*****
Chapitre 5
Enfin vers toi
Le voyage parut affreusement long à Candy mais au moins elle ne le faisait pas seule et en profita pour récapituler toute la vie d’Albert qu’elle connaissait. Il lui dit ensuite :
- Ca ne vous semble pas étrange que je vous croise si souvent sur mon chemin tout de même? Est-ce que ça pouvait être pour vous protéger Candy?
- Peut être, en tout cas vous l’avez fait par hasard ou choix et toujours avec beaucoup de douceur et de tact. Peut-être que vous me voyiez en petite sœur aussi. J’avoue qu’à notre première rencontre, je vous croyais très vieux avec votre barbe, votre moustache et vos lunettes. Pourtant vous ne devez pas avoir trente ans aujourd’hui !
- Je l’ignore. Pas de papiers, pas d’adresse, sûrement pas de famille. Que vous et vos amis pour me connaître. C’est tout de même louche! Quel passé fuyais-je?
- Rien de criminel ou honteux, c’est sûr! Peut-être un amour contrarié ou une famille trop à cheval sur les traditions! Oui, quelque chose comme ça et on trouvera, foi de Candy! Oh! Regardez! On aperçoit des lumières! Est-ce enfin New York?
- Probablement vu qu’il est presque l’heure prévue d’arrivée.
- Mon Dieu! Pourvu qu’il ne trouve pas ma coiffure trop stricte! D’accord les couettes ça faisait gamine mais le chignon ça ne fait pas trop vieille ? Et sa mère! Sera-t-elle vraiment contente de me revoir?
- Calmez-vous Candy! Tout le monde de sensé qui croise votre route est ravi de la recroiser et Terry va trouver votre coiffure ravissante. Il doit s’impatienter autant que vous à mon avis.
- Le train ralentit et je me sens maintenant toute tremblante. C’est vrai Albert, vous me trouvez jolie ainsi?
- Pas jolie Candy, enfin pas autant que quand vous riez alors ne tremblez plus et souriez aux éclats. Voilà, vous êtes plus jolie encore et le bonheur vous embellit à chaque seconde.
- Vous êtes aussi poète Albert, merci. Le train ralentit encore plus maintenant, c’est l’heure. Alors, j’arrive mon destin, Candy t’attend d’un éclat de rire!
***
Terry était aussi impatient et ému que Candy bien sûr mais lui ne s’inquiétait pas de son apparence car son souci était justement de passer inaperçu. Car depuis cinq jours que les affiches étaient placardées dans New York avec son portrait en Roméo et celui de Karen en Juliette, quelques filles le reconnaissaient et étaient parfois collantes. Et aujourd’hui moins que tout autre jour, l’idée qu’une admiratrice l’embête était impensable. Candy avait déjà assez subi à Chicago ce désagréable côté de son métier, il ne pourrait pas toujours lui éviter mais pas maintenant qu’ils se retrouvaient enfin après six longs mois. Il portait donc une casquette, un foulard autour du cou et du menton comme s’il était enrhumé et toussait souvent pour écarter les curieux. Le train arriva en gare à l’heure prévue et lorsque les passagers descendirent, Terry sentit son cœur s’accélérer en reconnaissant Albert descendre du train avec les valises et derrière, emmitouflée d’un grand manteau rouge ourlé de fourrure blanche, celle qu’il attendait et trouva encore plus belle, merveilleuse et maintenant presque sortie de l’adolescence et transformée en femme et quelle femme ! Il resta hypnotisé en suivant sa silhouette descendre gracieusement les marches puis poser ses pieds chaussés de bottes à talons moyens sur le quai, regarder partout avec des yeux impatients et étoilés qu’il sut juste pour sa personne et le rendit encore fier et heureux. Enfin, les émeraudes arrivèrent dans sa direction, il la scruta intensément caché sous sa casquette et son foulard mais il sentit dans cet éclair qui l’éblouit d’un coup que nul déguisement ne pouvait empêcher sa princesse blonde de le reconnaître et se précipiter vers lui.
- Terry! Enfin!
Il la reçut dans ses bras avec bonheur et la fit tournoyer en riant avec elle.
- Mon amour! Comme tu es belle ma Candy!
Elle rosit et glissa ses doigts dans ses cheveux en faisant ainsi relever sa casquette vers l’arrière pour voir son regard bleu unique et y constater comme il la trouvait belle.
- Oh! Mon amour! Tu m’as tant manqué ! Toi aussi tu es encore plus beau mais pourquoi es-tu si couvert? Tu n’es pas malade au moins dis-moi?
- Non ma chérie, c’est juste pour être moins reconnu des gens, chuchota-t-il dans son oreille.
- Oh! Oui bien sûr, suis-je bête, tu es encore plus célèbre maintenant et ce n’est qu’un début, bientôt tu le seras encore plus, tu es mon Roméo mais encore plus de filles rêveront que tu sois le leur!
- Jamais aucune autre Juliette que toi ma princesse, aucune ne peut t’arriver à la cheville, tu es unique, merveilleuse, plus belle que toutes et surtout la seule au monde si parfaite pour moi.
