| Souvenir d'Ecosse
Après de nombreuses heures de route, ils arrivèrent enfin devant le château des Grandchester. Terry stoppa la voiture et se tourna vers sa bien-aimée. Il la trouva assoupie, la tête penchée légèrement vers l'arrière, offrant son cou, dégagé de ses cheveux qu'elle avait rassemblés de l'autre côté. Son regard posé sur elle, il se dit qu'il avait vraiment de la chance que la vie lui ait donné une autre opportunité d'être avec celle qu'il avait aimée dès le premier regard. Sa mademoiselle taches de rousseur était enfin à lui et lui avait donné un fils, qu'il adore et dont il était très fier. Le fruit de cette merveilleuse nuit, qui leur permit de continuer à vivre, lui avec les souvenirs, et elle avec leur enfant. Il se demandait ce qui se serait passé si... Mais non, il ne voulait pas retourner en arrière. A quoi bon ressasser ces tristes années de solitude et de souffrance loin d'elle. Maintenant, seuls le présent et l'avenir comptent. Ici en Ecosse, ils allaient créer d'autres merveilleux souvenirs tous ensemble. N'en pouvant plus, il s'approcha de ce cou qu'elle lui offrait, et déposa de légères pressions avec ses lèvres. Dieu que c'était bon se dit-il. Avec une main, il prit son cou pour rapprocher ses lèvres. De son pouce, il caressa son menton et avec sa langue il mouilla ses lèvres, il trouvait ça très excitant. Puis elle ouvrit les yeux et lui dit: -Terry! Continue, ne t'arrête pas mon amour. -Papa, Maman!!! Surprise par la voix de son fils, Candy se redressa brutalement ce qui eut pour effet de percuter le nez de son cher et tendre amour. Ils sortirent tous deux de la voiture. -Oh là là! Cria Candy. Terry se tenait le nez. Candy vit du sang. -Mon Dieu, mon amour penche la tête en avant, je vais prendre un mouchoir. -Maman qu'est-ce-que tu as fait à mon père? -Ton père a voulu me réveiller et sans le faire exprès je l'ai cogné. Ne t'inquiète pas mon chéri, papa n'a rien de grave(enfin j'espère se dit-elle). Candy donna un mouchoir à son homme. -Oh mon amour, je suis tellement désolée. Fais-moi voir, tu n'as pas trop mal? -Ça m'apprendra à vouloir être romantique. Non ça va, c'est juste gênant. Je me sens ridicule. Avec toute cette agitation, Richard et Albert, accompagnés d'un homme et d'une jeune fille, sortirent du château se demandant ce qu'il pouvait bien se passer. Ils virent une Candy tout affolée, un Terry avec la tête en avant tenant un mouchoir devant son nez et un petit garçon qui riait, plié en deux. -Mais que se passe-t-il ici? Demanda Richard. Graham alla vers son grand-père qui le prit dans ses bras. Le petit avait arrêté de rire et commença à lui parler . -C'est ma faute grand-père. Papa faisait des bisous dans le cou et sur la bouche de Maman et je les ai interrompu. Je crois que j'ai fait peur à Maman et sa tête a cogné le nez de Papa. Richard et Albert se retenaient pour ne pas éclater de rire. -Il faudrait calmer un peu vos ardeurs les amoureux. "Hélène conduisait Monsieur Terrence et son épouse dans leur chambre pour qu'ils puissent se nettoyer et se changer." -Bien votre grâce. Répondit la jeune fille. Candy tenait Terry par la taille pour le guider, il avait toujours la tête en avant.
Dans leur chambre, Candy s'occupait du nez de Terry et n'arrêtait pas de s'excuser. Puis, elle enleva sa veste et commença à déboutonner sa chemise blanche couverte de sang séché. -Oh! Mon amour, je suis tellement désolée, mais je crois que ton père a raison, il faut que l'on se calme. -On en reparle dans dix ans d'accord? Pour l'instant, j'ai besoin de câliner ma tendre épouse. (Candy se mit à rire) Oui, bon... Tendre et douce il faut le dire vite, à part ce petit incident, tu es mon tendre amour, ma douce Candy. Tu sais ma chérie, depuis que je t'ai retrouvé j'ai l'impression d'avoir 15 ans. -Tu es incorrigible. -Non je suis amoureux de ma femme. Voudrais-tu qu'il en soit autrement? - Non mon amour, surtout pas! Mais il faut que l'on fasse attention, pour ne pas choquer notre fils. Heureusement que le jour décliné, il n'a pas vu ce que nous faisions vraiment. -Je crois au contraire que tout cela l'amuse, il est heureux d'avoir ses parents et de les voir s'aimer.
