candycandy, candyterry, candycandyfinalstory, anohito
Forum candyneige.com

Lettres à Juliette, (sans rapport avec une autre fanfic du nom de "les lettres à Juliette"...)

« Older   Newer »
  Share  
Leia
view post Posted on 1/10/2013, 17:19 by: Leia
Avatar

Membre Actif >100 messages

Group:
Member
Posts:
326

Status:


Les neuf coups de la cloche de l'église réveillèrent Candy en sursaut. Trop excitée par les évènements de la journée précédente, ce ne fut qu'au petit matin, qu'écrasée de fatigue, qu'elle avait trouvé le sommeil. Néanmoins, ces quelques heures hors du temps ne lui avaient pas permis de se reposer pleinement. Elle sentait le poids de la fatigue sur ses paupières qui lui picotait les yeux. Mais elle oublia tout cela aussitôt quand la pensée de retrouver Terry lui revint à l'esprit. Pendant quelques secondes, elle douta, le cerveau encore troublé de sommeil, mais fut complètement rassurée quand son regard se posa sur le bouquet de roses rouges qui ornait le guéridon. Elle cligna des yeux en soupirant de contentement, s'étira dans son lit en baillant puis bascula sur le côté pour quitter sa couche. N'ayant pas le temps de prendre un bain, elle opta pour une douche, la salle de bains commune se trouvant au bout du couloir. Définitivement réveillée après une toilette qu'elle avait voulue fraiche et revigorante, le corps poudré de talc parfumé à la violette, elle revêtit la jolie robe blanche qu'elle avait achetée en début de séjour laquelle mettait agréablement en valeur la couleur dorée de sa peau. Elle coiffa ses boucles rebelles et se dit qu'elle avait bien fait de les couper quelques années auparavant. Elle réalisa alors que Terry ne lui en avait pas fait la remarque en la voyant.

- Peut-être que cela lui déplait… - se dit-elle en faisant la moue.

Pourtant, elle non plus n'avait fait d'observation à propos de la chevelure de ce dernier qu'il avait raccourcie d'une bonne dizaine de centimètres, allégeant ses épaules pour retomber avec noblesse sur sa nuque. Trop absorbée par leurs retrouvailles, elle n'avait pas songé à lui en parler. Mais elle convenait que ce changement physique lui apportait une maturité qui lui allait à merveille.

Elle quitta sa chambre en sautillant et descendit à la salle à manger. Madame Roberta l'accueillit avec un sourire affecteux et lui fit signe de s'assoir. Un couple, des personnes d'un certain âge, prenaient leur petit déjeuner et Candy les salua en s'asseyant en bout de table. Tandis que la maîtresse de maison remplissait sa tasse de café, Candy lui parla de la situation de Patty. La logeuse grimaça d'embarras et lui expliqua qu'elle n'avait pas de chambre libre pour l'instant. Candy lui proposa alors de partager la sienne, proposition à laquelle il n'y eut aucune objection. Ces petites formalités réglées, Candy dévora prestement son petit déjeuner, prit congé de ses voisins de table, puis partit rejoindre son amie.

Patty l'attendait de pied ferme bien que tourmentée par des sentiments contradictoires. Elle était heureuse de quitter sa chambre d'hôpital mais elle était aussi contrariée de devoir s'éloigner du docteur Biazini. Ce dernier l'avait pourtant rassurée en lui promettant de la rejoindre en fin de journée, cela n'apaisait cependant pas ses craintes.

- J'ai en ma possession deux places pour la première de Roméo et Juliette. M'accompagneriez-vous, Patricia ? – lui avait-il demandé en plongeant un regard éloquent dans les siens.

Elle avait opiné en rougissant, le cœur battant à la perspective de passer la soirée avec lui. Bien qu'elle ne sût pas encore à ce moment là où elle allait loger, ils avaient convenu de se retrouver devant la pension vers vingt heures. Cela lui laissait amplement de temps de se faire belle pour lui…

Mais Candy, en arrivant, vint bouleverser ses petits projets…

- Mauvaise nouvelle, Patty, tu vas être obligée de dormir dans mon lit ! – fit-elle en ricanant – Ma logeuse n'a plus de chambre libre pour le moment.

- Et bien, nous ferons contre mauvaise fortune, bon cœur – répondit Patty en simulant l'embarras – J'espère que tu ne ronfles pas la nuit !

En réaction, les épaules de Candy se secouèrent de rire.

- Je t'avoue que je l'ignore car je n'ai pas dormi avec quelqu'un depuis mes six ans, et c'était avec Annie de surcroit !
- Nous allons supposer qu'à cet âge là tu ne ronflais pas encore… Et que tu es encore trop jeune pour souffrir de ce symptôme…
- Tu ne pourras vérifier cela que ce soir – rétorqua la jeune blonde en lui tirant la langue – Mais en attendant, je t'invite à m'accompagner au club de Juliette.
- C'est que… Crois-tu que nous en aurons pour longtemps ?
- Pourquoi me demandes-tu cela ?

Patty baissa les yeux et dit, gênée, d'une voix à peine audible.