- Je sais mon amour, je ne m’inquiète pas de ça, j’ai confiance, ta célébrité n’est pas un ennui pour moi, nous gérerons tout ce qu’elle amènera de bon ou moins bon toujours ensemble. C’est normal pour moi que tu sois un grand et célèbre acteur mon Terry, c’est prévu depuis longtemps, tu seras le plus grand acteur de Broadway, du siècle même, si, si, pourquoi viserais-je moins haut que ce que je ressens dans mon cœur si fier de son choix, mon étoile?
Terry sourit mais ne poursuivit pas cette conversation car il se souvint qu’Albert était aussi là et le chercha des yeux en lâchant la taille de Candy et ne gardant que sa main dans la sienne. Il ne le vit pas près d’eux et le dit à sa fiancée.
- Où est Albert?
- Sûrement pas loin rassure-toi, mais c’est vrai, je dois d’abord te présenter notre ami, tu verras, il est toujours lui même, même sans sa mémoire. Oh! Je le vois, il est près du kiosque à journaux, regarde!
- Oui, je le vois aussi, je l’ai reconnu du premier coup quand il est descendu du train, ce qui m’a permis d’être certain que ma prochaine vision serait celle du plus beau tableau au monde, ma Candy unique adorée!
Ils se rendirent jusqu’à lui et Terry vit qu’Albert lisait la couverture d’un magazine montrant des photos d’Afrique.
- Ca vous rappelle quelque chose Albert?
- Je ne sais pas mais...
Puis en s’apercevant que c’était Terry qui lui demandait ça, une fois retourné :
- Oh! Bonjour Terry, oui je vous reconnais facilement mais sans savoir si c’est par souvenir ou grâce à l’affiche et le portrait détaillé de Candy. Comment allez-vous?
- Très bien mon ami et je vous le confirme, Candy sait mieux que personne qui vous êtes, vous avez été mon ami à Londres, vous êtes un homme bon et honnête et même sans vos lunettes sombres, je vous reconnais parfaitement.
- Merci Terry et aussi pour votre invitation.
- De rien Albert. Et pour le journal? Est-ce un semblant de souvenir de votre voyage en Afrique?
- Possible, je crois avoir déjà vu réellement ces paysages mais sans certitude.
- C’est déjà ça. Je vais acheter ce magazine ainsi vous pourrez le lire entièrement. Ce qu’il fit illico en donnant une pièce au vendeur. Mais il vaut mieux partir maintenant. Donnez-moi les valises Albert!
- Pas question Terry! Je suis amnésique et pas impotent. Merci pour le journal mais contentez-vous maintenant de guider notre charmante Candy, moi je vous suis.
- D’accord. Alors en route!
Terry ayant les mains libres, prit donc Candy par la taille pour quitter les quais de gare. Comme il n’avait pas remis sa casquette, quelques regards se portèrent sur lui et Candy le vit aussitôt.
- Et bien! Je n’ai pas fini d’être jalousée! Qu’est-ce que ça va être après la pièce!
- C’est à cause de l’affiche, depuis trois jours on la voit partout. Justement, elle est juste en face de la gare, regarde chérie!
- Wouah! Comme tu es beau! Tu impressionnes mais... c’est… Karen Kliss! Je comprend maintenant pourquoi elle a filé à New York si vite! Oh! Je suis contente pour elle mais... qu’est-il arrivé à Susanna?
- Elle a joué et elle a perdu. On parlera de ça plus tard Candy, en tout cas Karen t’embrasse et moi aussi en pensée seulement hélas. Mais voila ton taxi chérie, qu’en penses-tu? Ce n’est pas une Rolls mais elle roule bien.
Candy sourit devant la voiture de trois places, une Ford T noire.
- Elle est parfaite Terry. Tu me vois en Rolls Royce?
- Je te vois en tout ma princesse, tout te va. D’ailleurs, je trouve ta coiffure ravissante, surtout qu’elle me permet d’apprécier ta si jolie nuque.
Candy rosit bien qu’il ait murmuré pour elle seule ces mots mais elle lui sourit avec tant de séduction qu’il en frémit de bonheur.
Le trajet fut enjolivé de ses remarques admiratives sur tout et enchanta encore Terry.
- Vous avez vu comme les femmes ont les cheveux courts ici? C’est la mode? Vous croyez que ça m’irait aussi les cheveux courts?
- Oui mais tu ne vas pas sacrifier tes belles boucles d’or pour la mode ma chérie! La mode c’est pour celles qui n’ont pas assez de personnalité, n’est-ce pas Albert?
- Et bien, la mode et moi ça fait deux. Mais je suis d’accord, vos cheveux sont trop beaux Candy, ne les coupez pas. Mais en parlant de mode, j’espère que je ne ferai pas trop vagabond pour vos propriétaires Terry car je n’ai qu’un costume d’ assez correct mais je le garde pour la représentation.
- Ne vous inquiétez pas de ça Albert, mes propriétaires se fichent aussi de ce que vous portez, ils préfèrent le contenu que le contenant. Ils sont très simples et même si Kate est toujours très élégante, elle n’est pas du tout snob. Mais c’est tout de même très agréable une jolie coiffure et une jolie robe sur une jolie femme, n’est-ce pas?
