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Lettres à Juliette, (sans rapport avec une autre fanfic du nom de "les lettres à Juliette"...)

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Leia
view post Posted on 16/12/2011, 18:46 by: Leia
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Lettres à Juliette

Chapitre 5 - première partie



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- Je ne sais pas comment tu peux manger ça !... – lança Patty d’un air dégouté tandis que Candy se régalait d’un plat d’escargots au beurre persillé. Cette dernière, occupée à déloger le gastéropode de sa coquille lui répondit, un sourire gourmand aux lèvres.
- Tu devrais y gouter Patty, c’est très bon !
- Non merci, sans façon ! Rien que l’idée de porter à la bouche une de ces limaces me donne envie de vomir.
- Tu devrais chasser cela de ta tête. C’est excellent ! Ces français sont vraiment doués pour la cuisine !
- Ils sont surtout doués pour nous faire manger n’importe quoi ! Quand je pense qu’au déjeuner déjà tu commandais des cuisses de grenouilles, et que ce soir, tu dévores ces bêtes à cornes, je suis soulagée de savoir que nous prenons le train demain matin, car je n’aurais pas supporté un autre plat de cet acabit.
- C’est quand même dommage… - fit Candy, un soupçon de regret dans la voix – mais j’aurais bien aimé goûter à la tête de veau sauce gribiche et aux tripes à la mode de Caen. Hummmm !
- Oh, décidément Candy, tu es incorrigible ! Je me demande si tu ne le fais pas exprès pour me faire enrager !

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Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de la jeune blonde qui prenait plaisir à taquiner son amie. D’humeur espiègle, elle s’amusait à jouer avec la sensiblerie de Patty, peu attirée par les curiosités culinaires. Mais remarquant qu’elle avait à peine touché à son plat, elle s’en voulut d’avoir contrarié son appétit.

- Excuse-moi, Patty, je ne voulais pas te dégouter de manger. Nous avons tellement de chance d’avoir ce soir une table chez Maxim’s. Je regrette d’avoir gâché ton plaisir, pardonne-moi – fit-elle, contrite.
- Ne t’en fais pas, ce n’est pas ta faute. Je suis un peu barbouillée ces jours-ci. Mon estomac ne s’est pas encore habitué à tous ces changements de nourriture.
- Tu crois qu’il fera un effort pour un dessert ? J’ai vu sur la carte qu’ils proposaient de la tarte Tatin. J’ai entendu dire que c’était délicieux !
Excellente proposition ! J’ai eu l’occasion d’en manger une fois, et c’est vraiment très bon.

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Candy fit un signe au serveur pour lui passer commande lequel arriva sans attendre, arborant un virginal tablier blanc, ceinturé à la taille.

- Une tarte Tatin pour ces demoiselles. Excellent choix ! - dit-il en inscrivant la commande sur un petit carnet.
- Mon amie a l’estomac un peu dérangé. Ce n’est pas trop lourd au moins ? – s’enquit Candy, soucieuse, dans un français un peu malhabile. Les cours de français de Saint-Paul étaient bien loin déjà et lui revenaient difficilement en mémoire.
- Lourd ??? Ce sont juste quelques morceaux de pommes caramélisées recouverts d’une pâte feuilletée. Celle du chef est un remède à tous les maux, vous verrez !
- Dans ces conditions, j’ai hâte d’être guérie ! – fit Patty en gloussant.
- Nous la servons généralement avec un léger soupçon de crème fouettée – fit remarquer le serveur.
- Puisque vous avez précisé « léger », cela ne devrait pas nous faire de mal… - ajouta Candy, l’œil pétillant de malice.
- Mademoiselle, ici, nous ne faisons que du bien. C’est écrit dans le règlement du restaurant !
- Je vais donc vous prendre au mot, monsieur, et j’attends de vous de redonner l’appétit à mon amie.
- Considérez votre souhait exaucé ! – répondit le serveur en les saluant de la tête. Puis il se dirigea rapidement vers les cuisines.

Assise sur la banquette, Candy s’étira discrètement en soupirant. Elle n’osait avouer à Patty qu’elle mourrait d’envie d’enlever ses souliers qui la faisaient souffrir atrocement. Elles avaient tellement marché dans Paris depuis leur arrivée, que ses pieds avaient triplé de volume. Comme elles ne prenaient l’Orient-Express que le lendemain, elles avaient voulu profiter de ces deux jours dont elles disposaient pour visiter le plus de lieux possibles, et à présent, alors qu’elles dinaient dans un des plus luxueux et convoités restaurants de la ville, ses jambes et ses pieds lui rappelaient douloureusement tout ce qu’elle leur avait fait subir.

Elle ne regrettait pas cependant ces deux folles journées dans la capitale : l’étourdissant point de vue de Paris du haut de la tour Eiffel, le quartier de Montmartre avec ses peintres et ses saltimbanques, les Champs-Elysées et son arc de triomphe à la gloire de Napoléon. Elles avaient d’ailleurs été très bouleversées en découvrant sous l’imposant monument, la tombe du soldat inconnu, un soldat dont l’identité n’avait pu être reconnue et qui avait participé à la première guerre mondiale. Cette tombe représentait symboliquement tous les soldats tués au cours de cette guerre, et les deux jeunes femmes avaient eu une pensée très émue pour tous ces jeunes hommes, parfois des adolescents, morts au combat. Le souvenir d’Alistair s’était fait à ce moment là encore plus vif et douloureux. Une flamme éternelle était allumée devant la tombe et ravivée chaque soir en fin de journée (et l’est toujours de nos jours), et cela réchauffa le cœur de Candy de savoir que son tendre ami, ainsi que bien d’autres compagnons d’infortune, n’avaient pas été oubliés.