Après avoir réalisé une rapide toilette tous les deux, ils allèrent dans la chambre de leur enfant. Terry descendit juste après avoir embrassé son fils, il avait confié à Candy l'endroit où il se trouverait. Pendant que Graham riait avec Hélène, Candy regardait la jeune fille et se dit qu'elle ne devait pas avoir plus de 15 ans. Quand la jeune fille s'aperçut que le couple était dans la chambre, elle se tourna vers eux, baissa la tête, mit ses mains devant elle et leur dit: -Monsieur, Madame Grandchester, puis-je faire quelque chose pour vous ? -Non-mademoiselle, restez avec Graham. Je viendrai vous chercher pour le repas. Candy avait observé la jeune fille brune avec sa queue-de-cheval, ses yeux noisette et sa fine silhouette. Mais ce qui avait choqué Candy, c'était ses mains abîmées, comme les siennes lorsqu'elle travaillait pour les Legrand. Elle voulait comprendre pourquoi discrètement. -Hélène, puis-je vous parlez. -Oui Madame. -Depuis quand êtes-vous au service du Duc? Et quel âge avez-vous? -Je suis normalement au service de Madame la Duchesse, depuis 2 ans mais Monsieur le Duc a voulu que je vienne avec lui. La Duchesse n'était pas très contente mais le Duc ne lui a pas laissé le choix. Et je vais avoir 15 ans le 15 Mai. - Très bien, je vous laisse, Graham soit sage. -Oui maman. Candy descendit rejoindre les hommes, en suivant les indications que Terry lui avait données. Elle regardait autour et fit un saut dans le passé. Elle vit les mêmes armures d'autrefois, les portraits également (Oh Terry nous étions si heureux ici tous les deux, je me souviens quand je me suis jetée dans tes bras après que tu m'aies fait peur, les mots sont encore dans ma mémoire " Candy derrière toi" "c' est la meilleure façon pour serrer une fille dans ses bras." Tu ne l'as jamais su mais mon coeur battait si fort entre tes bras. Je sais maintenant que nous nous aimions déjà à cette époque, mais j'étais encore trop jeune pour vraiment comprendre. J'aurais voulu qu'à ce moment-là tu m'embrasses.) Candy arrivait devant une double porte et y donna un coup. Terry vint à sa rencontre et lui déposa un chaste baiser sur les lèvres, lui prit la main et l'entraîna sur le canapé face à la cheminée. -Tu vois ma douce, la pièce n'a pas changé. -Oui mon amour, justement, il y a un instant j'étais plongé dans mes souvenirs. -De bons souvenirs j'espère... -Ici je n'ai eu que des bons souvenirs avec toi. Même la fois où tu m'as fait peur. -Je m'en souviens, je te voulais dans mes bras et j'aurais voulu t'embrasser mais après les gifles, je n'ai pas osé. -J'aurais voulu que tu le fasses. -Ah oui ! Un baiser ! Comme ça... Et il lui prit ses lèvres sans se préoccuper de la présence des deux autres hommes. -Regardez Albert! Ne sont-ils pas magnifiques? Je n'ai jamais vu mon fils aussi heureux, ils s'aiment, ils ont besoin l'un de l'autre pour se compléter. On dirait deux adolescents. -Vous avez raison Richard, les voir heureux fait plaisir, ils ont enfin le bonheur qu'ils méritent. -Albert, permettez-moi de vous poser une question. -Oui que voulez-vous savoir. -Quand, et dans quelles circonstances aviez-vous décidé d'adopter Candy? -En fait, c'est grâce à mes trois neveux, Alistair, Archibald et Anthony le fils de ma défunte soeur. Ils avaient rencontré Candy chacun leur tour et ils sont tous les trois tombés sous son charme. Surtout Anthony, mais lui était le préféré de la petite-fille de 13 ans pour être franc. Moi je l'avais rencontré alors qu'elle n'avait que 6 ans, elle était sur une colline et elle pleurait. Je lui ai dit qu'elle était plus jolie quand elle souriait que quand elle pleurait. Par la suite M. Legrand est allé la chercher à l'orphelinat pour qu'elle soit la compagne de jeux de sa fille Eliza. Mais elle et son frère lui ont fait des sales tours, mais voyez-vous, malgré toutes les misères que la famille Legrand lui a faite, elle n'a jamais baissé les bras. Albert racontait au Duc la vie de Candy, toute sa vie jusqu'à son mariage. Il raconta pourquoi il l'avait adopté. Son amour pour Terry au collège, ses peurs, ses rêves avec lui, sa descente aux enfers après leur séparation. Puis son départ pour la France après l'annonce des fiançailles, les conditions de la naissance de Graham, sa vie en France et surtout sa renaissance depuis qu'elle avait épousé Terry, depuis qu'ils