- Tout à fait d’accord Terry et vous verrez comme Candy fait rimer élégance et simplicité en réussite!
- N’en dites pas plus Albert, c’est une surprise!
Terry sourit en se disant qu’elle allait plus que lui plaire cette surprise mais resta patient et montra plutôt le paysage.
- Nous voilà maintenant à Manhattan, regardez vers votre droite, c’est l’entrée de Central Park.
- Wouah! S’extasia encore Candy. Et c’est à Manhattan que se trouve Broadway?
- Oui, Broadway est un quartier de Manhattan, Candy mais plus à l’ouest. Tu le verras tout à l’heure, vous m’accompagnerez jusqu’au théâtre Stratford et ensuite vous rentrerez avec la voiture, Albert saura bien retrouver le chemin n’est-ce pas?
- Je vais essayer Terry.
- Mais comment rentreras-tu alors? S’inquiéta Candy.
- Karen me ramènera.
- Ah! Alors vous vous entendez bien tous les deux?
- Plutôt pas mal vu qu’on peut parler ensemble de mon sujet de conversation favori!
Elle rosit encore, il était un incorrigible séducteur mais elle adorait tout de même constater comme il l’aimait.
Mais il se gara ensuite dans une petite rue et Candy put encore s’émerveiller sur le confort de l’immeuble, de l’entrée spacieuse et impeccable, l’ascenseur moderne qu’il empruntèrent pour atteindre le sixième étage puis une fois entrés dans l’appartement, de celui-ci.
Elle vit sa chambre, celle d’Albert mais Terry oublia volontairement la sienne. Mais la cuisine, le salon furent visités en détails et elle trouva merveilleux tout jusqu’au moindre bouton de porte. Elle s’extasia ensuite sur la vue de la terrasse, Albert aussi mais profita de l’instant pour demander à se retirer dans sa chambre afin de laisser un moment d’intimité au couple. Ils en profitèrent aussitôt, Terry prit sa fiancée dans les bras et la charma d’un sourire si enjôleur qu’elle s’accrocha fort à lui de peur de succomber au vertige alors qu’il l’embrassait. Puis Terry rouvrit les yeux et se dit encore qu’il avait trouvé la déesse de l’amour, elle avait encore donné plus.
- Oh! Je t’aime tant ma Taches de son!
- Je t’aime tant aussi mon Roméo!
- Alors tu te vois vivre ici bientôt mon ange?
- Oh oui Terry mais je n’ai hélas toujours pas reçu de nouvelles de l’oncle William, légalement, je ne peux pas me marier sans son consentement avant vingt et un ans.
- Quatre ans à attendre! Espérons qu’il donne un signe bientôt car je ne me vois pas vivre sans toi si longtemps!
- Moi non plus Terry mais je crois qu’il serait sage d’attendre encore un an pour que tu ne te consacres qu’à ta carrière, que je ne te gêne pas.
- Un an c’est long mais... je survivrai.
- J’en ai aussi besoin pour devenir assez adulte pour toi Terry. Tout va si vite dans ma tête mais mon corps ne suit peut-être pas, je me sens encore immature parfois.
- Je ne trouve pas, tu as déjà tout d’une vraie femme Candy, je le dis sans exagérer. Mais si tu as besoin de temps, je le comprends et le préfère aussi pour que tu sois sûre de toi car je ne peux me contenter de moins que te prendre toute ta vie près de moi, pas moins.
- Oh! Mon amour! Je suis déjà certaine de t’aimer et te vouloir près de moi toute ma vie aussi, plus que certaine. Non, ce qui m’inquiète c’est de ne pas savoir grand chose sur mes origines, rien du tout en fait, c’est dur de ne pas savoir d’où on vient quand on est sur le point de fonder une famille.
- C’est vrai, j’ai eu plus de chance, j’ai une mère, une bonne mère et elle sera aussi la tienne bientôt, elle me l’a dit, elle est si heureuse d’avoir une fille aussi merveilleuse que toi.
- Oh Terry! Ta mère est adorable! Je suis très touchée. Elle essuya une larme. Excuse-moi, je suis plus qu’heureuse, je ne devrais pas gâcher ce moment, avec toi je me sens capable de tout, j’ai une confiance totale en toi et je sais où je vais avec toi, vers le bonheur parfait.
- Je te promets de tout faire pour te l’offrir mon amour, je ne veux plus jamais te blesser même sans le vouloir, j’ai tant besoin de toi pour être heureux et complet, seulement toi.
Elle fut si émue qu’elle se pendit à nouveau à son cou pour l’embrasser, il se crut encore plus au paradis. Puis ils rentrèrent à l’intérieur car il faisait frisquet.
***
Une heure après, ils allèrent tous trois rendre visite à Kate Barrett et le petit Jonathan. Evidemment, Candy plut immédiatement à la mère et son fils, son mari ne rentrerai que le lendemain mais irait aussi voir la pièce. Kate proposa qu’ils reviennent tous trois dîner avec elle après l’ultime répétition de Roméo et Juliette. Terry précisa qu’il risquait de rentrer plus tard que d’habitude vu que c’était la générale mais Kate refusa de le reporter, ils l’attendraient en trouvant de quoi s’occuper.
