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Lettres à Juliette, (sans rapport avec une autre fanfic du nom de "les lettres à Juliette"...)

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Leia
view post Posted on 16/10/2015, 16:37 by: Leia
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La tête appuyée contre sa poitrine, elle jouait à faire lascivement glisser son index sur son torse, se délectant du doux contact de sa peau virile sous la pulpe de son doigt.

- Dis moi... Tu en as connu beaucoup... avant moi ?

Elle sentit contre sa joue le muscle de sa poitrine tressaillir et ne fut pas surprise de cette réaction. Elle leva les yeux vers lui et vit qu'il se mordait la lèvre d'embarras. Il s'attendait un jour ou l'autre à cette question, mais naïvement, il n'avait jamais songé à ce qu'elle la lui posât aussi directement. Une multitude de pensées s'entrechoquaient dans son esprit en quête de la meilleure réponse.

Le visage des multiples conquêtes d'une nuit lui revenait brutalement en mémoire, lui laissant un goût amer dans la bouche. Ce n'était pas très glorieux et il se demanda comment il allait pouvoir lui expliquer l'homme qu'il avait été à cette époque, bien différent de celui qui la tenait maintenant dans ses bras. Comment lui expliquer le tourbillon dans lequel il s'était jeté après leur rupture, un tourbillon de travail, d'alcool et de fêtes, pour essayer de l'oublier, elle, sans jamais y parvenir ? Ces inconnues de passage lui avaient permis un bref instant de se convaincre qu'il était encore vivant même si tout de suite après il se sentait à nouveau mort à l'intérieur. Il s'était toujours refusé à tout engagement, à toute attache, ne voulant rien promettre, n'ayant rien à offrir, encore moins son cœur. C'est pourquoi ces quelques liaisons éphémères s'étaient généralement produites en tournée où le changement de ville facilitait la fuite. Bien entendu, s'il avait su qu'un jour il retrouverait Candy, il aurait agi bien différemment et ne se serait pas comporté comme un malotru sans aucun état d'âme. Mais à présent qu'il avait fait l'expérience du véritable amour charnel, qu'il avait ressenti ce bonheur suprême entre les bras de celle qu'il aimait, cela ne pouvait souffrir la comparaison avec ce qu'il avait vécu autrefois et il réalisa combien il s'était perdu pendant tout ce temps.

Il ouvrit la bouche pour lui répondre, lui dire qu'il n'était pas fier de ce qu'il avait été, de cet être sans scrupule qui avait certainement fait souffrir, non seulement Suzanne qui n'ignorait rien de ses infidélités, mais aussi les femmes qui s'étaient données à lui, espérant secrètement pouvoir le retenir. Mais il n'y en avait eu qu'une capable de le faire, et cette femme s'appelait Candy, celle qui se tenait lovée contre lui et qui l'observait avec attention comme si elle cherchait à lire dans ses yeux ses pensées. C'était certainement ce qu'elle était parvenue à faire car elle posa un doigt sur sa bouche, scellant ses lèvres entrouvertes.

- Après tout peu importe ce qui s'est passé avant puisque tu es là à présent avec moi... - lui dit-elle avec un tendre et triste sourire – Mais...

Elle se redressa, rapprochant pudiquement le drap contre elle, et baissant les yeux.