étaient tous les trois. Plus discrètement, il lui avoua avoir rencontré Suzanne Marlow avant son départ pour la France avec Candy et George. Albert précisa à Richard qu'ils en discuteraient en tête à tête. Les deux hommes étaient devenus très complices et pendant le repas ils se moquaient gentillement des amoureux sur le fait qu'ils étaient toujours collés l'un l'autre. Graham s'était attaché à la jeune Hélène, ce qui n'échappa pas à sa mère, qui les regardait avec un air attendri. Terry demanda à son père s'il avait des chevaux et si par bonheur celui-ci avait récupéré sa jument Céodra. Le duc lui confirma que oui, qu'il avait même un pur-sang nommé Shadow et qu'un poulain allait bientôt voir le jour. Le jeune couple avait prévu une balade avec leur fils pour le lendemain. Richard avait également présenté le personnel très restreint du château. Il y avait James, l'homme à tout faire, il était rond et de taille moyenne. Il y avait également la cuisinière Agate qui était secondée par Marie. L'une était mince et grande, l'autre tout le contraire. Ils ne tardèrent pas après le repas. En effet, le voyage avait été long. Pourtant Terry voulut faire plaisir à son fils en lui jouant de l'harmonica à la place d'une lecture. Il avait été décidé qu'Hélène resterait avec Graham. Le lit était grand, ils pouvaient se permettre de dormir ensemble. Le lendemain, Graham était ravi de faire une balade à cheval avec ses parents. On lui avait promis de revenir en été pour qu'il puisse avoir la joie de se baigner dans le lac. Il était sur Shadow avec son père et Candy avait pris Céodra. Terry apprit que Catherine et Marc étaient partis s'installer à Edimbourg où ce dernier avait entrepris de prendre la suite de son père dans la fabrication de kilt et de tartan. Candy promit à Graham de voir avec Albert pour l'élaboration d'un kilt aux couleurs de la famille André. Le jeune homme était fier de Marc qui, à une époque, se faisait passer pour son petit frère. Ensemble, ils avaient visité le village et l'abbaye où avait séjourné sa mère avec Annie et Patricia qu'il connaissait parce que sa mère lui en avait parlé. Mais il ne les avait jamais rencontré. Après avoir ramené les chevaux ils prirent la voiture pour aller manger dans un pub très fréquenté par les villageois. Terry qui ne se présentait pas comme le fils du Duc de Grandchester était jaloux. Tous les hommes, jeunes ou âgés se retournaient pour admirer la beauté de Candy et sa simplicité. Mais aucun n'aurait pris le risque de s'approcher. Un seul avait essayé, il fut immédiatement refoulé par le père et le fils. Le petit s'était posé devant sa mère, les mains sur les hanches en disant que sa maman ne parlait pas aux inconnus. Et derrière, Terry avait lancé un regard meurtrier. L'homme s'excusa et se retira. Ils avaient pu manger tranquillement à l'écart et rire de la réaction du petit garçon. Candy leur dit qu'avec deux gardes du corps comme eux, elle ne risquait plus rien. Le bonheur se lisait sur leurs visages. Graham faisait en sorte de ne jamais délaisser l'un de ses parents mais c'était toujours à son père qu'il posait ses questions. Ils étaient rentrés au château avant que le jour décline. Graham demanda à son grand-père Richard où était son amie Hélène. Il l'avait rejoint dans la cuisine et se mit à aider les trois femmes dans la préparation du diner. Terry s'était mis à jouer au piano avec Candy à ses côtés, la tête posée sur son épaule et la main gauche lui caressant le dos. Il jouait une de ces compositions de musique mélancolique comme lui, à l'époque où son coeur était brisé et son âme partagée entre devoir et amour. Il avait mis des paroles sur cette musique. (We said goodbye)* D'une voix douce, il la chantait pour que seule sa femme puisse entendre les paroles. You'll never find another guy That loves you more than I can do You'll never another man oh, no 'Cause I don't leave your mind more I'll never find another girl That pleases me more than you can do I'll never love another girl oh, no 'Cause you don't leave my mind no more No,no more Why,why,oh why Why did we say goodbye? Why did you say goodbye to me? Why did I say goodbye? I said goodbye to you Why,why oh,why Why did we say goodbye? Why did you say goodbye to me? Why did I say goodbye? I said goodbye to you Oh,no I said goobye I said goodbye to you.
