Juliette. C’était bien l’endroit que lui avait indiqué Patty. Il rit intérieurement en repensant à la tête qu’elle avait faite en le voyant surgir dans sa chambre. Visiblement, ce n’était pas lui qu’elle attendait. La stupéfaction suivie de la déception qu’il avait lues sur son visage l’avait d’ailleurs intrigué. Mais il n’était pas resté assez longtemps pour en savoir plus, car, dès l’obtention de sa réponse, il avait promptement quitté l’hôpital pour repartir vers le centre ville. Son impolitesse n’allait certainement pas accroître le peu d’estime qu’elle avait de lui, mais en cet instant, peu lui importait ce qu’on pensait de lui, seule comptait cette idée fixe qui l’obsédait : retrouver Candy au plus vite !

- Voulez-vous que nous vous attendions, monsieur Grandchester ? – demanda Roberto au jeune aristocrate alors qu’il se penchait vers la portière pour sortir du véhicule. Ce dernier tourna la tête et lui répondit d’une voix très calme malgré l’état de fébrilité extrême dans lequel il se trouvait.
- Ce ne sera pas nécessaire, Roberto, merci. Vous avez été d’un grand secours jusqu’à présent, mais je crois que je pourrai me débrouiller désormais.

Le majordome opina du chef avec un sourire entendu.

- Ma mission est donc accomplie. Je vous souhaite beaucoup de chance, monsieur Grandchester, et par dessus tout, beaucoup de bonheur.

Déstabilisé par ces paroles d’encouragement, Terry le remercia d’un discret signe de tête. Le bonheur se tenait en effet à portée de main, et il avait encore du mal à le croire. Il lui suffisait de faire quelques pas de plus, et il allait enfin pouvoir le toucher, le serrer dans ses bras et le retenir à jamais. Il sortit du taxi et s’adressa une dernière fois à son nouvel ami.

- Veuillez remercier le comte pour son aide précieuse. Je n’oublierai jamais ce qu’il a fait pour moi…
- Je n’y manquerai pas, monsieur Grandchester. Hâtez-vous à présent. Vous n’avez que trop perdu de temps !

Le majordome le salua de la main puis indiqua au chauffeur, par une tape sur le dossier de son siège, qu’ils pouvaient partir. Le taxi s’éloigna lentement, laissant Terry seul avec ses incertitudes. Le jeune homme se retourna et regarda la façade de l’auberge dont l’ombre bienfaitrice se projetait sur les tables de bistrot regroupées devant elle. Etrangement, le lieu correspondait bien à ce qu’il avait imaginé : une placette de fin gravier bordée d’arcades qui soutenaient des immeubles vieux de plusieurs siècles parmi lesquels se distinguait la trattoria Giulietta et le tilleul centenaire qui en protégeait l’entrée. Un petit écrin de tranquillité à l’écart de l’agitation de la ville…

Malgré sa nervosité, il traversa la place d’un air qui se voulait détendu, se faufila entre les tables, faisant fi des convives qui déjeunaient, et pénétra dans le restaurant. Un courant d’air vint lui caresser le visage et il ferma les yeux de contentement. Il faisait si chaud à l’extérieur que cette agréable sensation mit en suspend son appréhension pendant quelques secondes.

Il chercha Candy du regard dans la salle. Où pouvait-elle donc se trouver ? Il s’approcha du comptoir derrière lequel trônaient plusieurs rangées de bouteilles d’alcool de toutes qualités. Un homme de forte carrure et au visage taillé à la serpe, occupé à remplir deux verres de vin, leva ses sourcils épais et broussailleux en l’apercevant.

- Si ? – demanda-t-il sans grande amabilité en reposant sa bouteille.
- C… Candy ? – bredouilla Terry pour tout sésame, les rares mots d’italien qu’il connaissait ne pouvant l’aider outre mesure dans cette situation.
- Ah, Candy !!!!

Le visage du taciturne bonhomme s’illumina immédiatement. Il posa son torchon sur le rebord du meuble, et se dirigea vers un passage attenant au comptoir. Il écarta le rideau qui en dissimulait l’entrée, se posta devant un escalier à demi caché sur le côté dans l’obscurité, et plaça ses mains en porte-voix autour de sa bouche. Sa grosse moustache noire se mit à trembler tandis qu’il hurlait quelque chose en direction de l’étage. Aussitôt après, on entendit quelqu’un dévaler les marches en courant, et le visage souriant d’une jolie jeune femme brune apparut dans l’embrasure. Elle dévisagea Terry un instant sans rien dire. Il la regardait faire incrédule, embarrassé par la curiosité de ses pupilles sombres qui le dévisageaient. Isabella se dirigea enfin vers lui, et il tressaillit aux douces paroles qu’elle prononça alors qu’elle prenait ses mains entre les siennes et les serrait chaleureusement.

- Bonjour Terrence. Nous vous attendions…

Fin de la première partie du chapitre 11



Edited by Leia - 15/5/2013, 21:44
 
Top
59 replies since 22/11/2011, 18:57   34650 views
  Share