- Je voudrais savoir si toi et Suzanne... - demanda-t-elle d'une voix presque inaudible tant elle craignait la réponse.
- Non ! - fit-il avec une telle ardeur qu'elle en eut les larmes aux yeux. Il s'était redressé à son tour et la fixait intensément – Non ! Je n'aurais jamais pu, jamais !!! Je lui dois peut-être la vie, mais la misère morale dans laquelle elle m'a plongé par la suite, ne m'a jamais permis de la considérer autrement que comme la geôlière de la prison dans laquelle elle m'avait enfermé. Tu sais, elle a beaucoup souffert durant sa maladie et je suis resté à son chevet tout ce temps, la veillant jour et nuit durant les dernières semaines de son agonie. J'ai cru naïvement que cela nous avait rapprochés et j'en suis venu à regretter mes escapades, bien que nous n'étions ni mariés, ni fiancés, m'étant refusé à tout autre rôle que celui d'homme de compagnie, chassant jusqu'à celui de compagnon. Pour être honnête, j'éprouvais tant de pitié pour elle que j'avais commencé à me reprocher mon manque de tendresse envers elle, mon indifférence pendant toutes ces années. J'aurais pu au moins faire un effort même si au fond de moi je la détestais pour tout ce qu'elle représentait pour moi. Je le lui ai dit et elle a paru soulagée. Elle est partie quelques jours plus tard, et quand j'ai retrouvé tes lettres cachées au fond d'un tiroir de son secrétaire alors que je rangeais ses affaires, le cœur rongé de culpabilité, j'ai ressenti une rage furieuse envers elle, car elle m'avait trahi et menti tout le long ! Alors qu'elle en avait eu l'occasion lors de nos dernières conversations, elle aurait pu m'avouer ce qu'elle avait fait, et j'aurais pu lui pardonner. Mais tandis que ce paquet de lettres tremblait entre mes mains, j'ai ressenti toute la monstruosité de son geste et l'entendais presque rire de moi. Je tenais ces lettres et je réalisais qu'elle les avait ouvertes, les avait lues et les avaient conservées précieusement durant toutes ces années, s'imaginant peut-être avec délectation le choc que cela me ferait en les découvrant après sa mort et toute la douleur que cela provoquerait en moi. Je suppose que c'était sa petite vengeance pour ce que je lui avais fait subir, mais crois-moi, Candy, crois-moi, même en ignorant tout cela, je n'aurais jamais pu la toucher ! Et à la lueur de ce que je sais à présent, je regrette d'avoir pris soin d'elle durant ses derniers moments alors que j'aurais du lui cracher tout mon mépris !

Il avait assené cela avec une telle haine qu'elle en avait frémi et s'était précipitée vers lui, prenant son visage entre ses mains.

- Je t'en supplie, Terry, ne laisse pas ton cœur se remplir d'aigreur ! Suzanne était un être faible qui ne cherchait que sa satisfaction personnelle. Elle croyait t'aimer et se permettait tout au nom de cet amour égoïste qu'elle éprouvait pour toi. Mais je veux que tu fasses la paix avec elle et avec toi-même. Je ne veux pas qu'elle soit un fantôme entre nous. Elle n'est plus là, tu n'es plus lié à elle, tu es lié à moi, et c'est tout ce qui compte à présent. Peu importe qu'elle ait lu et gardé mes lettres, elles ont dû la faire souffrir beaucoup plus qu'à toi. Au fond, elle est plus à plaindre qu'à blâmer...
- Mais que faudrait-il qu'on te fasse pour que tu cesses de trouver des excuses à tous ceux qui t'ont tant faite souffrir ? - s'emporta-t-il, exaspéré.
- Je ne leur trouve pas d'excuse. Je veux seulement me détacher d'eux, ne pas éprouver de haine en pensant à eux sinon ils continueraient à vivre en moi et je ne veux pas leur donner ce pouvoir. Et puis, je sais que tu es là avec moi désormais et cela me rend plus forte. Je n'ai peur de personne avec toi. Je suis heureuse, Terry, tellement heureuse que je ne veux pas gâcher ce bonheur en réveillant des douleurs qui font partie du passé.
- Je suis follement heureux, moi aussi, Candy, mais je ne sais pas si cela pourra m'aider un jour à acquérir ta sagesse et ton courage ! - soupira-t-il. Puis, son œil retrouvant toute sa malice, il se pencha vers elle – Me laisseras-tu néanmoins m'occuper du sort d'Elisa quand nous la reverrons ?
- Promets-moi que tu te tiendras tranquille ! - s'écria-t-elle en écarquillant des yeux suppliants – Je sais tout ce qu'elle nous a fait vivre mais pense à la tête qu'elle fera en nous voyant ensemble. Ce sera notre plus belle revanche !
- Présenté comme cela... - fit-il avec une moue dubitative, tout en se promettant intérieurement de s'occuper personnellement du cas de sa future cousine. Il n'était pas question qu'elle s'en sorte aussi facilement !