Candy fut émue par cette chanson. Elle comprenait la solitude et la souffrance du jeune homme qu'elle avait laissé un soir d'hiver. Pensant lui épargner une souffrance face à un choix difficile, elle savait maintenant qu'elle avait fait une très grosse erreur et par ce choix, ils avaient souffert tous les deux. Mais après réflexion, elle se dit que sans toute cette souffrance il n'y aurait jamais eu cette fabuleuse nuit sur le bateau et elle n'aurait jamais donné naissance à ce merveilleux petit garçon. Des larmes coulaient. Lorsque Terry eut fini de jouer, il lui prit son visage et avec ses pouces, essuya ses larmes et l'embrassa en lui disant que tout cela appartenait au passé. Derrière, des applaudissements retentirent, c'était Graham qui avait quitté la cuisine pour écouter la musique. Il demanda à son père s'il pouvait lui apprendre à jouer du piano. Il lui expliqua qu'il avait déja demandé à sa mère, mais que celle-ci lui avait répondu qu'elle n'avait pas l'oreille musicale pour lui apprendre. - "En gros elle est nulle". Répliqua le petit. Terry se mit à rire et confirmait à son fils que c'était la pure vérité. Il apprit à son fils qu'une fois il lui avait donné un cours de piano ici même et que ce n'était pas franchement une réussite. -"Terry ne te moque pas de moi où tu risques de le regretter." Lui dit-elle. -Quoi c'est la vérité, tu es douée pour certaines choses mais pas pour la musique. En lui disant cela, il avait un sourire malicieux et Candy comprit tout de suite ce qu'il voulait dire. Elle lui fit de gros yeux et se mit à rire. En quittant la pièce, Terry lui dit au creux de l'oreille: -Nous n'avons pas inauguré le lit hier soir, chose que je veux rectifier cette nuit ma douce. Alors prépare-toi et ne prévois pas de dormir avant l'aube. Je t'aime ma belle amante. - Je t'aime homme de mon coeur. Aller, arrête tes bêtises et allons manger. Il nous faut des forces pour ce que tu prévois. Notre fils est déjà à table avec nos pères.
- Toujours les derniers, vous deux! Votre fils vient de nous dire qu'il était fier d'avoir aidé à la préparation du repas. Leur dit Albert. -Papa, Maman, demain je veux aider Agate, Marie et Hélène en cuisine, nous allons préparer quelque chose de spécial pour vous. -Très bien mon grand. J'irai me promener seul avec ta maman. -Tu es content d'avoir Maman pour toi tout seul. Moi je l'ai eu longtemps pour moi seul, maintenant à toi de profiter aussi. Tous se mirent à rire aux paroles innocentes du garçon.
Cette nuit-là, Terry tient parole et ils ne s'endormirent qu'aux premières lueurs du jour. Candy et lui s'aperçurent qu'elle prenait de plus en plus d'assurance. Terry n'avait plus besoin de la guider. Les caresses et les baisers sur le corps de son mari étaient devenus instinctifs. Leurs corps se comprenaient de mieux en mieux, ils bougeaient à l'unisson en parfaite harmonie. Ils ne faisaient plus qu'un un seul corps, une même âme. A leur réveil, au milieu de la matinée, ils se retrouvèrent seuls. Même Graham n'était pas dans sa chambre. Candy alla dans les cuisines pour une collation. Agate et Marie s'affairaient à préparer le repas du midi. James demanda à Candy s'ils avaient l'intention de prendre les chevaux aujourd'hui. Elle lui répondit que s'ils faisaient du cheval aujourd'hui ils ne prendraient que la jument de son époux. -Agate, mon fils devait vous aider, pourquoi n'est-il pas avec vous ? -Demandez à James Mme Grandchester, il doit savoir ou ils sont tous partis. -James savez-vous où sont M. le Duc, mon père et mon fils. En prononçant le nom de James, celui-ci raisonnait dans la tête de Candy, elle fut prise de vertiges. Mais pourquoi? Elle ne comprenait pas, et se dit que ce léger gêne devait être dû au manque de sommeil. Après la collation prise avec Terry, ils partirent faire une balade à cheval. Comme prévu, ils ne prirent que Céodra. Arrêtée devant le lac, Candy rompit le silence. -Te souviens-tu Terry de cet été-là? Nous étions tous ensemble, Alistair, Archibald, Annie et mon amie Patty. Cela fait longtemps que je ne les ai pas vu. Oh et le pauvre Alistair, je me suis renseignée