Puis ils remontèrent au sixième, Candy alla ranger ses affaires dans sa chambre et Terry en profita pour discuter avec Albert au salon devant un café.
- J’ai cru vous voir vous tenir la tête tout à l’heure, elle vous fait encore mal?
- Parfois mais bien moins qu’au début. Mais de temps à autre, un éclair traverse mes yeux, ça précède une image qui me revient, c’est souvent un train, un bruit de bombardement, enfin ce que je sais avoir vécu. Mais je ne souffre pas Terry, grâce à Candy, j’ai évité le pire, me retrouver seul sans passé ni idée d’être bon ou mauvais, j’ai eu beaucoup de chance.
- Oui, nous avons beaucoup de chance d’avoir pu la rencontrer, elle est unique. Je suis aussi content que vous soyez près d’elle pour la protéger, sans vous j’aurai beaucoup de mal à ce qu’elle reparte à Chicago.
- Je vous promets de la protéger tant que vous ne pourrez vivre ensemble Terry, je lui dois bien. Je surveille ces deux affreux Legrand. Archibald et Alistair sont là aussi, ne vous inquiétez pas, nous aimons tous Candy, nous ne laisserons personne lui faire du mal.
- Merci Albert. Sinon, j’ai vu que Central Park vous intéressait, ce n’est pas étonnant, vous aimez la nature, les animaux, les fleurs. A Londres vous m’avez confié avoir une passion pour les roses pour une autre raison que leur simple beauté.
- Les roses? Tiens ça me rappelle quelque chose. Ah non! C’est Candy qui m’a parlé récemment de son ami qui en cultivait, ce n’est pas un souvenir.
- Anthony?
- Oui le petit qui s’est tué à cheval et qui a crée une rose pour Candy.
- Il lui a crée une rose? J’ignorai ça. Il devait vraiment beaucoup aimer Candy.
- Oui, sûrement. Quelle tristesse de mourir si jeune!
- Oui c’est triste et injuste, fit Terry sincère.
- Candy est quelqu’un qu’on ne peut qu’aimer ou détester si on est empli de jalousie et de méchanceté, mais on ne peut rester indifférent à tant de générosité, d’authenticité et de charmes. Mais Candy n’est plus une petite fille, son cœur est celui d’une femme et si sa fidélité est indestructible, elle va toujours de l’avant. Elle vous aime de tout son cœur, c’est évident.
- Oui je sais que j’ai une chance folle, merci encore Albert. Et surtout ne vous gênez pas ici, vous êtes plus qu’un ami pour moi aussi, j’ai une totale confiance en vous, qui que vous soyez, vous êtes un type formidable, croyez-moi.
Une demi-heure après, Terry, Candy et Albert partirent pour le théâtre Stratford. Albert mémorisa bien la route empruntée. Au théâtre, Robert Hattaway vint saluer les amis de son jeune premier, Karen en fit autant sans s’attarder. Terry put quand même montrer la scène et la salle du théâtre et leur désigna leurs places pour demain soir, au deuxième rang et presque au milieu du rang pour avoir une excellente vue. Puis il embrassa la joue de Candy et les laissa repartir. Albert prit donc le volant et retrouva facilement son chemin.
- Pour la mémoire à court terme et le sens de l’orientation, c’est parfait Albert. Mais nous pourrions nous arrêter un peu à Central Park alors? Vous saurez sûrement y aller!
- Ma foi! Et puis, il nous faut trouver aussi un fleuriste avant de rentrer, pour Kate, ce sera plus poli.
Candy sourit, Albert avait toujours en lui ce mélange de noblesse contrastant avec son goût de l’aventure, il n’avait pas changé vraiment.
***
Au théâtre, ce fut éprouvant pour tous mais à la fin de la scène finale, Robert semblait satisfait. Il félicita plus particulièrement Karen.
- Je tiens à te dire que je n’avais pas trouvé Susanna Marlowe meilleure que toi à l’audition, je ne l’ai préférée que pour son physique, sa blondeur. Mais je me suis trompé, Juliette n’a pas besoin d’être blonde pour sembler pure, tu l’incarnes tel que je la ressens, la blondeur ne fait pas la pureté, enfin, pas toujours.
Cette dernière remarque fut pour Terry qui approuva et en sourit.
- Merci Robert, je suis contente d’entendre ça, ainsi je me sens moins prétentieuse car je le pensais aussi. Mais je n’aurai pas pu obtenir ce résultat si vite sans l’aide de Terry ni sans l’avoir comme partenaire.
- J’ai vu également que votre couple sur scène fonctionne aussi mieux grâce à la confiance et le respect, je suis fier de vous, refaites aussi bien demain soir et nous aurons le succès au rendez-vous.
Pendant le trajet de retour, Karen remercia encore Terry.
- C’est vrai Terry, sans toi je n’en serai pas là, merci encore.
- De rien, moi aussi je préfère une partenaire rousse et sympa plutôt que blonde et fourbe.