Rassurée, Candy s'allongea sur le ventre, le drap épousant harmonieusement les courbes voluptueuses de ses reins. Elle s'étira langoureusement, puis se tourna vers lui et, la tête en appui contre son bras replié, lui demanda alors :

- Tu sais ce qui me ferait plaisir ?
- Dis-moi.
- Je voudrais retourner à Saint-Paul...
- Saint-Paul ??? Cet endroit sordide avec ces bonnes sœurs lugubres toutes vêtues de noir qui nous suivaient presque jusqu'au petit coin ???

Elle secoua la tête avec enthousiasme tandis qu'il la regardait avec des yeux ronds d'interrogation.

- Je voudrais revoir la colline de Pony, celle où j'allais me ressourcer après les cours ou après un mauvais coup d'Elisa et de Daniel – fit-elle en souriant, nostalgique – Je voudrais me promener dans le collège, dans le parc, passer devant nos chambres, revivre ces moments heureux où nous étions tous ensemble, où la guerre n'avait pas encore éclaté et n'avait pas encore séparé certains d'entre nous pour toujours...

Le souvenir d'Alistair emplit tout à coup son cœur et des larmes de tristesse voilèrent ses jolis yeux. Remarquant sa détresse, Terry s'allongea à côté d'elle et posa une main sur sa joue, la caressant tendrement.

- Nous irons où tu voudras, mon amour – lui dit-il d'une voix douce – Et si tu veux que nous nous rendions à Saint-Paul, et bien, je m'incline, dussé-je affronter les moustaches de la Mère Supérieure !
- Oooooooh, voyons, Terry, tu es vraiment irrécupérable ! - gloussa-t-elle, indignée, en le repoussant.
- Je sais... - dit-il tout en basculant au-dessus d'elle et s'emparant de ses poignets pour l'immobiliser – Mais c'est ce que tu aimes chez moi, non ?
- Je l'admets – fit-elle tout en essayant de se dégager, mais il la tenait fermement avec ce sourire machiavélique qu'elle aimait retrouver sur son visage, annonciateur de belles promesses...
- Dans ce cas, mademoiselle André... - grogna-t-il en plongeant vers le creux de sa gorge, son souffle chaud se répandant sur sa peau, la faisant frissonner de délice – Que diriez-vous si nous reprenions notre conversation là où nous l'avions laissée ?
- De laquelle parlez-vous, monsieur ? - demanda-t-elle d'un air innocent, tandis qu'il desserrait son étreinte pour glisser vers son sein.
- De celle-ci... - fit-il d'une voix rauque, ses lèvres se refermant avec avidité sur le téton avec un soupir de plaisir. Elle s'arqua en gémissant et laissa partir sa tête en arrière en fermant les yeux, se livrant avec délectation aux divines succions de son amant, lequel malgré l'heure tardive semblait très inspiré et loin d'être fatigué...

Quand l'épuisement les emporta enfin, le ciel commençait à se colorer des premières lueurs de l'aube. Il était grand temps que Terry regagne sa chambre avant que les domestiques ne le remarque. Au bout d'un effort surhumain, il parvint à abandonner sa couche, et après s'être sommairement rhabillé, quitta discrètement la pièce non sans poser un regard adorateur sur la nymphe nue et belle qui dormait profondément dans le lit. Ses chaussures à la main, il remonta à pas de loup le couloir en direction de sa chambre, et, alors qu'il passait devant la galerie de tableaux qu'il avait précédemment contemplée avec Candy, il tressaillit de surprise, ayant croisé le regard de son fier ancêtre écossais, James Fraser, qui, il l'aurait juré, venait de lui adresser un clin d'oeil des plus complices...

Fin du chapitre 15



Edited by Leia - 20/10/2015, 22:45
 
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