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Lettres à Juliette, (sans rapport avec une autre fanfic du nom de "les lettres à Juliette"...)

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Leia
view post Posted on 20/9/2013, 19:08 by: Leia
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Chapitre 12



Il avait fallu un long moment à Candy pour retrouver ses esprits. Les premières minutes, elle s'était sentie flotter, les membres engourdis comme si on l'avait enveloppée de coton. Puis peu à peu, l'excitation avait pris le dessus et l'avait emportée vers un état qui rappelait celui de l'ivresse, une euphorie difficilement maîtrisable qui la transportait du rire aux larmes.

Terry… Terry est ici !… Je l'ai retrouvé !!!… - se disait-elle en s'observant dans le miroir. Le visage bouleversé que son reflet lui renvoyait témoignait bien de cette réalité. A travers ses larmes, elle percevait distinctement la joie qui brillait dans ses yeux et rosissait son teint. Elle porta sa main à la bouche et pouffa de rire, gênée par cet excès de bonheur qui la grisait. Elle recula d'un pas, et les yeux fermés, s'adossa contre la commode. Le beau visage de Terry revenait en boucle dans son esprit, sa voix grave et tendre la faisant tressaillir de la pointe des pieds à la racine des cheveux. Elle se remémorait le moment magique de leurs retrouvailles, ce regard aux milles nuances qui avait capturé le sien, et cette sensation divine de délivrance qui l'avait saisie, si violemment qu'elle en avait eu la respiration coupée. Elle croisa ses bras autour d'elle pour retrouver la chaleur du contact de son corps contre le sien quand il l'avait enlacée et murmuré son prénom, à plusieurs reprises, pour s'assurer que c'était bien elle et non pas un songe éveillé. Elle frissonna, son cœur palpitant un peu plus vite. Les éclats de rire de Terry occupaient l'espace, entraînant un sourire complice sur son joli visage. Ces quelques heures en sa compagnie avaient passé si vite !

Elle soupira de ravissement et se mordit les lèvres pour ne pas hurler, submergée par ce flot d'émotions dont la folle intensité aiguisait chaque cellule nerveuse de son corps. Tremblante, elle se déplaça jusqu'au lavabo et se rafraîchit le visage et le cou d'un gant humide. Cela calma quelques secondes la fébrilité qui l'animait, laquelle reprit de plus belle quand la cloche de l'église du quartier fit tinter ses sept coups.

- Sept heures !... Sept heures seulement ?... – gémit-elle, les yeux écarquillés de consternation - Comment vais-je pouvoir attendre jusqu'à demain pour le revoir ? Comment vais-je pouvoir tenir aussi longtemps loin de lui ???

Elle pensa alors à Patty qui devait trépigner d'impatience dans sa chambre et sans perdre une minute, elle quitta la pension et remonta la rue en courant. Il n'était pas très convenable qu'une demoiselle de sa condition se comportât ainsi, mais elle n'en avait que faire. Elle était si heureuse ! Et elle voulait partager sa joie au plus vite avec son amie.

Quand, essoufflée, elle poussa la porte de la chambre de Patty, cette dernière, assise à une table, était en train de terminer son repas. Le séduisant docteur Biazini, assis à côté d'elle, leva les yeux vers Candy, et comprit immédiatement qu'elle venait de vivre un événement extraordinaire.

- Patty… - murmura Candy, la gorge nouée par l'émotion.

La jeune brune posa sa fourchette, pivota sur sa chaise et dirigea avec appréhension son regard vers son amie. Ce qu'elle lut dans ses yeux la rassura immédiatement. Elle poussa un soupir de soulagement et se précipita vers elle, manquant dans son excitation de renverser son plateau, puis prit ses mains dans les siennes, les serrant contre son cœur.

- Alors ?... Tu… Il… - demanda-t-elle, fébrile, les yeux brillants de larmes.

Candy opina frénétiquement de la tête.

- Oui, Patty, oui… - bredouilla-t-elle, la voix étranglée par un sanglot de joie.