sur sa mort, les circonstances, j'y ai même rencontré la bonne amie de Domy, un ami d'escadrille. Elle est devenue infirmière. Elle me disait qu'Alistair avait été peinée d'apprendre notre séparation. Hier, lorsque tu jouais j'ai repensé au cachot de St Paul. Sais-tu que je t'ai couru après? Je suis arrivée juste après le départ du bateau, j'ai crié ton nom et aussi que je t'aimais. J'étais totalement perdue. Je ne savais pas quoi faire, comment rester là-bas sans toi. Comme cette horrible nuit. Candy se mit à pleurer. -Candy ne pleure pas! Je ne supporte pas quand tu pleures. Viens dans mes bras ma douce, mon amour, nous sommes une famille, plus jamais on ne sera seul toi et moi. Je t'aime ma Candy, je t'ai aimé dès que je t'ai vu sur ce bateau. Mon amour pour toi n'a jamais disparu. Terry leva le menton de Candy pour lui essuyer ses larmes. Moi aussi je me suis perdu un temps, j'ai tout quitté et me suis retrouvé à jouer avec une troupe ambulante minable à Rockstowm jusqu'au jour où j'ai eu une hallucination de toi en pleurs. J'ai entendu "ton rêve Terry, tu as oublié ton rêve" je me suis repris et je suis retourné à New York. -Ce n'était pas une hallucination, j'étais là-bas, j'ai eu le coeur brisé quand je t'ai vu. On se moquait de toi et ça m'a mise hors de moi. Je leur ai dit de se taire, que tu étais un grand acteur. Je croyais que tu ne m'avais pas vu. Tu as changé et je suis partie, là j'ai vu ta mère, elle m'a dit que maintenant tu t'en sortirais, que tout ça c'était grâce à moi. Je ne l'ai pas cru. OH Terry... j'ai tellement souffert, pour couronner le tout cet imbécile de Neil voulait m'épouser. - Quoi ! Que dis-tu? Neil voulait se marier avec toi? - Eh oui ! Il m'a même fait enlever. Il a réussi à m'attirer en se faisant passer pour toi, heureusement Albert s'en est chargé, enfin je veux dire le grand-oncle William. Tout ça est derrière nous, tu as raison nous sommes une famille et j'espère qu'elle va bientôt s'agrandir. - Oui moi aussi. Terry embrassa Candy, il ne supportait pas de la voir malheureuse. Un feu dévorant se mit à le consumer de l'intérieur, puis il la fixa dans les yeux. -Je crois qu'il vaut mieux s'arrêter là. Aller vient! Si on reste ici , on va avoir des problèmes. -Pourquoi aurait-on des problèmes ? -Parce que là, maintenant j'ai envie de te faire l'amour, voilà pourquoi on risque d'avoir des problèmes. -OH ! Terry. Dit-elle en lui faisant une grimace. Ils reprirent le chemin du château Grandchester. Dans les écuries, Terry ne put s'empêcher de montrer son amour à sa femme. Ils s'occupèrent ensuite de sa jument Ceodra. De retour dans les murs du château, ils s'aperçurent qu'ils étaient toujours seuls. -Mais où sont-ils donc passés ? -Je ne sais pas Candy. Et si on en profitait? -Terry ! Tu n'en as jamais assez, mais j'adore ça, mais je voudrais prendre un bain. -Je vais te proposer mieux, on va le prendre à deux ce bain, d'accord? Et puis tu m'as promis un enfant. -Oui mon amour. Ils s'amusèrent comme deux gamins. Le reste de la famille rentra vers 18 h. Candy était heureuse. Graham et son grand-père s'entendaient à merveille. Terry et Candy étaient allongés devant la cheminée, lorsque Graham entra pour leur montrer ce qu'Albert lui avait donné. -Regardez Papa et Maman, les jouets que tonton Albert m'a donnés. -Vous étiez à la résidence André ? -Oui maman, j'ai vu le portrait de la soeur de tonton, vous vous ressemblez. Je peux aller jouer dans ma chambre avec Hélène? -Oui, tu peux aller jouer mais un câlin avant mon ange. Lui dit son père. -Alors les amoureux, vous avez passé une bonne journée? Je suis venue te proposer un billard mon fils. Et vous Candy que voulez-vous faire ? -Mais la même chose si cela ne vous dérange pas, je sais jouer au billard. -Mais pas le moins du monde. Je propose de faire deux équipes, Albert et vous contre Terrence et moi. -Tu es d'accord mon chéri, pour qu'Albert et moi vous mettions une racler? -Tu vas voir toi! Père, il faut lui montrer à cette demoiselle que nous sommes imbattables. -Pas de problème mon fils, on va leur montrer comment jouent les Grandchester.