- Tu ne m’as pas dit que Susanna avait été jusqu’à se taire quand le projecteur est tombé, elle est complètement folle. C’est le technicien qui me l’a dit, il a beaucoup culpabilisé bien qu’il n’y soit pour rien, c’est à cause de la poutre abîmée mais ça ne risque plus rien, c’est réparé.
- Oui, j’ai eu de la chance ce jour là et cette chance est encore due à Candy mais aussi Albert qui m’a envoyé un télégramme pour me dire que Candy était partie à Miami, et donc aussi grâce à toi qui a permis qu’elle s’y rende.
- Ah! Je n’ai pas tout compris mais si tu me dis que j’ai contribué aussi à ton bonheur et le mien, ça me suffit largement. Mais quand même Terry, excuse-moi de te reparler de cette Susanna mais, tu n’as pas peur qu’elle poursuive ses folles espérances, tu ne l’as pas revue?
- Non, heureusement, Robert a prévenu sa mère, elle doit la surveiller, voir la faire soigner.
- J’espère bien mais reste quand même sur tes gardes, on ne sait jamais.
- Ne t’en fais pas.
- Bien. Te voilà arrivé chez toi Terry, tu diras à Candy que je viendrais plus tôt demain. Ce soir, je préfère me coucher de bonne heure, je suis crevée.
- Entendu Karen. Alors, repose-toi bien ma Juliette rousse et fais de beaux rêves.
Il joua encore la scène du balcon au pied de l’immeuble, Karen sourit avant de partir. Il était particulièrement gai ce soir, Candy avait de la chance d’être aimée ainsi mais elle le méritait bien. Elle pensa à ce bel homme blond, son ami Albert. Elle n’avait pas eu le temps d’y songer tout à l’heure mais elle l’avait trouvé plein de charme et sympathique. Elle pensa à lui le temps du retour chez elle pour oublier son trac l’envahissant.
Terry monta directement au cinquième étage et fut ému en voyant Candy à quatre pattes sur le tapis du salon qui jouait avec Jonathan, elle serait une merveilleuse maman c’est certain. Albert regardait un album photo avec Kate, d’Angleterre et d’Irlande. Le dîner fut merveilleux mais Candy, en voyant que Terry était fatigué après le dessert, prétendit à leur hôte que c’était elle qui avait besoin de repos.
Dans son beau lit en chêne, Candy rêva à son avenir. Il lui semblait si merveilleux, tout lui plaisait dans cet appartement, Kate était gentille, Jonathan adorable. Central Park tout près et immense permettrait de garder contact avec la nature, la paix et le ressourcement dans cette si grande ville. Mais elle ne se voyait pas vivre ailleurs maintenant, Terry devait vivre ici pour être acteur, il serait un immense acteur, il partirait forcément en tournée parfois mais elle l’aimait assez pour supporter tout le côté difficile de ce métier et sa célébrité. Elle pensa aussi qu’il serait dur de ne plus voir ses amis de Chicago souvent mais elle irait leur rendre visite dès que possible, la maison Pony également et elle aurait d’autres amis ici, elle en avait déjà trois, Kate, Jonathan et Karen. Elle rencontrerait monsieur Barrett demain soir, elle ne s’inquiétait pas de s’entendre avec lui aussi vu que Terry l’appréciait beaucoup. Elle s’endormit en se sentant privilégiée, elle avait réalisé son rêve, connaître le grand amour et le garder, elle se jura de tout faire pour ça.
Terry s’était endormi vite car il était debout depuis hier midi, il avait travaillé cette nuit sur le port et pas dormi ce matin car il était trop excité de revoir Candy. Il ne lui avait pas dit pour ce travail, il avait demandé quinze jours de congés dès demain, on ne lui avait pas refusé, s’étonnant même qu’il continue à décharger des bateaux et veuille revenir alors qu’il allait jouer Roméo et devenait une vedette. Mais Terry pensait qu’il devait gagner le plus d’argent possible maintenant, on ne savait pas si la pièce allait marcher et si il aurait d’autres rôles, il ne voulait pas prendre la grosse tête. Candy travaillait dur aussi, il avait assez joué les fils à papa oisifs à Londres, il devait maintenant être toujours digne d’elle. Il voulait lui offrir une vie agréable, l’amour ne suffisait pas pour être heureux, elle méritait le meilleur, il désirait lui offrir tant de choses.
Albert avait lu tout le journal que Terry avait acheté tout en pensant à son ami Bup en pension chez la grand-mère de Patricia. Puis il lut le New York Times du jour et un article retint son attention, un éclair traversa sa tête en lisant que les actions de la banque André grimpaient. Mais à part que ce nom était celui de la famille adoptive de Candy, rien ne pouvait lui rappeler quoi que ce soit.
***
Le lendemain, Terry se réveilla tard, trop pour prendre un petit déjeuner mais se rattrapa sur le déjeuner essentiellement préparé par Albert qui était bon cuisinier. Candy prit un air désolé pour ce qu’elle avait tenté seule, des biscuits un peu trop cuits mais se promit de faire vite des progrès pour l’avenir. Terry les trouva quand même bons, il ne doutait pas qu’elle était capable de devenir aussi une bonne cuisinière avec le temps.
