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Candy White l'orpheline, et Le Prince sur la colline (Editions Pika), Critiques et observations sur cette désastreuse traduction française

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Sophie_
view post Posted on 14/6/2019, 09:48 by: Sophie_
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Le sous-titre du Tome 2, intitulé "Le prince "sur" la colline"...

Le premier volume de traduction française de Final Story est sortie le 13 mars 2019 sous le titre de "Candice White, l'orpheline". Un second volume devrait sortir le 12 juin sous le titre équivoque de "Prince sur la colline" alors que ce volume est principalement un recueil de lettres échangées entre Candy et ses amis. Tentative de coup marketing ou volonté des éditeurs d'influencer le lecteur ? Le doute est plus que permis sachant que Keiko Nagita (alias Kyoko Mizuki) a toujours refusé de donner un sous-titre à ses livres afin que ses lecteurs puissent se faire leur propre opinion, exigence que les éditeurs japonais avaient suivi à la lettre. Ce titre très ambigu a semé le trouble au sein de la communauté des fans de Candy qui se sont empressés de demander des explications aux éditeurs dont voici la réponse :

"Bonjour à tous les fans de Candy,

Vous avez été nombreux à vous interroger sur la raison de la présence de sous-titres sur les deux tomes de l’adaptation française de Candy – Final Story et sur la pertinence de notre choix. Cet ajout par rapport à la version japonaise répond à notre volonté première de conférer aux romans une identité claire et plus parlante qu’une simple tomaison, comme il est d’usage de le faire en roman en France. De ce fait, chaque sous-titre a été mûrement réfléchi pour refléter au mieux les enjeux des deux tomes.
Ainsi, le premier, « Candice White, l’orpheline », s’intéresse à la jeunesse de Candy et à sa quête d’un foyer aimant tandis que le second, « Le Prince sur la colline » se focalise davantage sur le mystère qui entoure ce personnage énigmatique, à propos duquel Candy n’a de cesse de se questionner tout au long de sa vie ; tout comme le lecteur, au fil des pages. Il ne s’agit donc pas ici d’influencer la lecture qui peut être faite de la fin de cette œuvre culte qu’est Candy, mais plutôt d’entretenir un suspense autour du fil-rouge clef de cette merveilleuse histoire. De plus, l’espoir de trouver une famille et la figure idéalisée du prince sont deux leitmotivs récurrents chez Candy, qu’il nous est apparu intéressant de mettre en avant au travers de ces sous-titres.
Dans un souci de respect de l’œuvre originale et de la volonté de l’auteur, ces deux sous-titres ont par ailleurs été approuvés par Keiko Nagita. Il n’appartient donc toujours qu’à vous, lecteurs, de décider, conformément au souhait de Keiko Nagita, du dénouement de cette fabuleuse histoire !

Nous espérons que vous serez au rendez-vous en mars pour découvrir les aventures de votre héroïne favorite en librairie, et attendons avec impatience vos retours.

Merci encore pour votre fidélité et votre implication dans nos titres !"


Pour aller dans le sens de Pika, il est vrai que dans le tome 2, l'identité du prince n'apparait que vers la page 235-237, dans une lettre que Candy écrit à Anthony (lequel est malheureusement au paradis), puis il est évoqué dans l'épilogue, dans une lettre que Candy écrit à Albert. L'appellation "prince de la colline" est peu de fois exprimée dans les chapitres et les lettres avant l'épilogue. Il est à souligner Pika a avant tout voulu cibler un lectorat jeune (ha, jeunisme quand tu nous tiens !...), lectorat qui bien entendu ignore tout de l'histoire de Candy, puisque cela fait plus de vingt ans que le manga n'a pas été réédité et que le dessin animé n'a pas été diffusé. Il est donc logique ce potentiel jeune lectorat connaisse un bel effet de surprise en découvrant à ce moment là l'identité du prince. Néanmoins, cela méritait-il un tel titre pour le tome 2 ? On peut légitimement en douter car si le prince DE la colline résonne encore dans la mémoire collective comme étant un personnage important dans l'histoire de Candy, il n'en a plus autant dans le tome 2. Seules quatre pages lui sont consacrées sur 300. De plus, dans une de ses lettres, Albert demande expressément à Candy de ne plus faire référence à lui en tant que prince de la colline car cela lui déplait. Depuis la fin du manga et du dessin animé, ceux qui ont découvert Candy dans leur enfance il y a 30 ou 40 ans (hé oui !) et qui sont les plus probables acheteurs de ce livre, savent déjà qu'Albert est le prince de la colline. C'est une révélation qui est faite à Candy à la fin du manga et du dessin animé. En conséquence, ce n'est nullement une interrogation qui s'exprime tout au long de sa vie comme le clame Pika dans sa réponse, interrogation qui, à la lecture du livre 2, est loin d'être une préoccupation pour Candy. L'identité du prince n'est en rien une révélation ! La révélation, LES révélations plutôt, sont les suivantes :

(SPOILERS)

1 - Terry est libre car Suzanna est morte.
2 - Un an et demi APRES la mort de Suzanna, il écrit à Candy pour lui dire que ses sentiments pour elle n'ont pas changé et en retour, il veut connaître les siens !
3 - Le troisième scoop, c'est de savoir que Candy est mariée, qu'elle vit en Angleterre dans la ville stratford-upon-Avon, la ville de Shakespeare, qui est aussi le nom de la troupe théâtrale de Terry. La bibliothèque de sa maison est remplie de livres de Shakespeare et de livres de médecine, la maison est entourée de jonquilles, le symbole de Terry !