-Tu serais prêt à faire un petit pari avec ta femme? Lui dit-elle au creux de son oreille en sortant de la pièce. -Et que parie-t-on? -Hum... je ne sais pas encore, il faut que je réfléchisse. Mais je m'engage à faire ce que tu veux si vous gagniez et je veux que tu me promettes la même chose. Lui dit-elle au creux de l'oreille. -D'accord ma douce, tu as ma parole. -Que faites-vous tous les deux? On vous attend. -On règle quelques comptes, on arrive. Ils jouèrent pendant plus de 2 heures, Candy rappela le petit pari à Terry. Elle se mit à rire aux éclats en voyant la tête qu'il faisait. -Mais où as-tu appris à jouer ? Tu nous as laminés. -En France, avec mon amie Cécile, il n'y a pas que le billard, j'ai appris à jouer aux cartes également.
Après le repas, nos amoureux mirent Graham au lit. Terry en profita pour prendre son harmonica puis alla embrasser son fils avant qu'il ne soit couché. Il redescendit, laissant Candy faire la lecture à leur fils. Il alla rejoindre son père et Albert dans l'un des salons du château. Son père lui proposa un digestif et un cigare, il accepta le digestif mais refusa le second. Il avait fait la même proposition à Albert un peu plus tôt, celui-ci avait répondu la même chose que Terry. Il attendit que Candy redescende et lui dit de venir près de lui, à côté de la cheminée. Elle se mit à ses côtés et posa sa tête sur son épaule, il se mit alors à jouer de l'harmonica. Richard écoutait son fils jouer. -Je ne savais pas que tu avais un harmonica. -C'est un cadeau que m'a fait Candy quand nous étions à St Paul. Mademoiselle taches de rousseur ne voulait pas que je fume sur sa colline alors à la place elle m'a offert un harmonica. Et depuis, il ne me quitte plus. Terry se mit à jouer de l'harmonica, la tête de Candy posé sur ses genoux. Elle se revit dans le cachot de St Paul, lui qui jouait sa balade irlandaise. Elle se souvient qu'il lui avait redonné du courage cette nuit-là, pour ensuite la laisser seule. C'est en voyant le bateau partir qu'elle avait compris qu'elle l'aimait de tout son coeur. Ce jour-là, elle aussi, avait pris la décision de quitter St Paul. Richard et Albert regardaient les amoureux, le père du jeune regrettait sa décision de ne pas être intervenu ce jour là où, pour la première et dernière fois, son fils lui avait demandé quelque chose. -Albert, si vous saviez à quel point je m'en veux d'avoir refusé d'aider mon fils. -Richard, ce n'est pas la peine de revenir là-dessus. Laissez le passé où il est, concentrons-nous sur leur avenir. Ils ont certes beaucoup souffert, mais leur amour en est que plus fort maintenant et rien ni personne ne pourra les séparer. Bon je vous souhaite à tous une bonne nuit. Candy et Terry firent de même, ils remercièrent tous Richard et Albert mit une main sur l'épaule de celui-ci et Richard fit un signe d'approbation. Et souhaita une bonne nuit à tous. Dans leur chambre, Terry prit Candy par la taille et l'embrassa dans le cou.
-Terryyy...! -Oui ma douce, tu veux quelque chose? -Tu as deviné, j'aimerais emmener Hélène avec nous, je voudrais qu'elle s'occupe de Graham et puis quand nous aurons un autre enfant, je ne pourrais pas tout faire, tu comprends. -J'ai compris, tu veux que je demande à mon père si on peut lui prendre son employée? -Terry, elle n'a que 14 ans et j'ai vu ses mains, j'avais les mêmes quand j'étais chez les Legrand. Elle est orpheline comme moi. Et ton fils l'adore. -Ne t'inquiète pas, je demanderai à mon père. Il suffit que je lui dise que Graham l'adore, je suis sûr qu'il sera d'accord. Et il me semble que tu as parlé d'un autre enfant n'est -ce pas? -Oui en effet, je t'ai fait une promesse, nous aurons d'autres enfants. Candy se rapprocha de Terry et l'embrassa tout en lui caressant le torse et déboutonna sa chemise. -Bonne nuit mon amour.