A quatorze heures, la sonnette retentit, c’était déjà Karen car elle était trop anxieuse pour rester seule dans son studio plus longtemps. Terry était calme, il ne pensait pas encore à avoir le trac mais il l’aurait un peu avant le lever de rideau forcément. Tous les trois accueillirent Karen avec plaisir et tentèrent de la rassurer au mieux. Candy finit par lui proposer un léger anxiolytique et Terry s’amusa de voir toute la pharmacie qu’elle avait emporté à New York. Elle lui proposa à lui, plutôt un énergisant vu tout ce qu’il avait dormi. Il rit en lui disant qu’il était empli d’énergie, elle le verrait ce soir mais il voulait bien un massage pour se sentir encore plus décontracté. Candy rougit mais accepta de lui masser la nuque et les épaules, Terry ne pensant pas qu’elle accepterait se trouva alors un peu bête et Karen sourit, un brin moqueuse. Il réagit alors et prit Candy par la main pour l’emmener dans sa chambre. Elle lui dit donc de retirer sa chemise et s’allonger sur le ventre sur le lit, elle semblait à l’aise alors il obéit. Il dégrafa sa chemise alors qu’elle sortait un baume de sa trousse mais quand elle le vit en débardeur, elle rougit et baissa vite les yeux. Terry se sentit intimidé aussi, il allait lui dire que ce n’était pas la peine mais elle releva les yeux d’un coup et en rougissant, osa lui dire :
- Tu es très bien bâti Terry, je ne m’imaginais pas que tu étais si musclé, ça te va très bien.
- Merci ma chérie.
- De rien. Mais allonge-toi maintenant, je suis infirmière je te rappelle, je suis professionnelle, je ne serais que ça pendant que je te masserais.
- Je sais, dommage mais je serais sage aussi, promis.
Elle sourit et se concentra sur sa tâche. Mais lorsque ses mains se posèrent sur la nuque et les épaules de Terry, elle se sentit toute petite, il était chaud et doux, elle voyait sa peau s’électriser et frissonner. Mais elle aima tout de suite ce contact, il était son fiancé, son futur mari, il ferait d’elle une femme et elle l’espérait une mère, elle aurait des contacts très intimes avec lui et elle devinait qu’elle allait aimer ça. Déjà elle adorait ses baisers, être dans ses bras, ses caresses sur son visage, dans ses cheveux, sur ses mains. Elle aimait maintenant le masser et elle ne se contenta plus de sa nuque et ses épaules, elle partit dans son dos et le massa aussi sous son débardeur. Puis elle eut envie de lui montrer qu’elle avait fait encore un pas vers lui, elle se pencha et embrassa son épaule, elle vit sa peau frémir et fut contente d’elle. Quand il se retourna il vit son regard amoureux, sourit et caressa sa joue puis se redressa pour embrasser sa bouche si désirable. Puis il lui tendit les bras, elle s’y blottit et apprécia cette tendresse débordante.
- Je t’aime pour l’éternité ma Candy ! murmura-t-il ensuite près de son oreille. Et j’ai hâte que tu deviennes mon épouse !
- Moi aussi mon amour, j’aime être avec toi, je t’aime toujours plus, tu es si parfait pour moi.
- Alors j’ai fait des progrès, avant j’étais impossible, maintenant parfait.
- Oui tu es tout ce que j’aime, tu as le courage de tes ambitions sans jamais te trahir, tu es droit et indomptable, tu es plein de talents, d’intelligence et de sensibilité, tu es vraiment parfait intérieurement en plus de l’être extérieurement.
- Tu n’as rien à changer non plus ma princesse, tu es parfaite aussi dedans et dehors.
- Maintenant, dis-moi si Susanna t’a blessé Terry ? J’ai besoin de savoir.
Il soupira, passer déjà à ce sujet si désagréable l’ennuyait mais il devait de toutes façons lui dire et autant en finir vite.
- Elle ne m’a pas blessé car je ne l’ai jamais vraiment appréciée, j’ai essayé d’être son ami mais je n’ai jamais été à l’aise avec elle et je sais pourquoi maintenant. Elle voulait… bien plus que je ne pouvais lui donner et elle a utilisé des moyens… méprisables pour y arriver mais elle a échoué. Robert Hattaway l’a renvoyée de sa troupe car elle n’était plus capable de jouer Juliette et a trop inventé de mensonges.
- Elle a été manipulée par Elisa ?
- Non, elle est l’égale d’Elisa. Tu veux vraiment entendre tous les détails ma chérie ? Je te le demande car ça va te rendre triste, pas parce que je crains de te dire toute la vérité.
- Je sais que tu n’as rien à te reprocher Terry, je voulais qu’elle ait au moins ton amitié, j’ai pensé que c’était mieux pour toi vu qu’elle joue avec toi, surtout avec le rôle de Juliette. Mais j’ai eu tort, je ne veux plus jamais te pousser à fréquenter des gens qui ne t’inspirent pas, pardonne-moi.
- Non, tu as raison de laisser une chance à tout le monde, si tu n’étais pas ainsi que serais-je aujourd’hui pour toi ? Mais Susanna est vraiment très perfide, moi non plus je ne le croyais pas quand même. Tu sais ma chérie, des cœurs purs et sincères comme toi, ça ne court pas les rues.