Emportées par l'enthousiasme, elles laissèrent échapper en sautillant une rafale de cris hystériques que le médecin, effaré, s'empressa de modérer avec moult gestuelle pour éviter d'alerter tout le personnel de l'hôpital. Il les observait, toute à leur joie commune, et sentit rapidement qu'il était de trop. Il s'éclipsa discrètement, un peu déçu que son départ ne soit pas plus remarqué, et repartit vers son bureau en haussant les épaules, convaincu qu'il était inutile de chercher à sonder ces êtres insaisissables qu'étaient les femmes, d'autant plus si elles venaient d'Amérique…

*********



- NOM D'UNE PIPE !!! TU L'AS EMBRASSE ???

Patty s'était exclamée si fort qu'il y avait peu de doute que l'ensemble de l'hôpital ne l'ait pas entendue…

- Oui ! – pouffa Candy en rougissant.

Allongées en travers du lit, la tête en appui sur leur bras replié, les deux amies étaient occupées à commenter les retrouvailles. Patty, très exigeante, voulait connaître tous les détails, et la révélation de Candy venait de dépasser toutes ses espérances.

- Mazette, Candy, je te savais audacieuse mais je ne t'aurais jamais imaginée aussi entreprenante ! – gloussa-t-elle, l'œil brillant de malice.
- Moi non plus - répondit Candy en rougissant de plus belle - Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête. Il se tenait là devant moi, les mains dans les poches à fixer ses pieds et tout à coup, n'y tenant plus, j'ai voulu le remuer et… Je l'ai embrassé !
- Pour être remué, il a dû bigrement l'être ! – s'esclaffa Patty – Quelle tête a-t-il fait ?
- Ça !!! – fit Candy en imitant l'air ahuri qu'avait affiché son amoureux.

La tête de Patty bascula en arrière dans un grand éclat de rire.

- Comme j'aurais aimé être une petite souris pour assister au délicieux spectacle du grandissime Terrence Grandchester en train de se faire terrasser par la malicieuse ingénue que tu es…
- A vrai dire, la dernière fois qu'il m'avait embrassée, je lui avais donné une gifle mémorable. Je voulais me faire pardonner… - pouffa Candy devenue écarlate.
- Je suis certaine qu'il n'a eu aucune difficulté à le faire…

Candy acquiesça en souriant. Elle avait si souvent regretté sa vive réaction en Ecosse alors qu'il avait baissé la garde et lui avait révélé ses sentiments. Elle avait été si stupide ! Elle avait par la suite payé cher cet excès d'orgueil car il n'avait plus jamais osé renouveler l'expérience, jusqu'à ce qu'elle ose cet après-midi prendre l'initiative. Son cœur se mit à battre plus vite à la pensée qu'il pourrait la prochaine fois chercher à lui montrer qu'il avait retrouvé toute sa hardiesse…

- Mais dis-moi, Candy, comment se fait-il que tu ne sois pas avec lui à l'heure qu'il est ??? – lui demanda Patty, une pointe de reproche dans la voix.
- C'est la première de "Roméo et Juliette" demain soir et je ne voulais pas le déranger dans ses répétitions. Il a déjà assez perdu de temps aujourd'hui.
- Bigre ! Je ne sais pas comment tu vas tenir ! Si j'étais à ta place, je n'en dormirais pas !
- Je crois en effet que la nuit va être longue… - soupira-t-elle.
- Si tu veux, tu peux dormir ici. Je peux demander à ce qu'on installe un lit de camp…
- Merci Patty mais je ne serais pas d'une très bonne compagnie. Je risque d'être tellement agitée que je t'empêcherai de dormir…
- Essaie quand même de te reposer quelques heures car j'aurais besoin de toi dans la matinée…
- Volontiers Patty mais de quoi s'agit-il ?
- Alessandro est venu m'annoncer que je pouvais quitter l'hôpital. J'ai besoin de trouver un endroit où loger. Tu crois qu'il reste des chambres à la pension ?
- Je ne sais pas mais de toute façon même s'il n'y en a plus de libres, nous pourrons partager la mienne. Mon lit est assez grand pour nous deux. Et puis entre temps, nous pourrions chercher un hôtel où tu serais installée plus confortablement.
- Surtout pas ! C'est le seul endroit proche de l'hôpital et je ne veux pas trop m'éloigner d'Alessandro… - chuchota-t-elle avec un petit sourire embarrassé.
- Il t'a vraiment tapé dans l'œil celui-là !
- Oh Candy, je ne n'avais jamais ressenti cela pour quelqu'un depuis, depuis…
- Je vois très bien ce que tu veux dire… - fit-elle en posant affectueusement sa main sur celle de son amie – J'avais bien cru moi aussi que ma vie s'était arrêtée à la mort d'Anthony et je n'aurais jamais cru tomber follement amoureuse de Terry…
- Seulement follement ? – demanda Patty sur un ton taquin.
- Pas seulement… - répondit Candy en éclatant de rire – Mais plutôt éperdument. Oui, Patty, éperdument !