- Alessandro m'a invitée pour la première de Roméo et Juliette, et je voulais avoir le temps de me préparer…
- Mais voyons Patty, il n'est que dix heures du matin ! – fit Candy en éclatant de rire - Tu auras tout le temps de te préparer, crois-moi. Je te promets que nous ne rentrerons pas tard. Tu dois aussi te reposer. Tu es encore convalescente.
- Détrompe-toi, je me sens en pleine forme.
- Dans ce cas, hâtons-nous de prendre un taxi. Je suis impatiente de te présenter aux filles !

********



A travers la vitre du taxi qui les amenait au centre ville, Patty, émerveillée, découvrait avec ses propres yeux les lieux que Candy lui avait décrits. Férue d'histoire et d'antiquité, elle s'enflammait devant chaque monument, chaque édifice que la prestigieuse civilisation romaine avait laissé en héritage. Elle n'imaginait pas que Vérone put être aussi riche culturellement et elle rendit grâce au destin de l'avoir détournée de sa destination d'origine, destin qui lui avait permis de faire la connaissance du séduisant docteur Biazini et de faire la découverte de cette magnifique ville.

- Nous voici arrivées ! – s'écria Candy en désignant de l'index la trattoria Giulietta nichée sous des arcades voutées, au fond de la placette ombragée devant laquelle le taxi s'était arrêté. Les deux jeunes femmes sortirent du véhicule et se dirigèrent vers le restaurant où l'on était déjà en train de préparer les tables pour le repas de midi. Candy salua tout le monde, présenta son amie au personnel, et demanda si les dames du club étaient à l'étage.

- Elles t'attendent avec impatience ! – répondit le tenancier derrière son comptoir, un sourire complice déridant sa mine renfrognée.

Candy émit un petit rire étouffé et s'enfuit en direction de l'escalier, derrière le rideau de perles en bois qui dissimulait l'entrée de la cuisine. Elle monta quatre à quatre les marches, poussa la porte et s'arrêta sur le seuil. Les quatre femmes étaient assises autour de leur table de travail et avaient commencé à décacheter les lettres recueillies la veille. Elles levèrent la tête en apercevant la jeune américaine, écarquillèrent les yeux de surprise, puis, en une fraction de seconde, se retrouvèrent autour d'elle, l'assaillant de questions qui se mélangeaient les unes aux autres dans une cacophonie désopilante.

- Allons mesdames, ne voyez-vous pas que vous êtes en train de l'étouffer ? – intervint la sage Isabella en tentant d'écarter le cercle de curieuses. Mais ce fut l'entrée de Patty dans la pièce qui détourna définitivement leur attention.

- Je vous présente mon amie, Patty, qui a quitté l'hôpital ce matin – dit Candy en s'approchant d'elle.
- Mon dieu ! Elle est toute pâle ! – s'écria Donatella, en courant chercher une chaise – Il ne faut pas qu'elle reste debout. Elle doit se reposer !
- Je vais vous apporter un peu de café et des petits gâteaux – ajouta Maria en descendant à la cuisine.
- Surtout, ne refuse pas !... – chuchota discrètement Candy à Patty tandis qu'on l'asseyait presque de force sur un siège.

Patty obéit sagement, un sourire amusé flottant sur ses lèvres. Candy avait plusieurs fois évoqué l'atmosphère chaleureuse et conviviale qui régnait au sein du club, atmosphère qui pouvait tout aussi bien devenir électrique selon les humeurs de chacune mais qui restait toujours distrayante et pittoresque pour les deux étrangères qu'elles étaient. Tout en grignotant un gâteau, elle se divertissait de l'effervescence qui s'emparait des secrétaires de Juliette.

- Alors, Candy, tu l'as retrouvé ??? – demanda Donatella, les yeux grands ouverts et les sourcils arqués d'impatience.
- Oui, Candy, alors ???? – reprirent en chœur ses camarades.

Un sourire énigmatique se dessina sur le visage de la jeune femme. Elle laissa pendant quelques secondes planer le mystère mais n'eut finalement pas le courage de les faire attendre plus longtemps, et avoua, en hochant la tête.

- Oui, oui, je l'ai retrouvé !!!!
- Où donc ??? – gémit Maria, les larmes aux yeux.
- Devant la fontaine de la Plaza dell' erbe…

Face aux yeux scrutateurs et interrogateurs des quatre italiennes, Candy, sourire en coin, tira une chaise vers elle et s'assit face à elles.

- J'imagine que vous ne me laisserez pas quitter la pièce sans vous avoir tout raconté…
- C'est tout à fait ça, Candy. Tu es obligée de tout nous dire – répondit Francesca avec un sourire carnassier.
- Soit… Je n'ai pas d'autre choix… - soupira Candy en feignant la résignation, puis, après que les quatre dames se furent assises à leur tour, elle commença son récit : sa quête dans les rues de Vérone, ses doutes, ses craintes, puis les retrouvailles devant la fontaine, l'incrédulité qui l'avait saisie, puis la joie indescriptible qu'elle avait ressentie en se blottissant contre lui. Leur conversation à la terrasse d'un café, puis leurs adieux sur le perron de la pension qui s'étaient achevés en apothéose par le timide mais bien réel baiser qu'ils avaient échangé.

