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Lettres à Juliette, (sans rapport avec une autre fanfic du nom de "les lettres à Juliette"...)

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Leia
view post Posted on 17/1/2013, 19:19 by: Leia
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Le personnel n’en revenait pas ! La maîtresse de maison, madame Withmore, n’avait pas hurlé après ses domestiques comme elle avait coutume de le faire chaque matin dès son réveil. Elle avait chantonné pendant sa toilette et dévoré sans grimacer tout le contenu de son petit-déjeuner. Même son époux ne la reconnaissait pas. Depuis qu’elle était rentrée de Chicago, la veille au soir, elle arborait un sourire béat qui le laissait dubitatif. Qu’avait-il bien pu se passer là-bas pour que l’humeur exécrable de sa charmante épouse s’adoucisse au point d’afficher une gaieté, qu’en cinq ans de mariage elle ne lui avait jamais manifestée ? Assis en bout de table, il l’observait du coin de l’œil, caché derrière son journal, et se demandait si elle n’avait pas pris un coup sur la tête tant elle semblait si différente de ce qu’elle était d’habitude. Il la connaissait trop bien pour savoir que cet accès de jovialité devait avoir pour origine quelque chose qu’elle lui dissimulait : un petit complot de son crû ourdi dans son esprit qu’il reconnaissait troublé. Elle n’était heureuse que dans les manigances, pour lesquelles, il devait bien l’avouer, elle excellait. Ce qui l’avait toujours étonné, c’était la ferveur avec laquelle elle se plongeait dans cet ouvrage, indifférente au sort de sa victime du moment où elle sortait victorieuse, ayant terrassé l’intrus. Il regrettait néanmoins que sa malveillance se concentrât plus particulièrement sur les membres de sa famille et sur son proche entourage. C’était un état d’esprit qu’il avait du mal à concevoir. Il était loin d’être un exemple, et il savait très bien que le métier qu’il exerçait portait préjudice à beaucoup de personnes. Mais il se sentait moins concerné du fait qu’elles n’avaient ni visage, ni nom et qu’il ne les rencontrerait peut-être jamais. Elisa, de son côté, jubilait devant la souffrance des membres de sa famille et aimait porter le coup de grâce. Il se demanda s’il n’y avait pas un peu de perversité en lui pour avoir épousé un personne comme elle. Mais au fur et à mesure que le temps passait, il admettait qu’il devenait de moins en moins ébloui par sa beauté et sa volupté qui ne parvenaient plus à cacher la méchanceté qui l’habitait. Il espérait que les nouvelles intrigues de sa femme ne le mèneraient pas vers une situation inextricable dont il aurait du mal à sortir sans en subir quelques regrettables conséquences. Il la regardait minaudant devant sa tasse de thé et se demanda s’il n’était pas déjà trop tard…

Elisa jubilait en effet. A l’heure qu’il était, le plan machiavélique qu’elle avait imaginé et confié aux bons soins, moyennant finance, du journaliste Gosseep, devait être en cours d’exécution. Elle savait que la rumeur était sa meilleure alliée et qu’elle allait se répandre comme une épidémie dans tout Venise. Qui de là-bas pourrait la contredire et dénoncer ses mensonges ? Comme il avait été simple grâce à la fausse identité de Candy imaginée par Albert, de lui en donner une nouvelle, celle de l’épouse d’un richissime américain de la côte ouest. Peu importe qu’il n’existât pas, personne ne pouvait le vérifier. Mais l’information, relayée dans les journaux locaux allaient très rapidement faire le tour des salons mondains et remonter jusqu’aux oreilles de Terry. Quoi de mieux, pour l’éloigner définitivement d’elle, que de semer le doute dans son cœur ? Elle savait qu’elle se lançait un sacré défi et qu’elle jouait à l’équilibriste, mais elle restait très confiante car toute ce qu’elle avait entrepris pour séparer Terry et Candy avait toujours réussi. Il ne lui restait plus qu’à attendre des nouvelles de monsieur Gosseep.

L’espace d’un instant, les menaces d’Albert lui revinrent à l’esprit. Elle chassa cette pensée d’un haussement d’épaules. Il n’aurait pas dû la provoquer ! Sa haine envers Candy n’en avait que redoublé. Une haine qu’elle devait assouvir, lui prodiguant un plaisir indéfinissable, comme une drogue incontrôlable, qui ne prendrait fin que lorsque sa vengeance serait satisfaite. Toute à ses pensées, elle émit un petit cri jouissif qui interpella son mari, lequel, devant le regard fou qu’elle lui renvoya, se glaça d’effroi…

Fin de la sixième partie du chapitre 7



Edited by Leia - 18/1/2013, 15:50
 
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