- Je ne suis pas la seule quand même Terry. Mais si Susanna est l’égale d’Elisa, je ne lui donnerai pas une deuxième chance non plus, ma générosité a ses limites. Mais tu n’as pas besoin de m’en dire plus sur elle, pas parce que ça va me rendre triste, je la plains mais pas plus. C’est en toi que j’ai confiance et qui fait que je ne suis pas jalouse et possessive, pas en Susanna et toutes autres admiratrices.
- Je ne risque pas de les voir, tu es la seule au monde pour moi, la première et à jamais la seule que j’aime passionnément pour toute ma vie.
- Tu es et restera le seul pour moi aussi mon amour.
Ils s’embrassèrent à nouveau puis Terry se releva et remit sa chemise.
- Nous devrions rejoindre nos amis, ce serait mieux non ?
- D’accord mais je vais d’abord me rincer les mains de la pommade, je te rejoins.
Terry ouvrit la porte alors que Candy s’essuyait avec une serviette humide mais le jeune homme referma aussitôt et revint vers elle.
- En fait, Karen et Albert n’ont pas besoin de nous, ils ont l’air de bien s’entendre. Albert masse les pieds de Karen !
- C’est vrai ?
- Je t’assure.
- Tu crois qu’ils peuvent…
- Pourquoi pas ?
- Alors on y va pas?
- Non, attendons, on ne sait jamais !
- Ah ! Bon ! J’ai du mal à imaginer Albert avec une petite amie, c’est drôle, je l’ai toujours connu juste accompagné d’un putois, il est si à part. Mais c’est vrai qu’en fait, je ne sais rien de lui à part qu’il est gentil et droit, il apparaît, disparaît.
- Il m’a dit à Londres qu’il aimait les roses pour une raison spéciale, ça ne te dit rien ?
- Les roses ! Non jamais il ne m’a dit ça, c’est étrange !
- J’ai pensé qu’il y avait peut-être une femme dans son passé qui portait le prénom de Rose, sa mère, sa sœur ou une fiancée.
- C’est possible Terry, dit-elle en songeant à Anthony, sa mère s’appelait Rosemary mais quel rapport ?
Terry la vit troublée et comprit.
- Tu penses à celles de Lakewood ma chérie ?
Elle sursauta un peu mais vit son regard confiant et se dit qu’il fallait de toutes façons en parler.
- Oui mon amour, je t’ai apporté des photos de moi enfant et il y en a une avec Anthony alors je dois te dire ce qu’il a été pour moi, ce qu’il est encore et restera toujours, je dois être sincère moi aussi et je sais que tu es prêt maintenant à l’entendre.
- Je suis prêt c’est vrai ma chérie, prêt à tout entendre désormais car je ne suis plus ce stupide jaloux qui a dit des horreurs sur ton ami Anthony, je ne les pensais pas bien sûr, j’étais jaloux et je te demande de me pardonner pour lui.
- Il te pardonnerait comme moi Terry, il était aussi droit et franc, courageux mais aussi solitaire et secret, c’est vrai au fond qu’il ressemblait un peu à Albert quand même. Rasseyons-nous sur mon lit mon cœur, je vais te montrer ces photos et le cadeau d’Anthony.
Elle alla chercher une boite dans l’armoire, la ramena et la mit sur le lit en s’asseyant à côté de Terry qui fut impressionné par la rose blanche dans sa boite transparente.
- Elle est magnifique Candy !
- Oui et elle s’appelle Sweet Candy, elle a éclos le 7 mai, c’est pourquoi Annie et moi avons choisi cette date pour fêter notre anniversaire, vu que nous ignorons la vraie. Elle sent aussi très bon mais il faut être dans la roseraie à Lakewood, entre mai et août pour en sentir tout le parfum et j’espère pouvoir y retourner un jour.
- Il l’a créée pour toi ?
- Oui mais il était le fils de celle qui a crée la roseraie, il a hérité de sa passion et se sentait relié à elle car elle est hélas morte alors qu’il n’avait que dix ans. Elle s’appelait Rosemary, Rosemary Brown.
- Rosemary ! Quel beau prénom ! Je comprends, Albert a peut-être un souvenir aussi de ce genre, il faut arriver à lui faire retrouver.
- Oui peut-être. Mais Anthony aimait aussi autant les chevaux que les roses, il s’est tué devant mes yeux en voulant franchir un fossé. La jambe du cheval a été emprisonnée par un lourd piège à mâchoire, il a éjecté son cavalier, il est tombé et ça a été fini.
- Je suis désolé ma chérie, je comprends mieux ce que tu as ressenti, j’avais compris ta peur, j’ai pensé qu’il n’y avait qu’un seul moyen pour vaincre sa peur, de l’affronter.
- Tu as eu raison Terry, ça a marché, je n’ai plus peur des chevaux ni de perdre ceux que j’aime, du moins, pas exagérément. Maintenant voici les photos mon cœur !
Terry fut ému mais en découvrant ce jeune homme blond aux yeux si clairs, il avoua :
- C’est étrange, il te ressemble beaucoup.