- Comme c'est romantique ! Comme c'est beau ! – s'écria Maria, troublée, que l'émotion faisait se signer dix fois tout en citant tous les saints du paradis.
- Dio mio ! – ajouta Donatella – J'en étais sûre ! J'en étais sûre de toute façon ! Quand ce petit est arrivé ici, tout contrit de ne pas t'y trouver, j'ai vu dans ses yeux qu'il ferait tout pour te rejoindre et qu'à un moment ou un autre, vos chemins allaient se croiser. Ce n'était plus qu'une question d'heures…
- De minutes, je dirais même ! – renchérit Maria, ce qui fit grimacer Donatella d'agacement.
- Je suis si heureuse pour toi, Candy ! – poursuivit Isabella, essayant de cacher l'émotion qui l'étreignait – J'ai tant prié pour toi, pour lui, pour vous deux !
- Et nous voilà exaucées ! – conclut Francesca, les yeux brillants d'enthousiasme – Cela fait tellement plaisir de voir une si belle histoire d'amour s'achever de cette façon. On n'aurait pas pu te souhaiter mieux.

Un sourire d'émerveillement éclairait le visage de Candy. Elle non plus n'aurait pu souhaiter mieux que ces retrouvailles féériques qu'elle avait vécues, si extraordinaires qu'elle avait encore du mal à les réaliser.

- Où se trouve à présent ce beau Terrence ? – s'enquit Maria, remise de ses émotions.
- C'est vrai qu'il est beau ! – ajouta Donatella avec un soupir évocateur – Il y a de la noblesse dans son regard, dans sa démarche. Mamamiiiiiia !
- Ressaisis-toi, Donatella – rétorqua Maria, piquée par la jalousie – Il pourrait être ton fils !
- Le tien aussi, Maria, puisque je crois savoir que tu es un peu plus âgée que moi !… - répliqua Donatella d'un ton acide. Cette fois, le visage de Maria vira à l'écarlate. Etouffant de colère, lèvres pincées, elle croisa les bras, et tourna la tête dans la direction opposée avec une expression de dédain qui la rendait comique.
- Et sa voix ? Avez-vous remarqué sa voix ??? – ajouta alors Francesca, qui prenait un plaisir fou à exciter les deux meilleures ennemies. Elle se mit à papillonner des yeux, cherchant une feuille de papier pour l'agiter devant elle en guise d'éventail.
- Profonde et envoutante… - murmura Isabella avec un haussement de sourcils très suggestif.
- Oh, DIO MIO !!! – gémirent-elles toutes ensemble, les mains jointes, les yeux levés vers le ciel.

Finalement, Terry les avait toutes faites tomber d'accord !...

Candy jeta un regard perplexe vers Patty qui avait du mal à se retenir de rire. La jeune blonde porta alors son poing à la bouche et toussa légèrement pour attirer leur attention qui s'était perdue dans des pensées vagabondes.

- Permettez-moi donc de répondre à votre question… - fit-elle, un brin moqueuse pour rappeler que la conversation avait passablement dévié – Je pense qu'à l'heure qu'il est, il doit être en train de répéter aux arènes. Je ne vais pas tarder à lui rendre visite d'ailleurs…
- Je me demande ce que tu fais encore là… - ricana Francesca, les yeux brillants de malice.
- C'est ce que je me demande aussi – répondit Candy en pouffant - Puis-je donc vous confier Patty pendant mon absence ?
- Ne te fais aucun souci ! – répondit Maria en adressant un large sourire à son amie – Nous allons la dorloter, la soigner aux petits oignons. A propos, elle aime les pastas, la petite ???
- Oui, oui, j'adore ça ! – répondit tout de go Patty qui avait bien compris qu'il ne valait mieux pas froisser la susceptibilité italienne, surtout s'agissant de cuisine.
- Dans ce cas, je peux m'en aller l'esprit tranquille – ironisa Candy en se levant de sa chaise.
- Tu le peux, mon amie, dépêche-toi d'aller retrouver ton amoureux… - lui dit Isabella en l'entrainant vers la porte. Candy se retourna et s'adressa une dernière fois à Patty.
- A tout à l'heure. Ne t'inquiète pas, je ne rentrerai pas tard. Tu auras le temps de te faire belle.
- Beeeeelle ? – demanda Donatella avec de grands yeux interrogateurs – Voyons… N'y aurait-il pas un homme là-dessous ???

Le nez de Patty avait déjà plongé vers ses souliers qu'elle fixait misérablement, en rougissant. Candy grimaça d'embarras, réalisant sa maladresse, et s'enfuit prestement, abandonnant Patty à la curiosité inquisitrice de Donatella, qui avait déjà rapproché sa chaise de la sienne.

- Alors, bella, comment s'appelle ce jeune homme ?...

Fin de la seconde partie du chapitre 12



Edited by Leia - 2/10/2013, 08:54
 
Top
59 replies since 22/11/2011, 18:57   34650 views
  Share