On toqua à ce moment là à la porte et les boucles brunes du docteur Biazini surgirent dans l'entrebâillement.

- Mesdemoiselles… - fit-il avec un sourire entendu en entrant dans la pièce. Patty se redressa immédiatement, corrigeant la posture décontractée dans laquelle elle s'était épanouie durant de longues minutes. Ils échangèrent un regard complice et Patty rougit en baissant les yeux.
- Vous voudrez bien m'excuser mais je me sens un peu lasse et je vais rentrer me coucher – mentit alors Candy en se levant, comprenant sans aucune difficulté qu'elle perturbait par sa présence leur douce intimité – Je passerai te chercher dans la matinée, Patty…

Cette dernière hocha la tête.

- Merci Candy, à demain. Repose-toi bien.

La jeune blonde la gratifia d'un clin d'œil malicieux, salua le médecin et sortit de la chambre. En chemin vers la pension, son estomac la rappela à l'ordre et elle hâta le pas, espérant qu'il resterait à la cuisine un peu de la bonne soupe qu'elle avait sentie précédemment. Madame Roberta était en train de finir de débarrasser la table quand Candy poussa la porte.

- Ah, mademoiselle Candy ! – s'écria-t-elle en l'apercevant – Un coursier est venu livrer quelque chose pour vous pendant votre absence. Je l'ai déposé dans votre chambre si cela ne vous dérange pas.
- Pas le moins du monde ! – répondit Candy tout en se demandant ce que cela pouvait être.
- Vous m'avez l'air affamée ! Prenez donc cinq minutes pour aller voir ce que l'on vous a apporté et redescendez. Je vais vous réchauffer une bonne assiette de soupe pendant ce temps !

Candy la remercia d'un signe de tête et se dépêcha de monter l'escalier qui menait à sa chambre. Intriguée, elle tourna la poignée de la porte et découvrit, posé sur le guéridon devant la fenêtre, un énorme bouquet de roses rouges. D'une main tremblante, elle saisit le carton qui l'accompagnait et reconnut immédiatement l'écriture fine qui courait sur le papier.

"Chère Candy,

J'ai hâte d'être à demain pour pouvoir t'en offrir des millions d'autres…

Bien tendrement,

Terrence
"

Serrant le billet contre son cœur, elle plongea son visage dans le bouquet, s'enivrant du délicieux parfum de fleurs. Etourdie, elle se laissa choir sur le bord de son lit, sans possibilité aucune du moindre raisonnement. Absorbée dans ses pensées confuses qui se pressaient dans son esprit, elle ne remarqua pas la présence de sa logeuse, qui ayant toqué plusieurs fois à la porte sans obtenir de réponse, avait fini par entrer. Elle avait alors remarqué la jeune femme, pensive, le regard perdu au loin et s'était dit en en soupirant que la petite allait manger de la soupe froide à force de rêvasser. Mais tout en s'approchant d'elle, elle distingua le sourire béat d'émerveillement qui ourlait ses lèvres, et elle opta pour la solution du replis. Elle quitta discrètement la chambre à reculons, et posa une dernière fois, au moment de refermer la porte, un regard bienveillant sur la blonde rêveuse, un soupir nostalgique gonflant sa forte poitrine. Tout cela lui remémorait une jeunesse lointaine qui avait vu naître bien des sourires similaires. Mise en joie par ces tendres souvenirs, elle retourna d'un pas guilleret à sa cuisine, avec l'intime conviction que l'amour qu'elle avait lu dans les yeux de Candy connaîtrait un destin des plus heureux.

Fin de la première partie
Le plus intéressant va bientôt arriver... Merci pour votre patience... :Demon09: :Demon09: :Demon09:



Edited by Leia - 21/9/2013, 16:16
 
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