- Oui, il disait que je ressemblais à sa mère mais je croyais que c’était plus de l’intérieur. Puis j’ai vu son portrait, elle avait des cheveux blonds et bouclés aussi mais les yeux de son fils.
- C’est étrange ! Répéta Terry.
- Quoi Terry ?
- Non, je trouve étrange qu’Albert ait le même sourire aussi parfois.
- Ah ! Je n’ai pas remarqué ! Tout ça est bien étrange en effet mais qu’en conclure ?
- Rien ma chérie, n’imaginons pas n’importe quoi, laissons œuvrer le temps. Parle-moi te ce que tu ressens pour ton ami maintenant, sans craintes.
- Oui, sans craintes mon chéri car tu l’as dit, il était et sera à jamais mon ami. Je l’aimais comme une enfant qui se sent pour la première fois éblouie et charmée par un beau garçon plein de talents mais pas le coup de foudre et le grand amour que j’ai rencontré ensuite. Il a été important dans ma vie, il le restera mais il n’aurait pas pu me faire ressentir ce que je ressens pour toi car on ne peut aimer qu’une seule fois aussi fortement et clairement. Anthony n’aurait pu devenir ce que tu es pour moi Terry, je ne peux pas te le prouver mais c’est une certitude pour moi, une évidence.
- Je n’en doute pas Candy puisque j’ai cette même évidence en moi. Tu n’auras plus jamais besoin de vivre tes sentiments pour Anthony en cachette, ni pour lui ni pour quiconque d’ailleurs, j’ai trop de chance d’avoir ce privilège d’être ton élu de cœur, je ne serai plus jaloux ni possessif, du moins plus exagérément. Mais je crois que je le serais si un garçon te faisait la cour devant moi, je ne suis pas encore si parfait, j’essaierai de ne pas réagir violemment mais… ce sera plus dur.
- Mais tu ne risqueras de toutes façons rien de ce garçon mon amour puisque je ne vois que toi ! Dit-elle en souriant malicieusement.
- Il pourrait avoir du charme et des qualités tout de même hélas, ma princesse !
- Crois-tu que ça suffira à en tomber amoureuse mon chéri ? Fit-elle encore plus malicieusement.
Il sourit et avoua :
- Non bien sûr mais je préfère quand même essayer d’être le plus parfait à tes yeux pour risquer pareille catastrophe qui ruinerait ma vie à jamais. Je ne peux plus vivre sans toi ma Candy, je ne supporterai pas de te perdre, que tu ne m’aimes plus parce que je me serai mal comporté avec toi, je ne veux pas perdre ce bonheur, il est si grand, si merveilleux, je t’aime comme on aime une seule fois et sans fin !
- Terry ! Tu es si adorable ! Jamais tu ne me perdras, tu es inégalable, merveilleux, mon amour pour toi est identique au tien, je t’aime pour l’éternité toi et toi seulement ! Embrasse-moi encore, j’aime tant tes baisers mon amour !
Il se crut alors près des étoiles, elle l’attira encore plus près d’elle, au point qu’il faillit perdre raison en sentant ses seins contre son torse. Elle lui ouvrit une nouvelle porte vers leur avenir qui lui certifia des nuits féeriques, déjà elle lui donnait plus que bien des fiancées donnaient à leur promis, déjà elle montrait une sensualité débordante, une soif d’amour et un corps de jeune femme prêt pour le grand voyage. Il gémit de bonheur, elle soupira de plaisir, il caressa et embrassa chaque centimètre de son visage, ses cheveux, son cou et ses douces mains. Elle posa ensuite ses doigts sur sa gorge et la caressa aussi, il ferma les yeux de plaisir et quand ses lèvres remplacèrent sa main, il se décida péniblement à s’éveiller de ce merveilleux rêve. Elle le regarda avec un air un peu désolé en le voyant s’échapper de ses bras mais ne rougit pas et sourit en l’entendant lui dire :
- Tu es trop merveilleuse ma chérie, j’ai peur de n’avoir plus le courage d’aller au théâtre si tu me donnes encore autant de bonheur ici !
- Tu aimes autant le théâtre qu’être avec moi Terry, tu vas être le plus merveilleux Roméo jamais vu, le plus beau, le plus réaliste, tu auras le courage de le jouer parfaitement, surtout devant ta vraie Juliette !
- C’est vrai, je veux t’offrir ce que tu espères ma Juliette, je suis motivé comme personne. Mais je préfère être avec toi que quoi que ce soit d’autre, le théâtre me permet de vivre mille vies mais je préfère de loin la mienne à celle de Roméo, surtout la fin.
- Je préfère aussi ma vie, notre vie, notre amour, notre bonheur, notre amour éternel et indestructible.
Il la regarda encore comme la septième merveille du monde puis gavé de bonheur, il la souleva et tournoya en riant de joie jusqu’à ce qu’il trébuche et s’étale avec elle sur le lit. Elle le serra encore fort puis le repoussa gentiment.
- Allez, Roméo de mon cœur, assez de relaxant et énergisant pour aujourd’hui, en route pour ton destin d’acteur maintenant, je suis si fière de toi mon Terry adoré.
A suivre
Edited by Diogène - 14/12/2014, 08:55