Ce sous-titre n'est donc pas vraiment représentatif du contenu du tome 2, et induit obligatoirement en erreur. Ce livre aurait mérité un sous-titre d'une plus grande neutralité, ce qui aurait respecté la volonté de Nagita de préserver l'ambiguïté sur l'identité de "cette personne", et évité bien des querelles futiles, neutralité dont la maison d'édition italienne Kappalab, dans sa grande sagesse, avait fait preuve, avec le titre beaucoup plus approprié de "Lettres".

NB : La traduction du tome 2 a profondément choqué tous ceux qui ont lu les traductions dans d'autres langues. En effet, dans la version française, la lettre de Terry apparait sans émotion, certains mots et phrases importants ont été supprimés pour visiblement s'accorder avec la vision pro-albert de la maison d'édition. Le doute était permis au début malgré le titre déjà très ambigu choisi pour le tome 2, mais cela est flagrant à présent à la lecture de cette version complètement dénaturée qui n'a rien à voir avec l'originale, ni avec la version officielle italienne. Pour preuve :

D'abord la version originale japonaise, page 207, tome 2 :

"Chère Candy,
Comment vas-tu ?
Une année s'est écoulée depuis lors... Après cela, je m'étais promis de t'écrire mais assailli par le doute, j'ai encore laissé passer six autres mois.
Mais à présent, je trouve le courage de t'envoyer cette lettre.
Rien n'a changé pour moi.
Je ne sais pas si ces mots te parviendront, mais je voulais que tu saches au moins ceux-ci.
T. G.
"


La version de Pika :

"Candy,
Toujours la même ?
... Un an à passé.
Je m'étais dit que je te contacterai au bout d'un an. Mais à force d'hésiter, six mois de plus ont passé.
Allez, je t'écris, et advienne que pourra.
Moi, je suis toujours le même.
T.G."



Pourquoi l'âme et la poésie de cette lettre ont disparu ??? Pourquoi est-elle si éloignée des autres traductions qui sont, elles, très proches ???

Pourquoi manque-t-il "depuis lors" après "Un an a passé" ? Ce mot "depuis lors" a beaucoup de sens puisque la lettre de Terry apparait juste après l'annonce de la mort de Suzanne !

Qu'est ce que ce "Allez, je t'écris, et advienne que pourra." en comparaison de "Je me suis décidé et maintenant je mets cette lettre dans la boite aux lettres. " version japonaise, et "Maintenant, cependant, j'ai repris courage et ai décidé de t'envoyer cette lettre." version italienne ???

Quelle désinvolture !!!Jamais Terry ne se serait adressé à Candy avec une telle familiarité ! Il approche ici de la trentaine et on croirait voir un ado boutonneux sous fond de musique rap ! C'est édifiant d'ignorance mais aussi de respect des personnages de Keiko Nagita !

Terry, celui qui s'est sacrifié pour Candy et qui a demandé à être renvoyé de St Paul à sa place, celui qui avant d'aller à NY est d'abord passé par la Maison Pony pour voir la maison d'enfance de celle qu'il aime, celui qui l'a cherchée dans Chicago toute la nuit, celui qui lui envoie un ticket aller simple pour le rejoindre à NY, celui qui pleure à chaudes larmes au moment de leur séparation, celui qui renonce à sa carrière et sombre dans l'alcoolisme tant son chagrin est immense de l'avoir perdue, comment celui-là, donc, pourrait-il envoyer une lettre aussi pitoyable à Candy, celle qu'il n'a jamais oubliée et toujours aimée ???? Où est le sens dans tout ça au regard de cette pathétique traduction ???

Et quid de cette phrase qui manque "Je ne suis pas sûr que cette lettre te parviendra mais je voulais que tu le saches." version japonaise, et "Je ne sais pas si tu recevras ces mots, mais je voulais au moins que tu le saches." version italienne. Tout bonnement SUPPRIMÉE ! Pourquoi ?????

Keiko Nagita a écrit un livre empreint de poésie, son style est raffiné, recherché, à cent lieues de cette traduction au style plus que simpliste et sans âme, qui donne à penser que Nagita serait un mauvais écrivain. Pourtant, dans la version italienne, la poésie et l'esthétisme sont conservés. Le sens des mots et des phrases est préservé contrairement à cette version qui est une véritable déception tant par le style que par la forme puisque le traducteur n'a pas hésité modifier le texte et surtout son sens !

Tout ceci témoigne d'une seule chose, évidente : Manipuler le texte pour prouver que Terry n'est pas Anohito ! Car quel intérêt de modifier à ce point tout ce qui le concerne si Anohito était Albert ? Il n'y aurait qu'à se laisser guider par le texte. "Malheureusement", Anohito est bien Terry, et pour donner à croire que ce n'est pas lui, on dénature et tronque sa lettre. Consternant !

Heureusement, en cherchant sur internet, il est aisé de retrouver les traductions des versions japonaises et italiennes et de comparer. Le constat est sans équivoque ! Le texte français ne respecte pas le texte original et s'octroie des libertés d'interprétation qui ne sont pas justifiées et qui méritent d'être remises en cause et dénoncées. Il ne s'agit pas ici de nuances dans la traduction, mais d'une véritable manipulation du texte, qui nous amène à nous interroger sur le choix éditorial d'une maison d'édition pourtant réputée comme Pika...

Edited by Sophie_ - 21/6/2019, 16:16
 
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