Aujourd'hui, elles s’étaient aussi promenées dans le jardin des Tuileries puis avaient poursuivi par le musée du Louvres car Patty tenait absolument à voir de ses propres yeux le célèbre tableau de Léonard de Vinci : la Joconde. Ledit tableau se trouvait sous haute surveillance depuis le vol dont il avait été victime en 1911. Il avait fallu plus de trois ans d’enquête pour le retrouver en Italie, et ce n'avait été qu’en 1914 qu’il était revenu solennellement en France. Peint sur un panneau en bois de peuplier, le visage de Mona Lisa avait coutume de laisser perplexe bien des admirateurs par le mystère qu’elle dégageait. Cela n’avait pas été différent pour Patty qui était restée un long moment à contempler l’œuvre du génial artiste italien.

- Tu sais que certains historiens prétendent que la Joconde serait un homme ? – avait-elle chuchoté à l'oreille de son amie, laquelle commençait à s'impatienter.
- Qui sait !... – avait répondu Candy en prenant un air pensif – Ne trouves-tu pas qu’ils se ressemblent tous sur ces tableaux ? On dirait qu’ils sont issus de la même famille…
- Cela doit être les conséquences des unions consanguines… - avait gloussé Patty en grimaçant de dégoût – Les mariages entre cousins étaient communs à cette époque…
- Les Legrand ont alors dû hériter des mêmes coutumes avec leur idée saugrenue de me faire épouser leur illustre fils. Bien que n’ayant aucun lien du sang avec moi, il reste bel et bien mon cousin !...
- Arrête, je vais faire des cauchemars cette nuit ! avait ricané Patty.
- Tu as raison, je frissonne moi aussi rien qu’à l’évocation de cet âne bâté de Daniel. Brrr !
- Viens, allons donc nous réchauffer à l’extérieur. Paris sous le soleil de juillet est vraiment magnifique et je ne veux pas en perdre une miette.
- En parlant de miette, j’ai un petit creux. J’aimerais bien goûter à leur célèbre sandwich au beurre et au jambon.
- Ma parole, Candy, tu ne penses qu’à manger !!! Cela ne fait pas deux heures que nous sommes sorties du restaurant !
- Tout est si bon ici Patty ! Tu ne peux pas me le reprocher !
- Ce que je te reproche, c’est de ne pas prendre un gramme malgré tout ce que tu engloutis ! Si je suivais ton rythme, je serai devenue aussi grosse qu’une baleine !
- Ecoute, coupons la poire en deux ! – avait-elle proposé en lui montrant une page de leur guide touristique – Prenons le Métropolitain pour le quartier Saint-Germain. Nous pourrions siroter une citronnade à la terrasse du café de Flore, et moi gouter à ce fameux jambon-beurre – avait-elle ajouté en lui donnant un léger coup de coude complice. Ensuite, nous pourrions fouiner dans les librairies qui pullulent là-bas. Le guide dit qu’on peut y découvrir de vraies petites merveilles.
- Bonne idée ! Finalement, ton appétit d’ogre a certains avantages…
- Tu vois bien !...
- Ne tardons pas alors, l’après-midi est déjà bien avancée !

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Les deux amies avaient donc achevé leur journée dans le quartier Saint-Germain-des-prés, lieu d’attraction de l’élite intellectuelle, où les plus grands philosophes, écrivains, et comédiens se réunissaient pour refaire le monde. A la terrasse du café de Flore, Candy n’avait pas tardé à commander le fameux sandwich et l’avait dévoré en quelques minutes. Elle ne savait pas qu’en réalité, cette baguette de pain fendue sur toute sa longueur, tartinée de beurre et à l’intérieur de laquelle était placée une tranche de jambon de porc cuit, était (et l’est encore) l’archétype du repas des travailleurs qui avaient coutume de le manger à midi dans les bistrots.

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Enfin repue, Patty l’avait entraînée chez les bouquinistes dont les échoppes exhalaient d’agréables odeurs de vieux papiers. Elle y avait finalement trouvé une première édition des Misérables de Victor Hugo, un de ses auteurs favoris, et s’était empressée de l’acheter. Puis, elles avaient repris le chemin de retour vers le Ritz, leur hôtel situé sur la place Vendôme où elles séjournaient. Après s’être prélassées dans un bon bain et changé de toilette, elles s’étaient rendues chez Maxim’s, où Albert leur avait réservé la meilleure table. Candy et Patty n’avaient de cesse de s’émerveiller du soin qu’il avait porté à l’organisation de ce voyage, et se demandaient comment elles pourraient le remercier de tant de largesses. Mais pour le moment, elles dégustaient une délicieuse tarte Tatin qui ne faisait qu’accroître leur gratitude envers lui. Candy regrettait déjà de devoir quitter si rapidement la ville des Lumières mais devinait que les surprises qu’il lui avait réservées n’étaient pas terminées, lesquelles ne pourraient que se conclure en apothéose dès qu’elle aurait retrouvé Terry. Elle ignorait malheureusement que, bien qu’il se trouvât plus proche d’elle qu’elle le croyait, ces retrouvailles devenaient incertaines et peut-être impossibles, freinées par un destin cruel qui semblait n’avoir plus aucune limite…


Fin de la première partie du chapitre 5



Edited by Leia - 19/6/2015, 13:41
 
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