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Lettres à Juliette, (sans rapport avec une autre fanfic du nom de "les lettres à Juliette"...)

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Leia
view post Posted on 6/12/2012, 12:59 by: Leia
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Lettres à Juliette

Chapitre 7



Appuyé contre la rampe du balcon de sa chambre, Terry regardait d’un œil distrait les mouvements des barques et des bateaux sur le grand-canal. Toutes ses pensées allaient vers la jeune femme blonde qu’il avait laissée partir vers l’Europe, et à présent qu’il était à son tour à destination, un sentiment empreint d’angoisse et d’excitation s’éveillait en lui. Il la savait toute proche et il était certain de n’avoir pas trop de difficultés à la retrouver. Venise comptait nombre d’hôtels susceptibles d’accueillir une demoiselle de son rang et il comptait bien les visiter les uns après les autres et assiéger le lieu dès qu’il l’aurait trouvé. Qu’allait-il alors lui dire dès qu’elle se trouverait devant lui ? Quels allaient être les premiers mots qu’ils allaient échanger, leur première réaction ? Allaient-ils garder de la distance comme lors de leurs retrouvailles à New-York ou allaient-ils se jeter dans les bras l’un de l’autre ? Il espérait que la seconde éventualité fut la bonne tant il avait rêvé de ce moment, de sentir son corps contre le sien, de la serrer si fort qu’il pourrait se fondre en elle. Cela lui avait tant manqué durant toutes ces années !

Le majordome toqua à ce moment là à sa porte pour l’informer que le dîner était prêt et que le comte l’attendait dans la salle à manger. Terry se regarda dans un miroir, réajusta son costume propre et passa une main dans ses cheveux encore humides de la toilette qu’il avait effectuée une heure auparavant, pour relever la longue mèche qui retombait sur ses yeux et suivit le domestique. Le comte Contarini se trouvait assis en bout d’une longue table, un fauteuil vide à sa droite. Le jeune homme prit place à côté de lui, puis le vieil hôte fit un signe à sa servante et le service commença.

Le repas se déroula dans une atmosphère conviviale, grâce à la bonne humeur du maître de maison mais aussi par la qualité des mets proposés. Terry n’avait pas eu l’occasion de manger un aussi bon repas depuis son départ des Etats-Unis, et il s’étonna lui-même de son vif appétit. Le vieil homme l’observait avec amusement et lui demanda soudain, alors qu’il était occupé à relever une nouvelle fois sa mèche de cheveux qui lui cachait la vue :

- Je n’avais pas remarqué, mon jeune ami, la blessure que vous aviez au-dessus de l’œil. Elle semble bien récente. Que vous est-il arrivé ?
- A vrai dire – répondit Terry en s’essuyant la bouche avec sa serviette – Je me suis blessé au cours d’une tempête en pleine mer…

Devant les yeux ahuris de son interlocuteur, le jeune homme décida de lui faire le récit de sa mésaventure. Il reposa sa serviette sur ses genoux et commença son histoire : le voyage en bateau, la tempête, l’incendie, le naufrage et le sauvetage de l’équipage. Puis plus évasivement, ses retrouvailles avec son père et son arrivée à Venise.

- Ma foi, c’est une sacrée aventure que vous me décrivez là ! – s’écria le comte à la fin du récit – Mais… Vous ne m’expliquez pas les raisons qui vous ont poussé à voyager sur un bateau de commerce ? Pourquoi de telles conditions de transport alors que vous pouvez vous permettre les plus beaux paquebots ?
- C’est que… Je voulais partir au plus vite…
- Au plus vite ???? Mais qui fuyez-vous donc ???

Le comte resta un instant interloqué devant le silence persistant de Terry. Puis il se mit à remuer sur sa chaise, agitant son index sous le nez du jeune homme, un sourire béat fendant son visage ridé.

- Ohoho ! Croyiez-vous pouvoir me cacher cela avec cet air innocent ? Vous ne pouvez pas duper un vieux grigou comme moi ! Je suis prêt à parier qu’il y a une femme là-dessous !

Terry opina en silence, arquant malicieusement du sourcil.

- Elle doit être merveilleuse pour vous avoir ensorcelé ainsi !...
- Elle est divine !...
- Divine !... – soupira-t-il - Et comment se prénomme cette jeune déesse ?
- Candice… Candy…
- Le nom de l’innocence : tout un programme ! – ricana le vieil homme – Cette ingénue habite-t-elle en ville ?
- Je le suppose – fit Terry en souriant. Puis devant le regard interrogatif du comte, il poursuivit – Sans rentrer dans les détails, son protecteur a décidé de me mettre à l’épreuve et de ne pas m’indiquer précisément le lieu où elle logeait…
- Hahaaaaa ! Il met au défi la sincérité de vos sentiments pour elle…
- Le défi le plus simple qu’il soit à relever. Je suis capable de soulever des montagnes pour elle !
- Des montagnes, peut-être, mais qu’en est-il de ce vertigineux labyrinthe qu’est Venise ?
- Je la retrouverai, j’en suis sûr !
- Je n’en doute pas, mais si vous le permettez, je voudrais m’associer discrètement à votre quête. Il ne faut jamais refuser d’aide en amour…

Terry hésita un instant puis répondit :

- Soit !... Si cela me permet de la retrouver plus vite, j’accepte votre proposition.
- Je m’en réjouis ! – fit le comte en levant son verre de vin - Après les amours de Georges Sand et Alfred de Musset, de Lord Byron, de Gabrielle d’Annunzio, j’ai hâte que cette ville accueille vos futures étreintes !

Terry haussa les épaules en rougissant et leva son verre à son tour. Le bonheur qui resplendissait dans ses yeux turquoise rappelait celui que le vieil homme avait vu dans sa jeunesse chez un autre aristocrate anglais follement épris d’une jeune comédienne américaine. L’histoire se répétait et avec un pincement au cœur, il se mit à espérer qu’elle ne s’achèverait pas aussi dramatiquement…

Fin de la première partie du chapitre 7

 
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