( Et elle se retourna.) -Eh ! Tu ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça, viens ici. -Non! Toi viens ici. Dit-elle près de leur lit. D'un regard, Candy lui fit comprendre qu'elle le désirer. Il s'avança tout en retirant sa chemise déboutonnée, il fixait Candy dans les yeux et lui dit: -Candy ce sera toujours comme ça nous deux. -Et pourquoi ce serait autrement mon amour? Nous avons vécu le pire, il nous reste le meilleur pour l'avenir. Mais il faut savoir que rien n'est jamais acquis, il faut se battre pour ce que l'on a. Puis ils allèrent se préparer chacun leur tour pour la nuit. Candy attendait son époux assise sur le bord du lit face à la porte de la salle de bain, dans une position plutôt aguichante. Terry revint de sa toilette, il vit Candy avec un air songeur. Il n'aimait pas la voir triste, il voulait qu'elle soit toujours heureuse comme avant. -Terry, je me rends compte que j'aurais dû me battre pour nous, mais nous étions si jeunes et seuls face à ce drame. -Chut ma douce ne pense plus au passé, pense à notre avenir avec notre merveilleux petit garçon. Nous aurons le temps plus tard de parler du passé. Pour l'instant, je ne veux qu'une chose, te prouver à quel point je t'aime et rattraper toutes ces années d'abstinence. - Terry ! Veux-tu me dire que tu n'as touché aucune autre femme. - C'est pourtant vrai après notre nuit d'amour je n'ai pas réussi à toucher une autre femme, je ne voulais pas salir ton souvenir, tes caresses sur mon corps, tes mots d'amour tes gémissements. Oh candy si tu savais, je ne comprends pas comment j'ai réussi à ne pas avoir une pneumonie avec toutes ses douches froides. -Tu as eu de la chance parce que moi je suis tombée malade plus d'une fois. Parfois quand je regardais notre fils, notre nuit me revenait en pleine figure. Cette nuit-là, tu m'as offert le plus beau cadeau. Tu me manquais mais grâce à lui, je n'avais besoin de rien d'autre. Notre sacrifice... Terry mit ses lèvres sur les siennes pour l'empêcher de continuer. Leurs baisers étaient toujours merveilleux, tendres, puissants, préludes à leur nuit fougueuse. -Arrête et vient, montre-moi à quel point tu m'aimes ma douce, mon tendre amour, ma vie. Fais-moi l'amour Candy.
Candy eut une nuit agitée. A son réveil, elle avait une migraine à cause de son horrible cauchemar qui revenait sans cesse, celui avec du sang et des cris. Quand Terry se réveilla à son tour, il vit qu'elle le regardait en faisant une drôle de tête. -Que se passe-t-il Candy ? -Ce n'est pas grave, j'ai un début de migraine, je vais rester encore un peu au lit. Excuse-moi pour le petit déjeuner. Terry laissa sa femme se reposer et rejoignit Albert et son père. -Mais où est Candy? C'est rare de vous voir seul Terry, vous êtes inséparables. Demanda Richard. -Elle ne se sent pas bien. Ce matin, elle a préféré rester au lit et continuer à se reposer. - Le souhait de Graham serait-il exaucé ? Lui dit Albert. -Nous faisons tout pour, en tout cas. Terry avait répondu sans réfléchir à ce qu'il disait. Ce qui provoqua l'hilarité des deux autres hommes. -EUH ! Pardon, je n'aurais pas dû dire cela. Veuillez m'excuser, je suis navré. -Regardez Richard, il est devenu tout rouge, comme un gamin pris en faute. -OH ! Mon Dieu, si elle apprend que j'ai dit ça, elle va me tuer. Arrêtez, si elle vous entendait, elle me ferait ma fête. Mais qu'est-ce qui vous fait tant rire. -Tu peux en être sûr, elle ne te loupera pas. -C'est le sourire jusqu'aux oreilles que tu avais, quand tu as dit ça. -Depuis que j'ai appris que j'avais un fils, je rêve d'avoir un autre enfant pour que je puisse le voir grandir. Eh oui, il n'y a pas 36 façons d'avoir un enfant. -Mais si mon fils, tu ne connais pas le kamasutra? -Père, je vous prie de ne pas en rajouter. Et puis franchement, nous n'en avons pas besoin.(il se mit à rire également) Bon arrêtez de vous moquer de nous. -Terry on ne se moque pas de vous, mais juste de toi. -Nous ne sommes pas fous, on n'a pas envie que Candy se venge de nous. Dit Albert. Albert reprit son sérieux. -Terry nous nous moquons gentiment, mais nous connaissons les épreuves que vous avez traversées. Je sais tout l'amour que tu as pour Candy et vous êtes mariés maintenant, il est normal de prouver son amour à la femme que l'on aime. Pas comme il y a 8 ans, si tu vois ce que je veux dire... Si un enfant arrivait, nous serions tous très heureux. -Terrence, je dois te parler. (lui dit Richard) J'ai fait établir l'acte de propriété de votre domaine et celui de ce château, ils sont à vous. Je dois également te dire que je n'ai rien changé à ma succession, il est prévu que tu sois le prochain Duc de Grandchester. Je voudrais que tu en parles à ta femme et que vous me donniez votre réponse demain. -Père, je pensais que ce serait votre autre fils et non moi. -Terrence tu es mon fils aîné, le titre te revient. -Je ne sais quoi dire. -Terrence, tu n'as rien à craindre pour ton mariage, tu ne pouvais trouver mieux que Candy. Ta femme a toutes les qualités d'une future Duchesse et je ne te ferais jamais ce que mon père m'a fait. - Promets-moi d'y réfléchir avec Candy. Tiens-je te laisse le coffret avec les actes de propriété à l'intérieur. Ce coffret est transmis de génération en génération au Duc de Grandchester, si tu acceptes, tu devras à ton tour le transmettre à Graham lorsque celui-ci sera marié. -Très bien Père, je vais vous laisser. Terry alla rejoindre Candy qui allait sortir de la chambre de leur fils. -Terry ! Pourquoi es-tu remonté ? -Nous devons parler, je dois donner une réponse à mon père demain. -Une réponse pour... quoi ? -Viens, je vais te le dire. Ils rentrèrent dans leur chambre et se mirent devant la cheminée de pierres blanches avec les armoiries des Grandchester. Terry prit les mains de sa femme et la regarda droit dans les yeux. -Ma douce, je viens d'apprendre par mon père que je suis toujours son successeur, le futur Duc de Granchester. Il m'a demandé de t'en parler et de prendre une décision. Je ne sais pas quoi penser, je pensais qu'il m'avait déshérité, mais il n'en est rien! C'est moi qui dois devenir le prochain Duc. Il a fait établir un acte de propriété de ce château, si je signe, il sera à nous. Tiens, regarde dans le coffret, il y a aussi l'acte pour le domaine. Terry lui tendit le coffret de famille de bois sculpté et recouvert de pierres précieuses. -Mais Terry ! Cela doit être ta décision et en aucun cas la mienne, c'est toi le futur Duc, pas moi. Je ne peux donc pas choisir à ta place. -Candy! Réfléchis! Si je deviens duc, toi tu deviendras automatiquement la Duchesse. -Hein ! Que dis-tu? Moi Duchesse ! (Candy fit de gros yeux et cacha sa tête avec ses mains.) -Mais oui tu es ma femme, tu l'as oublié! Graham serait quant à lui, mon successeur. -Ah! Mais oui, c'est vrai, je n'y avais pas pensé! Que je suis bête. (Si la situation n'était pas aussi importante, celle-ci serait comique, à les voir tous les deux en panique) Candy reprit son sérieux. -Terry qu'attends-tu de moi ? -Dis-moi si tu le veux déja. -Écoute, pour moi que tu sois Duc ou mendiant, cela n'a pas d'importance. Tout ce dont j'ai besoin, c'est de ta présence et de ton amour. Que tu acceptes ou non d'être le futur Duc, je te suivrai quoi qu'il advienne. Tant que notre amour n'est pas en péril. -Tu n'as vraiment rien à craindre! Mon père a dit que tu avais toutes les qualités pour être Duchesse. -AH BON ! Ton père a dit cela? -Je lui donnerai une réponse avant notre départ. -Terry, as-tu demandé pour Hélène? -Non, pardon j'ai oublié, je vais le faire de suite. Terry et Candy avaient rejoint les autres dans le petit salon. Il précisa à son père qu'il aurait sa réponse avant leur départ. Il lui demanda également si Hélène pouvait rester avec eux. Elle s'occupait à merveille de Graham et le petit l'adorait. Richard accepta immédiatement. Candy le remercia vivement et les quitta pour prévenir Hélène et surtout pour lui demander si elle était d'accord de les suivre. La jeune fille accepta, très heureuse à l'idée de rester avec Graham, qu'elle considère un peu comme un petit frère. Candy lui demanda de se préparer pour le départ, prévu 2 jours plus tard. Les deux derniers jours passèrent très vite. Terry avait demandé à son père s'il pouvait repartir avec quelques oeuvres de Shakespeare. Celui-ci avait répondu que dorénavant tout lui appartenait et que s'il le désirait, il pouvait tout prendre. Il prendrait le maximum que puissent contenir les voitures et enverrait quelqu'un prendre le reste. Richard repartit avec eux pour que Terry rende la voiture de l'hôtel. Il avait été convenu qu'il passerait une nuit dans leur nouvelle maison. à suivre.
*La chanson est de Dave Maclean
|